A Los Angeles, l'université UCLA fracturée par la guerre entre Israël et le Hamas

Des étudiants, professeurs et militants pro-palestiniens participent à une manifestation sur le campus de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), à Los Angeles, le 29 avril 2024. (AFP)
Des étudiants, professeurs et militants pro-palestiniens participent à une manifestation sur le campus de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), à Los Angeles, le 29 avril 2024. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 30 avril 2024

A Los Angeles, l'université UCLA fracturée par la guerre entre Israël et le Hamas

  • «Dans toutes les universités du pays, il est devenu très difficile pour les gens de dialoguer au-delà leurs différences», regrette Dov Waxman, un professeur
  • Comme ailleurs, les étudiants de UCLA réclament que la direction arrête d'investir des entreprises qui soutiennent Israël

LOS ANGELES: Keffieh noué autour de la taille, Tai Min campe depuis jeudi en plein coeur du campus de UCLA à Los Angeles, sur une pelouse entourée de barricades. Pour cette étudiante de 20 ans, un seul mot d'ordre compte : "Arrêtez le génocide" des Palestiniens.

Comme des centaines d'autres manifestants, la jeune Américaine s'affiche ultra-déterminée.

"Le sacrifice est vraiment important pour véritablement changer notre université et la société", confie-t-elle à l'AFP. "Beaucoup d'étudiants sont prêts à risquer d'être arrêtés ou suspendus."

Contrairement à des dizaines d'autres établissements américains secoués par la mobilisation pro-palestinienne ces derniers jours, la prestigieuse université de Los Angeles n'a jusqu'ici pas requis l'intervention de la police.

Une politique de désescalade qui n'empêche pas les tensions de grimper sur le campus, tant le débat autour du conflit israélo-palestinien est devenu impossible aux Etats-Unis.

Dimanche, un rassemblement pro-israélien a eu lieu juste en face du campement. Les deux camps, soutenus par de nombreux manifestants extérieurs au campus, en sont venus aux mains, avec des bousculades et des insultes.

Ces incidents prouvent que "notre lutte est vraiment interconnectée avec celle du peuple palestinien", reprend Tai Min.

"Les gens étaient là pour tourmenter nos étudiants, qui sont principalement des personnes de couleur", estime l'étudiante, d'origine chinoise. "Et Israël mène une occupation raciste et suprémaciste blanche."

«Sectarisme»

Sur la pelouse, les associations qui ont organisé la contre-manifestation de dimanche ont laissé derrière elle un écran géant, où défilent en boucle des images des massacres commis par le Hamas le 7 octobre dernier, qui ont fait près de 1.200 morts israéliens.

Une installation que la jeune femme balaie d'un haussement d'épaules, en rappelant les presque 35.000 victimes palestiniennes depuis sept mois.

"Tout ça, ce ne sont que des distractions pour nous détourner de ce qui se passe en Palestine depuis 75 ans", lâche-t-elle.

La sécurité privée a érigé des barrières et empêche désormais d'accéder au campement. Une décision qui fait enrager, Eli Tsives, déçu de voir son université tolérer ce qu'il considère comme des "manifestants pro-Hamas et antisémites".

"Nous nous opposerons toujours à leur haine et à leur sectarisme", promet cet étudiant juif de 19 ans, qui a prononcé un discours lors de la contre-manifestation de dimanche.

Les slogans en faveur de "l'Intifada" - "soulèvement" en arabe - des manifestants pro-palestiniens sont pour lui "un appel au génocide contre les Juifs".

"La majorité des étudiants juifs ont peur", et certains demandent à être accompagnés en cours, raconte-t-il.

En marge des rassemblements, les tensions s'approfondissent également sur les réseaux sociaux. Plusieurs étudiants des deux camps rencontrés par l'AFP se disent victimes de menaces ou de harcèlement en ligne.

