Faute de réelle alternative, les proches de Trump fulminent contre Twitter sur Twitter

Facebook et d'autres services comme Instagram, Snapchat ou Twitch ont eux suspendu pour une durée indéterminée le profil du locataire de la Maison Blanche. (AFP)
Facebook et d'autres services comme Instagram, Snapchat ou Twitch ont eux suspendu pour une durée indéterminée le profil du locataire de la Maison Blanche. (AFP)
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Publié le Samedi 09 janvier 2021

Faute de réelle alternative, les proches de Trump fulminent contre Twitter sur Twitter

  • «La liberté d'expression se meurt et est contrôlée par des tout-puissants gauchistes», a ainsi déploré le fils aîné du locataire de la Maison Blanche, Donald Trump Jr
  • «Qui sera le prochain à être réduit au silence?» s'est interrogé l'avocat personnel du président, Rudy Giuliani

NEW-YORK : Les proches de Donald Trump, évincé de Twitter et des autres grands réseaux sociaux, s'indignent et crient à la censure mais pour communiquer avec le grand public, les alternatives restent pour l'instant limitées.

«La liberté d'expression se meurt et est contrôlée par des tout-puissants gauchistes», a ainsi déploré le fils aîné du locataire de la Maison Blanche, Donald Trump Jr. 

«Qui sera le prochain à être réduit au silence?» s'est interrogé l'avocat personnel du président, Rudy Giuliani, tandis que le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, s'insurgeait contre «la Gauche» qui «s'échine depuis des années à faire taire les voix s'opposant à elle». 

L'influent sénateur républicain du Texas Ted Cruz a, lui, jugé «absurde et profondément dangereux» les décisions des réseaux sociaux

«Pourquoi une poignée de milliardaires de la Silicon Valley devrait avoir le monopole sur le discours politique?», s'est-il offusqué. 

Ironiquement, tous ces messages ont été postés sur Twitter, le réseau social qui fut pendant des années le moyen de communication préféré de Donald Trump avant que l'entreprise ne décide vendredi de fermer de façon permanente son compte. 

Deux jours après l'irruption brutale de partisans du président au Capitole, le réseau social a dit prendre cette mesure inédite face au «risque de nouvelles incitations à la violence».

Facebook et d'autres services comme Instagram, Snapchat ou Twitch ont eux suspendu pour une durée indéterminée le profil du locataire de la Maison Blanche. 

La plateforme de discussion Reddit, d'ordinaire assez permissive, a fermé vendredi un populaire forum de fans du chef d'Etat pour avoir enfreint son règlement sur l'incitation à la haine.

Quelle peut dès lors être la nouvelle caisse de résonance de Donald Trump et de ses partisans? 

Son fils Donald Trump Jr, craignant d'être lui aussi débarqué de Twitter, a déjà proposé à ses abonnés de laisser sur son site leur courriel pour recevoir des nouvelles. Pas vraiment le moyen de communication le plus réactif. 

- Création d'une nouvelle plateforme? -

Dans un tweet rapidement effacé, Donald Trump a évoqué vendredi soir l'idée de créer sa «propre plateforme dans un futur proche» sans toutefois donner plus de détail.

Les plateformes conservatrices prisées des partisans les plus farouches de Trump comme Parler et Gab attirent un public grandissant.

Face à la «fréquentation record» vendredi soir et samedi, Gab a même dû ajouter des serveurs, a expliqué son créateur Andrew Torba.

«12 m (millions, NDLR) de visites au cours des 12 dernières heures. La croissance est en train d'exploser», s'est réjoui samedi matin le patron de ce réseau social.  

Lancé en 2016, Gab se présente comme une plateforme qui promeut «la liberté d'expression» et «les libertés individuelles», mais est surtout connue pour ses utilisateurs d'extrême-droite, voire néo-nazis.

C'est sur Gab que l'auteur d'une fusillade qui avait fait 11 morts dans une synagogue de Pittsburgh en 2018 avait posté de nombreux messages antisémites avant l'attaque.

Plusieurs sociétés ont déjà interdit à Gab d'utiliser leurs services, dont PayPal, Visa ou les plateformes de téléchargement d'applications de Google et Apple.

Parler de son côté n'est plus comme à ses débuts, en 2018, l'apanage de franges extrémistes. 

Il accueille désormais des voix conservatrices plus traditionnelles comme le présentateur vedette de Fox Nex et proche de Donald Trump, Sean Hannity, ou la gouverneure républicaine du Dakota du Sud, Kristi Noem.

Également membre de Parler, l'influent commentateur politique Mark Levin a annoncé vendredi soir avoir «suspendu» son compte Twitter «en signe de protestation contre le fascisme» du réseau social, et demandé à tous ses abonnés de le rejoindre sur la plateforme conservatrice. 

