Blinken en visite au Royaume-Uni pour parler Ukraine et Moyen-Orient

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à droite) rencontre le ministre britannique des affaires étrangères David Lammy au Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) à Londres, le 10 septembre 2024, lors d'une visite d'une journée en Grande-Bretagne. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à droite) rencontre le ministre britannique des affaires étrangères David Lammy au Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) à Londres, le 10 septembre 2024, lors d'une visite d'une journée en Grande-Bretagne. (AFP)
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Publié le Mardi 10 septembre 2024

Blinken en visite au Royaume-Uni pour parler Ukraine et Moyen-Orient

  • Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'entretient mardi à Londres avec son homologue britannique David Lammy et le Premier ministre Keir Starmer
  • La visite d'Antony Blinken précède celle à la Maison Blanche, vendredi, de Keir Starmer

LONDRES: Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'entretient mardi à Londres avec son homologue britannique David Lammy et le Premier ministre Keir Starmer, l'occasion pour ces proches alliés de partager leur détermination à aider l'Ukraine mais aussi d'aplanir leurs divergences sur Gaza.

La visite d'Antony Blinken précède celle à la Maison Blanche, vendredi, de Keir Starmer. Il s'agit du deuxième voyage à Washington du Premier ministre travailliste, depuis son arrivée au pouvoir début juillet après quatorze ans de règne conservateur.

Si la "relation spéciale" entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni a perduré au-delà des clivages partisans, les démocrates sont historiquement considérés plus proches du parti travailliste que des conservateurs.

Mais pour Keir Starmer, un alignement total sur les démocrates pourrait s'avérer risqué à deux mois des élections américaines.

Kamala Harris a remobilisé le camp démocrate après son entrée en campagne tardive pour remplacer Joe Biden, mais demeure au coude à coude avec le candidat républicain Donald Trump.

Mardi, Antony Blinken devrait s'entretenir avec Keir Starmer et David Lammy sur les moyens d'accroître encore le soutien à l'Ukraine, qui mène une offensive en territoire russe alors que Moscou s'enfonce de plus en plus dans l'est de l'Ukraine.

Keir Starmer a plusieurs fois dit qu'il maintiendrait la position de son prédécesseur conservateur, qui soutenait fermement l'Ukraine contre la Russie. Londres compte parmi les plus importants soutiens de Kiev.

- Nations "alignées" -

Le Royaume-Uni a indiqué vendredi qu'il allait fournir 650 systèmes de missiles à l'Ukraine pour l'aider à renforcer sa défense aérienne, après des critiques du président Zelensky sur le rythme de livraison d'aide militaire à Kiev.

"Ensemble, nous sommes engagés à doper notre alliance", a déclaré David Lammy dans un communiqué. "Dans un monde plus instable et moins sûr, il est encore plus important que nous soyons des nations hautement alignées".

Keir Starmer a toutefois adopté une position plus dure que les conservateurs à l'égard d'Israël.

La semaine dernière, le gouvernement travailliste a annoncé la suspension d'une trentaine de licences d'exportation d'armes à Israël sur un total de 350, estimant qu'il existait "un risque" qu'elles soient utilisées en violation du droit humanitaire international dans le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza.

Les Etats-Unis ont refusé de critiquer la décision du Royaume-Uni, affirmant que leur allié disposait de ses propres procédures d'évaluation, même si le département d'Etat américain a conclu qu'il n'y avait aucune raison de restreindre les armes.

Le gouvernement travailliste a également abandonné le projet initié sous les conservateurs de contester la demande de mandat d'arrêt international contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant la Cour pénale internationale.

Washington, qui n'est pas membre de la CPI, avait de son côté condamné cette demande.

- L'Asie aussi -

Le gouvernement travailliste devrait en revanche apporter un grand soulagement à Joe Biden sur un sujet qui lui tient à coeur : l'Irlande.

Fier de son héritage irlandais, le président américain n'a pas caché son inquiétude quand les conservateurs étaient au pouvoir: il craignait que les conséquences du Brexit mettent en péril la paix fragile en Irlande du Nord.

Samedi, Keir Starmer s'est rendu à Dublin pour s'entretenir avec son homologue irlandais Simon Harris, la première visite en Irlande d'un chef de gouvernement britannique depuis 2019. Ils ont affiché leur volonté commune de relancer leurs relations abîmées par le Brexit.

Ils se sont engagés à préserver l'accord du Vendredi saint, l'accord historique conclu en 1998 sous la médiation des États-Unis, qui a mis fin à des décennies de violence en Irlande du Nord.

Keir Starmer a promis de revoir une loi controversée adoptée par les conservateurs et visant à mettre fin aux enquêtes sur les crimes liés à la période des Troubles, appellation désignant le conflit nord-irlandais.

Le département d'Etat a indiqué qu'Antony Blinken discuterait également avec ses homologues britanniques de l'Asie, qui, selon les Etats-Unis, reste une priorité malgré la nécessité de se concentrer sur le Moyen-Orient et l'Ukraine.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ont mis en place, en septembre 2021, une alliance tripartite, l'Aukus, afin de renforcer leurs liens militaires face à la montée en puissance de la Chine.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.