Trump souffle ses 78 bougies, avec aussi des interrogations sur son âge

L'ancien président américain et candidat républicain à la présidentielle Donald Trump fait un geste vers la foule après avoir pris la parole lors d'un rassemblement électoral à Sunset Park à Las Vegas, Nevada, le 9 juin 2024. (AFP)
L'ancien président américain et candidat républicain à la présidentielle Donald Trump fait un geste vers la foule après avoir pris la parole lors d'un rassemblement électoral à Sunset Park à Las Vegas, Nevada, le 9 juin 2024. (AFP)
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Publié le Vendredi 14 juin 2024

Trump souffle ses 78 bougies, avec aussi des interrogations sur son âge

  • Les sondages sont clairs: les Américains sont bien plus nombreux à estimer que le président actuel est trop vieux pour un second mandat, plutôt que Donald Trump
  • Lors du deuxième mandat de Ronald Reagan, certains observateurs s'interrogeaient déjà sur la détérioration de ses capacités intellectuelles

WEST PALM BEACH: Donald Trump fête vendredi ses 78 ans, occasion pour les Américains d'évaluer la forme physique et mentale du candidat républicain, eux qui sont plutôt habitués à commenter celle de son rival, le président Joe Biden.

Que le milliardaire républicain ou le dirigeant démocrate l'emporte à l'élection du 5 novembre, l'un comme l'autre deviendrait alors le président américain le plus âgé à prêter serment.

Mais les sondages sont clairs: les Américains sont bien plus nombreux à estimer que le président actuel est trop vieux pour un second mandat, plutôt que Donald Trump.

Joe Biden, 81 ans, montre objectivement des signes récurrents de fatigue: sa démarche est de plus en plus raide, ses moments d'égarement nombreux. Les vidéos du président américain, s'éloignant, hagard, d'un groupe de dirigeants du G7, souriant dans le vide, trébuchant, bégayant, sont d'ailleurs partagées massivement sur les réseaux sociaux.

Reste qu'au cours des derniers mois, Donald Trump a confondu le nom de plusieurs villes et dirigeants, alerté sur le fait que le monde se dirigeait vers une seconde, et non troisième, Guerre mondiale et s'est lancé dans de nombreuses tirades décousues.

Gaffes, tremblements 

Jeudi, lors d'un échange à huis clos avec des élus républicains, il aurait qualifié Milwaukee, ville stratégique à bien des égards pour les élections américaines, d'"horrible" -- suscitant une pluie de critiques et d'interrogations.

Ces gaffes répétées, les vidéos de lui s'agrippant à une rampe pour ne pas glisser, tremblant en buvant un verre d'eau, sont-elles autant d'illustrations concrètes d'un déclin de l'ancien président?

Il est, au fond, impossible de le dire.

Mais ces séquences font les choux gras de l'équipe de Joe Biden, pas mécontente de braquer, de temps en temps, les projecteurs sur l'âge de l'autre candidat.

Pour l'anniversaire de Donald Trump, le camp du président démocrate a ainsi publié vendredi un communiqué assorti d'une photo grand format et très peu flatteuse du républicain suant, les joues rouges et les traits tirés.

"Joyeux anniversaire Donald. Vous êtes un escroc, un raté, un imposteur et une menace pour notre démocratie", a taclé James Singer, un porte-parole de l'équipe de campagne de Joe Biden, dans ce communiqué.

"Au nom de l'Amérique, voici un cadeau, en avance, pour votre 79ème anniversaire: nous allons nous assurer que vous ne serez plus jamais président."

«Zombie»

Ces propos ont fait bondir le camp Trump, qui a qualifié en retour Joe Biden de "faible et incompétent".

"C'est un zombie en état de mort cérébrale", a cinglé une porte-parole dans un communiqué à l'AFP.

Les débats autour de l'âge des présidents américains ne datent pas d'hier.

Lors du deuxième mandat de Ronald Reagan, certains observateurs s'interrogeaient déjà sur la détérioration de ses capacités intellectuelles.

L'ancien président américain Jimmy Carter avait lui-même tiré la sonnette d'alarme dans un billet en 1994, s'inquiétant du "danger" que représentait pour les Etats-Unis la possibilité que les capacités d'un président soient affaibilies du fait d'une "maladie neurologique".

