135 ans après, «La nuit étoilée» de Van Gogh brille de nouveau à Arles

Des personnes regardent la peinture "La nuit étoilée" de Vincent Van Gogh lors de la visite de presse de l'exposition "Van Gogh et les étoiles" à la Fondation Vincent Van Gogh à Arles, dans le sud de la France, le 31 mai 2024. L'exposition sera ouverte du 1er juin au 8 septembre 2024. (Photo par Sylvain Thomas AFP)
Des personnes regardent la peinture "La nuit étoilée" de Vincent Van Gogh lors de la visite de presse de l'exposition "Van Gogh et les étoiles" à la Fondation Vincent Van Gogh à Arles, dans le sud de la France, le 31 mai 2024. L'exposition sera ouverte du 1er juin au 8 septembre 2024. (Photo par Sylvain Thomas AFP)
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Publié le Samedi 01 juin 2024

135 ans après, «La nuit étoilée» de Van Gogh brille de nouveau à Arles

  • Cette oeuvre revient donc pour la première fois, grâce à un prêt exceptionnel du musée d'Orsay, «à quelques mètres de l'endroit où elle a été fabriquée, inventée, par Vincent» van Gogh il y a près de 135 ans
  • Dans cette «nuit étoilée» peinte en une nuit de septembre 1888, Vincent «renverse la constellation de la Grande Ourse afin que les étoiles répondent à chaque réverbère, qui se reflètent eux-mêmes dans l'eau» bleutée du fleuve, en écho au ciel

ARLES, France : «Le tableau retrouve un peu sa maison, si on veut», sourit Bice Curiger, co-commissaire de l'exposition «Van Gogh et les étoiles», qui ouvre samedi jusqu'au 8 septembre à la Fondation van Gogh Arles.

«Le» tableau, c'est «La nuit étoilée» sur le Rhône. «Un des tableaux les plus populaires du monde», comme le décrit Jean de Loisy, l'autre co-commissaire.

Et cette oeuvre revient donc pour la première fois, grâce à un prêt exceptionnel du musée d'Orsay, «à quelques mètres de l'endroit où il a été fabriqué, inventé, par Vincent» van Gogh il y a près de 135 ans, poursuit-il.

Pièce centrale de l'exposition, cette «invention» vient marquer le dixième anniversaire de la Fondation, fondée et dirigée par des héritiers du géant pharmaceutique suisse Roche. Et autour d'elle, 160 œuvres de plus de 75 artistes, du XIXe à aujourd'hui, dont des pièces créées spécialement, s'attachent à en explorer les origines et les conséquences.

L'expo progresse par étapes, des Ténèbres aux Chemins de l'âme, car les étoiles ont toujours eu pour l'Homme une valeur métaphysique, en passant par le Cosmos, le Firmament, l'Astronomie ou les Spirales du ciel.

Avec comme fil conducteur le fait qu'au commencement était la science, en ce XIXe siècle où l'astronomie se conjugue à l'art pour entrer dans la culture populaire. Avec Jules Verne ou Victor Hugo bien sûr, mais aussi Camille Flammarion, fondateur de la «société astronomique de France» et «passager clandestin de l'exposition», explique Jean de Loisy.

- Grande Ourse renversée -

Et la science apporte le progrès, comme ces éclairages au gaz installés dans la ville d'Arles quelques années avant l'arrivée de van Gogh. Des éclairages que l'on retrouve dans cette «nuit étoilée» peinte en une nuit de septembre 1888, où Vincent «renverse la constellation de la Grande Ourse afin que les étoiles répondent à chaque réverbère, qui se reflètent eux-mêmes dans l'eau» bleutée du fleuve, en écho au ciel.

Autour du joyau de l'exposition (qui reprendra le chemin d'Orsay dès le 26 août) viennent cohabiter des constellations sur toile ou dessinées du Tchèque Frantisek Kupka, du Français Yves Klein ou de l'Argentin Lucio Fontana, ou encore un mobile-suspension de pierres, «Cieux extrêmement lourds», de la Polonaise Alicjia Kwade.

Et partout des planètes  --ou des ronds-- dans tous leurs états, chez Kandinsky, Malevitch, Klee, le futuriste italien Giacomo Balla ou encore Odilon Redon. Des étoiles, comme chez la photographe française Juliette Agnel, aux grands formats nocturnes dans le désert soudanais. Ou des réminiscences directes du tableau de van Gogh, chez le Belge Léon Spillaert ou l'Américaine Georgia O'Keeffe.

En conclusion, un «observateur de nébuleuse» créé spécialement par le sculpteur français Jean-Marie Appriou. Un corps qui se met en marche, surmonté d'une tête de Vincent prise dans une bulle de verre qui cache des éclats: scaphandre, planète, constellation...

Un Van Gogh qui tisse «le lien irrévocable entre les étoiles et la métaphysique», pour Jean de Loisy. Une métaphysique qui lui fait vouloir «quitter pour l'espace un monde corrompu par la violence», comme la dureté de la révolution industrielle, qu'il avait notamment observée à Londres.

Pendant son séjour à Arles, Vincent, sujet à des crises, sera hospitalisé à plusieurs reprises et se coupera un bout d'oreille. Il quittera d'ailleurs la ville pour être interné pendant un peu plus d'un an.

«Si je veux aller à Tarascon (à 20 kms d'Arles), je prends le train. Si je veux aller dans les étoiles, je prends la mort», disait le peintre. Moins de deux ans après avoir peint «la Nuit étoilée» d'Arles, il se suicide, le 29 juillet 1890.

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.