«Préférable à l'apathie»

"Dans toutes les universités du pays, il est devenu très difficile pour les gens de dialoguer au-delà leurs différences", regrette Dov Waxman, un professeur qui enseigne l'histoire d'Israël à UCLA. "Il y a beaucoup de cris, beaucoup de slogans, mais très peu de vraies conversations."

Dimanche, cet enseignant juif a dû s'interposer entre les deux camps pour essayer de ramener le calme.

Le campement "exacerbe les peurs de certains étudiants", mais il n'y a pas eu d'événement grave, observe-t-il. "C'est important de faire la distinction entre se sentir en danger et être réellement en danger."

L'universitaire espère encore que son établissement saura trouver une sortie par le haut, sans recourir à la police, après les centaines d'interpellations ces derniers jours sur les campus américains.

Comme ailleurs, les étudiants de UCLA réclament que la direction arrête d'investir des entreprises qui soutiennent Israël.

Certains appellent aussi à boycotter sa chaire. Pourtant, le professeur refuse d'en prendre ombrage.

"Je ne suis pas d'accord avec leurs revendications, mais cela ne veut pas dire que c'est nécessairement une menace", tempère-t-il derrière ses lunettes. "Chaque fois que je vois des étudiants politiquement actifs, je pense que c'est une bonne chose, c'est toujours préférable à l'apathie et à l'indifférence."


Trump dévoile des investissements pour alimenter l'IA en électricité

Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, le sénateur américain Dave McCormick (R-PA), le président américain Donald Trump, le PDG du groupe Blackstone Jon Gray et la présidente et directrice des investissements de Google Ruth Porat assistent au sommet de l'énergie et de l'innovation de Pennsylvanie sur le campus de l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 15 juillet 2025. (AFP)
Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, le sénateur américain Dave McCormick (R-PA), le président américain Donald Trump, le PDG du groupe Blackstone Jon Gray et la présidente et directrice des investissements de Google Ruth Porat assistent au sommet de l'énergie et de l'innovation de Pennsylvanie sur le campus de l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 15 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump a annoncé mardi des investissements d'entreprises privées dans l'énergie et les infrastructures en Pennsylvanie, Etat industriel de l'est des Etats-Unis
  • Le secteur des technologies s'est jeté à corps perdu dans le développement de l'IA générative, mais craint que les besoins massifs en électricité ne puissent être satisfaits par l'infrastructure existante

Pittsburgh, États-Unis: Donald Trump a annoncé mardi des investissements d'entreprises privées dans l'énergie et les infrastructures en Pennsylvanie, Etat industriel de l'est des Etats-Unis, au moment où le secteur de la tech est confronté aux besoins toujours croissants en électricité de l'intelligence artificielle (IA).

En tout, plusieurs organisations vont injecter environ 92 milliards de dollars dans des projets de centres de données (36 milliards) et de sites de production d'énergie (56 milliards).

Le secteur des technologies s'est jeté à corps perdu dans le développement de l'IA générative, mais craint que les besoins massifs en électricité ne puissent être satisfaits par l'infrastructure existante, en particulier aux Etats-Unis.

L'IA générative demande d'énormes capacités de calcul informatique, principalement pour faire fonctionner les processeurs voraces en énergie de Nvidia, cette entreprise californienne de puces électroniques devenue la plus grosse capitalisation boursière au monde en surfant très tôt sur la vague de l'IA.

Les autorités américaines s'attendent à ce que d'ici à 2028, les besoins en électricité des entreprises de la tech pour l'IA soient équivalents à ceux de 5 millions de foyers.

"Nous sommes ici aujourd'hui parce que nous pensons que c'est le destin de l'Amérique de dominer toutes les industries et d'être la première dans toutes les technologies, y compris la première super puissance au monde dans l'IA", a déclaré Donald Trump sur scène.