Donald Trump fêtera son anniversaire lors d'un grand raout, dans une gigantesque salle de bal, tout proche de Mar-a-Lago, sa luxueuse résidence en Floride.

"Rejoignez-nous pour célébrer l'anniversaire du meilleur président de tous les temps", affiche le carton d'invitation, qui prie les convives de se parer des couleurs du drapeau américain.

Il doit y prononcer un discours, autour de 19H00 (23H00 GMT).


Poutine doit perdre la guerre et la "face" en Ukraine, dit l'opposant russe Kara-Mourza

Vladimir Kara-Murza, accusé de trahison et de diffusion de «fausses» informations sur l'armée russe, se tient à l'intérieur d'une cage d'accusés lors de sa condamnation au tribunal municipal de Moscou le 17 avril 2023 (Photo, Service de presse du tribunal municipal de Moscou / AFP).
Vladimir Kara-Murza, accusé de trahison et de diffusion de «fausses» informations sur l'armée russe, se tient à l'intérieur d'une cage d'accusés lors de sa condamnation au tribunal municipal de Moscou le 17 avril 2023 (Photo, Service de presse du tribunal municipal de Moscou / AFP).
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  • "Il est très important qu'on ne laisse pas Vladimir Poutine gagner la guerre contre l'Ukraine".
  • "Tout dirigeant occidental qui serre la main de Vladimir Poutine serre la main d'un meurtrier"

PARIS : Vladimir Poutine doit perdre la guerre et la "face" en Ukraine, la fin de son règne étant la seule solution pour la paix, a estimé lundi Vladimir Kara-Mourza, l'un des principaux opposants au président russe, récemment libéré dans le cadre d'un échange de prisonniers.

"Il est très important qu'on ne laisse pas Vladimir Poutine gagner la guerre contre l'Ukraine", a déclaré dans une interview à l'AFP M. Kara-Mourza, qui devait rencontrer le président français Emmanuel Macron lundi.

Et "il est très important qu'on ne permettre pas à Vladimir Poutine de sauver la face au sortir de cette guerre", a-t-il insisté.

Vladimir Kara-Mourza, qui purgeait une peine de 25 ans dans une colonie pénitentiaire de Sibérie, fait partie d'un groupe de dissidents russes et de ressortissants étrangers libérés le mois dernier dans le cadre d'un échange de prisonniers.

Il dit être confiant sur ses chances de retourner un jour dans son pays d'origine car le "régime" de M. Poutine ne durera pas, à condition que cesse la "realpolitik" occidentale vis-à-vis du président russe, qui a fait de lui "le monstre qu'il est aujourd'hui".

"Assez de realpolitik" a-t-il lancé.

"Si, Dieu nous en garde, le régime de Poutine est autorisé à présenter l'issue de cette guerre comme une victoire pour lui et à se maintenir au pouvoir, dans un an ou 18 mois, nous parlerons d'un autre conflit ou d'une autre catastrophe", a-t-il averti.

- "Solidarité" avec les Ukrainiens -

Agé de 43 ans, M. Kara-Mourza, qui possède la double nationalité russe et britannique, a déclaré qu'il serait "honoré" de se rendre en Ukraine et d'y rencontrer le président Volodymyr Zelensky, estimant que des liens devaient être créés entre le mouvement prodémocratie russe et l'Ukraine.

"Nous devrons trouver des moyens de vivre ensemble et de surmonter cette horrible tragédie que le régime de Poutine a déclenchée", a-t-il déclaré.

"Ce ne sera pas facile, ce ne sera pas rapide, mais nous savons que c'est possible", a affirmé l'opposant, qui dit avoir nourri une "solidarité particulière" à l'égard des officiers ukrainiens enfermés dans le même camp de détention que lui, même s'il ne pouvait communiquer avec eux.

Lui-même était "absolument certain" de mourir dans la colonie pénitentiaire sibérienne où il était incarcéré. Jusqu'à ce qu'un matin, il soit soudainement mis dans un avion pour Moscou, puis échangé avec d'autres prisonniers dans la capitale turque, Ankara, a-t-il raconté.

"Personne ne nous a jamais demandé notre accord", a-t-il déclaré. "Ils nous ont embarqués dans un avion comme du bétail et nous ont jetés hors de Russie."

Cependant "non seulement le régime de Poutine n'est pas éternel, mais... je pense qu'il prendra fin dans un avenir très proche." A ce moment-là, "nous aurons une tâche gigantesque à accomplir pour reconstruire notre pays à partir des ruines que Poutine va laisser".