M. Levin a aussi mentionné son compte sur Rumble, un site qui propose comme YouTube de diffuser des vidéos mais promet à ses utilisateurs qu'ils ne seront «jamais censurés pour du contenu politique ou scientifique». 

Toutes ces plateformes alternatives restent toutefois marquées à droite, voire à l'extrême-droite. Il n'est pas certain qu'elles attirent un public aussi large que les 88 millions d'abonnés du feu compte Twitter de Donald Trump. 

Elles pourraient aussi faire face à la décision des entreprises facilitant leur diffusion, à l'instar de Google qui a annoncé vendredi avoir retiré Parler de sa plateforme de téléchargement d'applications.

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.


Australie: la communauté juive, bouleversée et en colère, enterre «le Rabbin de Bondi»

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
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  • Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies
  • Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé

SYDNEY: Dans une synagogue bondée, emplie de cris et de larmes, la communauté juive de Sydney traumatisée a rendu hommage mercredi au rabbin Eli Schlanger, première victime de l'attentat antisémite de la plage de Bondi a être mise en terre.

Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies.

Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé.

David Deitz, homme d'affaires de 69 ans, qui connaissait M. Schlanger "depuis très, très longtemps", explique à l'AFP que le rabbin a eu "une influence positive sur beaucoup de gens".

"C'est un choc pour l'Australie de voir un tel événement se produire ici. Ce n'est pas dans la nature des Australiens", poursuit-il.

Une forte présence sécuritaire a été mobilisée lors des obsèques, avec des policiers alignés dans la rue fermée au public.

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme.

En 2021, le nombre de juifs australiens était estimé à 117.000.

"Ils auraient pu nous écouter" 

Jillian Segal, la responsable de la lutte contre l'antisémitisme en Australie, a fustigé cette semaine des préjugés antijuifs "qui s’insinuent dans la société depuis de nombreuses années et contre lesquels nous ne nous sommes pas suffisamment élevés".

Mme Segal a été la première nommée à ce poste après une série d'attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, au début de la guerre d'Israël dans la bande de Gaza.

Au cours des 12 mois suivant l’attaque du Hamas en Israel du 7 octobre 2023 qui a déclenché cette guerre, les incidents de nature antisémite en Australie ont augmenté de 316%, dépassant les 2.000, dit-elle.

"Nous devrions pouvoir être qui nous sommes sans avoir peur", a déclaré Brett Ackerman, un analyste de données âgé de 37 ans.

La colère gagne certains membres de la communauté qui estiment que leur cri d'alarme face à la montée de l'antisémitisme depuis le 7-Octobre n'a pas été pris en compte.

"Ils auraient pu nous écouter" se désole M. Ackerman. Pour lui, l'attaque n'était "pas une surprise".

A côté de lui, le rabbin Yossi Friedman acquiesce. "Le message était clair depuis un peu plus de deux ans", soutient-il. "Est-ce que nous nous sentons en sécurité? Pour être honnête, pas vraiment."

"Nous pensions être en sécurité. Nos grands-parents et arrière-grands-parents étaient des survivants de la Shoah, et beaucoup d’entre eux sont venus ici pour échapper à la haine et au sang versé, aux pogroms, à la persécution (...) et c'est ce qu'on retrouve ici", observe-t-il.

"Problème de société"

Le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé l'attaque de Bondi comme un acte terroriste antisémite de "pure méchanceté" perpétré par des hommes inspirés par l’idéologie jihadiste du groupe État islamique.

Mais il a rejeté les critiques selon lesquelles son gouvernement n'avait pas réagi suffisamment à l'appel de Mme Segal.

Le Premier ministre a souligné que son gouvernement avait pénalisé les discours de haine et interdit le salut nazi et les symboles haineux, entre autres.

Depuis la fusillade, M. Albanese mène une initiative conjointe entre le gouvernement central et les Etats d'Australie en faveur d’un contrôle plus strict des armes à feu. L'assaillant le plus âgé possédait six armes dûment enregistrées.

Mais pour l'écrivain Danny Gingef, 66 ans, "la réforme des armes à feu est une diversion totale par rapport au vrai problème, qui est la haine, il faut identifier la haine là où elle commence".

Au départ du cercueil, les spectateurs ont entonné des chants en hébreu. Submergés par l’émotion, certains se sont effondrés dans les bras de leurs proches, à peine capables de tenir debout.

"Je sens que ces dernières années, les Juifs ont été en état d’alerte maximale", dit M. Gingef. Il se sent triste et en colère, et fait référence aux "marches de la haine" où il a vu des manifestants porter des drapeaux du Hezbollah.

Pour lui, il n’y a pas "beaucoup plus que nous puissions faire" sans le soutien des autorités et d’autres groupes.

"L’antisémitisme n’est pas un problème que les Juifs doivent résoudre, c’est un problème de société".

lec-oho/mjw/lgo/alh/pt