L'Irlande, la Norvège et l'Espagne annoncent leur décision de reconnaître un Etat palestinien

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez  prenant la parole devant le Congrès des députés pour annoncer la reconnaissance de l'Etat de Palestine. (AFP).
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez prenant la parole devant le Congrès des députés pour annoncer la reconnaissance de l'Etat de Palestine. (AFP).
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Publié le Mercredi 22 mai 2024

L'Irlande, la Norvège et l'Espagne annoncent leur décision de reconnaître un Etat palestinien

  • L'Irlande va annoncer mercredi sa décision de reconnaître un Etat palestinien, ont affirmé dans la nuit des médias irlandais, précisant qu'une conférence de presse sur le sujet avec le Premier ministre Simon Harris est prévue à 08H00 locales
  • A la même heure, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez doit prendre la parole devant le Congrès des députés.

RAFAH: En pleine guerre meurtrière dans la bande de Gaza palestinienne, des pays européens s'apprêtent à annoncer mercredi une initiative visant à reconnaître un Etat de Palestine, un projet déjà fustigé d'avance par Israël.

L'Irlande va annoncer mercredi sa décision de reconnaître un Etat palestinien, ont affirmé dans la nuit des médias irlandais, précisant qu'une conférence de presse sur le sujet avec le Premier ministre Simon Harris est prévue à 08H00 locales (07H00 GMT).

A la même heure, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez doit prendre la parole devant le Congrès des députés. Or M. Sánchez avait déjà indiqué la semaine dernière qu'il annoncerait mercredi la date de la reconnaissance par Madrid d'un Etat palestinien.

M. Sánchez avait publié en mars avec les chefs des gouvernements de l'Irlande, de la Slovénie et de Malte un communiqué commun dans lesquels ces pays faisaient part de leur volonté de reconnaître un tel Etat.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a déjà publié mardi soir un message vidéo à l'adresse de Dublin sur le réseau social X pour l'avertir que "reconnaître un Etat palestinien risque de vous transformer en pion dans les mains de l'Iran" et du Hamas.

Pour Israël, les projets de reconnaissance d'un Etat palestinien sans solution négociée constituent une "récompense" pour le Hamas, mouvement islamiste palestinien soutenu par l'Iran, pour son attaque le 7 octobre depuis la bande de Gaza en territoire israélien.

En représailles à cette attaque, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une vaste opération militaire à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement de ce territoire palestinien dirigé par le Hamas, 35.647 personnes, pour la plupart des civils, ont été tués dans cette opération militaire israélienne qui a aussi provoqué une catastrophe humanitaire selon l'ONU.

Hôpitaux menacés

Tôt mercredi, une équipe de l'AFP a fait état de tirs d'artillerie et de frappes aériennes dans et autour de Rafah (sud), ville dont certains secteurs sont le théâtre d'opérations au sol depuis le début du mois malgré l'opposition de la communauté internationale.

L'armée israélienne avait alors ordonné des évacuations massives de Rafah où elle dit vouloir détruire les derniers bataillons du Hamas, son réseau de tunnels, et sauver les otages.

Le fonctionnement des deux hôpitaux toujours en activité dans la pointe nord de la bande de Gaza, tous deux situés près du camp de Jabalia, est désormais menacé par la recrudescence des combats entre l'armée israélienne et des combattants du Hamas.

L'hôpital al-Awda est assiégé depuis trois jours, a affirmé à l'AFP un responsable de l'établissement, Mohammad Saleh, en faisant état de tirs israéliens sur les bâtiments de l'hôpital et de "tireurs d'élite présents aux alentours et dans les maisons adjacentes".

Rik Peeperkorn, responsable de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour les Territoires palestiniens, a signalé une "intensification des hostilités" autour de l'hôpital Kamal Adwan.

La Norvège va reconnaître l'existence d'un Etat palestinien à compter du 28 mai

La Norvège va reconnaître l'existence d'un Etat palestinien à compter du 28 mai, a annoncé mercredi le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre malgré les mises en garde du gouvernement israélien.

D'autres pays européens devraient prendre le même jour une initiative similaire: le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez doit annoncer dans la matinée la date de la reconnaissance par Madrid d'un Etat palestinien et le gouvernement irlandais a convoqué une conférence de presse à 07H00 GMT pour, selon des médias locaux, faire connaître sa décision.

