Choc et désolation après la mort de 10 Syriens dans une frappe israélienne au Liban

Des proches en larmes ont afflué samedi à l'hôpital Cheikh Ragheb après qu'une frappe aérienne israélienne a tué dans la nuit 10 Syriens, dont deux enfants, qui avaient fui la guerre en Syrie pour la retrouver dans le sud du Liban. (AFP)
Des proches en larmes ont afflué samedi à l'hôpital Cheikh Ragheb après qu'une frappe aérienne israélienne a tué dans la nuit 10 Syriens, dont deux enfants, qui avaient fui la guerre en Syrie pour la retrouver dans le sud du Liban. (AFP)
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Publié le Samedi 17 août 2024

Choc et désolation après la mort de 10 Syriens dans une frappe israélienne au Liban

  • Ce raid est l'un des plus meurtriers depuis le début des attaques du Hezbollah contre Israël le 8 octobre
  • Le mouvement islamiste libanais affirme soutenir ainsi le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, où Israël a déclenché la guerre après l'attaque sans précédent sur son sol du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre

BEYROUTH: Des proches en larmes ont afflué samedi à l'hôpital Cheikh Ragheb après qu'une frappe aérienne israélienne a tué dans la nuit 10 Syriens, dont deux enfants, qui avaient fui la guerre en Syrie pour la retrouver dans le sud du Liban.

Ce raid est l'un des plus meurtriers depuis le début des attaques du Hezbollah contre Israël le 8 octobre. Le mouvement islamiste libanais affirme soutenir ainsi le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, où Israël a déclenché la guerre après l'attaque sans précédent sur son sol du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.

Samedi, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "un entrepôt d'armes du Hezbollah" à Nabatieh, près de la frontière israélienne.

A l'hôpital, consternation et colère se mêlaient aux pleurs des proches des victimes, pour beaucoup des femmes inconsolables vêtues de noir.

"Deux des enfants de ma sœur ont été tués, un autre est en soins intensifs et mon autre neveu y est également", raconte Houssein Al-Houssein, en énumérant les membres de sa famille tués ou blessés pendant qu'"ils dormaient".

"C'étaient de jeunes ouvriers, et l'armée de l'air israélienne les a pris pour cible", accuse-t-il.

Les échanges de tirs transfrontaliers entre le Hezbollah et Israël sont quasi quotidiens depuis le 8 octobre. Ces violences se sont intensifiées après la mort fin juillet du chef militaire du Hezbollah dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Selon l'agence de presse libanaise ANI, le raid a visé une "usine de blocs de béton" dans une zone industrielle. Les morts étaient des réfugiés et employés syriens, a-t-elle précisé.

"Ils n'avaient rien à voir avec la guerre (...), ils étaient venus ici pour gagner leur vie", témoigne Omar al-Chahoud, un employé de l'usine.

Linceuls rouges 

Dans une pièce voisine, des proches pleuraient une famille de quatre personnes: le concierge, sa femme et leurs deux enfants, indique à l'AFP un proche. Leurs corps ont été enveloppés dans draps rouges ornés de fleurs.

Le Liban accueille une importante communauté syrienne comprenant de nombreux réfugiés et travailleurs employés dans les secteurs de l'agriculture et de la construction.

Depuis le 8 octobre, les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au moins 580 morts au Liban, en majorité des combattants du Hezbollah mais également au moins 128 civils, selon un décompte de l'AFP.

En Israël et sur le plateau du Golan syrien occupé par Israël, 22 militaires et 26 civils ont été tués, selon les autorités israéliennes.

Sur le site de la frappe, il ne restait que des débris de béton, des morceaux de métal et quelques vêtements et chaussures d'enfants.

Debout devant l'usine, son propriétaire, Houssein Tahmaz, affirme que le site était "100 % civil".

"C'est ici que nous avions l'habitude de charger nos marchandises", dit-il en montrant l'épave d'un camion.

Le bâtiment était une annexe d'un entrepôt de deux étages où habitaient le concierge, sa famille, ainsi que des ouvriers, dit à l'AFP le maire Khodr Saad: "Qu'ont fait ces enfants pour mériter cela? Ils ont fui leur pays pour échapper à la mort, et c'est ici qu'ils la trouvent".

 


L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient avec Benjamin Netanyahu à Jérusalem 

L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails. (AFP)
L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails. (AFP)
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  • "Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre actuellement dans son bureau à Jérusalem l'envoyé spécial et gendre du président américain (Donald) Trump, Jared Kushner"
  • Selon des médias israéliens, la visite de Jared Kushner intervient alors que Washington intensifie ses efforts pour assurer le maintien du cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans la bande de Gaza

JERUSALEM: L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails.

"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre actuellement dans son bureau à Jérusalem l'envoyé spécial et gendre du président américain (Donald) Trump, Jared Kushner", a déclaré le bureau de Netanyahu.

Selon des médias israéliens, la visite de Jared Kushner intervient alors que Washington intensifie ses efforts pour assurer le maintien du cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans la bande de Gaza.

 


Frappe israélienne sur une route principale dans le sud du Liban: un mort 

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
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  • La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer
  • Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort"

BEYROUTH: Une frappe israélienne contre une voiture qui circulait sur la route reliant les principales villes du sud du Liban a tué un homme lundi matin, selon le ministère de la Santé, au moment où Israël intensifie ses attaques dans ce secteur.

La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer.

Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort".

Un journaliste de l'AFP a vu une voiture calcinée sur la route entre Saïda, principale ville du Liban sud, et Tyr, plus au sud. Des secouristes rassemblaient des restes humains, au milieu d'un embouteillage monstre sur cette route très fréquentée.

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.


Sanctions contre le Hezbollah: le Liban dit lutter contre le blanchiment d'argent

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
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  • La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah
  • Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du Hezbollah

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a affirmé dimanche à des responsables américains en visite au Liban que son pays appliquait "scrupuleusement" des mesures pour prévenir le blanchiment d'argent et le "financement du terrorisme".

Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah.

La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah, tout en continuant à exercer des pressions sur les autorités libanaises pour qu'elles désarment ce mouvement.

Dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre, M. Aoun a déclaré avoir informé la délégation que "le Liban applique scrupuleusement les mesures adoptées pour prévenir le blanchiment d'argent, la contrebande ou leur utilisation dans le financement du terrorisme".

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change".

Le mouvement "utilise ces fonds pour soutenir ses forces paramilitaires, reconstruire son infrastructure terroriste et résister aux efforts du gouvernement libanais visant à affirmer son contrôle souverain sur l'ensemble du territoire libanais", indique le communiqué du ministère américain des Finances.

"Nous avons discuté des moyens avec lesquels nous pouvons collaborer pour stopper le flux d’argent en provenance d’Iran à destination du Hezbollah et créer un Liban plus sûr et plus prospère", a déclaré dimanche sur X le secrétaire adjoint au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, John Hurley, qui faisait partie de la délégation.

En septembre, l'émissaire américain Tom Barrack avait affirmé que le groupe recevait "60 millions de dollars par mois".

Affaibli par la guerre qui l'a opposé l'an dernier à Israël, le Hezbollah est sous intense pression pour désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre ses bastions au Liban.

M. Aoun a appelé dimanche à "faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques".