Des centaines de Palestiniens fuient dans le sud de Gaza avant une nouvelle campagne israélienne

Des volutes de fumée s'élèvent à la suite d'un bombardement israélien à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 11 août 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent à la suite d'un bombardement israélien à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 11 août 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (Photo AFP)
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Publié le Dimanche 11 août 2024

Des centaines de Palestiniens fuient dans le sud de Gaza avant une nouvelle campagne israélienne

  • Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne dit vouloir déloger les combattants du Hamas de Khan Younès, grande ville déjà visée par plusieurs campagnes d'envergure.
  • L'armée israélienne a affirmé que cette école était utilisée par le Hamas et le Jihad islamique (autre mouvement palestinien armé) pour "mener des attaques" contre ses soldats.

KHAN YOUNES : Des centaines de Palestiniens fuient dimanche des quartiers de Khan Younès, dans le sud de Gaza, où l'armée israélienne prévoit de nouvelles opérations, au lendemain d'un raid sur une école considéré comme l'un des plus meurtriers depuis le début de sa guerre contre le Hamas.

Déclenchée le 7 octobre par une attaque d'une ampleur inédite du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, la guerre a provoqué des tensions dans toute la région mais aussi une flambée des violences en Cisjordanie occupée, où un civil israélien a été tué dimanche.

Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne dit vouloir déloger les combattants du Hamas de Khan Younès, grande ville déjà visée par plusieurs campagnes d'envergure.

Tôt dimanche, Israël a appelé les civils à quitter la zone d'al-Jalaa (nord), définie auparavant comme zone humanitaire, poussant de nouveau sur les routes des familles souvent déjà déplacées plusieurs fois en plus de dix mois de guerre.

L'armée a affirmé que le Hamas avait "implanté une infrastructure terroriste" dans cette zone et qu'elle "s'apprêtait à mener des opérations".

"Avec ce nouvel ordre d'évacuation, on ne sait plus où aller", dit Sami Chahada, 55 ans, qui avait déjà quitté la ville une fois après que sa fille a été tuée dans un bombardement.

- "Corps déchiquetés" -

A Gaza-ville, les secours s'activent encore au lendemain d'une frappe israélienne qui, selon la Défense civile à Gaza, a tué 93 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, dans une école abritant des déplacés, soulevant un tollé international.

"Il va nous falloir encore deux jours pour identifier les corps qui ont été déchiquetés", a affirmé le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

L'armée israélienne a affirmé que cette école était utilisée par le Hamas et le Jihad islamique (autre mouvement palestinien armé) pour "mener des attaques" contre ses soldats, et affirmé y avoir éliminé "au moins 19 terroristes".

Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 - et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne - après l'attaque sur son sol qui a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

L'offensive israélienne de représailles à Gaza a fait au moins 39.790 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.

Régulièrement, les troupes israéliennes reviennent dans des zones dont elles s'étaient retirées face à la résurgence d'unités de combattants palestiniens. Dimanche, de nouveaux bombardements ont été menés sur Khan Younès.

D'après des images de l'AFPTV, des Palestiniens ont afflué à l'hôpital Nasser de la ville après une frappe, convoyant des dépouilles et des blessés vêtus de T-shirts maculés de sang.

"C'était tous des civils qui faisaient leur marché quand le missile est tombé", affirme un témoin, Awad Barbakh.

Ces derniers jours, plus de 75.000 personnes ont été déplacées dans le sud-ouest, selon l'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens (Unrwa).

D'autres secteurs dans le centre et le nord du territoire palestinien assiégé ont été visés au cours de la nuit. Au moins deux personnes ont été tuées, selon le Croissant-Rouge palestinien.

- Attaque en Cisjordanie -

Dans ce contexte, le Hamas a appelé dimanche le Conseil de sécurité des Nations unies à tenir une session d'urgence pour mettre fin "au génocide".

La guerre menace de s'élargir dans la région après l'assassinat le 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et la mort le 30 juillet du chef militaire du Hezbollah libanais Fouad Chokr, tué dans une frappe près de Beyrouth revendiquée par Israël.

L'Iran et ses alliés ont menacé Israël d'une riposte "sévère".

En Cisjordanie occupée, où les tensions se sont fortement accrues, l'armée israélienne a indiqué qu'un civil israélien d'une vingtaine d'année avait été tué dans une attaque de "terroristes", toujours recherchés, sur des véhicules.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie, effectuera une visite en Russie à partir du 12 août où il doit rencontrer Vladimir Poutine, puis en Turquie, pour s'entretenir avec le président Recep Tayyip Erdogan.

Jeudi, les pays médiateurs -Qatar, Etats-Unis et Egypte- ont appelé à la reprise le 15 août des discussions sur une trêve à Gaza, associé à la libération des otages. Israël a donné son accord, le Hamas n'ayant toujours pas réagi.

Un cessez-le-feu à Gaza constituerait un "pas décisif" vers une désescalade, a plaidé dimanche le chancelier allemand Olaf Scholz dans un entretien téléphonique avec son homologue israélien, Benjamin Netanyahu.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.

 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.