Paiements sans contact: l'UE approuve l'ouverture d'Apple aux systèmes concurrents

Cette photo prise le 25 mars 2024 montre le logo Apple sur un smartphone à Mulhouse, dans l'est de la France. (Photo: AFP)
Cette photo prise le 25 mars 2024 montre le logo Apple sur un smartphone à Mulhouse, dans l'est de la France. (Photo: AFP)
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Publié le Jeudi 11 juillet 2024

Paiements sans contact: l'UE approuve l'ouverture d'Apple aux systèmes concurrents

  • Bruxelles a approuvé jeudi les changements proposés par Apple pour ouvrir en Europe ses téléphones aux services de paiement sans contact concurrents
  • L'annonce de la Commission met fin à l'un des contentieux entre la marque à la pomme et l'Union européenne

BRUXELLES: Bruxelles a approuvé jeudi les changements proposés par Apple pour ouvrir en Europe ses téléphones aux services de paiement sans contact concurrents de son système Apple Pay, au terme d'une enquête ouverte en 2020.

"Désormais, les concurrents pourront rivaliser efficacement avec Apple Pay pour les paiements mobiles effectués avec l'iPhone dans les magasins. Les consommateurs auront donc le choix entre un plus grand nombre de portefeuilles numériques sûrs et innovants", s'est félicitée la Commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager.

Accusé d'avoir bridé la concurrence pendant des années, Apple a accepté d'offrir à des fournisseurs tiers un accès sur ses célèbres iPhones à la fonctionnalité NFC qui permet la communication entre les appareils et les terminaux de paiement dans les magasins.

Ces changements avaient été proposés le 19 janvier par le géant américain. Depuis, la Commission, gendarme de la concurrence dans l'UE, sondait les parties intéressées avant de se prononcer.

Cet engagement est valable pour dix ans dans l'ensemble de l'Espace économique européen (EEE, soit les 27 pays de l'UE plus l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein).

Pour effectuer des règlements, les utilisateurs auront ainsi le choix entre Apple Pay et plusieurs autres applications.

L'annonce de la Commission met fin à l'un des contentieux entre la marque à la pomme et l'Union européenne. Bruxelles avait ouvert une enquête sur ce dossier en juin 2020 après des plaintes de banques européennes.

Les fonctions de paiement Apple Pay et de portefeuille numérique Apple Wallet "resteront disponibles dans l'Espace économique européen pour les utilisateurs et les développeurs", a souligné un porte-parole du groupe dans un communiqué.

Les iPhones fonctionnent exclusivement sur le système d'exploitation iOS développé par la marque à la pomme. Apple Pay était jusqu'ici la seule solution de portefeuille numérique fonctionnant sur les appareils Apple, le groupe n'ayant jamais autorisé l'accès à d'autres développeurs d'applications pour ce type de fonctionnalité.

Le groupe de Cupertino a construit son succès sur un écosystème fermé autour des iPhone et iPad dont il contrôle tous les paramètres, invoquant des impératifs de sécurité et le confort accru des utilisateurs -une philosophie en opposition frontale avec les règles européennes de concurrence.

Apple avait déjà cédé en septembre dernier à la pression de l'UE en acceptant d'intégrer le port universel de chargement dit "USB-C" à sa nouvelle gamme d'iPhone, afin de respecter une législation européenne que le groupe a longtemps combattue.

D'autres contentieux se poursuivent, notamment au sujet de sa boutique d'applications App Store.

Le 24 juin, la Commission européenne a ouvert la voie à une amende géante contre Apple, estimant à titre préliminaire que l'App Store ne respectait pas les nouvelles règles de concurrence de l'UE -ce que réfute la marque à la pomme, qui pourrait se voir contrainte d'en modifier le fonctionnement.

Les règles de l'App Store enfreignent le nouveau règlement sur les marchés numériques (DMA), entré en vigueur en mars, empêchant les développeurs d'applications d'orienter les consommateurs vers des canaux de distribution alternatifs pour des offres et du contenu", avait estimé la Commission dans un "avis préliminaire".

Pour des motifs similaires, le groupe de Cupertino s'était vu infliger début mars une amende de 1,8 milliard d'euros par la Commission, au terme d'une enquête ouverte en juin 2020 après une plainte de la plateforme de streaming musical Spotify.


