Un parti flamand à la conquête de voix wallonnes, scénario inédit en Belgique

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Publié le Vendredi 24 mai 2024

Un parti flamand à la conquête de voix wallonnes, scénario inédit en Belgique

  • Le parti flamand N-VA, dont la position dominante en Flandre est menacée par l'extrême droite, a choisi de présenter des candidats en Wallonie
  • L'Alliance néo-flamande (Nieuw-Vlaamse Alliantie, N-VA) juge que la majorité sortante --une coalition de sept partis dirigée par le Premier ministre libéral Alexander De Croo-- n'a pas su mener les réformes économiques nécessaires

HUY: C'est une première en Belgique. Le parti flamand N-VA, dont la position dominante en Flandre est menacée par l'extrême droite, a choisi de présenter des candidats en Wallonie aux législatives du 9 juin, afin de maximiser ses chances de revenir au pouvoir au niveau fédéral.

L'Alliance néo-flamande (Nieuw-Vlaamse Alliantie, N-VA) juge que la majorité sortante --une coalition de sept partis dirigée par le Premier ministre libéral Alexander De Croo-- n'a pas su mener les réformes économiques nécessaires, et se présente comme "la seule alternative" à sa possible reconduction.

Derrière ce choix de concourir dans les cinq provinces wallonnes, "l'idée est d'aller glaner un maximum de sièges en Belgique pour pouvoir forcer cette alternative", explique l'universitaire Drieu Godefridi, tête de liste dans le Brabant wallon.

Mais le défi est de taille pour la N-VA, qui se dit "nationaliste" et réclame "un degré d'autonomie maximal" pour les régions, afin qu'elles puissent mener "une politique à la mesure de leur propre communauté".

La formation, dirigée par le maire d'Anvers Bart De Wever, est souvent accusée par les francophones de vouloir séparer la Wallonie de la Flandre, plus dynamique économiquement.

"Je ne vais pas voter pour quelqu'un qui veut casser le pays en deux!", déclare à l'AFP un sexagénaire rencontré sur le marché de Huy, l'une des deux villes wallonnes où les candidats N-VA sont venus ce matin-là à la rencontre de la population.

"C'est mieux d'aider la Wallonie que de l'enfoncer non ?", ajoute cet électricien à la retraite, préférant taire son nom.

Reconnaissables au vêtement jaune qu'ils portent tous --une veste, un sweat-shirt ou une cravate à la couleur de la N-VA--, une quinzaine de candidats arpentent les allées du marché pour distribuer leurs tracts.

Des prospectus vantant l'objectif d'"une Wallonie prospère", "qui récompense le travail", et "une politique énergétique et climatique intelligente" passant notamment par l'investissement dans le nucléaire.

« Le modèle flamand »

En tête de cortège, Theo Francken, ancien secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, est le visage le plus connu du déplacement, venu du Brabant flamand où il est candidat pour conserver son siège de député. Il décline un autre des thèmes favoris de son parti.

"Nous voulons une politique migratoire plus stricte, je suis sûr que beaucoup de Wallons sont d'accord", dit celui qui fut la bête noire des socialistes et des écologistes quand la N-VA était associée au gouvernement fédéral (2014-2018).

Devant les étals, l'accueil est généralement poli et souriant. Des bras se tendent pour saisir les tracts. Mais les dos se tournent vite. Les visiteurs sont pressés par le temps, et il est rare qu’un dialogue s'engage.

La N-VA, qui occupait 25 des 150 sièges dans la Chambre des députés sortante, refuse de faire des pronostics sur ses résultats en Wallonie. Le 9 juin aura valeur de "test", dit-on en interne.

Le parti a peu de visibilité dans les médias francophones et n'est pas testé dans les enquêtes d'opinion côté wallon. Celles-ci créditent le PS de la première place devant le Mouvement réformateur (MR, libéraux francophones) avec lequel il gouverne la région en coalition.

Pour Theo Francken, redonner le pouvoir à ce duo reviendrait à ne rien changer, tant au niveau régional qu'au fédéral.

Selon lui, il est temps d'appliquer à tout le pays "le modèle flamand", à savoir "un meilleur taux d'emploi, une bonne gestion, un budget en ordre". La N-VA propose notamment de limiter dans le temps les allocations de chômage.

"J'espère que les francophones vont arrêter de dire toujours +non, non, non+ aux exigences flamandes, sinon ça donnera encore plus de voix au Vlaams Belang", prévient l'ex secrétaire d'Etat.

Une allusion au grand rival, le parti d'extrême droite (ex-Vlaams Blok) donné vainqueur du prochain scrutin en Flandre par les derniers sondages, avec 26-27% des voix, soit six points devant la N-VA.


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".