JO-2024 : aux portes de Paris, une petite ville française passe à l'heure américaine

Cette vue générale montre la voie "Paris 2024" sur le Boulevard Périphérique dédiée aux véhicules prioritaires pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, à Paris le 30 juin 2024. (Photo: AFP)
Cette vue générale montre la voie "Paris 2024" sur le Boulevard Périphérique dédiée aux véhicules prioritaires pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, à Paris le 30 juin 2024. (Photo: AFP)
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Publié le Dimanche 30 juin 2024

JO-2024 : aux portes de Paris, une petite ville française passe à l'heure américaine

  • Petite ville tranquille aux portes de Paris, Eaubonne s'apprête à vivre un été américain, et même à devenir "un peu Fort Knox": la pléthorique Team USA a choisi le centre sportif Athletica pour en faire son camp d'entraînement pendant les JO de Paris
  • Le destin américain d'Athletica s'est esquissé dès 2018, six ans avant la cérémonie d'ouverture des Jeux: pour le confort et le bien-être de l'équipe aux couleurs de bannière étoilée

PARIS: Petite ville tranquille aux portes de Paris, Eaubonne s'apprête à vivre un été américain, et même à devenir "un peu Fort Knox": la pléthorique Team USA a choisi le centre sportif Athletica pour en faire son camp d'entraînement pendant les JO de Paris.

"La délégation américaine, c'est 900 athlètes (500 pour les Jeux olympiques du 26 juillet au 11 août, 400 pour les paralympiques du 28 août au 8 septembre) et c'est plus de 5.000 personnes qui travaillent pour eux," s'enthousiasme avant le grand débarquement attendu Arnaud Zumaglia, directeur général d'Athletica.

Basketteurs de la "Dream Team" mis à part, tous les sportifs dormiront au village olympique, entre Saint-Denis et Saint-Ouen, dans la banlieue nord de Paris.

Mais leurs entraîneurs, kinés et autres cadres techniques prendront eux leurs quartiers dans les nouvelles chambres du centre d'Eaubonne, ville de 25.000 habitants.

Le destin américain d'Athletica s'est esquissé dès 2018, six ans avant la cérémonie d'ouverture des Jeux: pour le confort et le bien-être de l'équipe aux couleurs de bannière étoilée, pas question d'improvisation.

"Une agence marketing de Chypre nous contacte alors par mail disant qu'elle est mandatée pour trouver des infrastructures pour la Team USA", se remémore Arnaud Zumaglia. "On ne répond pas car on croit vraiment à un +spam+. Mais finalement, deux semaines plus tard, ils viennent frapper à la porte car ils veulent visiter", ajoute-t-il en riant.

- Modernisation -

Un stade d'athlétisme couvert, un vaste gymnase pour les sports collectifs, des terrains annexes accompagnés d'un centre d'hébergement et de restauration pour une centaine de personnes, le tout à 20 minutes de la capitale française: les installations avaient tout pour plaire aux Américains.

La perspective des travaux programmés - avec 27 millions d'euros d'argent public investis - pour moderniser les infrastructures, construites il y a plus de trente ans, a achevé de séduire les intendants de l'équipe olympique américaine.

Outre le nouveau parquet qui pave la halle multisports, trois caissons de cryothérapie et des lits d'hydromassage y ont fait leur apparition dans un nouveau pôle de "régénération sportive".

"C'était important de toute façon de moderniser l'équipement pour les 300.000 usagers qu'on reçoit chaque année", justifie Arnaud Zumaglia.

Pin's aux couleurs de la Team USA au revers de sa veste, le responsable glisse sobrement que les Américains ont "participé financièrement" quand ils ont "demandé des ajustements spécifiques".

Des détails et surtout du montant de la facture de cette privatisation totale d'Athletica pour tout l'été, il ne peut sans surprise pas dire un mot: le contrat signé avec les Américains est protégé par un accord de confidentialité.

"Ce n'est pas eux qui décidaient" des travaux, tient à assurer Marie-Christine Cavecchi, la présidente du conseil départemental. "Les Américains sont régulièrement venus pour voir si nos promesses allaient être tenues", ajoute l'élue.

- Sécurité renforcée -

Avant que les stars de l'olympisme n'investissent les locaux pour se préparer à leurs épreuves, la maire d'Eaubonne savoure déjà "un formidable outil de fédération des habitants".

