Rétractation de Takieddine: Carla Bruni mise en examen et placée sous contrôle judiciaire

La chanteuse française Carla Bruni (C) agite la main dans un bureau de vote lors du scrutin du second tour des élections législatives françaises à Paris, le 7 juillet 2024. Selon des informations locales du 9 juillet 2024, Carla Bruni a été convoquée devant un juge en vue d'une éventuelle mise en examen. (Photo: AFP)
La chanteuse française Carla Bruni (C) agite la main dans un bureau de vote lors du scrutin du second tour des élections législatives françaises à Paris, le 7 juillet 2024. Selon des informations locales du 9 juillet 2024, Carla Bruni a été convoquée devant un juge en vue d'une éventuelle mise en examen. (Photo: AFP)
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Publié le Mercredi 10 juillet 2024

Rétractation de Takieddine: Carla Bruni mise en examen et placée sous contrôle judiciaire

  • Après son mari en octobre, Carla Bruni-Sarkozy a été mise en examen mardi dans les investigations à Paris sur la rétractation en 2020 de l'intermédiaire Ziad Takieddine
  • La chanteuse et mannequin "a été placée sous contrôle judiciaire (avec) l'interdiction d'entrer en contact avec l'ensemble des protagonistes de cette procédure, à l'exception de M. Nicolas Sarkozy", a précisé la source judiciaire

PARIS: Après son mari en octobre, Carla Bruni-Sarkozy a été mise en examen mardi dans les investigations à Paris sur la rétractation en 2020 de l'intermédiaire Ziad Takieddine, qui accusait Nicolas Sarkozy d'avoir financé sa campagne présidentielle 2007 avec des fonds libyens.

A l'issue d'un interrogatoire devant deux juges d'instruction financiers, Carla Bruni-Sarkozy a été mise en examen pour "recel de subornation de témoin (Ziad Takieddine )" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l'infraction d'escroquerie au jugement en bande organisée", en l'espèce "tromper les magistrats ayant à statuer dans l'information judiciaire relative aux soupçons de financement libyen de (la) campagne électorale", a indiqué une source judiciaire.

Elle a en revanche été placée sous le statut plus favorable de témoin assisté pour association de malfaiteurs en vue de la corruption de personnels judiciaires étrangers au Liban.

La chanteuse et mannequin "a été placée sous contrôle judiciaire (avec) l'interdiction d'entrer en contact avec l'ensemble des protagonistes de cette procédure, à l'exception de M. Nicolas Sarkozy", a précisé la source judiciaire.

Cette décision, "prononcée dans les mêmes termes que celle concernant son mari (...), n'en est que la suite procédurale logique et n'est pas davantage fondée, ni juridiquement ni factuellement", ont réagi auprès de l'AFP ses avocats, Paul Mallet et Benoît Martinez.

"Carla Bruni-Sarkozy est déterminée à faire valoir ses droits et à contester cette décision infondée", ont-ils ajouté.

Dans ce dossier judiciaire ouvert depuis le printemps 2021, Nicolas Sarkozy a été mis en examen en octobre pour les mêmes infractions.

Ses avocats ont déposé en avril une requête pour faire annuler ces poursuites, puis une demande de dépaysement de l'enquête.

L'ancien chef d'Etat est suspecté d'avoir avalisé des manœuvres pour obtenir en novembre 2020 une volte-face de Ziad Takieddine, principal témoin à charge dans l'affaire du financement de sa campagne présidentielle en 2007 par des fonds libyens, qui sera jugé en 2025.

Dans une interview à BFMTV et Paris-Match depuis Beyrouth (Liban), où il vit, l'intermédiaire avait déclaré que l'ex-chef de l'Etat n'avait "pas touché un centime, cash ou pas cash" de la part du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

Une douzaines d'autres personnes sont mises en examen pour avoir participé, à des moments et degrés divers, à cette opération qui aurait principalement visé à tromper la justice française.

Parmi ces suspects figurent notamment Michèle Marchand dite "Mimi", ex-papesse de la presse people et amie de Carla Bruni-Sarkozy, l'intermédiaire Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie ou le chef d'entreprise David Layani.

- "Stupidement naïve" -

Carla Bruni a déjà été entendue deux fois par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), comme témoin en juin 2023, puis suspecte début mai.

L'épouse de l'ancien chef de l'Etat est soupçonnée d'avoir demandé fin 2019 une ligne téléphonique occulte, qui aurait servi au couple Sarkozy de recevoir des messages de Mimi Marchand sur le déroulement de l'opération.

Devant les enquêteurs en mai, elle a nié détenir cette ligne et a affirmé tout ignorer du déplacement de Mimi Marchand à Beyrouth mi-octobre 2020 pour l'interview de Ziad Takieddine.

L'un des messages semble pourtant prouver que l'ex-Première dame avait été informée en amont du déplacement de Mimi Marchand.

Acculée par les questions des enquêteurs sur les incohérences de sa version concernant ce téléphone occulte, la chanteuse a peiné à trouver des réponses. "Tout à fait. Je comprends bien. Mais ce n'est pas mon numéro". Avant d'ajouter: "J'essaie d'échafauder des explications."

Carla Bruni-Sarkozy, qui était une amie de longue date de Mimi Marchand, l'a décrite comme une personne "maligne, mais pas forcément dans la vérité" et "très manipulatrice".

Elle a déclaré se sentir "stupidement naïve" et "responsable de la mise en examen" de son époux.

"C'est moi qui devrait (l)'être", a-t-elle affirmé, se présentant comme "seul contact" de son mari avec Mimi Marchand, qui "a utilisé le nom de (son) mari et le (sien) (...) pour se donner du poids auprès de ses compères".

C'est la thèse qu'avait avancée l'ancien président devant deux juges d'instruction lors de son interrogatoire en octobre. Il s'était présenté comme impliqué à tort dans cette affaire à cause d'une "petite bande" de "pieds nickelés" avides d'argent.


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.