Mort de Nahel: une reconstitution aura lieu dimanche

La diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un policier tirant sur l'adolescent de 17 ans à bout portant lors d'un contrôle routier avait engendré plusieurs nuits d'émeutes violentes. (AFP).
La diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un policier tirant sur l'adolescent de 17 ans à bout portant lors d'un contrôle routier avait engendré plusieurs nuits d'émeutes violentes. (AFP).
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Publié le Vendredi 03 mai 2024

Mort de Nahel: une reconstitution aura lieu dimanche

  • Le policier mis en examen pour homicide volontaire et ses collègues présents, des témoins... "Pour la première fois, toutes les parties seront confrontées à leur déposition sur la scène du crime
  • La diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un policier tirant sur l'adolescent de 17 ans à bout portant lors d'un contrôle routier avait engendré plusieurs nuits d'émeutes violentes

NANTERRE: Près d'un an après la mort de Nahel, tué par un tir de policier à Nanterre le 27 juin 2023, la justice réunit dimanche les principaux protagonistes du dossier pour une reconstitution des faits, a appris l'AFP de sources concordantes.

Le policier mis en examen pour homicide volontaire et ses collègues présents, des témoins... "Pour la première fois, toutes les parties seront confrontées à leur déposition sur la scène du crime, c'est un moment fort", souligne Nabil Boudi, avocat de la mère de Nahel.

La diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un policier tirant sur l'adolescent de 17 ans à bout portant lors d'un contrôle routier avait engendré plusieurs nuits d'émeutes violentes.

A travers la France, les incendies de bâtiments publics et d'infrastructures ou les pillages de magasins ont causé des dégâts représentant un milliard d'euros, selon le Sénat.

A Nanterre, non loin du rond-point où Nahel a été tué et où aura lieu la reconstitution, certains bâtiments en portent encore les traces.

L'enquête sur la mort de Nahel, devenue un symbole du débat sur les violences policières, doit notamment établir si l'usage de l'arme à feu était légitime.

Une première version policière, selon laquelle l'adolescent aurait foncé sur le motard, a rapidement été infirmée par la vidéo des faits, diffusée sur les réseaux sociaux.

Policier libéré

Pendant cinq mois, le policier auteur du tir, Florian M., âgé de 38 ans au moment des faits, avait été placé en détention provisoire.

Mais en novembre, il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire après plusieurs demandes de son conseil.

Les juges qui ont décidé de sa remise en liberté avaient reconnu qu'il existait encore "des divergences entre les différentes versions données", mais que "le risque de concertation" apparaissait désormais, "dans cette configuration, moins prégnant" et "ne saurait justifier la poursuite de la détention provisoire à ce titre".

"L'information judiciaire a progressé", les parties civiles et les deux policiers ayant été auditionnés, ont indiqué les magistrats.

Ils soulignent également que "si le trouble à l'ordre public demeure", "il est moindre qu'à la date du placement en détention provisoire".

Après la libération de Florian M., Mounia, la mère de Nahel qui l'élevait seule, avait appelé à un rassemblement auquel quelques centaines de personnes s'étaient rendues dans le calme.

"Un policier tue un enfant, arabe ou noir, devient millionnaire et sort de prison, retrouve sa famille tranquillement pour les fêtes", avait-elle déploré dans une vidéo, en référence à la cagnotte qui a récolté plus de 1,6 million d'euros en soutien à la famille du policier.

"Elle est très stressée, ça ravive de mauvais souvenirs", estime Me Boudi, son conseil.

L'avocat de Florian M. n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.


Les TPE/PME toujours plus adeptes du numérique, selon l'étude France Num

Cette photographie montre une vue générale de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (Photo MIGUEL MEDINA / AFP)
Cette photographie montre une vue générale de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (Photo MIGUEL MEDINA / AFP)
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  • En 2024, 77% des 10.125 dirigeants sondés par le Credoc et le Centre relations clients considèrent que le numérique facilite la communication avec les clients (+3 points), 42% qu'il permet de gagner de l'argent (+3).
  • Les TPE/PME recourent à 13% à l'intelligence artificielle (16% pour les PME).

PARIS : Pour près de quatre TPE/PME sur cinq (79%), le numérique représente un bénéfice réel pour leur activité, soit trois points de plus qu'en 2023, selon le 4ème baromètre France Num publié lundi par la Direction générale des Entreprises (DGE).

"C'est une bonne chose", se félicite celle-ci, observant que cette proportion était de 65% lors de la première étude en 2021, avant un "bond post-Covid" de dix points l'année suivante.

Encore 15% de ces entrepreneurs considèrent néanmoins que "le numérique leur fait perdre plus de temps qu'il ne permet d'en gagner": "il y a encore un enjeu de conviction, et il faut s'assurer qu'ils utilisent bien les outils adaptés à leurs besoins", selon la DGE.

