Législatives en France: les premières réactions internationales

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Publié le Lundi 08 juillet 2024

Législatives en France: les premières réactions internationales

Des dirigeants étrangers et responsables politiques ont salué le "rejet de l'extrême droite" ou encore la "maturité des forces politiques", lors des élections législatives en France, qui ont vu l'alliance de gauche sortir en tête devant le camp présidentiel et l'extrême droite.

Voici les principales réactions:

- Espagne -

Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, s'est félicité que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un "rejet de l'extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale".

"Cette semaine, deux des plus grands pays d'Europe ont choisi la même voie que l'Espagne il y a un an", écrit M. Sanchez dans un message sur le réseau social X après les élections législatives françaises et britanniques.

 

- Pologne -

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré que la défaite annoncée de l'extrême droite française aux élections législatives rendait Varsovie "heureuse" et entraînerait la "déception" de la Russie et le "soulagement" de l'Ukraine.

"A Paris l'enthousiasme, à Moscou la déception, à Kiev le soulagement. Assez pour être heureux à Varsovie", a écrit l'ancien chef de l'UE Tusk sur X.

A la tête d'une large coalition centriste et pro-européenne, M. Tusk avait ravi en octobre dernier en Pologne le pouvoir au parti nationaliste PiS.

 

- Venezuela -

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a félicité dimanche le "Nouveau Front Populaire qui a remporté une grande victoire historique aux élections législatives en France".

"Salutations au peuple français, aux mouvements sociaux et à leurs forces populaires, pour cette importante journée citoyenne qui renforce l'unité et la paix", a-t-il écrit sur X.

 

- Brésil -

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a salué dimanche le triomphe "contre l'extrémisme" et la "maturité des forces politiques" en France après que la gauche a freiné l'extrême droite aux élections législatives.

"Très heureux de la démonstration de grandeur et de maturité des forces politiques de France qui se sont unies contre l'extrémisme", a déclaré le leader de gauche sur le réseau social X.

 

- Allemagne -

Un responsable du parti social-démocrate (SPD) du chancelier allemand Olaf Scholz a jugé dimanche que "le pire" avait été "évité" avec le score décevant de l'extrême droite aux élections françaises, dont Emmanuel Macron ressort à ses yeux "politiquement affaibli".

"Le pire est évité, le RN (Rassemblement national) ne peut pas constituer une majorité gouvernementale" à l'issue des législatives, a déclaré au groupe de presse Funke le responsable des questions de politique étrangère du groupe parlementaire des sociaux-démocrates du SPD à la chambre des députés, Nils Schmid.

Le président Macron "est politiquement affaibli" par ce scrutin car son camp n'est arrivé que deuxième, derrière la gauche, en perdant un nombre important de sièges de députés, a-t-il poursuivi.


Nouvelle crise entre Netanyahu et Macron, accusé de nourrir l'antisémitisme

Cette combinaison d'images créée le 14 mai 2025 montre le président français Emmanuel Macron (à gauche) lors d'une réunion de la "Coalition des volontaires" au palais Mariynsky à Kiev le 10 mai 2025, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprimant lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 2 septembre 2024. (AFP)
Cette combinaison d'images créée le 14 mai 2025 montre le président français Emmanuel Macron (à gauche) lors d'une réunion de la "Coalition des volontaires" au palais Mariynsky à Kiev le 10 mai 2025, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprimant lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 2 septembre 2024. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu accuse Emmanuel Macron d’encourager l’antisémitisme en France via sa position en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien, dans une lettre au ton très virulent
  • L’Élysée dénonce une analyse « erronée et abjecte », affirmant que la République protège ses citoyens juifs et appelant à la gravité face à une situation aussi sensible

PARIS: La relation entre la France et Israël est entrée dans une nouvelle zone de crise, cette fois-ci sur le sujet très sensible de l'antisémitisme, Benjamin Netanyahu accusant Emmanuel Macron de nourrir la haine contre les juifs avec son intention de reconnaître l'Etat palestinien.

La charge très violente du Premier ministre israélien est contenue dans un courrier officiel adressé au président français. Elle a provoqué une réponse non moins ferme de l'Elysée.

