Le Hezbollah menace une journaliste libanaise d'Alhurra News, chaîne financée par les États-Unis

Layal Alekhtiar est la dernière victime de la cyberintimidation par le groupe terroriste soutenu par l’Iran. (Capture d’écran).
Layal Alekhtiar est la dernière victime de la cyberintimidation par le groupe terroriste soutenu par l’Iran. (Capture d’écran).
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Publié le Vendredi 08 janvier 2021

Le Hezbollah menace une journaliste libanaise d'Alhurra News, chaîne financée par les États-Unis

  • Layal Alekhtiar, présentatrice de journal d’informations, est la dernière victime d’une campagne menée par le Hezbollah
  • «Les menaces des acteurs non étatiques et de leurs partisans en ligne ne doivent pas être laissées sous silence et doivent faire l’objet d’une enquête approfondie»

LONDRES: Layal Alekhtiar, présentatrice libanaise d’informations, est la dernière victime d’une campagne menée par le Hezbollah pour faire taire les médias libres à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

La journaliste, qui travaille pour la chaîne de télévision Alhurra financée par le département d’État américain, a reçu des menaces de mort par SMS à la suite d’une campagne d’incitation lancée par des téléspectateurs fidèles au Hezbollah. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) pour Arab News, ces menaces vont faire l’objet d’une enquête.

La campagne intervient après que la journaliste a tweeté une vidéo de l’inauguration de la statue nouvellement érigée du défunt général iranien Qassem Soleimani, accompagnée d’une phrase de l’Ayat al-Anbya (Les Prophètes) du Coran qui dit: «Quelles sont ces statues auxquelles vous êtes si fidèles?»

«Je ne les ai pas provoqués spécifiquement. Tout ce que j’ai fait, c’est de poser cet Ayat comme une question de liberté d’expression, rien de plus. Je ne les ai pas humiliés et je n’ai pas non plus été impolie», explique Layal Alekhtiar à Arab News.

«Malgré tout, ils ont laissé toute leur armée de fidèles se déchaîner sur moi, ainsi que tous ceux d’Al-Manar, d’Al-Mayadeen et de toutes leurs chaînes d’information. Je ne comprends pas, cette réaction ne se justifie pas.»

«J’ai cité l’Ayat à propos des statues parce que ce qui a retenu mon attention, c’est qu’il y avait là des religieux chiites. Pour moi, il n’y a pas de raison de financer et d’ériger une statue pour quelqu’un qui n’est pas Libanais – d’autant plus s’il est engagé politiquement. C’est valable pour tous, pas uniquement pour Qassem Soleimani», poursuit la journaliste.

Peu de temps après, un haut responsable de l’armée israélienne a tweeté le même Ayat, ce qui a jeté de l’huile sur le feu.

«Ils ont créé un lien entre mon tweet et le sien, utilisé Photoshop pour afficher les deux tweets ensemble et les ont ensuite diffusés en prétendant que j’étais un agent étranger et une espionne israélienne», ajoute-t-elle.

«L’utilisation du harcèlement en ligne contre les femmes journalistes est une tactique odieuse dont l’objectif est de faire taire leurs reportages et leurs opinions», explique à Arab News Sherif Mansour, coordinateur du programme du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord pour le CPJ.

«Les menaces des acteurs non étatiques et de leurs partisans en ligne ne doivent pas être passées sous silence et doivent faire l’objet d’une enquête approfondie.»

Alekhtiar n’est pas la première journaliste harcelée et ciblée par le Hezbollah et accusée d’espionnage pour Israël. Elle ne sera sûrement pas la dernière – y compris des journalistes libanaises qui sont également musulmanes chiites, mais qui ne sont pas d’accord avec les convictions politiques du Hezbollah.

 

«Ici au Liban, nos principes fondateurs sont la liberté d’expression et la démocratie. C’est ce qui nous distingue des autres pays.»

Layal Alekhtiar

 

À la fin de l’année dernière, la journaliste Luna Safwan, qui se trouve être chiite, a été victime d’une campagne d’abus en ligne après que son tweet critiquant le Hezbollah a été diffusé par une chaîne d’information israélienne et qu’elle a été accusée de coopérer avec Israël.

