Avec des dirigeants africains, Macron va commémorer le débarquement en Provence

Le président français Emmanuel Macron (R) assiste à la commémoration du 80e anniversaire de la libération de la préfecture de police à Paris, le 12 août 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (R) assiste à la commémoration du 80e anniversaire de la libération de la préfecture de police à Paris, le 12 août 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 15 août 2024

Avec des dirigeants africains, Macron va commémorer le débarquement en Provence

  • Deux mois après les commémorations du Débarquement de Normandie, le président français Emmanuel Macron et plusieurs dirigeants africains célèbrent jeudi le 80e anniversaire de l'opération "Dragoon", son équivalent en Provence
  • Si les difficultés diplomatiques de la France en Afrique ont réduit la liste des présents, les cérémonies pourraient aussi être perturbées par de violents orages

Boulouris-Sur-Mer, France: Deux mois après les commémorations du Débarquement de Normandie, le président français Emmanuel Macron et plusieurs dirigeants africains célèbrent jeudi le 80e anniversaire de l'opération "Dragoon", son équivalent en Provence, épisode méconnu mais essentiel de la Libération, occasion d'un hommage aux combattants des ex-colonies françaises.

Si les difficultés diplomatiques de la France en Afrique ont réduit la liste des présents, les cérémonies pourraient aussi être perturbées par de violents orages, Météo-France ayant placé le littoral varois en vigilance orange jusqu'en début d'après-midi.

En 1994, 2004 ou 2014, plus d'une quinzaine de dirigeants africains avaient participé aux commémorations du Débarquement de Provence. Cette année, à la cérémonie internationale prévue à 09H00, à la nécropole de Boulouris, près de Saint-Raphaël, ils seront seulement six: Paul Biya (Cameroun), Faure Gnassingbe (Togo), Faustin-Archange Touadera (Centrafrique), Azali Assoumani (Comores), Brice Oligui Nguema (Gabon) et Aziz Akhannouch (chef du gouvernement marocain).

Des pays comme la Tunisie, la Côte d'Ivoire ou le Sénégal ont envoyé un ministre, d'autres comme le Tchad ou le Bénin leur ambassadeur. Parmi les pays récemment brouillés avec Paris, le Burkina Faso sera représenté par un chargé d'affaires, mais le Niger, le Mali ou l'Algérie n'ont envoyé personne.

Des représentants des alliés (Royaume-Uni, Etats-Unis, Canada) ainsi que l'ambassadeur d'Allemagne seront également présents. Mercredi, une statue de Robert Frederick, commandant américain des troupes parachutées dans la nuit du 14 au 15 août 1944, a été dévoilée à La Motte, premier village libéré, entre Fréjus et Draguignan.

Lors de la cérémonie à Boulouris, M. Biya s'exprimera au nom des présidents étrangers, puis M. Macron prononcera un discours, avant de remettre la légion d'honneur à six anciens combattants, cinq Français et un étranger.

- "Rattraper le temps perdu" -

Le 15 août 1944, quelque 100.000 soldats, essentiellement américains, canadiens et britanniques, ont débarqué sur les plages du Var, ouvrant la voie à plus de 250.000 Français de l'Armée "B", composée essentiellement de troupes venues des colonies françaises en Afrique, qui ont repris Toulon puis Marseille en moins de deux semaines.

Ce succès a contribué à la libération de l'Europe grâce au matériel acheminé via ces deux ports méditerranéens. Mais il a aussi permis à la France, humiliée en 1940, de s'assoir à la table des vainqueurs grâce à l'engagement massif de ses forces en Provence alors qu'il n'était que symbolique en Normandie.

Depuis une trentaine d'années, les autorités françaises ont aussi à cœur de souligner l'apport des troupes coloniales au sein de ces forces.

Placée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, l'Armée "B", future "Première armée", comptait 84.000 Français d'Afrique du Nord, 12.000 soldats des Forces françaises libres (FFL) fidèles au général de Gaulle et 12.000 Corses, mais aussi 130.000 soldats dits "musulmans", d'Algérie et du Maroc, et 12.000 soldats de l'armée coloniale, comme des tirailleurs sénégalais, ou des marsouins du Pacifique et des Antilles.

"Si la France a pu écrire sous son drapeau +Liberté, égalité, fraternité+, c'est en partie grâce aux tirailleurs sénégalais", a insisté mercredi auprès de l'AFP N'Dongo Dieng, tirailleur ayant participé aux guerres d'Indochine et du Cameroun.

"La France nous avait oubliés, mais ils sont en train de rattraper le temps perdu", a ajouté de son côté Oumar Diémé, invité, comme son compatriote, parmi une délégation de cinq anciens tirailleurs à la nécropole de Boulouris, où reposent 464 soldats tués sous l'uniforme français en août 1944.

Après cette première séquence, les chefs d'Etat et de gouvernement seront ensuite conviés à un déjeuner à 12H45 à bord du porte-hélicoptère Dixmude, dans la rade de Toulon, d'où ils doivent ensuite observer une évocation du Débarquement.

Mais la météo pourrait perturber le programme, avec un risque de violents orages pouvant être accompagnés de grêle, de fortes rafales de vent et d'importantes précipitations. La préfecture maritime a d'ailleurs recommandé de reporter toute sortie en mer.

La vigilance orange devrait être levée en début d'après-midi, juste à temps pour l'évocation du débarquement, prévue de 13H45 à 14H15, avec la participation de navires amphibies, de véhicules d'époque et d'avions de collection, voire de parachutistes. Si le vent le permet...


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.