Comment l'investissement de l'Arabie saoudite dans l'ammoniac bleu contribue à la transition vers une énergie propre à l'échelle mondiale

Vue de l'usine de récupération des liquides de gaz naturel de Saudi Aramco à Hawiyah, dans la province de La Mecque. (Maya Siddiqui/Bloomberg via Getty Images)
Vue de l'usine de récupération des liquides de gaz naturel de Saudi Aramco à Hawiyah, dans la province de La Mecque. (Maya Siddiqui/Bloomberg via Getty Images)
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Publié le Samedi 14 septembre 2024

Comment l'investissement de l'Arabie saoudite dans l'ammoniac bleu contribue à la transition vers une énergie propre à l'échelle mondiale

  • L'effort stratégique du Royaume en faveur de l'ammoniac bleu dans le cadre de la Vision 2030 l'a positionné en tant que leader dans le domaine des énergies propres alternatives
  • L'adoption de l'économie circulaire du carbone, le piégeage du carbone et des cadres réglementaires novateurs sont considérés comme des éléments clés de la transition

RIYAD: Alors que le monde accélère sa transition vers des sources d'énergie plus propres, l'Arabie saoudite se positionne à l'avant-garde de la production d'ammoniac bleu, qui apparaît comme un élément clé de l'effort mondial de lutte contre les émissions de carbone et le changement climatique.

Longtemps leader mondial dans le domaine du pétrole et du gaz, le Royaume utilise désormais ses prouesses technologiques et économiques pour être à la pointe des énergies alternatives, en particulier de l'ammoniac bleu, qui a le potentiel de stimuler l'économie mondiale de l'hydrogène et de décarboniser les secteurs difficiles à abattre.

L'ammoniac bleu, ou NH3, est un composé chimique polyvalent traditionnellement utilisé dans l'agriculture comme engrais, ainsi que dans divers processus industriels. Cependant, son attrait en tant que source d'énergie propre gagne du terrain.

La production d'ammoniac bleu implique de capturer jusqu'à 90 pour cent des émissions de dioxyde de carbone générées lors de sa fabrication, ce qui réduit considérablement son impact sur l'environnement. Cela en fait une alternative intéressante aux combustibles fossiles conventionnels, en particulier dans les industries difficiles à décarboniser, telles que le transport maritime, l'aviation et l'industrie lourde.

Le pivot de l'Arabie saoudite vers l'ammoniac bleu s'inscrit dans le cadre plus large de son programme de réformes de la Vision 2030, qui vise à réduire la dépendance du royaume aux combustibles fossiles et à développer ses capacités en matière d'énergies renouvelables. Cette transition est également essentielle à son engagement à lutter contre le changement climatique et à contribuer aux efforts mondiaux de réduction des émissions de carbone.

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Le compresseur bleu du point d'injection d'ammoniac à l'usine de récupération des liquides de gaz naturel de Hawiyah, exploitée par Saudi Aramco, à Hawiyah, dans la province de La Mecque. (Bloomberg via Getty Images)

Dans le cadre de la Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à générer la moitié de ses besoins énergétiques à partir d'énergies renouvelables et de sources alternatives, dont l'hydrogène et l'ammoniac bleu, d'ici à la fin de la décennie.

Le Royaume passera au gaz naturel et aux sources d'énergie renouvelables à parts égales d'ici 2030, a déclaré à Arab News Abdelaziz Almizani, responsable de la durabilité des énergies renouvelables et de l'économie circulaire à la Commission royale pour la ville de Riyad.

"Cinquante pour cent devraient être fournis par le gaz naturel et les 50 pour cent restants par les énergies renouvelables et les sources d'énergie alternatives, l'hydrogène et l'ammoniac bleu", a-t-il déclaré.

LE SAVIEZ-VOUS ?

- L'Arabie saoudite est à la pointe de la transition vers l'énergie propre grâce à des investissements à grande échelle dans l'ammoniac bleu, essentiel pour décarboniser des secteurs difficiles à abattre tels que le transport maritime et l'aviation.

- Le Royaume vise à ce que 50 pour cent de son énergie provienne du gaz naturel et 50 pour cent de sources propres, dont l'ammoniac bleu, d'ici à 2030.

- Saudi Aramco et Ma'aden ont déjà été les premiers à exporter de l'ammoniac sans émission de carbone, contribuant ainsi de manière significative au soutien de l'économie mondiale de l'hydrogène.

Outre la production d'ammoniac bleu, l'Arabie saoudite adopte le modèle de l'économie circulaire du carbone pour gérer et réduire les émissions, en intégrant ce que l'on appelle les "4R" – réduire (Reduce), réutiliser (Reuse), recycler (Recycle) et éliminer (Remove).

