Législatives : pour éviter une majorité absolue au RN, les désistements se multiplient pour le second tour

Une manifestante tient une pancarte sur laquelle on peut lire "L'ère de la haine (lire RN), ça suffit" lors d'un rassemblement après l'annonce des résultats du premier tour des élections législatives françaises, place de la République à Paris, le 30 juin 2024(AFP)
Une manifestante tient une pancarte sur laquelle on peut lire "L'ère de la haine (lire RN), ça suffit" lors d'un rassemblement après l'annonce des résultats du premier tour des élections législatives françaises, place de la République à Paris, le 30 juin 2024(AFP)
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Publié le Lundi 01 juillet 2024

Législatives : pour éviter une majorité absolue au RN, les désistements se multiplient pour le second tour

  • Les candidats encore en lice ont jusqu'à mardi 18H00 pour décider de se retirer et réduire ainsi drastiquement le nombre potentiel de triangulaires, plus de 300 du fait de la forte participation du premier tour (66,7%).
  • Pour discuter de ces désistements, Emmanuel Macron, qui a appelé dimanche à un "large rassemblement clairement démocrate et républicain", a convoqué ses ministres à l'Elysée lundi midi.

PARIS : Après le score inédit du RN au premier tour, les désistements entre gauche et macronie se mettent en place, non sans accrocs, pour empêcher l'extrême droite d'avoir la majorité absolue au soir du 7 juillet et éventuellement envisager à la place une "grande coalition".

Les candidats encore en lice ont jusqu'à mardi 18H00 pour décider de se retirer et réduire ainsi drastiquement le nombre potentiel de triangulaires, plus de 300 du fait de la forte participation du premier tour (66,7%).

Dimanche, la vague bleu marine a déferlé avec plus de 10,6 millions de voix, soit 33,1% des suffrages, un niveau historique - hors second tour de la présidentielle 2022.

Le RN a frappé un grand coup, en faisant élire 39 députés, à commencer par Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais. Le parti à la flamme, allié à Eric Ciotti, se qualifie dans 443 des 577 circonscriptions et est en tête dans 296 d'entre elles.

Avec 27,99%, le Nouveau Front populaire a lui déjà 32 élus. Mais il a perdu le communiste Fabien Roussel, balayé par le raz-de-marée RN dans le Nord. Une autre de ses têtes d'affiche, François Ruffin, est en ballottage difficile dans la Somme même avec le désistement de la candidate macroniste.

La majorité sortante fait ses comptes après sa défaite (20,8% des suffrages). Si Gabriel Attal fait partie d'une dizaine de ministres susceptibles de gagner dimanche, quatre autres sont mal partis, et trois (Sabrina Agresti-Roubache, Marie Guévenoux et Fadila Khattabi) ont déjà annoncé leur désistement.

- dilemme -

Pour discuter de ces désistements, Emmanuel Macron, qui a appelé dimanche à un "large rassemblement clairement démocrate et républicain", a convoqué ses ministres à l'Elysée lundi midi.

Si plusieurs candidats Renaissance arrivés troisième ont déjà annoncé leur retrait, comme Sylvie Casenave-Péré, arrivée troisième derrière Marie-Caroline Le Pen dans la Sarthe, quelques-uns entendent se maintenir, estimant soit qu'ils ont davantage de réserves de voix que la gauche, soit que leur retrait favoriserait le RN comme Loïc Signor dans le Val-de-Marne.

Et la majorité sortante peine à s'exprimer d'une seule voix quand il s'agit de soutenir un candidat LFI entre ceux qui, comme Edouard Philippe ou Bruno Le Maire, ne veulent +ni du RN, ni de LFI+, ceux qui font "du cas par cas" comme la présidente sortante de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet et ceux qui, à l'aile gauche, ne posent pas de conditions.

Tout plutôt que le "projet funeste" du RN, c'est la ligne défendue par Gabriel Attal, qui va s'entretenir lundi après-midi avec les candidats par visio-conférence. Il a cependant estimé dimanche que le camp présidentiel constituera "le meilleur choix pour éviter que le RN ne dispose d'une majorité absolue".

Du côté du Nouveau Front populaire, les partis ont déjà donné comme consigne à leur candidat en troisième position de se retirer, avec une différence toutefois pour LFI pour qui cette règle ne vaut que pour les cas où le RN est en tête.

Le candidat insoumis s'est ainsi retiré au profit de l'ex-Première ministre Elisabeth Borne, deuxième derrière le RN dans le Calvados.

Mais il se maintient par exemple dans la circonscription de Gérald Darmanin qui a devancé de peu le RN. A l'inverse, une candidate écologiste s'est retirée en Haute-Loire pour favoriser Laurent Wauquiez (LR) qui n'a que deux points d'avance sur le RN.

Quand ils en ont la possibilité, les LR ont eux plutôt choisi de se maintenir, à l'instar de Maxime Minot, arrivé troisième derrière la gauche et le RN dans l'Oise.

- Majorité relative ou grande coalition -

En l'état, les projections des instituts de sondage anticipent une large majorité relative d'au moins 240 sièges pour les troupes de Jordan Bardella, voire une courte majorité absolue jusqu'à 295 sièges.

Mais ces projections sont faites avant désistements.

"Même si les électeurs ne suivent pas les consignes mécaniquement de leurs responsables politiques, on aura un effet qui jouera plutôt en défaveur du RN", a commenté le directeur général délégué d'Ipsos Brice Teinturier. Selon le politologue, "le point de départ est plutôt sur une majorité relative qu'une majorité absolue".

Pour contrer une majorité relative du RN, plusieurs responsables de l'actuelle majorité, comme Yaël Braun-Pivet, ont déjà appelé à une "grande coalition" des communistes à LR au lendemain du 7 juillet.

Mais le patron du PS Olivier Faure a refusé lundi d'être "le supplétif d'une majorité en déroute", posant ses conditions pour une éventuelle "majorité de projets" des "forces républicaines", à laquelle a appelé dimanche Gabriel Attal.

Côté RN, si Jordan Bardella avait déclaré avant le premier tour qu'il n'irait pas à Matignon sans majorité absolue, Sébastien Chenu a semblé nuancer cette position.

"Il faudra regarder la configuration de l'Assemblée nationale. S'il y a effectivement à trouver des soutiens, nous assumerons nos responsabilités devant les Français", a déclaré le vice-président du RN.

Sur X, M. Bardella s'est dit "prêt à débattre avec Jean-Luc Mélenchon", sans Gabriel Attal, car il considère qu'il n'y a plus que "deux choix" pour les Français, "l’extrême gauche au pouvoir" ou "l'Union nationale". Si Jean-Luc Mélenchon s'est dit d'accord sur un débat entre les deux formations, il a écarté sa propre participation, renvoyant vers les dirigeants de LFI.

Les législatives ont un grand écho à l'étranger. Le Premier ministre polonais Donald Tusk s'est inquiété d'"une tendance dangereuse" pour l'Europe, évoquant le contexte d'une montée des droites radicales en Europe et l'influence russe au sein de ces partis.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.