Covid-19: une crise mondiale en 12 moments clés

Des personnes attendant en tant que personnel médical (de retour) portant des vêtements de protection pour aider à arrêter la propagation d'un virus mortel qui a commencé dans la ville, à l'hôpital de la Croix-Rouge de Wuhan, dans la province de Hubei en Chine centrale. (Hector RETAMAL / AFP)
Des personnes attendant en tant que personnel médical (de retour) portant des vêtements de protection pour aider à arrêter la propagation d'un virus mortel qui a commencé dans la ville, à l'hôpital de la Croix-Rouge de Wuhan, dans la province de Hubei en Chine centrale. (Hector RETAMAL / AFP)
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Publié le Dimanche 10 janvier 2021

Covid-19: une crise mondiale en 12 moments clés

  • Le 31 décembre 2019, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est informée de cas inquiétants de pneumonie "de cause inconnue" dans la ville chinoise de Wuhan
  • Le 2 avril, plus de 3,9 milliards de personnes, soit la moitié de l'humanité, sont contraintes ou appelées à se confiner

PARIS: Du premier mort officiel en Chine, le 11 janvier 2020, aux espoirs apportés par les vaccins, un an plus tard, retour sur la pandémie de Covid-19 en 12 moments clés.

Émergence 

Le 31 décembre 2019, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est informée de cas inquiétants de pneumonie "de cause inconnue" dans la ville chinoise de Wuhan.

Le 7 janvier 2020, la cause est identifiée: un nouveau virus de la famille des coronavirus. Quatre jours après, Pékin annonce le premier mort officiel de la maladie qui sera ensuite baptisée Covid-19.

Wuhan coupée du monde 

Le 23 janvier, Wuhan est coupée du monde pour contenir l'épidémie. Des pays commencent à rapatrier leurs ressortissants de Chine.

Le premier décès officiel hors d'Asie intervient le 15 février: un touriste chinois hospitalisé en France.

Pandémie

Le 6 mars, l'épidémie passe la barre des 100.000 cas recensés officiellement dans le monde. Premier pays européen touché, l'Italie impose un confinement au nord, étendu ensuite à tout le territoire.

Le 11 mars, l'OMS qualifie le Covid-19 de pandémie. Les marchés boursiers plongent. Gouvernements et banques centrales annoncent des premières mesures massives de soutien à l'économie.

L'Europe se barricade 

Le 16 mars, l'Allemagne appelle sa population à "rester à la maison" et le Royaume-Uni à éviter tout "contact social". La France est confinée à partir du 17 mars tandis que l'Union européenne annonce la fermeture de ses frontières extérieures.

Report des JO 

Le 24 mars, les Jeux olympiques de Tokyo de juillet 2020 sont reportés à l'année suivante. Le 25 mars, l'ONU avertit que la pandémie "menace l'humanité toute entière".

La moitié de l'humanité confinée 

Des mesures de confinement sont prises partout dans le monde. Le 2 avril, plus de 3,9 milliards de personnes, soit la moitié de l'humanité, sont contraintes ou appelées à se confiner, selon un décompte de l'AFP. La barre du million de cas recensés est franchie.

Economie à genoux 

Le 29 avril, l'avionneur américain Boeing supprime 16.000 emplois. Transport aérien, construction automobile, tourisme, grande distribution: de nombreux secteurs souffrent et annoncent de fortes réductions d'effectifs.

La polémique hydroxychloroquine 

Promue par le médecin français Didier Raoult, soutenue par le président américain Donald Trump, l'hydroxychloroquine est classée comme inefficace par une étude internationale retentissante, publiée le 22 mai puis retirée en raison de doutes sur la fiabilité des données. Mais plusieurs études concluront également à l'inefficacité de ce médicament utilisé à l'origine contre la malaria, des essais cliniques seront suspendus.

Poussée en Amérique latine 

Le 7 juin, la pandémie dépasse les 400.000 morts et progresse fortement en Amérique latine. Le Brésil devient le deuxième pays le plus endeuillé, derrière les Etats-Unis, tandis que son président Jair Bolsonaro minimise la gravité de la maladie qu'il qualifie de "grippette". Lui-même sera infecté, comme Donald Trump après le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Masques et anti-masques 

La recrudescence des cas conduit plusieurs pays européens à imposer le port du masque dans les transports, rues, écoles ou entreprises. A la fin de l'été, des protestations contre les restrictions sont organisées dans plusieurs capitales. Le 29 août, des manifestants "anti-masques" tentent de pénétrer dans le Reichstag à Berlin.

2e et 3e vagues

Le seuil du million de morts dans le monde est franchi le 28 septembre. En Europe, les contaminations flambent en octobre et de nombreux pays décrètent des reconfinements ou couvre-feux. 

Des mesures partiellement allégées pour les fêtes de fin d'année. Mais l'émergence en Angleterre d'un variant plus contagieux oblige le 5 janvier Londres à reconfiner en urgence et au reste de l'Europe à durcir ses restrictions.

En plein tumulte politique liée à la victoire contestée par Donald Trump de Joe Biden à l'élection présidentielle, les Etats-Unis s'enfoncent dans la crise sanitaire: un nouveau pic de décès est franchi le 5 janvier 2021 avec 3.930 morts en 24 heures. Le pays demeure le plus endeuillé au monde (plus de 368.000 victimes au 9 janvier).

L'espoir des vaccins 

Pour sortir de la spirale des morts et des hôpitaux débordés, l'espoir le plus sérieux réside dans les vaccins: les campagnes de vaccination démarrent en décembre au Royaume-Uni, Russie, Etats-Unis puis dans l'Union européenne alors que la Chine vaccine depuis juillet.

Au 9 janvier 2021, une cinquantaine de pays ont entamé des campagnes de vaccination et au moins 22 millions de doses ont été administrées dans le monde.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.