De Sara Samir à Dunya Aboutaleb: Cinq femmes arabes à suivre aux Jeux olympiques de Paris

Cinq femmes arabes à suivre aux Jeux Olympiques de Paris, de gauche à droite : Sara Samir, Kaylia Nemour, Dunya Aboutaleb, Ray Bassil et Fatima Ezzahra Gardadi. (Screesnhot/X/Instagram)
Cinq femmes arabes à suivre aux Jeux Olympiques de Paris, de gauche à droite : Sara Samir, Kaylia Nemour, Dunya Aboutaleb, Ray Bassil et Fatima Ezzahra Gardadi. (Screesnhot/X/Instagram)
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Publié le Lundi 22 juillet 2024

De Sara Samir à Dunya Aboutaleb: Cinq femmes arabes à suivre aux Jeux olympiques de Paris

  • Les Jeux olympiques de Paris 2024 approchent à grands pas et il y a de quoi se réjouir de la présence d'athlètes arabes à ces jeux.
  • Quatre femmes représentant des pays arabes ont réussi à décrocher des médailles à Tokyo 2020.

PARIS : Les Jeux olympiques de Paris 2024 approchent à grands pas et il y a de quoi se réjouir de la présence d'athlètes arabes à ces jeux.

Quatre femmes représentant des pays arabes ont réussi à décrocher des médailles à Tokyo 2020 - le trio égyptien Feryal Abdelaziz (médaille d’or en karaté), Hedaya Malak (médaille de bronze en taekwondo) et Giana Farouk (médaille de bronze en karaté), ainsi que Kalkidan Gezahegne de Bahreïn (médaille d’argent en athlétisme) - et il pourrait y en avoir d'autres à Paris.

Voici cinq femmes arabes à suivre lors de ces Jeux olympiques :

Sara Samir (Égypte) - Haltérophilie

L'haltérophile Sara Samir a marqué son nom dans l’histoire lorsqu'elle a décroché la médaille de bronze dans l'épreuve des 69 kg aux Jeux olympiques de Rio en 2016, devenant ainsi la première femme médaillée de l'Égypte. Elle n'avait que 18 ans à l'époque et a dû sauter ses examens de fin d'année pour participer à la compétition.

Médaillée d'or aux Championnats du monde 2022 et 2023 dans la catégorie des -76kg, Samir se rend à Paris en tant que sérieuse candidate pour la médaille, dans l'épreuve ultra compétitive des 81kg, où elle défiera des athlètes comme la médaillée d'or des -76kg des Jeux olympiques de Tokyo, l'Équatorienne Neisi Dajomes, le Norvégien Solfrid Koanda et l'Australienne Eileen Cikamatana.

Les exploits de Sara Samir, connue dans les compétitions sous le nom de Sara Ahmed, 20 ans, ont stimulé la participation féminine aux championnats égyptiens d'haltérophilie. (AFP)
Les exploits de Sara Samir, connue dans les compétitions sous le nom de Sara Ahmed, 20 ans, ont stimulé la participation féminine aux championnats égyptiens d'haltérophilie. (AFP)

Samir, âgée de 26 ans, a été choisie comme l'un des deux porte-drapeaux de l'Égypte lors de la cérémonie d'ouverture - aux côtés du pentathlonien moderne Ahmed Elgendy, médaillé d'argent aux Jeux olympiques - et vise la plus haute marche du podium à Paris, après avoir été forcée de manquer les Jeux olympiques de Tokyo 2020 en raison de la suspension de la fédération d'haltérophilie de son pays.

“Je m'entraîne rigoureusement pour Paris. Je suis techniquement et physiquement prête à concourir. Mon objectif est de remporter l'or malgré la forte concurrence. Je ne renoncerai pas à mon rêve, quoi qu'il arrive”, a déclaré Samir à l'AFP.

La compétition d'haltérophilie de Samir aura lieu à Paris le 10 août.

Kaylia Nemour (Algérie) - Gymnastique artistique

À 17 ans, Kaylia Nemour est déjà entrée dans l'histoire.

Avec un numéro de barres asymétriques surprenant qui provoque des cris de joie à chaque fois qu'elle l'exécute, Nemour est devenue la première gymnaste représentant un pays africain à décrocher une médaille aux championnats du monde lorsqu'elle a décroché la médaille d’argent à son agrès fétiche à Anvers l'automne dernier.

Cette année, l'Algérienne née en France a poursuivi sur sa lancée en remportant l'or dans trois des quatre épreuves de la Coupe du monde (à Cottbus, Bakou et Doha), et se rend à ses premiers Jeux olympiques en tant que favorite pour le titre aux barres asymétriques.