De même, la journaliste libanaise Maryam Seif Eddine, connue pour ses critiques acharnées à l’égard du Hezbollah bien qu’elle soit chiite, a reçu des menaces de mort de la part de l’organisation, et sa mère et son frère ont été agressés. Ce dernier a même eu le nez cassé. Les fidèles du groupe avaient pris pour cible sa maison de famille à Burj al-Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, dominée par le Hezbollah.

Auparavant, alors que le pays traversait une période de manifestations nationales sans précédent en 2019, l’ancienne présentatrice de LBC Dima Sadek, une autre journaliste chiite, avait été victime de harcèlement de la part de la milice libanaise après que son téléphone lui a été volé lors d’une manifestation. «Au harcèlement ont succédé des appels téléphoniques insultants et menaçants à ma mère chez qui le stress a provoqué un accident cérébral», raconte-t-elle.

journalistes

 

À cette même période, Nawal Berry, journaliste de la télévision de MTV, chiite elle aussi, a également été la cible de violentes attaques de la part de partisans du Hezbollah et de ses alliés alors qu’elle couvrait les premiers jours des manifestations. Les fidèles avaient brisé la caméra de son équipe, saisi le micro qu’elle tenait, lui avaient craché dessus et porté un coup de pied à la jambe.

«Ils continuent, mais, ici au Liban, nos principes fondateurs sont la liberté d’expression et la démocratie. C’est ce qui nous distingue des autres pays», reprend Layal Alekhtiar.

«Nous ne voulons pas faire partie d’un autre pays et nous ne voulons pas non plus que la nationalité de notre pays change, peu importe en faveur de qui.»

«Le Hezbollah a toujours eu recours à la méthode qui consiste à accuser ses opposants de travailler pour Israël, pour les États-Unis, ou pour des ambassades étrangères», explique à Arab News le militant et journaliste Ali al-Amin, qui a affirmé dans une précédente interview avoir lui aussi été agressé à plusieurs reprises par des personnes liées au Hezbollah.

«Au cours de ces quinze dernières années, l’organisation a mobilisé des armées informatiques pour lancer des campagnes en ligne contre leurs adversaires. Il existe beaucoup de preuves qui l’attestent.»

«Une opinion reste une opinion, quoi qu’il arrive, car sans liberté d’expression, le journalisme n’a aucun sens, et les médias ne servent à rien», explique Layal Alekhtiar, qui reste imperturbable face aux menaces.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le cabinet saoudien passe en revue les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Les ministres saoudiens participent à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Les ministres saoudiens participent à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
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  • Le prince héritier Mohammed ben Salmane a ordonné aux autorités d'assurer des préparatifs de haut niveau pour le Hajj et des services aux pèlerins
  • Le cabinet a souligné les exportations non pétrolières record et a salué l'ascension mondiale de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique et de transparence des données ouvertes

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Djeddah, qui a examiné les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Le prince héritier a salué les pèlerins musulmans qui ont commencé à affluer vers le Royaume depuis divers pays pour accomplir le Hajj cette année.

Il a également demandé aux autorités compétentes de travailler avec le plus haut niveau d'efficacité et d'excellence dans la mise en œuvre des plans de sécurité, de prévention et d'organisation pour servir les invités du pèlerinage.

Le prince héritier a également pris connaissance des rapports sur les performances record des exportations non pétrolières du royaume en 2024 et de leur trajectoire ascendante continue. Ces rapports reflètent l'accélération des mesures visant à diversifier les sources de revenus et d'investissement dans l'économie saoudienne, conformément à la Vision 2030.  

Les ministres ont également noté les avancées de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique, notamment sa première place régionale pour la troisième année dans l'indice des services d'administration en ligne des Nations unies, et son bond de 92 places dans l'inventaire mondial des données ouvertes.