Comme ses administrés, Marie-José Beaulande appréhende les mesures de sécurité renforcées qui seront mises en place autour du centre. Elle redoute même qu'il se transforme "un peu en Fort Knox", la réserve d'or de la banque centrale américaine dans le Kentucky (centre des Etats-Unis).

Mais "pour la réputation de la ville", l'élue tient à ce "que les athlètes se préparent en sérénité" quand même. Les policiers assureront "une présence physique et visible renforcée aux abords du centre d'entrainement", a fait savoir la préfecture.

A l'inverse de ce qui est prévu à Paris, aucune route d'Eaubonne ne sera fermée et il n'est nullement question ici d'un quelconque QR code pour circuler.

Riverains et visiteurs devront néanmoins justifier "de leur domiciliation ou du motif de leurs déplacements, selon des modalités qui ont été définies en lien étroit avec la délégation américaine et les villes concernées," signale la préfecture.

Si l'impact sur leur quotidien devrait être limité, les voisins d'Athletica ont toutefois peu de chance de voir s'entraîner les vedettes Simone Biles (gymnastique) ou Noah Lyles (athlétisme).

"Ça reste un grand regret mais, bon, ils auront peut-être l'occasion de les voir sur les compétitions s'ils ont pris des billets," sourit Arnaud Zumaglia.


10 septembre: la CGT accuse le gouvernement de tenter de «faire peur»

Le gouvernement tente de rendre "impopulaire" le mouvement pour "tout bloquer" le 10 septembre en faisant "peur", en évoquant des risques de violences, a dénoncé dimanche la CGT, alors que François Bayrou a assuré que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés" avant cette journée. (AFP)
Le gouvernement tente de rendre "impopulaire" le mouvement pour "tout bloquer" le 10 septembre en faisant "peur", en évoquant des risques de violences, a dénoncé dimanche la CGT, alors que François Bayrou a assuré que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés" avant cette journée. (AFP)
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  • "La dernière cartouche qui reste au gouvernement c'est de rendre impopulaires les mobilisations, c'est de faire peur", a commenté Sophie Binet, numéro un de la CGT, sur France 3
  • "Et c'est le discours que va tenter de faire monter monsieur Retailleau en faisant passer celles et ceux qui se mobilisent pour des personnes violentes"

PARIS: Le gouvernement tente de rendre "impopulaire" le mouvement pour "tout bloquer" le 10 septembre en faisant "peur", en évoquant des risques de violences, a dénoncé dimanche la CGT, alors que François Bayrou a assuré que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés" avant cette journée.

"La dernière cartouche qui reste au gouvernement c'est de rendre impopulaires les mobilisations, c'est de faire peur", a commenté Sophie Binet, numéro un de la CGT, sur France 3. "Et c'est le discours que va tenter de faire monter monsieur Retailleau en faisant passer celles et ceux qui se mobilisent pour des personnes violentes".

Son syndicat a annoncé son soutien aux mobilisations du mercredi 10 septembre, considérées comme une "première étape" pour dénoncer les projets budgétaires du gouvernement Bayrou.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait estimé vendredi que "la mouvance d'extrême gauche, d'ultra-gauche, aidée par la CGT" allait "être à l'oeuvre" mercredi et qu'il pouvait y avoir "des actions spectaculaires".

"Le gouvernement cherche à faire monter une forme de pression sur le mouvement, à expliquer qu'il peut déjà être violent", a estimé dimanche sur France 3 le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

Il a prévenu que "toute violence qui serait aujourd'hui exercée le 10 ne servirait pas la cause que nous défendons ensemble", mais permettrait au gouvernement de "passer à autre chose et de revenir à une logique purement sécuritaire".

François Bayrou, dont la démission est probable lundi à l'issue du vote de confiance à l'Assemblée nationale, a affirmé sur Brut que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés pour éviter le blocage du pays et les violences".

Blocages à Paris? 

Les autorités s'attendent mercredi à des actions diverses allant de blocages de gares, de raffineries, d'axes de circulation, à des opérations de sabotages de radars automatiques et des manifestations classiques.

Des appels à la grève ont été lancés par plusieurs syndicats notamment dans les transports et les hôpitaux. Des appels à ne pas utiliser sa carte bancaire ou à ne pas aller faire ses courses circulent également sur les réseaux sociaux.

Les services de renseignements soulignent la difficulté à anticiper l'ampleur de ce mouvement "horizontal" et sans chef.