« Catastrophiques »

Depuis qu'Israël a pris le 7 mai le contrôle du côté palestinien du poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, l'acheminement de l'aide humanitaire est quasiment à l'arrêt, notamment le carburant, indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire.

Selon l'ONU, 1,1 million de personnes dans le territoire palestinien font face à des "niveaux de faim catastrophiques". L'agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, l'Unrwa, a annoncé suspendre ses distributions de nourriture à Rafah "en raison du manque de fournitures et de l'insécurité".

Face aux sévères restrictions imposées à l'aide par voie terrestre, les Etats-Unis avaient annoncé en mars la mise en place du port temporaire à Gaza, initiative jugée insuffisante par l'ONU, les ONG et par les dirigeants américains eux-mêmes.

Depuis son entrée en fonction vendredi, environ 569 tonnes d'aide ont été acheminées à Gaza, selon l'armée américaine. Mais cette aide n'a toujours pas été distribuée à la population, a annoncé mardi soir le ministère américain de la Défense.

Arrêt sur images

Dans ce contexte de guerre et de menace de famine, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan a déclaré lundi avoir demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre".

Des dirigeants du Hamas, y compris Yahya Sinouar, chef du mouvement à Gaza, sont également visés par cette demande de mandats d'arrêt pour "extermination", "viol et autres formes de violence sexuelle" et "prise d'otages en tant que crime de guerre".

M. Netanyahu a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël" et le Hamas, son ministre de la Défense dénonçant une décision "ignoble". Le Hamas a condamné "les tentatives du procureur (...) d'assimiler la victime au bourreau".

Le président américain Joe Biden a fustigé lundi soir une démarche "scandaleuse" de la CPI à l'égard des dirigeants israéliens et réitéré son soutien à Israël.

Sous la pression mardi de la Maison Blanche, Israël est par ailleurs revenu sur sa décision d'interrompre la retransmission par l'agence de presse américaine Associated Press (AP) de sa vidéo en direct de la bande de Gaza.

AP a attribué la coupure à "une utilisation abusive par le gouvernement" de Benjamin Netanyahu de la loi votée début avril qui permet d'interdire la diffusion en Israël de médias étrangers "portant atteinte à la sécurité" de l'Etat.

Hors de Gaza, l'armée israélienne a mené mardi une opération à Jénine, bastion de groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée, qui a fait huit morts selon l'Autorité palestinienne.

Israël rappelle ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège

Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé mercredi le rappel "pour consultations" de ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège après la décision de la Norvège reconnaître un Etat de Palestine et l'annonce attendue de l'Irlande.

"Aujourd’hui, j’envoie un message clair à l'Irlande et à la Norvège: Israël ne restera pas silencieux sur cette question", a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, cité dans un communiqué de ses services.


L'Arabie saoudite forme une nouvelle génération d'éco-journalistes

(Photo AN)
(Photo AN)
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  • Face aux défis environnementaux croissants, le Royaume investit dans le journalisme pour faire le lien entre la science, la politique et le public.
  • Avec des campagnes de sensibilisation sur ses exercices de lutte contre les marées noires, le NCEC donne aux conteurs les moyens de contribuer à la protection de la planète.

RIYAD : En tant que nation en marche vers un avenir plus vert, l'Arabie saoudite jette des ponts entre le public et les fonctionnaires, sensibilise et conçoit des campagnes qui promeuvent le développement durable.

Ces efforts, qui s'inscrivent dans le cadre de la Vision 2030, visent à éduquer les gens sur les écosystèmes et sur le rôle qu'ils peuvent jouer pour les protéger et les améliorer. Pour soutenir ces objectifs, la communication est essentielle. Le journalisme est l'un des outils les plus efficaces.

Le journalisme environnemental, largement utilisé dans les pays développés et en développement, joue un rôle essentiel dans la sensibilisation du public. 

"

Qu'il s'agisse de rendre compte des questions écologiques ou de donner aux communautés les moyens de participer à la Vision 2030, l'Arabie saoudite a besoin de plus de journalistes spécialisés dans l'environnement. Pourtant, ce domaine reste relativement peu connu dans le pays.

Conscient de cette lacune, le Centre national pour la conformité environnementale a commencé à prendre des mesures pour défendre et soutenir l'éco-journalisme.

