Les modèles d'IA en langue arabe amélioreront le rendement des développeurs dans la région, selon un dirigeant

Les modèles linguistiques localisés comme ALLaM sont "vraiment le moyen d'exploiter les possibilités de l'IA à plus grande échelle", a expliqué Cook. (AN/File)
Les modèles linguistiques localisés comme ALLaM sont "vraiment le moyen d'exploiter les possibilités de l'IA à plus grande échelle", a expliqué Cook. (AN/File)
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Publié le Jeudi 12 septembre 2024

Les modèles d'IA en langue arabe amélioreront le rendement des développeurs dans la région, selon un dirigeant

  • Le modèle ALLaM développé par l'Arabie saoudite sera hébergé sur la plateforme Azure de Microsoft

RIYAD: Les modèles linguistiques arabes à grande échelle, ou ALLaM, renforceront les capacités régionales de l'intelligence artificielle et amélioreront la productivité des développeurs d'applications, selon un dirigeant de Microsoft.

Ses commentaires ont suivi l'annonce que le modèle ALLaM développé par l'Arabie saoudite serait hébergé sur la plateforme Azure de Microsoft.

"Pour les développeurs arabes et les personnes qui développent des applications dans le monde arabophone, il y aura une fidélité et une amélioration du résultat opérationnel qui ne viendrait pas de l'utilisation d'autres modèles linguistiques", a déclaré Anthony Cook, conseiller général adjoint chez Microsoft, à Arab News en marge du Sommet mondial sur l'intelligence artificielle à Riyad mercredi.

Les modèles linguistiques localisés comme ALLaM sont "vraiment le moyen d'exploiter les possibilités de l'IA de manière beaucoup plus large", a expliqué Cook.

"Je pense que l'une des choses sur lesquelles nous nous concentrons en tant qu'entreprise est de nous assurer qu'il existe une gamme de modèles disponibles sur la plateforme Azure qui répondent vraiment aux différentes opportunités sociales et commerciales qui existent".

ALLaM a été développé par l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle dans le but d'améliorer les services d'IA en langue arabe et d'inspirer l'innovation dans ce domaine en Arabie saoudite et à l'échelle internationale.

D'après le test de compréhension du langage multitâche massif arabe - un test standardisé pour évaluer les performances de l'IA - ALLaM a obtenu la première place dans sa catégorie.

Le modèle linguistique a été développé au sein du Centre national pour l'intelligence artificielle et est construit et entraîné sur l'infrastructure robuste de Microsoft Azure.

La décision de rendre ALLaM disponible sur Azure souligne ses capacités avancées en matière de compréhension et de génération de contenu arabe sur de multiples canaux, selon l'annonce.

Cook a poursuivi en décrivant "l'énorme travail qui a été réalisé pour développer le grand modèle linguistique d'ALLaM", affirmant qu'"il aura une fidélité qui permettra de fournir des services et de construire des applications en s'appuyant sur le grand modèle linguistique, ce qui nous réjouit beaucoup".

Mishari Al-Mishari, directeur adjoint de la SDAIA, a déclaré dans un communiqué: "ALLaM représente une étape importante dans notre parcours vers l'excellence en matière d'IA".

"Avec la disponibilité générale sur Azure, non seulement nous élargissons l'accès à ce puissant modèle linguistique et faisons progresser l'innovation en matière d'IA, mais nous veillons également à ce que la langue et la culture arabes soient profondément ancrées dans cette évolution technologique".

"Notre collaboration avec Microsoft marque une étape importante dans notre parcours visant à donner aux institutions gouvernementales du Royaume les moyens d'exploiter efficacement les dernières avancées en matière d'IA générative afin d'améliorer les services publics et la qualité de vie de tous."

Turki Badhris, président de Microsoft Arabia, a déclaré qu'il s'agissait d'un moment historique dans la région et qu'ils étaient "ravis de travailler aux côtés de nos partenaires de la SDAIA pour fournir une plateforme robuste qui prend en charge le développement et le déploiement de modèles d'IA avancés adaptés à la langue et à la culture arabes".

"Ensemble, nous ouvrons la voie à une nouvelle ère d'avancées, de collaborations et d'autonomisation en matière d'IA dans le Royaume et au-delà".

Badhris a également déclaré que la transformation de l'IA aidera les personnes, les organisations non gouvernementales et les entreprises dans tous les secteurs à libérer leur plein potentiel.

La collaboration entre la SDAIA et Microsoft comprend également la création d'un centre d'excellence pour accélérer le développement de solutions d'IA et le lancement d'une académie d'IA Microsoft visant à exploiter les talents nationaux et à élargir l'expertise dans le secteur de l'IA.

"Je pense que ce que le Royaume fait très bien, c'est ce mariage entre les aspirations, le fait d'avoir un organisme qui peut effectivement orchestrer et mettre en œuvre cela à travers le gouvernement, et puis en même temps, apprendre de ce qui se passe ailleurs, mais en l'adaptant très spécifiquement à ce qui est le plus important et le plus pertinent en Arabie saoudite", a déclaré Cook.

"En ce qui concerne l'IA, l'un des aspects les plus importants est de s'assurer que la technologie est utilisée de manière responsable".

"Chez Microsoft, nous nous sommes concentrés sur ce point dès le début de l'IA et nous avons accéléré notre travail lorsque l'IA générative est devenue si répandue".

"Le Royaume a également fait un excellent travail dans ce domaine. Vous savez, il a défini, par le biais des travaux de la SDAIA, des principes éthiques".

"Les principes éthiques soulignent la manière dont les véritables considérations éthiques peuvent être mises en œuvre dans les pratiques responsables du développement de la technologie".

Le sommet GAIN, qui en est à sa troisième édition, se tient du 10 au 12 septembre au King Abdulaziz International Conference Center de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".