Cinquantième anniversaire de la mort de Marcel Pagnol, bisbilles à Marseille

Cette photographie prise le 16 avril 2024 montre une plaque dédiée à l'écrivain français Marcel Pagnol et sa tombe au cimetière de La Treille à Marseille, dans le sud de la France. (AFP)
Cette photographie prise le 16 avril 2024 montre une plaque dédiée à l'écrivain français Marcel Pagnol et sa tombe au cimetière de La Treille à Marseille, dans le sud de la France. (AFP)
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Publié le Mercredi 17 avril 2024

Cinquantième anniversaire de la mort de Marcel Pagnol, bisbilles à Marseille

  • En 2026, un musée Pagnol doit ouvrir à Allauch, petite commune au pied du Garlaban, un des massifs dominant Marseille
  • Le 18 avril 1974, l'académicien, dramaturge, écrivain et cinéaste s'éteignait à Paris, loin de sa Provence natale, qui a marqué son œuvre

MARSEILLE: Sortie de films rénovés et de BD, projets de biopic animé ou de comédie musicale, futur musée: les festivités pour le cinquantenaire de la mort de Marcel Pagnol débutent jeudi, sur fond de bisbilles aux échos politiques, à Marseille, ville à laquelle il est souvent identifié.

Le 18 avril 1974, l'académicien, dramaturge, écrivain et cinéaste s'éteignait à Paris, loin de sa Provence natale, qui a marqué son œuvre. Au point d'en être souvent réduit à l'étiquette "régionaliste".

Jeudi, un hommage lui sera rendu au cimetière de la Treille, dans l'est de Marseille, où il est enterré, et un nouveau buste de l'auteur sera inauguré à Aubagne, sa ville natale, limitrophe de la cité phocéenne.

Le même jour sortira, en bande dessinée, l'adaptation (éditions Michel Lafon) d'un texte inédit, "Gaby, ou la belle et l'argent".

Expositions et hommages sont prévus en Provence, avec un colloque à Aubagne en octobre. Et le festival de cinéma de La Rochelle puis la Cinémathèque à Paris proposeront en juillet une rétrospective de dix films restaurés, en salles le 24 juillet. Une comédie musicale, "Manon des sources", est également prévue, ainsi qu'un  biopic d'animation par Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville).

En 2026, un musée Pagnol doit ouvrir à Allauch, petite commune au pied du Garlaban, un des massifs dominant Marseille. Le jeune Marcel y passait ses vacances, racontées dans les célébrissimes "La gloire de mon père" ou "Le château de ma mère".

Mais un site manque à l'appel de ces célébrations: Marseille, décor de la trilogie "Marius", "Fanny" et "César", qui avait assis le succès du jeune auteur au tournant des années 1930.

«Bout de quai»

Une vive polémique oppose depuis l'été dernier Nicolas Pagnol, petit-fils de Marcel et président des sociétés gestionnaires des droits des œuvres de l'auteur, à la municipalité de gauche de Marseille.

Celle-ci a en effet refusé de renouveler au petit-fils Pagnol le contrat de gestion du château de la Buzine, le "Château de ma mère", situé dans l'est de la ville, entre Aubagne et Allauch.

Une "expropriation culturelle" doublée "d'injures" au fur et à mesure que la polémique s'est envenimée, selon Nicolas Pagnol, qui menace la municipalité d'actions en justice. La ville a finalement repris le château en régie directe, pour en faire une "cité du cinéma".

Entre Pagnol (l'écrivain) et Marseille, c'est une vieille histoire d'amour déçu, poursuit son descendant.

"J'ai fait mon deuil de Marseille il y a très longtemps, ça ne remonte pas à Benoît Payan", l'actuel maire divers gauche, dit-il à l'AFP. "En 50 ans, qu'a fait Marseille ? Il n'y a pas un musée, pas une maison, pas une place, pas un buste, pas un festival qui porte son nom. Rien. Ah si, un bout de quai au bout du Vieux Port, mais en fait c'est un parking. Merci bien!"

Rayonnement 

La droite locale, majoritaire à la métropole, au département et à la région, a pris fait et cause pour le petit-fils.

Le président de région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier (ex-LR passé chez Renaissance) dénonce régulièrement "un scandale culturel, littéraire et politique". Et la région a lancé un programme de célébrations triennal, que Nicolas Pagnol a accepté de parrainer.

Lionel de Cala, le maire d'Allauch, membre de la majorité départementale de droite, espère lui 80.000 à 100.000 visiteurs par an pour son projet de musée à quatre millions d'euros, "un outil de rayonnement pour toute la Provence". Les "regrettables" remous autour de la Buzine ont "renforcé" son projet, reconnaît auprès de l'AFP celui qui a déjà subtilisé à Marseille les tournages de la série "Plus belle la vie".

Mais Nicolas Pagnol récuse toute récupération politique: "L'œuvre de Marcel, c'est un territoire. Ce n'est pas Aubagne, ou Marseille, ou Allauch. C'est tout ça à la fois".

Côté Marseille, "toute une programmation complètement gratuite" de commémorations est aussi prévue, assure à l'AFP Jean-Marc Coppola, adjoint à la culture, sans plus de détails pour l'heure.

"Pagnol est lié à Marseille de par son œuvre," poursuit l'élu. Mais les œuvres de Pagnol n'étant pas encore dans le domaine public, la mairie doit faire attention. "On va éviter les polémiques et les querelles".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.