Rappelant l'effondrement du régime tsariste en 1917 et la chute de l'Union soviétique en 1991, M. Kara-Mourza a soutenu que "les changements politiques majeurs en Russie surviennent de manière soudaine et inattendue, et personne n'y est jamais préparé."

- "Avenir en marche" -

Vladimir Kara-Mourza, dont l'ex-ministre et opposant Boris Nemtsov, assassiné à Moscou en 2015, était le mentor, a affirmé ne pas s'inquiéter pour sa sécurité.

Le mot +sécurité+ ne fait pas partie du vocabulaire de quelqu'un qui s'oppose au régime de Poutine en Russie", observe le quadragénaire, qui a été lui-même empoisonné deux fois avant son arrestation en 2022.

"Mais que Poutine le veuille ou non, l'avenir est en marche", a-t-il assuré.

Lui-même peine à décrire les émotions qu'il a ressenties lorsqu'il a appris la mort du leader de l'opposition russe, Alexei Navalny, en février dans une autre prison.

"Je l'ai entendu à la radio", narre-t-il. "Après des mois passés à l'isolement, votre esprit commence à vous jouer des tours. J'ai cru que j'avais peut-être tout inventé", poursuit-il, affirmant être certain que Navalny a été tué sur les ordres de Poutine.

"Tout dirigeant occidental qui serre la main de Vladimir Poutine serre la main d'un meurtrier", lance-t-il.

La "rage" contre les "crimes" commis par le régime de Poutine en Russie et en Ukraine ont également renforcé sa femme Evguenia, qui l'accompagnait lors de l'entretien à l'AFP à Paris. Depuis les Etats-Unis, où elle vivait avec leurs enfants, Mme Kara-Mourza n'avait cessé de se battre pour sa libération.

"La rage que j'ai ressentie toutes ces années... dépasse toutes les peurs que je pourrais avoir", a-t-elle assuré, disant vouloir continuer à se battre pour la libération des autres prisonniers politiques.

"Je ne serais pas ici à parler avec vous s'il n'y avait pas Evguenia," conclut Vladimir.


Le chef de la diplomatie russe rencontre le prince héritier saoudien à Ryad

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov (C), participe à la réunion ministérielle conjointe CCG-Russie pour le dialogue stratégique, au Secrétariat du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad, le 9 septembre 2024. (Photo de Fayez Nureldine / AFP)
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov (C), participe à la réunion ministérielle conjointe CCG-Russie pour le dialogue stratégique, au Secrétariat du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad, le 9 septembre 2024. (Photo de Fayez Nureldine / AFP)
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  • Les discussions entre le chef de la diplomatie russe et le prince héritier de la monarchie du Golfe ont porté "sur les développements récents à l'international et dans la région", a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.
  • Le secrétaire général du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a ainsi souligné la "neutralité" du Conseil lors d'une conférence de presse.

RIYAD : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est rendu lundi à Ryad où il a rencontré le prince héritier et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, ainsi que ses homologues du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les discussions entre le chef de la diplomatie russe et le prince héritier de la monarchie du Golfe ont porté "sur les développements récents à l'international et dans la région", a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.

Plus tôt lundi, M. Lavrov, dont le pays a engagé une guerre contre l'Ukraine depuis février 2022, a rencontré les ministres des Affaires étrangères du CCG.

L'organisation, dont le siège est à Ryad, regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Qatar, le Koweït et Oman, tous partenaires traditionnels des Etats-Unis dans la région.

Poids lourd du Moyen-Orient, l'Arabie saoudite cherche à rester neutre dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Le royaume, premier exportateur mondial de brut, travaille en étroite collaboration avec Moscou sur la politique pétrolière et vante ses liens avec les deux pays, se positionnant comme un possible médiateur.

La monarchie du Golfe a ainsi reçu à plusieurs reprises le président ukrainien Volodymyr Zelensky, notamment lors de sa participation à un sommet de la Ligue arabe en mai 2023 à Jeddah.

Le royaume a promis des centaines de millions de dollars d'aide humanitaire à l'Ukraine, y compris des allocations pour les réfugiés ukrainiens qui ont fui vers les pays voisins.

Les autres monarchies du Golfe s'efforcent également à ne pas choisir de camp depuis l'invasion russe.

Le secrétaire général du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a ainsi souligné la "neutralité" du Conseil lors d'une conférence de presse.

Il a notamment déclaré à des journalistes que les pays du CCG "se tiennent à équidistance" entre Russes et Ukrainiens.

Les Emirats arabes unis ont annoncé fin août avoir joué les médiateurs pour un échange de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie ayant permis la libération de 230 captifs.

En juin, une médiation émiratie avait abouti à un échange de prisonniers de guerre comprenant 180 prisonniers des deux côtés.

En septembre 2022, Ryad a contribué à la libération de combattants étrangers détenus en Ukraine, dont deux Américains et cinq Britanniques.


Commerce: l'OMC appelle à faire plus pour "inclure" les pays pauvres

L'Organisation mondiale de la santé va utiliser le certificat Covid numérique de l'Union européenne pour lancer un système de certification numérique mondial, grâce à un partenariat "historique" signé lundi (Photo, AFP)
L'Organisation mondiale de la santé va utiliser le certificat Covid numérique de l'Union européenne pour lancer un système de certification numérique mondial, grâce à un partenariat "historique" signé lundi (Photo, AFP)
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  • Dans son rapport 2024 sur le commerce mondial, l'OMC a examiné le rôle qu'a joué le commerce pour ce qui est de réduire l'écart de revenus entre les économies depuis la création de l'organisation en 1995.
  • 'économiste en chef de l'OMC, Ralph Ossa assure qu' "une véritable inclusion nécessite une stratégie globale "

GENEVE : L'Organisation mondiale du commerce a appelé lundi à faire plus pour les pays pauvres, faisant valoir que l'ouverture commerciale n'est pas suffisante à elle seule pour réduire les inégalités entre les économies et en leur sein.

Dans son rapport 2024 sur le commerce mondial, l'OMC a examiné le rôle qu'a joué le commerce pour ce qui est de réduire l'écart de revenus entre les économies depuis la création de l'organisation en 1995.

"Le principal message à retenir du rapport est peut-être qu'il réaffirme le rôle transformateur du commerce dans la réduction de la pauvreté et la création d'une prospérité partagée - contrairement à l'idée actuellement en vogue selon laquelle le commerce et les institutions telles que l'OMC n'ont pas été une bonne chose pour la pauvreté, ou pour les pays pauvres, et engendrent un monde plus inégalitaire", écrit la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, dans l'avant-propos.

"Le deuxième message le plus important c'est que nous pouvons faire beaucoup plus pour que le commerce et l'OMC fonctionnent mieux pour les économies et les populations qui ont été laissées de côté au cours de ces 30 dernières années de mondialisation", explique Mme Okonjo-Iweala.

Selon le rapport, les économies à faible revenu et à revenu intermédiaire accusant un retard tendent généralement à être moins engagées dans le commerce international, à recevoir moins d'investissements étrangers directs, à être plus tributaires des produits de base, à exporter moins de produits complexes et à échanger avec un nombre plus réduit de partenaires.

Pour la directrice générale de l'OMC, le protectionnisme n'est "pas une voie efficace vers une meilleure inclusion" car il peut augmenter les coûts de production et donner lieu à des représailles commerciales coûteuses.

"Moins d'échanges ne favorisera pas l'inclusion", assure l'économiste en chef de l'OMC, Ralph Ossa, dans le communiqué.

Mais "le commerce ne pourra pas non plus promouvoir l'inclusion à lui seul", affirme-t-il : "Une véritable inclusion nécessite une stratégie globale - c'est-à-dire intégrant l'ouverture commerciale et des politiques nationales de soutien ainsi qu'une coopération internationale forte".

Selon l'OMC, ces politiques nationales de soutien destinées à rendre le commerce plus inclusif peuvent, par exemple, concerner la formation professionnelle, les allocations-chômage, l'éducation en vue d'améliorer les qualifications et la mobilité de la main-d'oeuvre, la politique de la concurrence pour faire en sorte que les consommateurs bénéficient de prix moins élevés, des infrastructures fiables et le bon fonctionnement des marchés financiers.

Le rapport indique par ailleurs que devenir membre de l'OMC, ou signataire de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) qui l'a précédée, fait progresser les échanges commerciaux avec les autres membres de 140% en moyenne. L'OMC compte 166 membres depuis l'accession du Timor-oriental le 30 août et des Comores le 21 août.