"Et nous sommes largement en avance sur la Chine, je dois le dire. Et les usines arrivent, la construction commence", a ajouté le président américain, lors du premier Sommet sur l'énergie et l'innovation de Pennsylvanie à l'université Carnegie Mellon de Pittsburgh.

- Rester "leader" -

Parmi les groupes présents, Google a annoncé un investissement sur deux ans de 25 milliards de dollars dans des centres de données et infrastructures d'IA dans des Etats du nord-est du pays, ainsi que 3 milliards de dollars pour moderniser deux centrales hydroélectriques en Pennsylvanie.

"Nous soutenons l'appel clair et urgent du président Trump à investir dans les infrastructures, les technologies et la production d'énergie nécessaires à l’essor de l'IA, afin que les États-Unis restent leader dans ce domaine", a déclaré Ruth Porat, directrice des investissements d'Alphabet et Google.

"Alors que les États-Unis et la Chine se livrent une course pour dominer la guerre de l’intelligence artificielle, les géants technologiques investissent massivement pour gagner des parts dans cette quatrième révolution industrielle", a commenté l'analyste Dan Ives de Wedbush.

Il estime qu'environ 15 % des budgets informatiques sont désormais réservés à l'IA ou influencés par cette technologie.

D'autres entreprises technologiques, sociétés énergétiques et firmes financières étaient présentes à Pittsburgh, dont Blackstone, qui a aussi promis 25 milliards de dollars pour des centres de données et infrastructures.

Les groupes comptent en outre investir dans des programmes d'apprentissage.

Pour le sénateur républicain David McCormick, ces investissements sont d'une "importance énorme" pour son Etat de Pennsylvanie, mais ils sont aussi "cruciaux pour le futur du pays".

- Course avec Pékin -

Ses déclarations reflètent la tendance partagée par les deux bords politiques à Washington que les Etats-Unis doivent en faire davantage pour ne pas perdre du terrain face à la Chine dans cette course à l'intelligence artificielle.

"Si les Etats-Unis ne mènent pas cette révolution sous nos propres conditions, nous céderons le contrôle de notre infrastructure, de nos données, de notre leadership, et de notre mode de vide à la Chine communiste", a déclaré le sénateur McCormick dans une tribune à Fox News.

Donald Trump a lancé le projet "Stargate" en janvier, qui vise jusqu'à 500 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures d'IA.

La firme japonaise d'investissements dans la tech SoftBank, ainsi que les entreprises américaines de la Silicon Valley OpenAI (ChatGPT) et Oracle, ont décidé d'investir 100 milliards de dollars dans la phase initiale du projet.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a fait machine arrière sur de nombreuses réglementations adoptées sous Joe Biden pour cadrer le développement des puissants algorithmes d'IA et limiter les exportations de certaines technologies avancées à des pays alliés.

Le président américain devrait dévoiler son propre programme-cadre pour le développement de l'intelligence artificielle au cours du mois de juillet.


Volodymyr Zelensky procède à un remaniement gouvernemental en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP)
Short Url
  • La nouvelle cheffe du gouvernement sera Ioulia Svyrydenko, actuelle ministre de l'Économie, qui s'est illustrée par la finalisation de l'accord sur les minerais avec Washington.
  • Le président Zelensky a également annoncé la nomination de Roustem Oumerov, actuel ministre de la Défense et membre de l'équipe de négociations avec la Russie, au poste d'ambassadeur à Washington.

KIEV, UKRAINE : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé son intention de remanier son gouvernement, notamment en remplaçant le Premier ministre et le ministre de la Défense, afin d'insuffler un nouvel élan après plus de trois ans et demi d'invasion russe.

Cette réorganisation, qui inclut des figures loyales à M. Zelensky, est marquée par plusieurs points notamment les négociations avec Moscou en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse ; les États-Unis promettent un soutien renouvelé à Kiev. 

