En Australie, un redoutable oiseau «dinosaure» menacé d'extinction

Ces oiseaux incapables de voler ne se trouvent qu'en Australie, dans l'île de Nouvelle-Guinée et dans certaines îles du Pacifique (Photo, AFP).
Ces oiseaux incapables de voler ne se trouvent qu'en Australie, dans l'île de Nouvelle-Guinée et dans certaines îles du Pacifique (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 juin 2024

En Australie, un redoutable oiseau «dinosaure» menacé d'extinction

  • Mieux vaut cependant admirer de loin ces volatiles grands comme des humains, dotés de serres acérées longues de 10 centimètres
  • Protégeant farouchement leur territoire, ils sifflent et émettent un profond grondement lorsqu'ils sont menacés

AIRLIE BEACH, Australie: Pattes griffues dignes d'un vélociraptor, yeux perçants et cou couleur bleu néon : le casoar à casque est un oiseau redoutable des forêts tropicales du nord de l'Australie, mais avec ses quelques milliers d'individus encore à l'état sauvage, il risque l'extinction.

"C'est un dinosaure des temps modernes", relève Peter Rowles, le président d'un groupe local qui protège ces oiseaux en voie de disparition.

Mieux vaut cependant admirer de loin ces volatiles grands comme des humains, dotés de serres acérées longues de 10 centimètres.

Protégeant farouchement leur territoire, ils sifflent et émettent un profond grondement lorsqu'ils sont menacés.

"Lorsque vous les regardez pour la première fois les yeux dans les yeux, cela peut être intimidant, parce qu'ils ont de grands yeux, qu'ils vous regardent droit dans les yeux", indique Peter Rowles reconnaissant qu'ils "ont l'air un peu féroce".

Ces oiseaux incapables de voler ne se trouvent qu'en Australie, dans l'île de Nouvelle-Guinée et dans certaines îles du Pacifique.

Le gouvernement australien les considère comme une espèce en voie de disparition et estime qu'il en reste environ 4.500 à l'état sauvage. Ils font partie des "espèces clé de voûte", c'est à dire qu'ils jouent un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité et dans la dissémination des graines de la forêt tropicale.

Si ces casoars disparaissent, les forêts tropicales humides en pâtiront.

"Nous considérons que si nous pouvions sauver les casoars, nous pourrons également sauver suffisamment de son habitat pour maintenir en vie un grand nombre d'autres espèces", a expliqué M. Rowles.

Son association multiplie les efforts pour sauver ces oiseaux formidables, qui mesurent 1,5 mètre et peuvent peser jusqu'à 75 kilos.

Ils s'activent pour installer des panneaux incitant les conducteurs à ralentir, réaménager les routes pour mieux protéger les habitats naturels et gèrent un hôpital pour les oiseaux blessés.

Les principales menaces qui pèsent sur le casoar à casque sont les collisions avec les voitures, le défrichement des habitats naturels, les attaques de chiens et le changement climatique.

"Les casoars ne sont pas agressifs lorsqu'ils sont bien traités", souligne M. Rowles, avec peu de décès d'humains imputés à cette espèce.

Un jeune Australien a été tué en 1926 après avoir poursuivi l'un de ces oiseaux qui lui a sectionné la veine jugulaire, tandis qu'en Floride un homme a péri en 2019 après une attaque de son casoar domestique.

 

- "Naturellement grincheux" -

 

Au cours des 300 dernières années, une centaine d'espèces de la flore et de la faune australiennes ont disparu de la planète.

Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), le rythme va probablement s'accélérer.

"Il y a tant à faire et les ressources ne sont pas disponibles pour avoir un impact significatif", indique Darren Grover, un responsable du WWF Australie.

"Quelque 2.000 espèces figurent sur la liste des espèces menacées du gouvernement australien et chaque année de plus en plus d'espèces sont ajoutées", note-t-il.

Le changement climatique, la perte d'habitat et les espèces envahissantes sont autant de menaces, détaille M. Grover.

Le gouvernement australien a mis en place un plan national pour sauver cet oiseau emblématique, comme il le fait pour de nombreuses autres espèces, en collaboration avec des associations autochtones et des groupes de protection de la nature.

Une grande partie des efforts de conservation de la nature se concentre en Australie sur la protection des espèces clés, un concept développé par les zoologistes dans les années 1960.

Selon M. Grover, il s'agit de la meilleure approche lorsque les ressources sont limitées, car elle a des effets d'entraînement sur les autres animaux de l'écosystème.

Mais cette stratégie n'a qu'une portée limitée, avertit-il. "Je pense que nous n'en ferons jamais assez pour sauver la faune australienne". "Les casoars sont une espèce extraordinaire et chaque fois que vous avez l'occasion de les voir dans la nature, c'est fantastique".

"Mais il faut faire attention car ce sont des oiseaux naturellement grincheux, ils sont grands et puissants et nous devons leur laisser un peu d'espace".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.