En ce qui concerne les questions régionales, le cabinet a réitéré l'appel du Royaume à la désescalade dans les zones de conflit, a condamné les frappes israéliennes sur la Syrie, a exhorté à mettre fin à la guerre au Soudan par une solution politique locale. Il a également réaffirmé son soutien à la solution des deux États comme moyen de parvenir à une paix durable en Palestine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: un mort dans une frappe israélienne sur un véhicule à Saïda dans le sud

Des pompiers éteignent les flammes d'une voiture incendiée par un drone israélien dans le village de Kfar Roumman, au sud du Liban, le 6 mai 2025. (AFP)
Des pompiers éteignent les flammes d'une voiture incendiée par un drone israélien dans le village de Kfar Roumman, au sud du Liban, le 6 mai 2025. (AFP)
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  •  Un média d'Etat libanais a indiqué qu'une frappe de drone israélien mercredi sur une voiture avait fait un mort à Saïda, principale ville du sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah

SAIDA: Un média d'Etat libanais a indiqué qu'une frappe de drone israélien mercredi sur une voiture avait fait un mort à Saïda, principale ville du sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah.

Selon l'Agence nationale d'information Ani, "un drone ennemi a visé à l'aube une voiture (...) près de la mosquée de l'imam Ali dans la ville de Saïda, faisant un mort".

Selon un photographe de l'AFP sur place, la frappe a perforé le toit de la voiture.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah très affaibli par la guerre. Ce dernier affirme, lui, respecter le cessez-le-feu.

Le 18 avril, l'armée israélienne avait annoncé avoir "éliminé" un membre du Hezbollah dans la région de Saïda, qui était, selon elle, "responsable, entre autres, du déploiement des systèmes de communication du Hezbollah dans tout le Liban".

Certaines frappes israéliennes visent parfois également des membres du Hamas au Liban, mouvement islamiste palestinien contre lequel Israël est en guerre dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, et d'autres organisations alliées.

Le 4 avril, Israël avait annoncé avoir tué "Hassan Farhat, commandant de la section ouest du Hamas au Liban" à Saïda. Le Hamas avait ajouté que sa fille et son fils, membre lui aussi de la formation palestinienne, avaient été tués.

Au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, son fief, affirmant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu. L'Etat libanais assure respecter ses engagements et accuse Israël de ne pas en faire de même.


Abbas attendu le 21 mai au Liban pour discuter des camps des réfugiés palestiniens

Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle
  • Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés

BEYROUTH: Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle, a indiqué mardi à l'AFP un responsable gouvernemental.

Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés où sont présents le Fatah de Mahmoud Abbas mais également le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens.

Dans une interview le 30 avril, le président libanais Joseph Aoun avait indiqué que les autorités œuvraient "pour retirer les armes lourdes et moyennes de l'ensemble du territoire libanais" et qu'il devrait évoquer le désarmement des camps palestiniens avec Mahmoud Abbas.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, avait de son côté souligné "la nécessité de remettre les armes illégales (à l'Etat) et de ne pas permettre au Hamas ou à d'autres factions de compromettre la stabilité" du pays.

Le bureau du président palestinien a confirmé la visite de Mahmoud Abbas au Liban le 21 mai, après que les autorités libanaises avaient arrêté des membres du Hamas accusés de tirs de roquettes vers Israël malgré le cessez-le-feu en vigueur.

Selon le responsable gouvernemental libanais qui a requis l'anonymat, Mahmoud Abbas va évoquer avec les dirigeants libanais "les modalités de l'extension de l'autorité de l'Etat à l'ensemble du territoire libanais, dont les camps palestiniens".

En vertu d'un accord de longue date, la sécurité dans les camps de réfugiés palestiniens est assurée par des factions palestiniennes, et l'armée libanaise n'y pénètre pas.

Le Hamas est l'allié du Hezbollah pro-iranien au Liban, qu'un conflit meurtrier a opposé à l'armée israélienne dans le sillage de la guerre entre le mouvement palestinien et Israël à Gaza.

Pendant la guerre au Liban, à laquelle un cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre, le Hamas avait revendiqué des tirs de roquettes sur Israël depuis ce pays.

A la suite de nouveaux tirs non revendiqués à deux reprises fin mars, plusieurs membres du Hamas soupçonnés d'être impliqués dans ces attaques ont été arrêtés par l'armée libanaise ou ont été remis par le mouvement palestinien aux autorités libanaises.

Israël avait riposté à ces tirs en bombardant la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

Début mai, le Haut conseil de défense, plus haute instance de sécurité au Liban, avait mis en garde le Hamas contre l'utilisation du territoire libanais pour bombarder Israël.

La dernière visite du président de l'Autorité palestinienne au Liban remonte à février 2017.