Pedro Sánchez appelle la communauté internationale à ne plus livrer d'armes à Israël

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a appelé vendredi la communauté internationale à ne plus livrer d'armes à Israël, jugeant nécessaire de "ne pas contribuer, d'une manière ou d'une autre, à l'escalade de la violence" au Moyen-Orient. (AFP)
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a appelé vendredi la communauté internationale à ne plus livrer d'armes à Israël, jugeant nécessaire de "ne pas contribuer, d'une manière ou d'une autre, à l'escalade de la violence" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • "Il est urgent, à la lumière de tout ce qui se passe au Moyen-Orient, que la communauté internationale cesse d'exporter des armes au gouvernement israélien", a déclaré le dirigeant socialiste à l'issue d'une rencontre à Rome avec le pape François
  • Ces propos font écho à ceux du président français Emmanuel Macron, qui s'est prononcé samedi dernier pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël utilisées dans le conflit à Gaza

ROME: Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a appelé vendredi la communauté internationale à ne plus livrer d'armes à Israël, jugeant nécessaire de "ne pas contribuer, d'une manière ou d'une autre, à l'escalade de la violence" au Moyen-Orient.

"Il est urgent, à la lumière de tout ce qui se passe au Moyen-Orient, que la communauté internationale cesse d'exporter des armes au gouvernement israélien", a déclaré le dirigeant socialiste à l'issue d'une rencontre à Rome avec le pape François.

"C'est un appel que je vais faire (...) à l'ensemble de la communauté internationale", a insisté le chef du gouvernement, jugeant nécessaire de "ne pas contribuer d'une manière ou d'une autre à l'escalade de la violence, à la guerre et à son expansion à Gaza, en Cisjordanie ou, dans le cas présent, au Liban".

Ces propos font écho à ceux du président français Emmanuel Macron, qui s'est prononcé samedi dernier pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël utilisées dans le conflit à Gaza. Ces propos ont été aussitôt qualifiés de "honte" par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

M. Sánchez est l'une des voix occidentales les plus critiques vis-à-vis d'Israël depuis le début de l'offensive à Gaza, déclenchée après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Ses prises de position lui ont valu de vives critiques du gouvernement israélien. Fin mai, ce dernier a été jusqu'à rappeler son ambassadrice pour consultations, après la reconnaissance par l'Espagne - conjointement avec l'Irlande et la Norvège - de l'Etat palestinien.

La question des livraisons d'armes à Israël divise depuis des mois les pays occidentaux.

Le Royaume-Uni a ainsi annoncé en septembre la suspension d'une trentaine de licences d'exportation d'armes à Israël sur un total de 350, après un examen concluant à "un risque" qu'elles soient utilisées en violation du droit humanitaire international.

L'Allemagne, à l'inverse, a annoncé jeudi de nouvelles livraisons d'armes, sans préciser leur nature ou ce à quoi elles doivent servir. Le président américain Joe Biden, quant à lui, s'est jusqu'à présent refusé à user du levier des armes à Israël, en dehors de la suspension d'une livraison de bombes en mai.

Israël est engagé sur plusieurs fronts, en guerre contre le Hamas à Gaza et contre le Hezbollah au Liban, où il mène depuis lundi des opérations terrestres. L'Etat hébreu menace aussi de riposter à une attaque massive de missiles de l'Iran qui avait eu lieu mardi dernier.


Le Nobel de la paix à des rescapés d'Hiroshima opposés à l'arme nucléaire

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  • Nihon Hidankyo est distingué "pour ses efforts en faveur d'un monde sans armes nucléaires et pour avoir démontré, par des témoignages, que les armes nucléaires ne doivent plus jamais être utilisées"
  • Le prix "met l'accent sur la nécessité de maintenir le tabou nucléaire", a-t-il souligné. "Et nous avons tous une responsabilité (pour le faire), en particulier les puissances nucléaires"

OSLO: Le Nobel de la paix a récompensé vendredi le groupe japonais anti-armes atomiques Nihon Hidankyo, qui regroupe des survivants des bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, à un moment où des pays comme la Russie menacent de briser ce tabou.

Nihon Hidankyo est distingué "pour ses efforts en faveur d'un monde sans armes nucléaires et pour avoir démontré, par des témoignages, que les armes nucléaires ne doivent plus jamais être utilisées", a déclaré le président du comité Nobel norvégien, Jørgen Watne Frydnes.

