La Mauritanie, rare pôle de stabilité au Sahel, élit son président samedi

Un enfant escalade un mur couvert d'affiches du président mauritanien et chef de l'Union pour la République Mohamed Ould Ghazouani près d'un siège de campagne au centre-ville de Nouakchott le 25 juin 2024, à l'approche de l'élection présidentielle du 29 juin. (Photo, AFP)
Un enfant escalade un mur couvert d'affiches du président mauritanien et chef de l'Union pour la République Mohamed Ould Ghazouani près d'un siège de campagne au centre-ville de Nouakchott le 25 juin 2024, à l'approche de l'élection présidentielle du 29 juin. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 juin 2024

La Mauritanie, rare pôle de stabilité au Sahel, élit son président samedi

  • Environ 1,94 million d'électeurs sont appelés à choisir parmi sept candidats, tous des hommes, lequel dirigera pendant cinq ans la Mauritanie, rare pôle de stabilité en Afrique de l'Ouest et futur producteur de gaz
  • La Mauritanie n'a plus connu d'attaque sur son sol depuis 2011 alors qu'elles abondent au Mali proche et au Sahel

NOUAKCHOTT: Les Mauritaniens élisent leur prochain président samedi. Le sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani part grand favori pour rester à la tête de ce vaste pays désertique qui a réussi à contenir la propagation jihadiste à la différence de ses voisins sahéliens.

Environ 1,94 million d'électeurs sont appelés à choisir parmi sept candidats, tous des hommes, lequel dirigera pendant cinq ans la Mauritanie, rare pôle de stabilité en Afrique de l'Ouest et futur producteur de gaz.

"Cette élection est charnière dans l'histoire politique de la Mauritanie", explique à l'AFP Abdellahi Ewah, professeur à l'université de Nouakchott, qui se présente comme soutien du président. Elle permettra d'"enraciner la stabilité", dit-il.

La Mauritanie n'a plus connu d'attaque sur son sol depuis 2011 alors qu'elles abondent au Mali proche et au Sahel. Tandis que les militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger ne donnent aucun signe d'être prêts à rendre le pouvoir pris par la force depuis 2020, la Mauritanie prolonge avec l'élection le mouvement qui l'a vu en 2019 organiser sa première transition entre deux présidents élus depuis l'indépendance vis-à-vis de la France.

Le pays est aussi devenu "très important pour la sécurité énergétique de l'Europe car il va devenir producteur de gaz et est très prometteur en termes d'hydrogène vert, une énergie appelée à remplacer les énergies fossiles", souligne Abdellahi Ewah.

Après un premier mandat impacté par le Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine, M. Ghazouani s’est fixé comme priorité la lutte contre la pauvreté et le soutien à la jeunesse. Les moins de 35 ans représentent plus de 70% de la population et sont de plus en plus tentés par les sirènes de l'Europe et des Etats-Unis.

L'effigie du président, barrée du slogan "le choix sûr", est visible partout dans la capitale et en province. Les tentes du centre de Nouakchott où les militants se retrouvent pour danser, chanter et palabrer sont presque exclusivement dressées en son honneur.

"Je soutiens le président pour un deuxième mandat. Nous avons la paix. Les populations sont tranquilles. Il a un vaste programme d'aides sociales. C'est mon candidat", confie Yacob Abeid Allah, 34 ans.

En revanche, sous l'un des rares chapiteaux qui abritent des supporteurs d'Hamadi Ould Sidi Elmotar, candidat du parti islamique Tawassoul, première force de l'opposition au parlement, les critiques pleuvent.

​​Un ou deux tours ?

"Ce pays n'a plus de souffle. Le système d'éducation et de santé, la corruption, la confiscation des pouvoirs par un petit groupe d'hommes... Tout est bloqué. Il nous faut un changement radical pour la renaissance de ce pays", confie Ahmed Zeine, l'un de ses militants.

Dans l'un des marchés populaires de la capitale, Idoumou M'Bareck, un vendeur de chaussures de 37 ans, a la même soif de changement, mais votera pour le militant des droits humains Biram Dah Abeid, deuxième des deux dernières présidentielles.

Il ne croit pas à la réalité de la démocratie. "Ce sont toujours les militaires qui dictent notre avenir. Tout est fait pour que le candidat du régime l'emporte", s'indigne-t-il. M. Ghazouani est un militaire de carrière.

Les observateurs jugent possible une victoire de M. Ghazouani dès le premier tour, devant les divisions de l'opposition et la disproportion des moyens à l'avantage du sortant.

L'opposition a dénoncé une "élection unilatérale" et accusé la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de "ne rien faire pour en assurer le bon déroulement".

L'opposition a réclamé la vérification biométrique des noms des électeurs pendant le vote, demande que la Ceni a jugée "impossible" à satisfaire dans les délais et qui serait "très coûteuse financièrement". L'opposition avait déjà fortement contesté les législatives il y a un an.

Peu d'observateurs internationaux ont fait le déplacement en Mauritanie. L'Union africaine a envoyé 27 observateurs de court terme. L'Union européenne n'a pas déployé de mission, mais trois experts électoraux.

Le gouvernement mauritanien a mis en place un Observatoire national chargé de surveiller l'élection, que l'opposition dénonce comme un instrument de manipulation du scrutin.

Une coalition d'activistes de la société civile a annoncé la création d'un observatoire indépendant mais l'un de ses responsables joint par l'AFP, le syndicaliste Mohamed Ould Nahah, a accusé la Ceni de lui "faire barrage".

 


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.

 

 


Forts bombardements sur la ville de Gaza après le soutien de Rubio à Israël

La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
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  • Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza
  • Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins

GAZA: La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël.

Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins.

"Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d'augmenter", a déclaré à l'AFP Ahmed Ghazal, un habitant de cette zone.

Cet homme de 25 ans a décrit une "explosion qui a violemment secoué le sol du quartier" peu après 01H00 locale mardi (22H00 GMT lundi).

"J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées". "De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris."

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "les bombardements se (poursuivaient) intensément dans toute la ville de Gaza", précisant que "le nombre de morts et de blessés (continuait) d'augmenter".

"Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza", a-t-il détaillé, évoquant "un massacre majeur".

La Défense civile avait fait état de 49 Palestiniens tués lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Le déplacement de M. Rubio dans la région intervient après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

Rassurer Doha 

Après Jérusalem, M. Rubio se rend mardi à Doha, où il devrait rencontrer le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et qui abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, avait provoqué de rares critiques de Donald Trump contre Israël.

Le président américain a assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël "ne frappera pas au Qatar".

Réunis lundi à Doha après l'attaque israélienne, les dirigeants arabes et musulmans ont appelé à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Le secrétaire d'Etat américain s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

L'offensive israélienne à Gaza a suivi l'attaque du 7-Octobre qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.