L'Algérienne Kaylia Nemour a remporté samedi la médaille d'or au sol pour le compte de la  quatrième et dernière étape de la Coupe du monde 2024 de Gymnastique artistique. Doha (Qatar).
L'Algérienne Kaylia Nemour a remporté samedi la médaille d'or au sol pour le compte de la  quatrième et dernière étape de la Coupe du monde 2024 de Gymnastique artistique, Doha (Qatar).

Si elle prend le podium à Paris, elle deviendra la première gymnaste africaine ou arabe à décrocher une médaille olympique en gymnastique.

“C’est magnifique ce qu’elle fait”, a déclaré la championne olympique en titre des barres irrégulières, Nina Derwael, selon sporza.be. “Je ne pense pas que quelqu’un va lui prendre la médaille d’or à Paris”.

La qualification féminine en gymnastique artistique débute à Paris le 28 juillet avec la finale des barres irrégulières prévue pour le 4 août.

Dunya Aboutaleb (Arabie saoudite) — Taekwondo.

La première femme saoudienne à se qualifier directement pour les Jeux olympiques — sans avoir besoin d’une invitation spéciale ou d’un wildcard — cherche à consolider son nom dans les livres d’histoire en prenant le podium dans l’événement -49kg de taekwondo à Paris cet été.

Dunya Aboutaleb a fait une apparition spectaculaire lorsqu’elle a décroché la médaille de bronze aux championnats du monde de taekwondo à Guadalajara en 2022.

Elle a grandi en s’entraînant avec des garçons parce qu’il n’y avait pas de filles qui s’entrainaient au taekwondo en Arabie saoudite et elle se couvraient les cheveux avec un foulard ou un chapeau pour mieux appartenir à la masse.

Shaddad Al-Omari, président de la Fédération saoudienne de taekwondo, avec Donia Abu Taleb (Fédération saoudienne de taekwondo)
Shaddad Al-Omari, président de la Fédération saoudienne de taekwondo, avec Donia Abu Taleb (Fédération saoudienne de taekwondo)

Aujourd’hui, âgée de 27 ans et entraînée par Kurban Bogdaev, qui a aidé le Tunisien Mohamed Khalil Jendoubi à remporter la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, Aboutaleb a de grands espoirs pour Paris.

“En tant que première Saoudienne à se qualifier pour les Jeux olympiques, je suis au stade de ‘tuer ou être tuée’”, a déclaré Aboutaleb à l'AFP. “J'ai atteint un stade où je dois accomplir quelque chose”.

La compétition des -49kg d'Aboutaleb aux Jeux olympiques aura lieu le 7 août.

Ray Bassil (Liban) - Tir

Ancien numéro-un mondial du tir au ball-trap et championne d'Asie en titre, Ray Bassil se rend à ses quatrièmes Jeux olympiques ce mois-ci avec les yeux rivés sur le podium.

Âgée de 35 ans, elle a remporté l'or à la Coupe du monde de Bakou il y a deux mois, ce qui a renforcé sa confiance à l'approche des Jeux de Paris.

La Libanaise Ray Bassil, tireuse de ball-trap, se rend aux Jeux olympiques de Tokyo avec pour mission de remporter une médaille et de répandre un peu de joie parmi les Libanais qui luttent contre la crise économique. (AFP)
La Libanaise Ray Bassil, tireuse de ball-trap, se rend aux Jeux olympiques de Tokyo avec pour mission de remporter une médaille et de répandre un peu de joie parmi les Libanais qui luttent contre la crise économique. (AFP)

“Pour moi, c'est spécial parce que cela me redonne beaucoup de confiance. C'est aussi l'occasion d'évaluer l'ensemble de mon entraînement depuis le début de l'année jusqu'à aujourd'hui. Je suis très heureuse que mon travail porte ses fruits”, a-t-elle déclaré dans une entrevue accordée à la Fédération internationale de tir sportif.

“J'espère vraiment que ce sera un bon départ pour les Jeux olympiques. Ce n'est qu'un pas vers l’avant”.

Les qualifications pour le trap féminin aux Jeux olympiques débutent le 30 juillet.

Fatima Ezzahra Gardadi (Maroc) - Athlétisme

L'ascension rapide de Fatima Ezzahra Gardadi dans le monde du marathon est tout à fait remarquable.

La Marocaine de 32 ans courait à l'origine sur les distances de 5 kilomètres, 10 kilomètres et semi-marathon, mais elle est passée au marathon complet en 2019.