Une Première ministre aux solides connexions américaines

La nouvelle cheffe du gouvernement sera Ioulia Svyrydenko, actuelle ministre de l'Économie, qui s'est illustrée par la finalisation de l'accord sur les minerais avec Washington. Les négociations houleuses de cet accord avaient failli mettre en péril les relations entre les deux pays.

« Elle a été le personnage-clé, menant les négociations seule. Elle a réussi à éviter l'échec », a déclaré à l'AFP Timofï Mylovanov, un ex-ministre de l'Économie qui avait recruté Mme Svyrydenko dans son équipe.

Les analystes s'accordent à dire qu'elle a gagné le respect de ses partenaires américains, y compris des vétérans de la politique en poste.

« L'Ukraine est actuellement une priorité pour M. Trump et son administration. Svyrydenko a fait ses preuves et continuera à le faire », a estimé l'analyste politique Volodymyr Fessenko.

Âgée de seulement 39 ans, Mme Svyrydenko a également gagné la confiance du milieu des affaires ukrainien grâce à sa gestion de l'économie de guerre du pays, estime Andy Hunter, président de la Chambre de commerce américaine en Ukraine.

« Nous avons jusqu'à présent entretenu une relation de confiance, transparente et collaborative », a-t-il déclaré à l'AFP. 

Un nouvel ambassadeur pour les États-Unis 

Le président Zelensky a également annoncé la nomination de Roustem Oumerov, actuel ministre de la Défense et membre de l'équipe de négociations avec la Russie, au poste d'ambassadeur à Washington.

« L'Ukraine a besoin d'une dynamique plus positive dans ses relations avec les États-Unis, ainsi que de prendre de nouvelles mesures dans la gestion de notre secteur de la défense », a déclaré M. Zelensky à M. Oumerov lors d'une réunion la semaine dernière.

Donald Trump a vertement critiqué l'aide de plusieurs dizaines de milliards de dollars accordée par son prédécesseur Joe Biden à l'Ukraine, mais a finalement autorisé les États membres de l'OTAN à faire des achats d'armement au nom de Kiev.

La nomination de M. Oumerov « ne signifie qu'une chose. La question fondamentale dans les relations entre les États-Unis et l'Ukraine est celle de l'armement », a estimé Volodymyr Fessenko.

« Les approvisionnements en armes sont le problème numéro un. Le deuxième est celui des négociations pour mettre fin à la guerre. M. Oumerov a été impliqué dans les deux », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre sortant, Denys Chmygal, un technocrate sans prétention, prendra la tête du ministère de la Défense, a annoncé M. Zelensky.

Un contrôle présidentiel accru ? 

Ses rivaux l'accusent depuis longtemps de chercher à consolider son pouvoir et certains médias critiques ne voient dans la nomination de Mme Svyrydenko qu'une nouvelle étape de ce processus.

Elle est en effet considérée comme loyale à Andriï Iermak, le directeur de cabinet très influent de M. Zelensky.

Un article du très respecté journal indépendant Ukrainska Pravda décrit ce remaniement comme un « renforcement du chef du cabinet présidentiel — si c'est encore possible ».

« Il est évident que l'influence du cabinet présidentiel va croître », a déclaré à l'AFP le député de l'opposition Mykola Kniajytsky.

« Les autorités poursuivent une politique de centralisation et refusent le dialogue », a-t-il accusé.

Et maintenant ? 

Ioulia Svyrydenko a fait du renforcement de l'économie, de l'augmentation de la production d'armes et de l'expansion des programmes sociaux ses priorités gouvernementales.

Selon M. Fessenko, la nomination de Denys Chmygal au ministère de la Défense devrait « remettre de l'ordre » dans cette institution ébranlée par des scandales de corruption à répétition.

Les législateurs et les commentateurs politiques s'attendent à ce que le Parlement entérine la démission du gouvernement mercredi et approuve la nouvelle administration le lendemain. Ils anticipent également d'autres changements dans le nouveau gouvernement, notamment au ministère de l'Énergie. 