En 2024, 77% des 10.125 dirigeants sondés par le Credoc et le Centre relations clients considèrent que le numérique facilite la communication avec les clients (+3 points), 42% qu'il permet de gagner de l'argent (+3).

Par ailleurs, deux TPE/PME sur trois (67%) déclarent avoir des compétences en numérique (+3).

Plus d'une sur deux (56%) obtient désormais au moins 5% de ses clients sur internet (+5 par rapport à 2023, et +13 par rapport à 2022).

La plupart (85%) des TPE/PME ont au moins une solution de visibilité en ligne: 65% ont un site internet (-2) et 65% également possèdent au moins un compte de réseau social (+4).

60% (+5) se référencent via des solutions gratuites sur internet (annuaires...).

En 2024, 37% proposent la vente et/ou le paiement en ligne, dont 44% de PME (10 à 249 salariés).

8% des TPE/PME ont une solution de vente sur une place de marché (type Amazon, Cdiscount...), ce qui est "relativement faible" par rapport aux 15-20% des partenaires européens, selon la DGE.

L'équipement en solutions de gestion "stagne" selon la DGE, mais les outils de collaboration se déploient: 56% des TPE/PME pratiquent l'échange de documents en ligne (+11), 59% ont une messagerie instantanée interne (+2).

Les TPE/PME recourent à 13% à l'intelligence artificielle (16% pour les PME).

Leurs dépenses numériques augmentent légèrement: 21% n'ont rien dépensé l'an dernier (-3), 50% ont dépensé entre 100 et 2.000 euros (+1) et 29% plus de 2.000 euros (+2).

Enfin, 49% (+1) craignent de perdre ou de se faire pirater leurs données, en hausse constante, et 82% ont au moins une mesure de protection.


Budget: Coquerel menace de se rendre en personne à Matignon mardi

Le député français nouvellement élu au sein de la coalition de gauche « Nouveau Front Populaire » et membre du parti de gauche La France Isoumise (LFI), Eric Coquerel, s'adresse aux journalistes à son arrivée pour une journée d'accueil à l'Assemblée nationale à Paris, le 2 juillet 2024. (Photo STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Le député français nouvellement élu au sein de la coalition de gauche « Nouveau Front Populaire » et membre du parti de gauche La France Isoumise (LFI), Eric Coquerel, s'adresse aux journalistes à son arrivée pour une journée d'accueil à l'Assemblée nationale à Paris, le 2 juillet 2024. (Photo STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
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  • Les deux représentants de la commission des Finances disposent d'un droit de contrôle sur place et sur pièces de documents budgétaires.
  • Constitutionnellement, le budget doit être présenté au Parlement au plus tard le 1er octobre.

PARIS : Le président de la Commission des Finances, Éric Coquerel (LFI) a maintenu la pression lundi sur Michel Barnier en menaçant de venir en personne mardi réclamer des documents budgétaires toujours pas transmis à la représentation nationale.

"Aujourd'hui, on lui demande sa réponse et sinon, effectivement, avec Charles de Courson (le rapporteur général du budget, ndlr), nous irons demain (mardi) à Matignon", a déclaré le député insoumis sur France 2.

Les deux représentants de la commission des Finances disposent d'un droit de contrôle sur place et sur pièces de documents budgétaires.

Les lettres-plafonds fixent les crédits ministère par ministère pour 2025 et, a précisé M. Coquerel, "une loi constitutionnelle fixe le fait que nous ayons les documents budgétaires fin juillet".

"Je pense qu'ils comprennent notre demande qui est au nom de l'Assemblée, au nom des représentants du peuple, de ma commission" qui comprend "des députés qui soutiennent ce gouvernement", a-t-il estimé, assurant qu'il "préfererai(t) qu'aujourd'hui, le Premier ministre nous fasse signe".

"Mais si ce n'est pas le cas, nous irons effectivement à la porte de Matignon et demanderons ces documents de manière très policée", a-t-il prévenu.

Constitutionnellement, le budget doit être présenté au Parlement au plus tard le 1er octobre.


UE: un commissaire à la Défense, oui, mais pour quoi faire ?

La ministre espagnole de l'énergie, Teresa Ribera Rodriguez, pose lors d'une interview à Madrid le 19 octobre 2022. (Photo OSCAR DEL POZO / AFP)
La ministre espagnole de l'énergie, Teresa Ribera Rodriguez, pose lors d'une interview à Madrid le 19 octobre 2022. (Photo OSCAR DEL POZO / AFP)
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  • La réponse à cette question va dépendre à la fois de la personnalité du futur commissaire européen et du portefeuille qui lui sera finalement attribué.
  • L'arrivée d'un commissaire à la Défense pourrait donc se limiter à lui transférer les services actuellement gérés par l'ancien ministre français.