"Je pense que nous avons remarqué ces dernières années... il y a dix ans, qu'il n'y avait pas vraiment de médias professionnels et spécialisés... dans le monde arabe", a déclaré à Arab News Saad Al-Matrafi, directeur exécutif des médias et de la communication et porte-parole officiel du NCEC. 

Saad Al-Matrafi, directeur exécutif et porte-parole officiel du NCEC. (Photo Fournie/NCEC)
Saad Al-Matrafi, directeur exécutif et porte-parole officiel du NCEC. (Photo Fournie / NCEC)

M. Al-Matrafi a fait remarquer que si le journalisme politique, économique et sportif est assez populaire, le journalisme environnemental est loin derrière.

"Ici, au centre, nous nous concentrons sur la formation d'une génération spécialisée, pour qu'elle soit bien ciblée, bien informée et éduquée en matière d'environnement", a-t-il déclaré.

M. Al-Matrafi a expliqué que les journalistes environnementaux ne devraient pas se contenter de rendre compte des événements, mais qu'ils devraient également prendre part à des conversations plus larges, participer à des programmes de sensibilisation, promouvoir l'éducation à l'environnement et servir de pont entre le public et les décideurs politiques

Ce rôle est reconnu au niveau international. L'UNESCO a identifié le journalisme environnemental comme un domaine essentiel pour rendre compte, enquêter et communiquer au public les questions environnementales.

Dans un rapport publié en 2024, l'agence des Nations unies note que plus de 70 % des journalistes environnementaux du monde entier ont été attaqués pour leur travail au cours des 15 dernières années - une période qui a également été marquée par une montée en flèche de la désinformation sur les questions environnementales.

M. Al-Matrafi a établi un lien direct entre le rôle des journalistes et les objectifs plus larges de la Vision 2030, qui met l'accent sur l'amélioration de la qualité de vie dans tout le Royaume.

Les inspecteurs du NCEC ont répondu à 4 267 rapports sur des violations de la qualité de l'air, de l'eau et du sol au cours du premier semestre de cette année, contre 2 670 en 2024. (Fourni/NCEC)
Les inspecteurs du NCEC ont répondu à 4 267 rapports sur des violations de la qualité de l'air, de l'eau et du sol au cours du premier semestre de cette année, contre 2 670 en 2024. (Photo Fournie / NCEC)


"Si nous faisons le lien avec notre stratégie au sein du NCEC, une partie de celle-ci consiste à améliorer la qualité de vie des citoyens, des visiteurs et des touristes du Royaume", a-t-il déclaré.

Pour lui, les programmes de conformité et les systèmes d'inspection ne se limitent pas à la surveillance des entreprises et des usines. Ils visent également à garantir des conditions plus sûres pour les travailleurs, leurs familles et les communautés.

Il a souligné que les efforts du centre visaient à la fois le bien-être des individus et celui de la société dans son ensemble.

Là encore, le journalisme joue un rôle essentiel. En sensibilisant les travailleurs, les entreprises et les institutions, les journalistes peuvent contribuer à expliquer pourquoi le respect des réglementations et des inspections environnementales est important.

M. Al-Matrafi a souligné que l'objectif du CNCE n'est pas de détecter les infractions et d'infliger des sanctions, mais de sauver des vies.

Le Saviez- vous ?  

Le National Center for Environmental Compliance surveille la qualité de l'air et les émissions à la source et protège les environnements marins et côtiers.

Au cours des sept premiers mois de 2025, le centre a évalué plus de 11 000 tests environnementaux, dont 8 124 échantillons d'eau et 3 618 échantillons de sol.

Il a décrit les opérations que le centre supervise, telles que la prévention et la gestion des déversements d'hydrocarbures qui, s'ils sont négligés, peuvent causer de graves dommages à la santé et à l'environnement.

"Nous disposons de toutes sortes de capteurs dans la mer pour détecter toute pollution dans l'eau qui pourrait affecter notre vie marine", a-t-il déclaré. "Nous avons utilisé le satellite pour détecter toute pollution dans le sol, et elle est vraiment très élevée. 

Au cours des sept premiers mois de 2025, le centre a évalué plus de 11 000 tests environnementaux, dont 8 124 échantillons d'eau et 3 618 échantillons de sol. (Fourni par le NCEC)
Au cours des sept premiers mois de 2025, le centre a évalué plus de 11 000 tests environnementaux, dont 8 124 échantillons d'eau et 3 618 échantillons de sol. (Photo Fournie par le NCEC)

La prévention et la gestion des déversements d'hydrocarbures est une tâche essentielle pour les centres d'intervention environnementale, qui comprend la surveillance, la préparation, l'intervention rapide et le nettoyage à long terme afin de limiter les dommages sanitaires et environnementaux.

