Frappes israéliennes sur une école à Gaza, la Défense civile déplore 93 morts

Des personnes vérifient les dégâts après une frappe israélienne sur une école abritant des Palestiniens déplacés dans la ville de Gaza, le 10 août 2024, qui a tué plus de 90 personnes dans le cadre du conflit actuel entre Israël et les militants du Hamas. (AFP)
Des personnes vérifient les dégâts après une frappe israélienne sur une école abritant des Palestiniens déplacés dans la ville de Gaza, le 10 août 2024, qui a tué plus de 90 personnes dans le cadre du conflit actuel entre Israël et les militants du Hamas. (AFP)
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Publié le Dimanche 11 août 2024

Frappes israéliennes sur une école à Gaza, la Défense civile déplore 93 morts

  • La Défense civile de la bande de Gaza contrôlée par le mouvement palestinien Hamas a affirmé samedi que 93 personnes avaient péri dans des frappes israéliennes sur une école de Gaza
  • Le Hamas a dénoncé un « crime horrible » et une « dangereuse escalade », alors qu'Israël a accepté, vendredi, de reprendre, le 15 août, les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza après un appel pressant des pays médiateurs

GAZA: La Défense civile de la bande de Gaza contrôlée par le mouvement palestinien Hamas a affirmé samedi que 93 personnes avaient péri dans des frappes israéliennes sur une école de Gaza-ville servant, selon l'armée israélienne, de centre de commandement à des « terroristes ».

Ces frappes, dont le bilan ne peut être vérifié de source indépendante, sont parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, selon les données fournies par le mouvement palestinien.

Le Hamas a dénoncé un « crime horrible » et une « dangereuse escalade », alors qu'Israël a accepté, vendredi, de reprendre, le 15 août, les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza après un appel pressant des pays médiateurs face au risque d'embrasement entre l'Iran et ses alliés d'une part et Israël de l'autre.

Située dans le centre de Gaza-Ville, l'école Al-Tabi'een, frappée dans la nuit de vendredi à samedi, servait d'abri à environ 250 personnes déplacées, dont une majorité de femmes et d'enfants, selon des sources de médias du gouvernement du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a fait état de plusieurs frappes ayant «  visé deux étages de l'école coranique Al-Tabi'een et la mosquée (adjacente) avec trois missiles, causant la mort de 93 personnes parmi lesquelles onze enfants et six femmes ».

« Des dizaines de personnes ont été blessées, dont certaines sont en soins intensifs, et il y a de nombreux morceaux de corps non identifiés et des personnes disparues », a-t-il ajouté.

L'armée israélienne a indiqué de son côté sur X que « le complexe et la mosquée (...) servaient d'installations militaires pour le Hamas et le Jihad islamique », utilisées pour « perpétrer des attentats terroristes ».

- « Des corps empilés » -

Des secouristes ramassaient des corps ensanglantés dans un bâtiment détruit, puis les transportaient dans des ambulances d'après des images de l'AFP. « Les gens dans l'école faisaient la prière de l'aube » au moment de la frappe, a déclaré un secouriste qui a préféré taire son nom, affirmant avoir découvert « des corps empilés les uns sur les autres ».

Réveillé par des explosions avant l'aube, Sakr, un habitant de Gaza-ville, s'est rendu sur place où il a vu « des corps d'enfants éparpillés dans la rue ».

La rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, l'Italienne Fransesca Albanese, a accusé Israël de « génocide des Palestiniens » et le Qatar a demandé une « enquête internationale urgente ».

L'Arabie saoudite a aussi condamné l'attaque, appelant à l'arrêt des « massacres » dans la bande de Gaza.

Jeudi, des frappes israéliennes sur deux écoles de Gaza-Ville avaient déjà fait 18 morts, selon la Défense civile de Gaza. L'armée israélienne avait également affirmé que ces établissements abritaient des centres de commandement du Hamas.

Après dix mois de guerre, l'armée israélienne continue à combattre le mouvement dans le territoire palestinien.

Elle a indiqué vendredi être engagée dans des combats dans la région de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire réduite en ruines, après avoir appelé la population à évacuer des quartiers de l'est de la ville.

- Reprise des négociations ? -

La guerre a fait, selon le Hamas, près de 40 000 morts dans le petit territoire palestinien assiégé, où la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés.

Elle a exacerbé par ailleurs les tensions entre d'une part l'Iran et ses alliés, notamment le Hamas et Hezbollah libanais, et Israël de l'autre.