Sur une place du centre de Paris, une réunion a rassemblé environ 200 à 300 personnes dimanche en début de soirée pour évoquer de possibles actions, avec beaucoup de jeunes parmi les participants, a constaté une journaliste de l'AFP.

Y ont été mentionnés différents types d'actions comme des piquets de grève à la RATP et dans des hôpitaux, de possibles blocages des Halles, de certaines portes de Paris et de lycées, mais aussi des rassemblements et un "bal populaire" en fin de journée dans l'est de la capitale.

Selon un sondage publié par la Tribune dimanche, un peu moins d'un Français sur deux (46%) soutient le mouvement appelant à "bloquer" le pays le 10 septembre, tandis que 28% y sont opposés et 26% indifférents.

La première raison pouvant expliquer ce mouvement est "la baisse du pouvoir d'achat", selon cette étude Ipsos-BVA-CESI (école d'ingénieurs) réalisée les 3 et 4 septembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 personnes.

 


Un peu moins d'un Français sur deux soutient le mouvement du 10 septembre

Le Premier ministre français François Bayrou pose depuis le balcon de son bureau à l'hôtel Matignon, résidence officielle du Premier ministre français, à Paris, le 6 septembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou pose depuis le balcon de son bureau à l'hôtel Matignon, résidence officielle du Premier ministre français, à Paris, le 6 septembre 2025. (AFP)
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  • Un peu moins d'un Français sur deux (46%) soutient le mouvement appelant à "bloquer" le pays le 10 septembre
  • Les sympathisants de gauche soutiennent massivement (à 73% pour LFI, 67% pour les écologistes et 61% pour le PS) ce mouvement né sur les réseaux sociaux

PARIS: Un peu moins d'un Français sur deux (46%) soutient le mouvement appelant à "bloquer" le pays le 10 septembre, tandis que 28% y sont opposés et 26% indifférents, selon un sondage publié par la Tribune Dimanche.

La première raison pouvant expliquer ce mouvement serait par ailleurs "la baisse du pouvoir d'achat", selon cette étude Ipsos-BVA-CESI (école d'ingénieurs) réalisée du 3 au 4 septembre auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Les sympathisants de gauche soutiennent massivement (à 73% pour LFI, 67% pour les écologistes et 61% pour le PS) ce mouvement né sur les réseaux sociaux, et dans une moindre mesure (à 58%) ceux du Rassemblement national, selon l'enquête.

A l'inverse, le mouvement est rejeté à 73% par les sympathisants Renaissance-Horizons-Modem et à 57% par les LR.

Par catégories d'âge, seuls les 60 ans et plus récusent majoritairement l'appel à tout bloquer et ses initiatives hétéroclites.

Des appels à la grève ont été lancés pour mercredi par plusieurs syndicats notamment dans les transports et les hôpitaux, et d'autres actions annoncées dont certaines rappellent celles des Gilets jaunes, avec des blocages d'axes routiers ou des sabotages de radars ou de distributeurs de billets.

Des appels à ne pas utiliser sa carte bancaire ou à ne pas aller faire ses courses circulent également sur les réseaux sociaux et messageries.

Les Français expliquent à 51% le mouvement "Bloquons tout" par "la baisse du pouvoir d'achat des ménages", à 47% par "le plan de François Bayrou pour la réduction du déficit", et à 43% par "l'hostilité" au président Emmanuel Macron et au Premier ministre François Bayrou, d'après le sondage publié à la veille de la chute probable de ce dernier, lundi, à l'issue d'un périlleux vote de confiance à l'Assemblée nationale.


Macron, en quête d'un Premier ministre, remet les mains dans le cambouis national

Le président français Emmanuel Macron arrive à la cérémonie d'adieu aux armes de l'ancien chef d'état-major des armées Thierry Burkhard dans la cour de l'hôtel des Invalides à Paris, le 5 septembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron arrive à la cérémonie d'adieu aux armes de l'ancien chef d'état-major des armées Thierry Burkhard dans la cour de l'hôtel des Invalides à Paris, le 5 septembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron se prépare à nommer un nouveau Premier ministre, anticipant la chute attendue du gouvernement Bayrou

PARIS: Une main tendue aux socialistes, le pied sur le frein face à leur programme économique, et un oeil ouvert sur de probables remous sociaux et financiers. Emmanuel Macron prépare l'après-Bayrou, en quête d'un Premier ministre ouvert sur sa gauche... mais capable aussi de le protéger.