Elle a remporté son premier marathon à Marrakech en 2022, battant au passage le record du parcours.

Gardadi est ensuite entrée dans l'histoire lors des Championnats du monde d'athlétisme de Budapest l'année dernière en décrochant la médaille de bronze, devenant ainsi la première femme marocaine ou arabe à remporter une médaille aux Championnats du monde de marathon. Cela lui a permis de se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris.

Cette année, Gardadi n'a pas ralenti son rythme. Elle a réalisé un record personnel de 2:24:12 au marathon de Xiamen en Chine en janvier, avant de se classer huitième avec un temps de 2:24:53 parmi l’élite lors du prestigieux marathon de Boston en avril.

Gardadi fera ses débuts olympiques à Paris, où elle espère devenir la première médaillée du Maroc depuis 2008.

Le marathon féminin des Jeux olympiques de Paris est prévu pour le 11 août.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 

 

 


Le savoir-faire des artisans du Qassim mis à l’honneur

La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
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  • Un art transmis de génération en génération continue de prospérer, alors que les artisans mêlent patrimoine culturel et créativité au Festival des dattes de Buraidah
  • Le tressage de palmes remonte à l’Antiquité, servant à l’origine aux besoins essentiels du foyer

RIYAD : La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, en particulier dans le domaine du tressage de palmes. Cet art ancestral, transmis de génération en génération, continue de prospérer grâce aux artisans qui allient patrimoine culturel et créativité lors du Festival des dattes de Buraidah.

L'artisane Umm Abdullah a démontré le processus minutieux du tressage de palmes : les feuilles sont d’abord trempées et séchées, puis habilement transformées en divers objets comme des paniers, des nattes ou des sets de table.

Elle a expliqué que l’abondance de palmiers dans la région a fait de cet artisanat une source de revenus essentielle pour de nombreuses familles travaillant dans l’industrie artisanale locale, selon l’Agence de presse saoudienne.

Umm Abdullah a ajouté que les objets en feuilles de palmier sont très recherchés pour leur valeur culturelle et leur lien précieux avec le patrimoine.

Remontant à l’Antiquité, le tressage de palmes répondait aux besoins domestiques du quotidien. Avec le temps, l’innovation a permis de diversifier les produits et les designs, affirmant cet artisanat comme un véritable pilier du patrimoine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


De Cannes au Casino du Liban, le flûtiste Daniel Alhaiby revient au Liban

Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
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  • "Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré
  • "Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison

DUBAI : Flûte en main, Daniel Alhaiby, profondément attaché à l'Orient et à l'Occident, se prépare à donner son premier concert solo au Casino du Liban le 10 septembre.

Ce concert fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international.
"Cannes, c'est de la magie à l'état pur. Chaque fois que je joue, j'ai l'impression de représenter non seulement moi-même, mais aussi toute une culture, toute une histoire", a déclaré M. Alhaiby à Arab News.

Le retour au Liban pour son concert solo est un moment profondément personnel pour Alhaiby.

"Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré.


"Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison.

"Le Casino du Liban a toujours été un lieu de rêve pour moi... Le public peut s'attendre à une expérience vraiment spéciale. J'ai soigneusement élaboré la liste des morceaux pour les emmener dans un voyage musical qui mêle mes compositions originales à des classiques revisités."

Les influences musicales d'Alhaiby sont diverses, allant de Piazzolla et Rimsky-Korsakov à Fairuz, Hans Zimmer, Pink Floyd et Bach.

"Je suis plus influencé par l'émotion que par le genre. Tout ce qui me touche, qu'il s'agisse d'une partita de Bach ou d'une improvisation orientale, se retrouve dans ma musique", a-t-il déclaré.

Le musicien a expliqué qu'il avait été attiré par la flûte dès son "plus jeune âge" : "Sa sonorité a toujours été proche de mon âme, il y a quelque chose dans son souffle, dans sa tonalité expressive, qui se connecte profondément à mes émotions. Au fil du temps, elle est devenue plus qu'un simple instrument ; elle est devenue ma voix, ma façon d'exprimer tout ce que les mots ne peuvent pas exprimer".


Essence de grands parfums, le jasmin égyptien se fane sous le réchauffement

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  • Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations
  • De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l'aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense

CHOBRA BELOULA: Depuis des années, Wael al-Sayed sillonne les champs du delta du Nil pour récolter les fleurs de jasmin qui finiront dans les flacons des grandes maisons de parfum. Mais ces derniers étés, les pétales se raréfient et leur parfum s'évanouit.

