Le marché de l'art dans le creux de la vague malgré de grosses ventes à Art Basel

Un visiteur prend une photo de "The Extended Line" 2023/2024, de l'artiste japonaise Chiharu Shiota exposée dans le secteur Unlimited de la foire d'art moderne et contemporain Art Basel, à Bâle, dans le nord de la Suisse, le 11 juin 2024. (Photo Valentin Flauraud AFP)
Un visiteur prend une photo de "The Extended Line" 2023/2024, de l'artiste japonaise Chiharu Shiota exposée dans le secteur Unlimited de la foire d'art moderne et contemporain Art Basel, à Bâle, dans le nord de la Suisse, le 11 juin 2024. (Photo Valentin Flauraud AFP)
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Publié le Samedi 15 juin 2024

Le marché de l'art dans le creux de la vague malgré de grosses ventes à Art Basel

  • «La foire a été très bonne», a réagi James Koch, directeur exécutif et associé de la galerie zurichoise Hauser & Wirth, qui présentait aussi bien de grandes signatures du XXème siècle que des artistes récents
  • « Pour l'instant, le marché est dans le creux de la vague. Comme dans l'immobilier, les acheteurs attendent, reportent les investissements à plus tard», a noté Julie Hugues, responsable du marché de l'art chez l'assureur Hiscox en France

BÂLE, Suisse : Art Basel, la foire de l'art contemporain qui se tient cette semaine en Suisse, a une fois encore été marquée par de très grosses ventes qui masquent toutefois une évolution disparate du marché de l'art, toujours dans le «creux de la vague», selon certains experts.

La foire - qui se tient jusqu'à dimanche à Bâle - s'est ouverte cette année sur une note incertaine après un recul du marché de l'art en 2023, refroidi par les taux d'intérêt, les incertitudes macro-économiques et les tensions géopolitiques.

Lors des journées réservées aux collectionneurs, de grandes galeries ont pourtant scellé des ventes à huit chiffres. Mardi, la galerie David Zwirner a trouvé preneur pour une toile de l'artiste américaine Joan Mitchell, intitulée Sunflowers (Tournesols), pour 20 millions de dollars (près de 18,7 millions d'euros).

La galerie zurichoise Hauser & Wirth a vendu une œuvre au fusain et pastel d'Arshile Gorky pour 16 millions de dollars, un tableau de Georgia O'Keeffe pour 13,5 millions de dollars et une huile sur toile de Philip Guston pour 10 millions de dollars.

«La foire a été très bonne», a réagi auprès de l'AFP James Koch, directeur exécutif et associé de cette galerie zurichoise, qui présentait aussi bien de grandes signatures du XXème siècle que des artistes récents, dont Amy Sherald, qui s'est fait connaître du grand public à travers son portrait de Michelle Obama.

La foire a été l'occasion de rencontrer des «collectionneurs sérieux», qui achètent «à long terme», le marché ayant «un peu perdu son aspect spéculatif», constate-t-il. «Ce qui est très bien parce la conversation se concentre à nouveau sur l'art».

Ces grosses transactions ne sont toutefois «pas représentatives de toute la foire», précise Hans Laenen, spécialiste du marché de l'art chez l'assureur AXA XL pour l'Europe et l'Asie-Pacifique.

«Certaines années, il y a une tendance très claire qui se dégage de la foire», a-t-il déclaré à l'AFP. Mais «cette année, il est plus difficile de se prononcer», reconnaît-il, l'impression générale étant cette fois plus floue.

«Il y a toujours des transactions assez significatives» mais «certains galeristes semblent dire que le marché est un peu plus difficile», observe-t-il. Dans l'ensemble, le marché semble «assez stable», «sans détérioration, ni amélioration», considère-t-il.

- Report des investissements -

«Pour l'instant, le marché est dans le creux de la vague. Comme dans l'immobilier, les acheteurs attendent, reportent les investissements à plus tard», a noté Julie Hugues, responsable du marché de l'art chez l'assureur Hiscox en France, lors d'un entretien avec l'AFP.

«Dans une situation économique instable comme aujourd'hui, la tendance est de se tourner vers des valeurs refuges, comme l'or ou l'art», mais plutôt vers «des valeurs sûres», comme «l'art ancien ou moderne» que vers «l'art contemporain qui est sujet à de fortes fluctuations», décrypte-t-elle.

Elle remarque cependant de «bonnes affaires» dans les segments de prix dits «accessibles», «à partir de 50.000 euros», ce qui fournit un point d'entrée pour «regarder les jeunes artistes émergents» en repérant ceux que «les grandes galeries font entrer dans leur catalogue».

D'après une étude de la banque UBS et du cabinet Arts Economics, le marché de l'art a reculé de 4% en 2023, aux environs de 65 milliards de dollars, les collectionneurs se montrant plus prudents avant de dépenser de grosses sommes ou de mettre en vente des pièces onéreuses. Les segments de prix abordables sont toutefois restés dynamiques, selon ce rapport.

«C'est une chance pour les jeunes artistes», estime Thomas Uetwiller, souscripteur en assurance d'art chez Baloise, l'un des partenaires de la foire.

Ce groupe suisse d'assurances y décerne chaque année un prix qui ouvre les portes de grands musées à de jeunes artistes, récompensant cette année l'artiste hongkongaise Tiffany Sia et l'artiste soudanais-norvégien Ahmed Umar.

«Art Basel est un événement unique», rappelle toutefois M. Uetwiller, compte tenu de la qualité des œuvres qui y sont présentées.

«C'est la pointe de l'iceberg du marché de l'art», dit-il, estimant qu'il est difficile d'en tirer des conclusions pour l'ensemble du marché.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com