Et les craintes d'un embrasement ont redoublé après l'assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël par l'Iran, et celui, la veille, du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

L'Iran et le Hezbollah ont promis des représailles et la communauté internationale s'évertue à éviter une escalade.

Jeudi, les trois pays médiateurs, Qatar, États-Unis et Égypte, ont appelé à la reprise, le 15 août, des discussions indirectes en vue d'une trêve, indiquant qu'un accord-cadre était « maintenant sur la table ».

Israël a accepté l'envoi d'une « délégation de négociateurs », tandis que le Hamas, qui a nommé cette semaine à sa tête Yahya Sinouar, accusé par Israël d'être l'un des cerveaux de l'attaque du 7 octobre, n'a pas donné encore sa réponse.

- Craintes à Haïfa et au Liban -

« Tout accord accepté par le Hamas sera également reconnu par nous », a indiqué samedi la mission iranienne à l'ONU, affirmant toutefois qu'un cessez-le-feu à Gaza n'a « rien à voir » avec la riposte promise par Téhéran à l'assassinat de Haniyeh.

Le Liban reste sur le qui-vive et l'inquiétude règne aussi sur le nord d'Israël, face à la perspective d'une frappe majeure du Hezbollah.

Les échanges de tirs le long de la frontière, entre Israël et le Hezbollah, sont quasi quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza.

L'attaque des commandos du Hamas dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1 198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l'Union européenne.

Son offensive à Gaza a fait jusqu'à présent 39 790 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués. Elle a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien.

 


Terrorisme : Projet de loi controversé au parlement israélien

Si le projet de loi est adopté, la police pourra lancer des enquêtes sur la base de plaintes formelles « ou de toute autre manière », élargissant ainsi sa capacité à enquêter sur l'incitation au terrorisme. (AFP/File)
Si le projet de loi est adopté, la police pourra lancer des enquêtes sur la base de plaintes formelles « ou de toute autre manière », élargissant ainsi sa capacité à enquêter sur l'incitation au terrorisme. (AFP/File)
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  • La proposition de loi rendrait illégal le fait de faire l'éloge d'un individu ayant commis un acte terroriste, et pas seulement de l'acte lui-même.
  • Selon les groupes de défense des droits, la législation vise à supprimer la liberté d'expression et à cibler les citoyens arabes pour des raisons politiques.

LONDRES : Un projet de loi controversé qui permettrait à la police israélienne d'enquêter sur des allégations d'incitation au terrorisme sans l'approbation préalable du bureau du procureur de l'État progresse à la Knesset.

Les groupes de défense des droits civils et les membres de l'opposition à la Knesset ont fait part de leurs inquiétudes concernant cette proposition de loi, avertissant qu'elle pourrait conduire à des abus de pouvoir et à des restrictions de la liberté d'expression.

Actuellement, la police doit demander l'approbation du procureur de l'État pour enquêter sur de tels cas, une garantie destinée à empêcher des interprétations larges de la loi qui pourraient supprimer la liberté d'expression.

En juillet, le procureur de l'État, Amit Aisman, a révélé que la police avait ouvert plusieurs enquêtes sur l'incitation ou les infractions liées à la liberté d'expression sans autorisation appropriée, accusant les officiers de « contourner délibérément » les directives de son bureau.

Le projet de loi, présenté par la députée d'extrême droite Limor Son Har Melech du parti ultranationaliste Otzma Yehudit, a été adopté en première lecture à la Knesset en juillet.

Melech a depuis ajouté une clause renforçant la loi, rendant illégal le fait de faire l'éloge d'un individu ayant commis un acte terroriste, plutôt que de faire l'éloge de l'acte lui-même.

Si le projet de loi est adopté, la police pourra lancer des enquêtes sur la base de plaintes formelles « ou de toute autre manière », élargissant ainsi sa capacité à enquêter sur l'incitation au terrorisme.

Une audition prévue sur le projet de loi au sein de la commission de la Constitution, du droit et de la justice de la Knesset a été reportée en raison de conflits d'horaire, et une nouvelle date a été fixée pour la fin de cette semaine.

Le projet de loi a été critiqué par l'ensemble de la société israélienne, beaucoup estimant qu'il pourrait être exploité à des fins politiques.

Le député Gilad Kariv, du parti travailliste, a décrit la législation comme une « puissante prise de contrôle » des pouvoirs de la police par le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, un dirigeant de colons ultranationalistes.

M. Kariv a averti que le projet de loi pourrait conduire à des « enquêtes sans fin » visant à intimider les opposants politiques.

