Aux Etats-Unis, les arnaques romantiques boostées par la pandémie

Le logo de l'application américaine de réseau social Tinder. (AFP).
Le logo de l'application américaine de réseau social Tinder. (AFP).
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Publié le Dimanche 20 février 2022

Aux Etats-Unis, les arnaques romantiques boostées par la pandémie

  • Les arnaques à la romance, issues des applications de rencontre, se sont multipliées pendant la pandémie de Covid-19 en raison des confinements à répétition
  • Les arnaqueurs se muent sous de fausses identités qui vivent et travaillent à l'étranger ouvrant ainsi la voie à des alibis

WASHINGTON: Pendant des années, Debby Montgomery Johnson n'a raconté à personne qu'elle avait été arnaquée pour plus d'un million de dollars par l'homme avec qui elle pensait, même à distance, construire une histoire d'amour.

"Ça n'aurait jamais dû m'arriver", raconte cette Américaine, ancienne militaire, depuis sa maison de Floride, à l'instar de nombreuses autres victimes d'escroqueries menées par un faux partenaire rencontré en ligne. 

Ces arnaques à la romance, issues des applications de rencontre, se sont multipliées pendant la pandémie de Covid-19, quand les confinements à répétition ont poussé à la recherche d'affection par écran interposé. 

Un montant record de 547 millions de dollars a été pillé en 2021 dans ce type d'affaires, a estimé l'autorité américaine de la concurrence (FTC). Soit une hausse de près de 80% en un an.

Des pertes d'environ 1,3 milliard de dollars ont été déclarées aux Etats-Unis sur les cinq dernières années, ce qui en fait la plus importante catégorie d'arnaque recensée par l'agence américaine.

Mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg, relève la FTC, car l'immense majorité des abus ne sont pas signalés.

La récente explosion des chiffres s'explique par "l'isolation, la solitude et l'utilisation d'internet comme manière quasi unique de communiquer" durant la pandémie, estime Tim McGuinness, fondateur de l'association dédiée Scars.

Nouvelles ruses grâce au Covid

Un test Covid subitement positif, des nouvelles restrictions de voyage tombées au moment opportun... l'incertitude constante des deux dernières années a fourni aux escrocs des excuses toutes trouvées pour annuler au dernier moment le rendez-vous tant attendu, note la FTC. 

Un homme a ainsi raconté à l'association "Silent Victim No More" que les restrictions sanitaires avaient donné à sa correspondante une raison toute trouvée pour lui poser un lapin.

"Le Covid a bénéficié aux arnaqueurs", regrette cet homme qui a versé quelque 400.000 dollars.

L'attention autour de ce type de fraude grandit toutefois, notamment via des groupes d'entraide ou récemment avec le documentaire "L'arnaqueur de Tinder" sur Netflix.

Une fois que Debby Montgomery Johnson, la soixantaine, a réalisé avoir perdu plus d'un million de dollars, elle a décidé de raconter comment elle s'était fait avoir par l'homme avec lequel elle s'était sentie, pendant deux ans, très proche.

Elle a écrit un livre et a rejoint l'équipe de l'association Scars, en contact avec quelque sept millions de victimes depuis 2015.

"Je cherchais un confident", explique-t-elle, ayant plongé dans les sites de rencontre après la mort de son mari.

Cela ne lui ressemblait pas de donner de l'argent comme elle l'a fait, poursuit-elle, mais "il m'a vraiment fait vibrer".

"C'est de la manipulation à un niveau d'expert", estime Tim McGuinness de Scars, lui-même victime. 

Les échanges "se déroulent comme une conversation normale, mais ils vont utiliser des techniques de manipulation très spécifiques pour initier une emprise".

Les arnaqueurs, souvent basés en Afrique de l'Ouest, se muent sous de fausses identités qui vivent et travaillent à l'étranger, parfois des militaires, ouvrant ainsi la voie, plus tard, à des alibis.

Après une idylle à distance, vient la demande de virement d'argent pour des billets d'avion, un visa, des frais médicaux ou d'autres urgences, toujours avec la promesse d'un remboursement une fois réunis.

Peu de risques, beaucoup de bénéfices: avec de tels avantages, les escrocs répètent ce scénario non seulement sur les applications de rencontre, mais également par Instagram, ou encore les jeux en ligne.

"Les arnaqueurs sont présents sur n'importe quel espace où vous pouvez lancer une conversation avec quelqu'un", estime Tim McGuinness.

«Personne n'en parlait»

Et les jeunes ne sont pas épargnés: selon la FTC, le nombre d'Américains de 18 à 29 ans touchés a été multiplié par plus de dix entre 2017 et 2021. 

La popularité croissante des cryptomonnaies, comme le bitcoin, facilite également ces tromperies par l'opacité des transferts de liquidités qu'elles permettent.

Selon Tim McGuinness, les jeunes se font avoir "plus souvent et pour des montants plus faibles", quand les plus âgés perdent des sommes plus importantes, mais moins souvent.

Les victimes, face à la crainte du jugement des autres, gardent bien souvent pour elles une histoire dont elles ont honte.

Debby Montgomery Johnson a entendu en quelques années beaucoup d'histoires similaires à la sienne, "mais personne n'en parlait". Elle dit aujourd'hui vouloir s'en faire l'écho autour d'elle, "pour être la voix de celle qui a survécu."


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.