Finance: Londres promet de déréguler pour attirer les entreprises internationales dans la City

Rachel Reeves, chancelière de l'Échiquier britannique, prononce son discours lors du dîner des services financiers et professionnels, organisé par le Lord Mayor de la ville de Londres, à Mansion House, dans la ville de Londres, le 15 juillet 2025. (AFP)
Rachel Reeves, chancelière de l'Échiquier britannique, prononce son discours lors du dîner des services financiers et professionnels, organisé par le Lord Mayor de la ville de Londres, à Mansion House, dans la ville de Londres, le 15 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a promis mardi aux banques et aux marchés de déréguler le secteur pour tenter de redonner du souffle à l'économie britannique et séduire les entreprises étrangères
  • Si les annonces de la Chancelière mardi sont applaudies par la City, les professionnels de la finance craignent que celle-ci ne choisisse alors de cibler les banques ou les contribuables les plus riches

LONDRES: La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a promis mardi aux banques et aux marchés de déréguler le secteur pour tenter de redonner du souffle à l'économie britannique et séduire les entreprises étrangères.

"J'ai placé les services financiers au coeur de la mission de croissance de ce gouvernement", car sans eux le pays "ne peut pas réussir", a assuré dans un discours Mme Reeves, dont le gouvernement peine à concrétiser sa promesse de relancer l'économie.

La Chancelière de l'Echiquier, de son titre officiel, s'est exprimée mardi soir lors d'un discours très attendu par les milieux financiers à Mansion House, la résidence officielle du lord-maire de la City de Londres, puissant centre financier britannique.

Sa position n'est pas nouvelle: Mme Reeves avait déjà dit en novembre dernier, dans son premier "discours de Mansion House", vouloir favoriser la prise de risque dans les services financiers au Royaume-Uni, jugeant que la réglementation post-crise financière était "allée trop loin" et bridait la croissance.

Les réformes dites "de Leeds" annoncées mardi vont dans le même sens.

Le gouvernement compte notamment créer un service dédié pour "courtiser activement les sociétés de services financiers internationales", selon un communiqué diffusé plus tôt mardi, avec l'objectif de devenir "la destination numéro un des sociétés de services financiers d'ici 2035".

Le Trésor et les régulateurs du secteur ont lancé plusieurs autres chantiers de réforme, visant à autoriser les banques à prêter davantage aux particuliers pour un achat immobilier, à revenus équivalents, simplifier les règles d'introduction en Bourse ou encore assouplir le régime de responsabilité des hauts dirigeants.

Londres, qui a déjà annoncé ces derniers mois l'assouplissement de règles régissant les fonds de pension pour dégager des milliards d'investissement, veut aussi réformer les règles qui séparent les activités de détail et d'investissement au sein d'une banque ("ring-fencing" ou cloisonnement).

Et la banque d'Angleterre a annoncé mardi un report d'un an, à 2028, de nouvelles règles durcissant les exigences de fonds propres des banques.

"La place de Londres est confrontée à un exode de sociétés cotées en Bourse vers de nouveaux horizons et le gouvernement veut inverser la tendance", selon Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown, pour qui les entreprises "déplorent depuis longtemps les difficultés pour lever des fonds" dans la capitale britannique.

Mme Reeves est aussi sous pression pour équilibrer les comptes du Royaume-Uni, après plusieurs revirements coûteux du gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, qui a annulé des coupes dans les aides sociales après une fronde de sa propre majorité travailliste.

De nombreux économistes estiment que Mme Reeves, qui a promis une discipline "de fer" sur les finances publiques - elle a répété mardi soir que ses règles d'équilibre budgétaires étaient "non négociables" - n'aura d'autre choix que d'augmenter les impôts lors du prochain budget à l'automne.

Si les annonces de la Chancelière mardi sont applaudies par la City, les professionnels de la finance craignent que celle-ci ne choisisse alors de cibler les banques ou les contribuables les plus riches.