Les organisations de défense des droits civils se sont fait l'écho de ces préoccupations. En avril, l'organisation Adalah, qui défend les droits des Israéliens arabes et des Palestiniens, a demandé au procureur général et au procureur de l'État de bloquer le projet de loi, avertissant qu'il pourrait être utilisé pour cibler les citoyens arabes pour des raisons politiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël menace le cadre de paix en encourageant la haine selon le chef de la Ligue arabe

Tor Wennesland et Ahmed Aboul Gheit. (X/@arableague_gs)
Tor Wennesland et Ahmed Aboul Gheit. (X/@arableague_gs)
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  • Ahmed Aboul Gheit déclare qu'une reconnaissance plus large de l'État palestinien est nécessaire pour faciliter les négociations avec Israël « sur un pied d'égalité, fondé sur la parité juridique ».
  • Lors de sa rencontre avec le coordinateur des Nations unies pour la paix au Moyen-Orient, il prévient que la tolérance de l'Occident à l'égard de la guerre menée par Israël à Gaza « aura des conséquences importantes sur la stabilité régionale ».

LE CAIRE : Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a condamné la « tolérance dont font preuve les grandes puissances et le monde occidental à l'égard de la poursuite de la guerre de Gaza pendant une année entière » et a averti qu'elle « aura des conséquences importantes sur la stabilité régionale ».

Il a tenu ces propos lors d'une réunion au Caire avec Tor Wennesland, coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient. Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, a indiqué un porte-parole, ainsi que sur les risques que la guerre d'Israël contre Gaza fait peser sur la stabilité régionale, notamment à la lumière des appels israéliens à l'escalade du conflit avec le Hezbollah sur le front du Sud-Liban.

Aboul Gheit a averti que « la haine entretenue par Israël à travers ses massacres sape toute perspective de paix globale à l'avenir et menace de déstabiliser le cadre de paix qui a prévalu dans la région pendant plus de quatre décennies ».

Wennesland a présenté son point de vue sur les efforts visant à préserver le cadre d'une solution à deux États, y compris la création d'un État palestinien indépendant. M. Wennesland et M. Aboul Gheit ont discuté des initiatives diplomatiques anticipées qui pourraient faire progresser la solution à deux États d'une position de simple rhétorique et d'intentions vers des actions tangibles et une mise en œuvre.

Le chef de la Ligue arabe a souligné la nécessité d'un engagement politique continu à travers toutes les plateformes, en particulier au sein des Nations unies et de son Conseil de sécurité, afin de soutenir et de maintenir la vision de deux États.

Il a ajouté : « L'extension de la reconnaissance de l'État palestinien est une étape cruciale dans cette entreprise, car elle facilite les négociations entre les deux États sur un pied d'égalité, en s'appuyant sur la parité juridique.

Aboul Gheit et Wennesland ont également discuté des efforts visant à résoudre la crise humanitaire dans la bande de Gaza déchirée par la guerre et ont convenu que, même si ces efforts seront cruciaux au cours de la prochaine phase du conflit, ils doivent être complétés par une voie politique qui s'attaque directement à la question centrale de l'occupation israélienne actuelle des territoires palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Huit morts et près de 2.750 blessés lors d’une explosion de bipeurs au Liban

Des ambulances sont entourées de personnes à l'entrée du centre médical de l'université américaine de Beyrouth, le 17 septembre 2024, après l' explosion des bastions du Hezbollah au Liban, dans le cadre des tensions transfrontalières entre Israël et les combattants du Hezbollah. (AFP)
Des ambulances sont entourées de personnes à l'entrée du centre médical de l'université américaine de Beyrouth, le 17 septembre 2024, après l' explosion des bastions du Hezbollah au Liban, dans le cadre des tensions transfrontalières entre Israël et les combattants du Hezbollah. (AFP)
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  • Les bipeurs, un système de radiomessagerie, ont explosé de manière simultanée dans plusieurs régions libanaises

Beyrouth : "Huit personnes ont été tuées et près de 2.750 autres blessées" dans l'explosion mardi de bipeurs appartenant à des membres du Hezbollah au Liban, a annoncé le ministre de la Santé Firass Abiad lors d'une conférence de presse.

Les bipeurs, un système de radiomessagerie, ont explosé de manière simultanée dans plusieurs régions libanaises où la formation pro-iranienne est implantée. Selon le ministre, la plupart des victimes ont été blessées "au visage, à la main, au ventre et même aux yeux".