BRUXELLES : Ursula von der Leyen l'a promis: l'Union européenne, face à la menace russe et la guerre en Ukraine, aura son commissaire à la Défense. Mais pour quoi faire ?

La réponse à cette question va dépendre à la fois de la personnalité du futur commissaire européen et du portefeuille qui lui sera finalement attribué.

Il n'y a ni armée ni ministre de la Défense de l'UE, mais Bruxelles s'occupe néanmoins d'industries de défense, particulièrement depuis le renforcement de la menace russe après l'annexion de la Crimée en 2014.

Ce domaine est actuellement sous la responsabilité du Français Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur, chargé des industries de défense, qui a démissionné lundi avec fracas.

Ce départ, l'Europe n'en "avait pas besoin", déplore François Heisbourg, expert à la Fondation pour la recherche stratégique. Thierry Breton a "apporté beaucoup d'énergie et de savoir-faire pour bâtir une politique européenne d'achat d'armes" en commun, estime-t-il.

L'arrivée d'un commissaire à la Défense pourrait donc se limiter à lui transférer les services actuellement gérés par l'ancien ministre français.

"C'est le modèle le plus vraisemblable parce qu'il n'y a pas de débats de compétence", remarque de ce point de vue Camille Grand, spécialiste des questions de défense auprès du Conseil européen pour les Affaires étrangères (ECFR).

Une deuxième option: on lui confie d'autres responsabilités comme la cyber-sécurité, la lutte contre la désinformation, les attaques hybrides, "pour épaissir" son portefeuille, explique encore M. Grand.

Enfin, on peut aller encore plus loin en lui attribuant certaines des compétences actuellement entre les mains du chef de la diplomatie européenne, ce qui est très loin d'être simple.

- "Se battre" -

Le Haut-représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, l'Espagnol Josep Borrell - et bientôt l'Estonienne Kaja Kallas, nommée pour le remplacer avant la fin de l'année -, est également compétent pour les questions de défense.

L'Agence européenne de défense, qui soutient entre autres l'innovation dans le secteur de l'armement, tombe sous la responsabilité du Haut-représentant, le HRVP en jargon bruxellois.

Mme Kallas sera-t-elle prête à y renoncer au profit du futur commissaire à la Défense ? On l'imagine mal de la part de cette ancienne Première ministre de l'Estonie, un des plus solides alliés de l'Ukraine en Europe, jugent les experts.

Quelle que soit l'option finalement retenue, "il va devoir se battre", juge ainsi M. Grand en évoquant ce qui attend le futur commissaire à la Défense. Sera-t-il placé sous l'autorité de Mme Kallas, d'un futur super-commissaire à la Sécurité ou à l'Autonomie stratégique ? Les hypothèses vont bon train à Bruxelles.

Son influence dépendra aussi de son poids politique et de son origine géographique. "Je pense qu'il serait très difficile pour quelqu'un provenant d'un petit pays, même s'il est compétent, de mobiliser les ressources nécessaires pour faire de son poste un succès", prévient ainsi Ian Lesser, expert auprès du German Marshall Fund à Bruxelles.

Aucun "grand" pays n'a jusqu'à présent publiquement affiché son intérêt pour le poste. Un moment évoqué, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a finalement jeté l'éponge.

- "Besoin urgent" -

Le candidat pressenti est l'ancien Premier ministre lituanien Andrius Kubilius. Mais la démission surprise de Thierry Breton lundi rebat toutes les cartes.

"Il y a clairement un besoin urgent de la part de la présidente de la Commission européenne de définir (son) rôle", juge Guntram Wolff, expert auprès de l'institut Brugel et auteur d'un "mémo" adressé au futur commissaire à la Défense.

Il faudra aussi lui donner les moyens d'agir.

Mme von der Leyen a évoqué le chiffre de 500 milliards d'euros sur 10 ans pour muscler la défense de l'Europe. Un chiffre qui a provoqué une levée de boucliers de la part de certains Etats membres.

L'ancien Premier ministre Mario Draghi a recommandé lundi dernier à Bruxelles que les Européens s'endettent - comme ils l'avaient fait lors de la pandémie du Covid-19 - pour mieux financer, entre autres, le secteur de la défense.

L'idée d'un nouvel emprunt commun, soutenue par la France, reste cependant une ligne rouge pour de nombreux pays du nord de l'Europe, tels que l'Allemagne ou les Pays-Bas.

"D'énormes investissements dans le secteur de la défense restent nécessaires sur le très long terme pour remédier aux lacunes européennes en matière de capacités de défense", explique pourtant, à titre personnel, Burkard Schmitt, directeur Défense auprès de l'ASD, le lobby à Bruxelles des industries de l'espace et de la défense.

Et si les Etats membres ne sont pas prêts à payer, et à changer radicalement dans leur façon de coopérer entre eux, alors "l'impact sera limité, quelles que soient les initiatives prises par l'UE", assure-t-il.