Dans le cadre de cet effort, le Royaume investit dans les technologies de capture, d'utilisation et de stockage du carbone afin d'éliminer le CO2 et de le convertir en produits utiles. Almizani a souligné le rôle de Saudi Aramco en tant que pionnier de ces technologies, notamment le lancement d'un projet qui transforme le CO2 en méthanol.

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Illustration avec la généreuse autorisation d'Aramco

Saudi Aramco est déjà devenu un acteur clé dans la promotion de l'économie de l'hydrogène, ayant expédié le premier ammoniac neutre en carbone au Japon en 2020. Il s'agit d'une étape importante pour l'adoption mondiale de l'énergie propre, qui marque l'émergence de l'Arabie saoudite en tant que leader de la production et de l'exportation d'ammoniac bleu.

En outre, la Saudi Arabian Mining Co. ou Ma'aden, joue un rôle central dans ces efforts, en exportant récemment 138 000 tonnes d'ammoniac bleu vers la Corée du Sud - l'une des plus grandes quantités approuvées au niveau mondial.

Malgré le coût élevé de la production et la nécessité d'une adaptation technologique, Almizani est optimiste et pense que les coûts associés à l'ammoniac bleu finiront par diminuer, ce qui le rendra plus accessible et plus évolutif.

L'investissement du Royaume dans les énergies propres se reflète également dans ses nouveaux développements, tels que sa ville intelligente NEOM, qui devrait accueillir la plus grande usine d'ammoniac vert au monde d'ici 2025, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite à devenir un leader mondial dans la production d'ammoniac vert et bleu.

Les efforts de l'Arabie saoudite sont également soutenus par un cadre réglementaire solide visant à promouvoir les énergies propres. Almizani a souligné l'importance d'établir des réglementations dans l'industrie de l'énergie afin d'encourager la participation du secteur privé.

L'adoption par le Royaume de l'ammoniac bleu dans le cadre de son bouquet énergétique n'est pas seulement conforme à ses objectifs nationaux, mais contribue également de manière significative à la lutte mondiale contre le changement climatique.

À mesure que la production d'ammoniac bleu augmente et que les progrès technologiques la rendent plus rentable, l'Arabie saoudite est bien placée pour devenir un leader mondial dans ce domaine critique de l'énergie propre, offrant ainsi un modèle aux autres nations qui cherchent à s'éloigner des combustibles fossiles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.


Pourquoi le chocolat reste cher avant Noël malgré la baisse du prix du cacao

Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
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  • Après des récoltes déficitaires ayant fait exploser les prix du cacao en 2024, la production repart en Côte d’Ivoire et au Ghana grâce à la hausse du prix payé aux producteurs, entraînant une baisse des cours mondiaux
  • Malgré cette accalmie, les consommateurs ne verront pas les prix du chocolat baisser pour Noël, car les coûts élevés ont déjà conduit à des hausses tarifaires, des réductions de portions et une baisse de la teneur en cacao

LONDRES: Après être montés en flèche pendant deux ans, les cours du cacao sont largement retombés cette année, mais sans répercussion sur les prix du chocolat à quelques jours des fêtes de fin d'année. Explications.

- L'Afrique de l'Ouest est le coeur de la production -

La Côte d'Ivoire et le Ghana sont les principaux fournisseurs de cabosses, les fruits du cacaoyer, desquels sont extraits les fèves de cacao utilisées pour le chocolat.

Ces deux pays d'Afrique de l'Ouest concentrent plus de la moitié de la production mondiale, le reste étant principalement réparti entre le Nigeria, le Cameroun, ainsi que l'Equateur, l'Indonésie et le Brésil.

Cette concentration de la production mondiale dans quelques zones géographiques rend le marché très vulnérable aux aléas climatiques de l'Afrique de l'Ouest et aux maladies des cacaoyers.

- Les prix ont battu des records en 2024 -

Les récoltes des "saisons 2021-2022, 2022-2023, et 2023-2024 ont été déficitaires" par rapport à la demande, entraînant une hausse mécanique des prix, explique à l'AFP Oran Van Dort, de Rabobank.

Ce déficit s'explique selon lui par les mauvaises conditions météorologiques, mais aussi des problèmes systémiques dans les plantations ghanéennes et ivoiriennes, comme "le vieillissement des arbres, la propagation du "swollen shoot virus" (oedème des pousses du cacaoyer) ou la faible utilisation d'engrais et de pesticides", faute de revenus suffisants.

Résultat, en décembre 2024, le prix du cacao a atteint le niveau inédit de 12.000 dollars la tonne à la Bourse de New York, lui qui s'échangeait entre 1.000 et 4.000 dollars depuis les années 80.

- La récolte de fèves a redécollé ces derniers mois -

Au Ghana et en Côte d’Ivoire, le prix payé aux producteurs est fixé par l'État, qui l'a largement augmenté pendant l'année 2025, après l'avoir longtemps maintenu inchangé malgré la hausse des cours.