Accusant Emmanuel Macron "d'alimenter le feu antisémite" en France en appelant à la reconnaissance internationale de l'Etat de Palestine, Benjamin Netanyahu l'appelle "à remplacer la faiblesse par l'action, l'apaisement par la volonté, et à le faire avant une date claire: la nouvelle année juive, le 23 septembre 2025".

"Je suis préoccupé par la montée alarmante de l'antisémitisme en France et par le manque d'actions décisives de votre gouvernement pour y faire face. Ces dernières années, l'antisémitisme a ravagé les villes françaises", écrit M. Netanyahu qui affirme qu'il a encore augmenté depuis la décision française sur l'Etat palestinien.

Cette analyse "est erronée, abjecte et ne demeurera pas sans réponse", a répliqué la présidence française, en précisant que le chef de l'Etat ferait une réponse écrite formelle au chef du gouvernement israélien.

"La période exige gravité et responsabilité, pas amalgames et manipulations", a encore indiqué la présidence française qui a ajouté que "la République protège et protègera toujours ses compatriotes de confession juive".

Le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne "considère cette attaque comme injustifiée et hostile à la paix et au consensus international sur le principe d'une solution à deux Etats", a-t-il dit dans un communiqué.

"Le vieux disque qui entretient la confusion entre la critique de l'occupation israélienne et ses crimes ou le soutien aux droits du peuple palestinien à la paix et l'indépendance avec l'antisémitisme ou la haine contre les juifs s'est rayé (...), personne n'est dupe", a-t-il ajouté.

Fin juillet, M. Macron a annoncé que la France allait reconnaître l'Etat de Palestine à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre. Dans la foulée plus d'une dizaine de pays occidentaux parmi lesquels le Canada, ainsi que l'Australie, ont appelé d'autres nations du monde à faire de même.

L'Assemblée générale de l'ONU prévue en septembre prend fin précisément le 23, date posée par M. Netanyahu dans son courrier.

Selon la presse australienne, Benjamin Netanyahu a envoyé le 17 août un courrier similaire au Premier ministre australien, Anthony Albanese, qu'il accuse également "d'alimenter le feu antisémite", et qu'il somme lui aussi d'agir.

Dans sa lettre, le leader israélien loue en contre-exemple le président américain, Donald Trump, pour son "combat" contre les crimes antisémites et pour "protéger les juifs américains".

"Président Macron, l'antisémitisme est un cancer. Il se propage lorsque les dirigeants restent silencieux. Il recule lorsque les dirigeants agissent", apostrophe encore M. Netanyahu.

- Violences inadmissibles -

Dans sa lettre, M. Netanyahu liste plusieurs incidents récents, notamment le saccage de l'entrée de bureaux de la compagnie aérienne israélienne El Al à Paris, l'agression d'un homme juif à Livry-Gargan, ou des rabbins "agressés dans les rues de Paris". "Ces incidents ne sont pas isolés. Ils constituent une plaie", souligne-t-il.

Les actes antisémites sont en nette progression en France depuis le 7-Octobre 2023, date des attaques sans précédent du Hamas contre Israël et du déclenchement de la guerre à Gaza.

Le contexte est  particulièrement délicat puisque vit en France la plus grande communauté juive d'Europe occidentale, avec environ 500.000 personnes, en même temps qu'une très importante communauté arabo-musulmane, très sensible au sort des Palestiniens de Gaza.

"Les violences contre la communauté juive sont inadmissibles. C'est pourquoi, au-delà des condamnations, le chef de l'Etat a systématiquement demandé à tous ses gouvernements depuis 2017 -et encore davantage après les attentats terroristes du 7 octobre 2023- la plus grande fermeté à l'endroit des auteurs d'actes antisémites", a ajouté l'Elysée.

Après avoir affiché sa solidarité avec Israël après le 7-Octobre, Emmanuel Macron a depuis pris ses distances et multiplié les critiques à l'égard de la stratégie du gouvernement israélien à Gaza. Les appels téléphoniques entre les deux leaders, très fréquents au début de la période, se sont raréfiés.