"Ces programmes techniques par satellite sont utilisés pour détecter de très petits détails", explique M. Al-Matrafi. "Par exemple, si ce satellite remarque ou détecte une pollution dans le sol, il nous fournira des notes et des rapports.

"Nous aidons l'environnement à s'améliorer. Cela a un impact sur votre vie et celle de vos enfants".

Au cours des sept premiers mois de l'année 2025, le centre a évalué plus de 11 000 tests environnementaux, dont 8 124 échantillons d'eau et 3 618 échantillons de sol. (Fourni/NCEC)
Quelle que soit la quantité de travail qu'un pays peut accomplir pour atténuer les problèmes environnementaux, il est important de diffuser ces efforts pour sensibiliser la population, déclare Saad Al-Matrafi, porte-parole du CNCE. (Photo Fournie NCEC)

M. Al-Matrafi a également mis l'accent sur les exercices nationaux de lutte contre les marées noires organisés par le NCEC. "Nous organisons deux exercices nationaux de lutte contre les marées noires par an. Le dernier a eu lieu à Yanbu en juillet", a-t-il déclaré. "Il s'agissait du 17e exercice... et je pense que c'est l'une des expériences les plus intéressantes que j'aimerais couvrir.

"Il y a entre 40 et 60 entités dans le pays qui participent ... cela couvre les entités gouvernementales, le secteur privé, et même les secteurs non gouvernementaux comme les instituts, les universités. À l'avenir, nous ajouterons des volontaires à cette liste".

Les journalistes sont au cœur de ces exercices. "Nous avons des journalistes sur les bateaux pour voir ce qui se passe, et nous les avons dans le centre des médias, ils écrivent, ils prennent des photos, ils enregistrent... Je pense que c'est une grande opportunité de faire partie de cela".

M. Al-Matrafi a conclu que, quels que soient les efforts déployés par une nation pour relever les défis environnementaux, la sensibilisation est tout aussi importante. "Il s'agit de sensibiliser, d'éclairer, d'instruire et de faire du bon journalisme. 

"

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 

 

 

 


L'armée israélienne annonce avoir ramené en Israël les restes des corps de deux otages à Gaza

L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir ramené en Israël les restes des corps de deux otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël en octobre 2023. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir ramené en Israël les restes des corps de deux otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël en octobre 2023. (AFP)
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  • Dans un communiqué, l'armée a indiqué avoir "ramené le corps d'Ilan Weiss et les restes d'un autre otage dont l'identité n'a pas encore été révélée, lors d'une opération militaire dans la bande de Gaza"
  • Ilan Weiss, 55 ans, membre de l'unité d'intervention du kibboutz Beeri, avait été tué le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas et son corps emmené dans la bande de Gaza

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir ramené en Israël les restes des corps de deux otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël en octobre 2023.

Dans un communiqué, l'armée a indiqué avoir "ramené le corps d'Ilan Weiss et les restes d'un autre otage dont l'identité n'a pas encore été révélée, lors d'une opération militaire dans la bande de Gaza".

Ilan Weiss, 55 ans, membre de l'unité d'intervention du kibboutz Beeri, avait été tué le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas et son corps emmené dans la bande de Gaza. Sa mort a été officialisée début 2024 par son kibboutz.

Sa femme Shiri et une de ses filles, Noga, qui avaient été enlevées à leur domicile, ont été libérées lors de la première trêve en novembre 2023.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté ses condoléances aux familles des deux otages affirmant que "la campagne pour ramener tous les otages se poursuit".

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent désormais retenues dans la bande de Gaza dont une vingtaine présumés vivants.


Les Casques bleus quitteront le Liban en 2027

Soutenue par Beyrouth, la France, chargée de ce dossier au Conseil de sécurité, avait dans un premier temps envisagé une extension d'un an, évoquant simplement l'"intention" de travailler à un retrait de la Finul. (AFP)
Soutenue par Beyrouth, la France, chargée de ce dossier au Conseil de sécurité, avait dans un premier temps envisagé une extension d'un an, évoquant simplement l'"intention" de travailler à un retrait de la Finul. (AFP)
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  • Israël et les Etats-Unis ont immédiatement salué une décision "historique"
  • "Pour une fois, nous avons une bonne nouvelle de l'ONU", a déclaré l'ambassadeur israélien Danny Danon, accusant la mission d'avoir échoué à empêcher le Hezbollah de "prendre le contrôle de la région"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé jeudi de prolonger une dernière fois le mandat de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) et, sous pression des Etats-Unis et d'Israël, de programmer en 2027 son retrait que certains estiment prématuré.