A peine sorti d'un sommet sur l'Ukraine, voilà que le président doit remettre les mains dans le cambouis national.

Lundi, tout le monde s'attend à ce que le gouvernement de François Bayrou soit renversé à l'Assemblée nationale. Dès le soir, les regards se tourneront vers l'Elysée.

Le chef de l'Etat prendra-t-il la parole? Recevra-t-il les partis? Les questions, et le sentiment de déjà-vu, sont les mêmes à chaque épisode du feuilleton de l'instabilité politique née de la dissolution ratée de l'Assemblée l'an dernier.

"Le président proclame qu'il veut aller vite", rapporte un macroniste historique. "Il l'a déjà dit par le passé", tempère un autre proche, rappelant sa tendance à procrastiner lorsqu'il s'agit de nommer.

Les stratèges présidentiels ont plusieurs échéances en tête qui devraient l'inciter à brusquer son naturel: le mouvement "Bloquons tout" mercredi, suivi le 18 septembre d'une mobilisation syndicale; entre les deux, l'agence Fitch pourrait dégrader vendredi la note de la dette, envoyant un signal inquiétant aux marchés financiers.

Puis, le 22 septembre, Emmanuel Macron s'envole pour New York où il doit reconnaître l'Etat de Palestine à la tribune de l'ONU, son grand rendez-vous diplomatique qu'il prépare depuis des mois.

"Ce qui l'intéresse c'est l'international, et il a besoin de stabilité pour ça", théorise un député socialiste.

D'autant que son impopularité bat des records depuis 2017, et que les appels de LFI et du RN à sa démission connaissent un écho croissant dans l'opinion - 64% des Français la souhaitent, selon un sondage.

De fait, le président de la République s'est borné à invoquer la "responsabilité" et la "stabilité", prenant soin de ne pas devancer la chute de son allié historique.

Mais dans le huis clos élyséen, il prépare la suite, et exhorte la coalition gouvernementale à "travailler avec les socialistes".

Justement, leur patron, Olivier Faure, a fait acte de candidature pour Matignon, à la tête d'un gouvernement de gauche, sans LFI, mais aussi sans les macronistes, avec lesquels il serait seulement prêt à négocier des compromis.

Sans qu'on en connaisse l'origine, l'idée a flotté ces derniers jours qu'Emmanuel Macron caresserait l'idée de le nommer. Pourtant, aucun des nombreux proches et interlocuteurs du président interrogés par l'AFP ne l'imaginent emprunter cette voie.

"Si Faure expliquait qu'il veut prendre le pouvoir avec nous", dans une nouvelle alliance entre les socialistes et la macronie, "ça pourrait avoir de la valeur", explique un cadre du camp présidentiel. "Mais ce n'est pas du tout ce qu'il dit."

Ces mêmes sources voient plutôt le locataire de l'Elysée se tourner, à nouveau, vers un profil de la droite ou du centre.

"Quelqu'un dans le bloc central, plutôt proche du président, mais qui sache discuter avec le PS" pour négocier un pacte de non-censure plus durable que sous François Bayrou, résume un ténor du gouvernement.

Il s'agira du troisième Premier ministre en un an dans ce périmètre et les mêmes noms circulent que lors des précédentes nominations.

Parmi eux, les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé) et Eric Lombard (Economie). Ou encore le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand.

Ces dernières heures, une source au fait de la réflexion présidentielle évoquait un pressing important auprès de l'ex-chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, 78 ans et retiré de la politique active.

Emmanuel Macron avait déjà tenté en décembre de convaincre son ami breton d'aller à Matignon, en vain. Aujourd'hui, l'ex-socialiste serait moins ferme dans son refus, selon cette source.

"En réalité, ça dépendra de ce que le PS accepte", glisse un proche du président.

Tous préviennent que pour obtenir la non-censure du PS, il faudra lui "offrir de vraies victoires politiques".

Parmi les totems que les socialistes espèrent décrocher, un effort budgétaire revu à la baisse, mais aussi une remise en cause de la retraite à 64 ans et une taxation substantielle des plus riches.

Or sur ces deux derniers points, Emmanuel Macron "n'acceptera jamais", prévient un fidèle de la première heure. C'est pour cela qu'il veut choisir un Premier ministre "dans sa zone de confort".