Désaccord sur les livraisons d'armes, critiques sur la tragédie humanitaire que vit le territoire palestinien qualifiée de "honte" et de "scandale" ou encore sur la politique de colonisation en Cisjordanie: les motifs de frictions et de différends se sont succédé.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

L'offensive de représailles israélienne a fait 62.064 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Pour Macron, Poutine est un «ogre» qui «a besoin de continuer à manger» pour survivre

Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger" pour "sa propre survie", a averti mardi Emmanuel Macron, appelant les Européens à "ne pas être naïfs" face à la Russie qui sera "durablement une puissance de déstabilisation". (AFP)
Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger" pour "sa propre survie", a averti mardi Emmanuel Macron, appelant les Européens à "ne pas être naïfs" face à la Russie qui sera "durablement une puissance de déstabilisation". (AFP)
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  • Le président français pense que "la Russie est devenue durablement une puissance de déstabilisation et une menace potentielle pour beaucoup d'entre nous"
  • "Un pays qui investit 40% de son budget dans de tels équipements, qui a mobilisé une armée de plus d'1,3 million d'hommes, ne reviendra pas à un état de paix et un système démocratique ouvert du jour au lendemain", a-t-il prévenu

PARIS: Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger" pour "sa propre survie", a averti mardi Emmanuel Macron, appelant les Européens à "ne pas être naïfs" face à la Russie qui sera "durablement une puissance de déstabilisation".

"Depuis 2007-2008 (l'intervention russe en Géorgie, ndlr), le président Poutine a rarement tenu ses engagements. Il a constamment été une puissance de déstabilisation. Et il a cherché à revoir les frontières pour étendre son pouvoir", a souligné le président français dans un entretien sur LCI.

Le président français pense que "la Russie est devenue durablement une puissance de déstabilisation et une menace potentielle pour beaucoup d'entre nous".

"Un pays qui investit 40% de son budget dans de tels équipements, qui a mobilisé une armée de plus d'1,3 million d'hommes, ne reviendra pas à un état de paix et un système démocratique ouvert du jour au lendemain", a-t-il prévenu.

"Donc, y compris pour sa propre survie, il (Poutine) a besoin de continuer de manger. Voilà. Et donc c'est un prédateur, c'est un ogre à nos portes. Je ne dis pas que dès demain, c'est la France qui sera attaquée, mais enfin c'est une menace pour les Européens (...) Il ne faut pas être naïfs", a insisté le chef de l'État.

Cet entretien a été réalisé à l'issue de la réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens où a été annoncée la tenue d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.

Mais, dans un autre entretien à la chaîne américaine NBC News, Emmanuel Macron n'a pas caché qu'il ne partageait pas l'optimisme de Donald Trump sur la possibilité d'arriver à un accord de paix.

"Quand je regarde la situation et les faits, je ne vois pas le président Poutine vouloir la paix maintenant mais peut-être je suis trop pessimiste", a-t-il déclaré.


Rencontre Zelensky-Poutine: Macron plaide pour Genève

 La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève. (AFP)
La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève. (AFP)
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  • "Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu'il y a eu des discussions bilatérales, c'était à Istanbul", a-t-il rappelé
  • Sur la sécurité de l'Ukraine, le chef de l'État a annoncé l'organisation, avec le Royaume-Uni, d'une réunion dès ce mardi à midi de la 'coalition des volontaires', "les 30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité "

PARIS: La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève.

"Plus qu'une hypothèse, c'est même la volonté collective", a déclaré M. Macron dans un entretien diffusé mardi sur LCI, interrogé sur la tenue en Europe de cette rencontre annoncée à l'issue de la réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens.

"Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu'il y a eu des discussions bilatérales, c'était à Istanbul", a-t-il rappelé.

Sur la sécurité de l'Ukraine, le chef de l'État a annoncé l'organisation, avec le Royaume-Uni, d'une réunion dès ce mardi à midi de la 'coalition des volontaires', "les 30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité pour les tenir au courant de ce qui a été décidé".

"Dans la foulée, on lance le travail concret avec les Américains et donc, dès demain (mardi), nos conseillers diplomatiques, ministres, chefs d'état major lancent le travail pour voir qui est prêt à faire quoi".

Sur les concessions territoriales, "c'est à l'Ukraine de les faire (...) L'Ukraine fera les concessions qu'elle estime justes et bonnes", a-t-il dit.

"En tout cas, faisons très attention quand on parle d'une reconnaissance de droit. N'actons pas des reconnaissances de droit, c'est-à-dire que des pays garants de l'ordre international puissent dire 'on peut prendre des territoires par force' parce qu'on ouvre une boîte de Pandore", a-t-il prévenu.