Les JO, tribune pour la langue française face à l'hégémonie de l'anglais

Hinano Kusaki, du Japon, participe aux préliminaires de skateboard dans le parc féminin des Jeux olympiques de 2024 à Paris, à la Concorde, le 6 août 2024 (photo AFP)
Hinano Kusaki, du Japon, participe aux préliminaires de skateboard dans le parc féminin des Jeux olympiques de 2024 à Paris, à la Concorde, le 6 août 2024 (photo AFP)
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Publié le Mardi 06 août 2024

Les JO, tribune pour la langue française face à l'hégémonie de l'anglais

  • Aux Jeux de Paris, la France s'est fixé pour mission de promouvoir sa langue dans le domaine du sport, dominé par l'anglais, et de trouver des substituts aux anglicismes des disciplines nouvelles.
  • Si le français a toujours été langue officielle aux JO, grâce à Pierre de Coubertin, promoteur des Jeux modernes, l'anglais s'est imposé "comme son successeur dans les années 1930" et plus encore après 1945.

PARIS : "Planche à roulettes" plutôt que "skateboard" et "figure" pour "trick": en proposant des termes français, les Jeux olympiques offrent une tribune à la langue de Molière, même si l'anglais reste hégémonique.

Aux Jeux de Paris, la France s'est fixé pour mission de promouvoir sa langue dans le domaine du sport, dominé par l'anglais, et de trouver des substituts aux anglicismes des disciplines nouvelles.

Daniel Zielinski est délégué ministériel à la francophonie au ministère des Sports et des Jeux olympiques. Il coordonne le comité qui propose, avec l'Académie française, des vocables là où ils manquent. Et il assure à l'AFP que les linguistes travaillent "avec des homologues québécois et belges" pour trouver des mots francophones, pas seulement venus de France.

Pour ces JO de Paris, le comité s'est concentré sur quatre sports qui y ont fait leur apparition: breaking, surf, skate et escalade. Des brochures sur papier glacé, comme "Parlez-vous surf?", donnent des traductions telles que "rouleau de cap" pour "point break".

Malgré cela, "planche à roulettes" a bien du mal à s'imposer auprès du grand public, qui utilise davantage son équivalent en anglais.

- "Perte d'influence" -

En prévision des Jeux de 2028, confie Daniel Zielinski, "on travaille sur le vocabulaire pour des sports comme le baseball, le softball, le flag-football", autant de disciplines typiquement américaines que l'on verra à Los Angeles.

Deux mois et demi avant les Jeux, l'Assemblée nationale avait adopté une résolution appelant les organisateurs, participants, visiteurs et journalistes à "utiliser la langue française" le plus possible.

"Les Jeux olympiques reflètent la perte d'influence de notre langue", avait alors regretté la rapporteure de cette résolution, Annie Genevard (Les Républicains).

Si le français a toujours été langue officielle aux JO, grâce à Pierre de Coubertin, promoteur des Jeux modernes, l'anglais s'est imposé "comme son successeur dans les années 1930" et plus encore après 1945, d'après l'historien Patrick Clastres.

Cinquième langue la plus parlée au monde, le français compte 320 millions de locuteurs.

Parmi les disciplines olympiques, l'escrime fait figure d'exception avec son arbitrage entièrement en français: "En garde. Êtes-vous prêts? Allez!" Sinon, l'anglais domine toutes les conversations entre athlètes, arbitres et autres officiels.

- "Fenêtre sur la France" -

Mais les JO de Paris sont une publicité particulièrement efficace pour la France, d'après Mark Cruse, professeur de français à l'Arizona State University, aux États-Unis. "La réussite dans le sport est une forme de +soft power+ et offre une manière puissante de promouvoir un pays à l'international", explique-t-il à l'AFP.

"Les JO sont une fenêtre sur la France, Paris et la langue française", confirme Cécile Jourdan, la fondatrice de Hello French, qui vend des cours de français en ligne aux anglophones. Et "les vidéos portant spécifiquement sur les Jeux olympiques ont une portée beaucoup plus importante", constate-t-elle. "L'algorithme des réseaux sociaux met en avant nos contenus".

Dans la capitale française pendant ces Jeux, tout le monde ne connaît pas le français, mais ceux qui l'ont appris se disent heureux de le pratiquer.

Richard et Michelle Murray, un couple de Britanniques âgés de 46 et 40 ans, sont ravis de voir leurs enfants s'y risquer. "Ils l'apprennent à l'école et ils essaient un peu ici aussi, en commandant des choses et en parlant aux gens. C'est sympa pour eux de s'entraîner en quelque sorte et d'entendre la langue. C'est une bonne expérience d'apprentissage", selon eux.

Gabriella Seibert, 25 ans, designer américaine, a aussi saisi l'occasion. "Chaque fois que je vais dans une boulangerie, j'essaie de commander en français. On va généralement corriger mon accent. Donc j'essaie de sonner un peu plus française".

Fanrui Liao, 39 ans, touriste chinois, ne s'y est pas essayé. "Je sais que Paris est une ville internationale. On peut parler anglais ici. Ça me suffit".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.