"Pour la première fois depuis des années, j'ai l'impression que nous cultivons avec le soutien du gouvernement", témoigne auprès de l'AFP, Kwame Adu, de la région d'Ahafo au Ghana.

La hausse des revenus a permis aux producteurs d'acheter des engrais et des machines pour améliorer la récolte, ainsi que de planter de nouveaux arbres, favorisant leurs perspectives.

"L'année passée (saison 2024/2025, ndlr), ça s'est bien passé parce qu'au moment où le cacao a donné les fruits, il y avait la pluie", explique aussi à l'AFP Jean Kouassi, agriculteur ivoirien de 50 ans, qui possède 4 hectares de plantation.

- Il y a moins de cacao dans les produits -

"Le coût record des matières premières a contraint les fabricants de chocolat à prendre une série de décisions impopulaires: réduction des quantités, augmentation des prix", mais aussi la "dilution discrète de la teneur en cacao" dans les produits, souligne Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

La pratique peut même coûter l'appellation "barre au chocolat" à certains produits, comme c'est arrivé aux biscuits Penguin et Club de la marque McVitie's cette année au Royaume-Uni, qui impose un minimum de teneur en cacao.

La demande des géants comme Mondelez, Mars, Ferrero ou Nestlé s'est affaiblie, ce qui, ajouté à la bonne récolte 2024-2025, a entraîné une baisse des cours. La tonne de cacao évolue désormais à New York aux alentours de 6.000 dollars.

- Le chocolat reste cher -

La baisse des prix du cacao ne profitera pas aux amateurs de chocolat durant les fêtes, celle-ci arrivant "bien trop tard pour affecter les assortiments de Noël déjà produits et dont les prix ont été fixés il y a plusieurs mois", tranche Ole Hansen

"Les récentes fluctuations des prix du cacao sont encourageantes, mais le marché reste volatil (...) il est encore trop tôt pour se prononcer sur des changements spécifiques concernant les prix", reconnaît Nestlé, interrogé par l'AFP.

L'espoir demeure pour les oeufs et les lapins de Pâques, selon M. Hansen, à condition que le marché se stabilise autour des niveaux actuels.


EDF inaugure en Guadeloupe son premier compensateur synchrone pour stabiliser le réseau

Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
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  • EDF a inauguré en Guadeloupe un compensateur synchrone de 180 tonnes, une première mondiale destinée à stabiliser un réseau insulaire en forte transition vers les énergies renouvelables
  • L’équipement, sans émission de CO₂, doit réduire les coûts et renforcer la sécurité électrique

PARIS: EDF a inauguré mercredi en Guadeloupe son premier compensateur synchrone, une machine de 180 tonnes destinée à stabiliser un réseau insulaire non interconnecté, une "première mondiale" pour l'électricien.

Installé sur le site industriel de Jarry, près de Pointe-à-Pitre, l'équipement sera "mis en service très prochainement", a indiqué à la presse Hugo Gevret, qui a piloté ce projet. Il s'agit d'"un gros alternateur qui tourne à vide" et contribue à maintenir la tension et à soutenir la fréquence du réseau, deux paramètres essentiels dans un système isolé.

Dans les systèmes électriques traditionnels, cette stabilité est assurée par les turbines lourdes des centrales thermiques ou nucléaires. Leur masse en rotation fournit une inertie mécanique qui amortit naturellement les variations de fréquence.

Mais la Guadeloupe, engagée vers la décarbonation et l'autonomie énergétique d'ici 2035, doit intégrer davantage d'énergies renouvelables, dont l'intermittence ne fournit pas cette sécurité. "L'éolien et le photovoltaïque (...) n'apportent pas cette inertie qu'on recherche dans un système électrique: c'est le rôle du compensateur", souligne encore Hugo Gevret.

Son rotor en rotation permanente imite l'inertie mécanique d'une centrale classique, sans brûler de combustible. La machine peut absorber ou injecter de l'énergie réactive pour maintenir la tension, et réagir en quelques millisecondes aux fluctuations du réseau, un paramètre crucial dans un territoire non interconnecté.

L'investissement, engagé en 2019, atteint plus de 20 millions d'euros. La machine doit "faire économiser cinq millions d'euros à la collectivité et 30.000 tonnes annuelles de CO2", précise Hugo Gevret car contrairement aux turbines à combustion utilisées jusqu'ici pour stabiliser le système, elle n'émet aucun gaz à effet de serre.

Ce dispositif constitue pour l'électricien une "première mondiale", a rappelé Marie-Line Bassette, directrice régionale d'EDF. Selon elle, d'autres installations sont prévues dans les territoires ultramarins, pour lesquels des appels d'offres ont été lancés.

L'archipel a été frappé ces dernières années par des délestages et coupures à répétition, aggravés par des conflits sociaux dans le secteur de l'énergie. En 2024, une grève avait même provoqué un black-out total de plus de 36 heures.