"C'est la chaleur", soupire M. al-Sayed, 45 ans, qui cultive depuis près de dix ans le jasmin à Chobra Beloula, village du delta du Nil à une centaine de kilomètres au nord du Caire et haut lieu de cette production en Egypte.

A mesure que les températures grimpent, explique-t-il, les floraisons se raréfient. En deux ans, sa récolte quotidienne est passée de six kilos à seulement deux ou trois.

Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations. De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l'aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense.

Mais les vagues de chaleur, les sécheresses prolongées et la prolifération de parasites liés au dérèglement climatique menacent cet héritage. Confrontés à des récoltes de plus en plus maigres, certains finissent par renoncer.

D'autres, comme M. al-Sayed, s'accrochent. Cette année, il a dû faire appel à sa femme et deux de ses enfants – âgés de neuf et dix ans – pour l'aider sur leur parcelle de 350 m². "On n’a pas le choix", explique-t-il, résigné.

Trop chaud pour fleurir 

Selon A. Fakhry & Co, principal transformateur du pays, l'Egypte fournit près de la moitié de la concrète de jasmin produite dans le monde, cette pâte cireuse qui entre dans la composition des plus grands parfums de luxe.

Dans les années 1970, le pays en produisait 11 tonnes par an, selon la Fédération Internationale des Huiles Essentielles. Aujourd’hui, la production plafonne à 6,5 tonnes, affirme A. Fakhry & Co.

Ali Emara, 78 ans, cueille le jasmin depuis l’âge de 12 ans. "Les étés étaient chauds, mais pas comme maintenant", dit-il.

Mohamed Bassiouny, 56 ans, et ses quatre fils ont vu leur récolte fondre de 15 à 7 kilos, malgré des journées de plus de huit heures.

Le jasmin de la région est particulièrement sensible à la chaleur et à l’humidité, explique Karim Elgendy, du Carboun Institute, un think tank néerlandais spécialisé dans le climat et l’énergie. "Les températures élevées peuvent perturber la floraison, altérer la concentration en huile essentielle  (...) et diminuer le rendement", explique-t-il.

Un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, publié en 2023, révèle que la température moyenne en Égypte a augmenté de 0,38°C par décennie entre 2000 et 2020 – soit plus vite que la moyenne mondiale.

La chaleur émousse la puissance olfactive du jasmin, dépréciant l'huile précieuse qui en est extraite, explique Badr Atef, directeur chez A. Fakhry & Co. Dans le même temps, les nuisibles – acariens et vers des feuilles – prolifèrent sous ces températures extrêmes, aggravant encore la situation.

A Grasse (France), capitale mondiale du parfum, Alexandre Levet, PDG de la French Fragrance House, constate lui aussi l'ampleur des dégâts: "Des dizaines d'ingrédients naturels souffrent déjà du dérèglement climatique", explique-t-il à l'AFP, ajoutant que de nouveaux terroirs émergent à mesure que les anciens deviennent incertains.

Revenus dérisoires 

Le delta du Nil se révèle particulièrement exposé: la montée de la Méditerranée modifie la salinité des sols, plaçant les cultivateurs de jasmin en première ligne.

Ces derniers sont "complètement livrés à eux-mêmes", dénonce le sociologue Saker El Nour. Ils n’ont "aucun pouvoir" dans une industrie qui dépend pourtant entièrement de leur travail.

Alors que les grandes maisons de parfum écoulent le kilo d’absolue de jasmin – une huile essentielle pure – à plus de 5.000 euros, les cueilleurs égyptiens, eux, ne reçoivent que 105 livres égyptiennes, soit à peine deux euros, pour chaque kilo de fleurs récoltées. Or il faut près d’une tonne de pétales pour extraire seulement 2 à 3 kilos de concrète, et une quantité plus infime encore d’huile essentielle.

"Que valent 100 livres aujourd’hui ? Rien", tranche M. al-Sayed.

Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu plus des deux tiers de sa valeur, entraînant une flambée des prix et plongeant plusieurs familles dans une précarité extrême.

En juin, les cueilleurs ont mené une grève inédite pour exiger que leur rémunération soit portée à 150 livres égyptiennes par kilo. Mais face à des prix verrouillés par une poignée de transformateurs privés, ils n’ont arraché qu'une maigre augmentation de 10 livres.

D'année en année, les revenus s'érodent, tandis que le réchauffement climatique menace l'existence même de cette communauté. "Des villages entiers pourraient devenir invivables", prévient M. Elgendy.