Le prix "met l'accent sur la nécessité de maintenir le tabou nucléaire", a-t-il souligné. "Et nous avons tous une responsabilité (pour le faire), en particulier les puissances nucléaires".

Ce choix survient alors que Moscou a, à plusieurs reprises, agité la menace nucléaire pour dissuader l'Occident d'apporter de l'aide militaires à l'Ukraine qui tente depuis deux ans et demi de repousser l'invasion russe déclenchée en février 2022.

Le mois dernier, le président Vladimir Poutine a changé la doctrine russe d'emploi de l'arme nucléaire, affirmant qu'il pourrait notamment y recourir en cas de "lancement massif" d'attaques aériennes contre son pays.

La planète s'apprête à commémorer l'an prochain le 80e anniversaire des deux premiers bombardements nucléaires de l'Histoire qui firent au total quelque 214.000 morts et précipitèrent la capitulation du Japon ainsi que la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Fondé en 1956, Nihon Hidankyo est un organisme qui représente les survivants irradiés de ces bombardements, dont les rangs s'amenuisent avec le temps.

"Jamais je n'aurais imaginé que cela puisse arriver", a réagi, les larmes aux yeux, le co-président du groupe, Toshiyuki Mimaki, auprès des journalites au Japon.

Le groupe a par ailleurs dressé un parallèle avec un dossier chaud de l'actualité en estimant que la situation à Gaza est "comme le Japon il y a 80 ans".

Modernisation des arsenaux

Aujourd'hui, neuf pays détiennent l'arme atomique –Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine, Inde, Pakistan, Corée du nord et très probablement Israël--, une liste qui a tendance à s'allonger plutôt qu’à rétrécir.

Avec l'augmentation des tensions géopolitiques dans le monde, les puissances nucléaires modernisent leurs arsenaux, soulignaient en juin des chercheurs de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

En février 2023, la Russie a annoncé suspendre sa participation au traité New START, le dernier traité de contrôle limitant les forces nucléaires stratégiques de la Russie et des Etats-Unis.

En janvier, sur les quelque 12.121 ogives nucléaires existantes dans le monde, environ 9.585 étaient disponibles en vue d'une utilisation potentielle, relevaient-ils.

Même si "le nombre total d'ogives nucléaires continue de diminuer à mesure que les armes de l'ère de la guerre froide sont progressivement démantelées", une augmentation du "nombre d'ogives nucléaires opérationnelles" est observée d'année en année de la part des puissances nucléaires, déplorait le directeur du Sipri, Dan Smith.

Dans le passé, le Nobel de la paix a déjà récompensé à plusieurs reprises des efforts visant à obtenir l'interdiction de ces armes de destruction massive.

En 1975, c'est le dissident soviétique Andreï Sakharov qui avait été primé, en 1985 l'Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, en 1995 Joseph Rotblat et le mouvement Pugwash, en 2005 l'Agence international de l'énergie atomique et son directeur Mohamed El-Baradei, et en 2017 la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN).

Le Nobel, qui consiste en un diplôme, une médaille d'or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (environ 970.000 euros), sera formellement remis le 10 décembre à Oslo.

 


Zelensky poursuit sa tournée européenne à Paris dans l'espoir d'y recevoir un soutien plus marqué

Le président français Emmanuel Macron (C) serre la main de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à son arrivée avant leur rencontre au palais de l'Élysée à Paris le 10 octobre 2024. L (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) serre la main de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à son arrivée avant leur rencontre au palais de l'Élysée à Paris le 10 octobre 2024. L (Photo AFP)
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  • Jeudi matin à Londres, le président Zelensky a présenté les détails de son « plan de victoire » face à la Russie au Premier ministre britannique Keir Starmer et au secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, selon un communiqué de la présidence ukrainienne.
  • Cette tournée européenne intervient alors que les troupes russes poursuivent leur progression dans l'est de l'Ukraine.

LONDRES : Après une première étape à Londres, le chef de l'État ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé jeudi à Paris pour rencontrer son homologue Emmanuel Macron dans le cadre d'une mini-tournée chez ses principaux alliés européens. Cette tournée a pour but de recueillir davantage de soutien face à l'invasion russe.

