Les inondations dévastatrices illustrent un autre effet du réchauffement climatique

Vue aérienne d'une zone inondée de Porto Alegre, dans l'État du Rio Grande do Sul, au Brésil, prise le 8 mai 2024. (AFP)
Vue aérienne d'une zone inondée de Porto Alegre, dans l'État du Rio Grande do Sul, au Brésil, prise le 8 mai 2024. (AFP)
Des voitures circulent sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. Quatre personnes sont mortes après les plus fortes précipitations jamais enregistrées dans les Émirats arabes unis, riches en pétrole, le 16 avril. (AFP)
Des voitures circulent sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. Quatre personnes sont mortes après les plus fortes précipitations jamais enregistrées dans les Émirats arabes unis, riches en pétrole, le 16 avril. (AFP)
Des chaises sont submergées alors que des ouvriers ramassent des objets après que des pluies torrentielles ont inondé la zone du village de Shatang, à Qingyuan, dans la province septentrionale de Guangdong, le 24 avril 2024. Plus de 100 000 personnes ont été évacuées en raison de fortes pluies et d'inondations meurtrières dans le sud de la Chine. (AFP)
Des chaises sont submergées alors que des ouvriers ramassent des objets après que des pluies torrentielles ont inondé la zone du village de Shatang, à Qingyuan, dans la province septentrionale de Guangdong, le 24 avril 2024. Plus de 100 000 personnes ont été évacuées en raison de fortes pluies et d'inondations meurtrières dans le sud de la Chine. (AFP)
Des habitants récupèrent des tôles et des poteaux de bois dans des cabanes qui ont été démolies par les agences de sécurité de l'État dans le bidonville de Mukuru à Nairobi, le 8 mai 2024. (AFP)
Des habitants récupèrent des tôles et des poteaux de bois dans des cabanes qui ont été démolies par les agences de sécurité de l'État dans le bidonville de Mukuru à Nairobi, le 8 mai 2024. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 09 mai 2024

Les inondations dévastatrices illustrent un autre effet du réchauffement climatique

  • Le changement climatique ne se limite pas à une hausse des températures, il implique aussi toute une série d'effets liés à l'excès de chaleur stocké dans l'atmosphère et dans les océans, à cause des rejets de gaz à effet de serre
  • Des océans plus chauds s'évaporent plus; et un air plus chaud peut accueillir plus d'eau: pour un degré de plus, l'atmosphère peut se gorger de 7% d'humidité en plus, ce qui entraîne des épisodes pluvieux plus intenses

PARIS : Au Kenya, en Chine, à Dubaï, ou encore au Brésil et en Somalie, des inondations dévastatrices ont frappé des centaines de milliers de personnes.

Si toutes ne sont pas directement liées au réchauffement climatique, elles interviennent en pleins records de chaleur, illustrant l'avertissement des scientifiques: le changement climatique accentue la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.

Car le changement climatique ne se limite pas à une hausse des températures, il implique aussi toute une série d'effets liés à l'excès de chaleur stocké dans l'atmosphère et dans les océans, à cause des rejets de gaz à effet de serre de l'humanité, dont le dioxyde de carbone (CO2).

«Les précipitations extrêmes récentes sont conformes à ce que l'on attend dans un climat de plus en plus chaud», explique à l'AFP Sonia Seneviratne, membre du Giec, le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU.

Des océans plus chauds s'évaporent plus; et un air plus chaud peut accueillir plus d'eau: pour un degré de plus, l'atmosphère peut se gorger de 7% d'humidité en plus.

«Ceci entraîne des épisodes pluvieux plus intenses», a noté Davide Faranda, spécialiste des phénomènes météorologiques extrêmes au CNRS.

Au Pakistan en avril, il a plu au moins deux fois plus qu'en moyenne, avec même 437% de plus pour une province. A Dubaï, la pluie de deux années normales est tombée en seulement une journée.

- «Atmosphère assoiffée» -

Toutes les régions du globe ne deviennent pas plus humides pour autant.

«Une atmosphère plus chaude, plus assoiffée, est plus efficace pour absorber l'humidité d'une région et pour redistribuer cet excès d'humidité sous forme de tempêtes ailleurs», selon Richard Allan, de l'université de Reading, en Angleterre.

De quoi entraîner plus de pluies à certains endroits, mais aussi des sécheresse et canicules plus intenses à d'autres, explique-t-il à l'AFP.

Les variations climatiques naturelles influencent aussi les précipitations. C'est le cas du phénomène cyclique naturel El Niño au-dessus du Pacifique, connu pour son effet réchauffant qui alimente depuis près d'un an les records de températures mondiales, mais aussi les pluies extrêmes dans certains pays, dont le Pérou et l'Equateur.

Toutefois, malgré les variations naturelles, «la hausse observée, sur le long terme, des fortes précipitations est due au changement climatique induit par les humains», souligne Mme Seneviratne.

- Inadaptation -

Toutes les inondations ne sont pas attribuables au changement climatique, dont l'influence sur chaque événement doit être examiné au cas par cas.

Mais les scientifiques disposent aujourd'hui de méthodes permettant de comparer rapidement un épisode actuel de pluies extrêmes, de canicule ou de sécheresse, à la probabilité qu'il survienne dans un monde sans changement climatique.

Pionniers de cette approche, le réseau World Weather Attribution (WWA) a conclu que les pluies diluviennes aux Emirats Arabes Unis et à Oman en avril étaient «très probablement» exacerbés par le réchauffement climatique, essentiellement causé par la combustion des énergies fossiles.

ClimaMeter, qui utilise une méthodologie différente, estime que les inondations d'avril en Chine étaient «probablement influencées» par la conjonction du changement climatique et d'El Niño.

«Il peut être difficile de distinguer le réchauffement climatique des fluctuations naturelles» et cela est plus évident pour certains événements météorologiques que pour d'autres, dit Flavio Pons, un climatologue qui a étudié les inondations chinoises.

Pour les inondations au Brésil, ClimaMeter estime que le changement climatique est le premier responsable de l'intensification des pluies, sans influence significative d'El Niño.

Beaucoup des pays les plus touchés par les inondations, comme le Burundi, l'Afghanistan et la Somalie, sont parmi les plus pauvres et moins équipés pour faire face aux pluies diluviennes.

Mais l'épisode de Dubaï a démontré que des pays riches n'étaient pas assez préparés non plus.

«Nous savons qu'un climat plus chaud favorise les événements métrologiques extrêmes, mais nous ne pouvons pas prédire exactement quand et où cela aura lieu», a souligné Joel Hirschi, du centre océanographique national britannique.

«Les préparatifs actuels sont insuffisants», a-t-il souligné, alors qu'il est «moins cher d'investir aujourd'hui» que d'attendre.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Short Url
  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Short Url
  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Short Url
  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".