Israël et les Etats-Unis ont immédiatement salué une décision "historique".

"Pour une fois, nous avons une bonne nouvelle de l'ONU", a déclaré l'ambassadeur israélien Danny Danon, accusant la mission d'avoir échoué à empêcher le Hezbollah de "prendre le contrôle de la région".

"Nous appelons la communauté internationale à utiliser l'année qui vient pour renforcer les forces armées libanaises", a commenté l'ambassadrice américaine par interim Dorothy Shea, notant que le "i" dans Finul signifiait "intérimaire".

Quelque 10.800 Casques bleus font tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978, mais le renouvellement habituel de leur mandat, qui expire dimanche, se heurtait cette année à l'hostilité d'Israël et de son allié américain qui souhaitent leur départ.

Soutenue par Beyrouth, la France, chargée de ce dossier au Conseil de sécurité, avait dans un premier temps envisagé une extension d'un an, évoquant simplement l'"intention" de travailler à un retrait de la Finul.

Mais face au risque d'un veto américain, après plusieurs versions et un report du vote, la résolution adoptée jeudi à l'unanimité programme sans équivoque la fin de la mission dans 16 mois.

Le Conseil "décide de prolonger pour une dernière fois le mandat de la Finul (...) jusqu'au 31 décembre 2026 et de commencer une réduction et un retrait ordonnés et sûrs à partir du 31 décembre 2026 et dans un délai d'un an".

A l'issue de cette période, l'armée libanaise devra être la seule à assurer la sécurité dans le sud du pays, précise le texte.

"Retrait complet des forces israéliennes"  

Le président français Emmanuel Macron a salué l'extension de 16 mois, en insistant sur l'importance d'un "retrait complet des forces israéliennes du Sud-Liban et la fin de toute violation de la souveraineté libanaise (qui) sont des conditions essentielles à la mise en œuvre de ce plan".

"J'ai salué les décisions courageuses de l'exécutif libanais vers le rétablissement du monopole de la force. J'encourage le gouvernement libanais à adopter le plan qui sera présenté au cabinet à cette fin", a également indiqué M. Macron après s'être entretenu avec le Président du Liban, Joseph Aoun, et son Premier ministre, Nawaf Salam.

Plusieurs Etats membres ont plus clairement regretté le départ anticipé des Casques bleus.

"Le Royaume-Uni estime qu'un retrait prématuré de la Finul risque de nourrir un environnement sécuritaire que le Hezbollah pourrait exploiter", a noté l'ambassadeur britannique adjoint James Kariuki, se disant "déçu" que la décision n'ait pas été prise "sur la base d'une évaluation basée sur les faits". Tandis que son homologue chinois Geng Shuang a dénoncé "l'insistance obstinée" d'un membre du Conseil ayant fait preuve d'un "mépris total" pour la situation sur le terrain.

Alors que certains diplomates craignaient qu'un veto américain ne mette un terme immédiat à la mission, le Premier ministre libanais a salué la prolongation jusqu'à fin 2026.

Le président Aoun a lui espéré que ces 16 mois supplémentaires donneraient à la Finul "la chance d'améliorer la situation du Liban et de renforcer la stabilité le long de la frontière sud".

Cette décision a été prise au moment où Beyrouth s'est engagé à désarmer et à démanteler le mouvement chiite pro-iranien Hezbollah d'ici la fin de l'année, sous pression de Washington et dans le cadre de l'application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre avec Israël en 2024.

Cet accord prévoit le retrait du Hezbollah de la zone située au sud du fleuve Litani et le démantèlement de ses infrastructures militaires, en contrepartie du renforcement du déploiement de l'armée libanaise et des Casques bleus de l'ONU.

L'accord de cessez-le-feu prévoit un retrait israélien de la zone, mais Israël maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin du nord.

La résolution appelle d'ailleurs Israël "à retirer ses forces du nord de la Ligne bleue", y compris "les cinq positions sur le territoire libanais".