Le chef de l'État français et son homologue ukrainien ont échangé une longue et chaleureuse poignée de main sur le perron de l'Élysée avant le début de leur entretien bilatéral. Le dirigeant ukrainien pourrait s'exprimer à l'issue de cette rencontre.

Volodymyr Zelensky est ensuite attendu jeudi et vendredi à Rome et à Berlin, à moins d'un mois de l'élection présidentielle américaine, dont l'issue incertaine fait craindre à Kiev un revirement du soutien américain essentiel.

Jeudi matin à Londres, le président Zelensky a présenté les détails de son « plan de victoire » face à la Russie au Premier ministre britannique Keir Starmer et au secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, selon un communiqué de la présidence ukrainienne.

Ce plan « vise à créer les conditions propices pour une fin juste de la guerre », a déclaré le dirigeant ukrainien, cité dans le communiqué. « L'Ukraine ne peut négocier qu'en ayant une position forte », a-t-il ajouté.

Ce plan doit être dévoilé lors d'un deuxième sommet pour la paix, attendu en novembre, mais dont la date n'a pas été confirmée par Kiev.

- Missiles à longue portée -

Volodymyr Zelensky a de nouveau insisté sur « la nécessité d'obtenir l'autorisation de frapper profondément sur le territoire russe » avec les armes longues portées, fournies notamment par le Royaume-Uni.

Le dirigeant réclame depuis des mois l'autorisation d'utiliser les missiles à longue portée Storm Shadow britanniques pour atteindre des cibles à l'intérieur du territoire russe.

Cependant, après la rencontre trilatérale, le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte a appelé à « ne pas se focaliser sur un seul système d'armes ». « Ce n'est pas un seul système d'armes qui fera la différence », a-t-il commenté.

« Aucune guerre n'a jamais été gagnée par une seule arme », a en outre renchéri un porte-parole de Downing Street.

Le Premier ministre britannique a par ailleurs « réitéré le soutien sans faille du Royaume-Uni à l'Ukraine face à l'agression militaire de la Russie ».

Le Royaume-Uni est l'un des principaux soutiens de Kiev depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février 2022. C'est la deuxième fois que le président ukrainien vient à Londres depuis que le travailliste est arrivé au pouvoir le 4 juillet.

- Coûteux armements -

Cette tournée européenne intervient alors que les troupes russes poursuivent leur progression dans l'est de l'Ukraine.

Jeudi, l'armée russe a affirmé avoir frappé deux lanceurs de systèmes antiaériens américains Patriot, de coûteux et précieux armements livrés à l'Ukraine par ses alliés occidentaux pour faire face aux bombardements quotidiens des forces du Kremlin.

Vendredi, le président ukrainien sera reçu à Berlin par le chancelier Olaf Scholz, dont le gouvernement a prévu de réduire de moitié en 2025 la somme allouée aux aides militaires bilatérales destinées à l'Ukraine, au grand dam de Kiev.

Jeudi, l'institut de recherche allemand Kiel Institute a alerté sur une possible chute de l'aide occidentale à l'Ukraine l'année prochaine.

Le retour éventuel de Donald Trump à la Maison Blanche « pourrait bloquer de futurs plans d'aide au Congrès », met en garde l'institut, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine.

Selon ses projections, les aides militaire et financière s'élèveraient respectivement à 59 et 54 milliards d'euros en 2025 si les donateurs occidentaux maintenaient leur niveau d'aide. A contrario, ces aides chuteraient de moitié, à 29 et 27 milliards d'euros, sans nouvelle aide américaine et si les donateurs européens s'alignaient sur l'Allemagne.

Le président Zelensky, qui arpente les chancelleries occidentales depuis plus de deux ans et demi, a déploré ces dernières semaines la lenteur des prises de décision de ses alliés.

En attendant, les forces russes avancent lentement vers Pokrovsk, nœud logistique pour les troupes ukrainiennes dans la région de Donetsk.

Sur le champ de bataille, des soldats ukrainiens ont exprimé auprès de l'AFP leurs doutes concernant l'offensive dans la région russe de Koursk.

« S'il s'agit d'une opération à court terme, elle nous renforcera », a dit à l'AFP Bogdan, un soldat interrogé à Druzhkivka, près de Kramatorsk. « Si c'est une opération à long terme et que nous prévoyons de rester à Koursk, cela épuisera nos principales ressources », s'est-il inquiété.