Voitures électriques: Berlin exhorte l'UE et Pékin à s'entendre

Le ministre allemand de l'Économie et de la Protection du climat, Robert Habeck (à droite), serre la main du ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, alors qu'ils posent pour les photographes avant des entretiens bilatéraux, le 17 septembre 2024 à Berlin. (AFP)
Le ministre allemand de l'Économie et de la Protection du climat, Robert Habeck (à droite), serre la main du ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, alors qu'ils posent pour les photographes avant des entretiens bilatéraux, le 17 septembre 2024 à Berlin. (AFP)
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Publié le Mardi 17 septembre 2024

Voitures électriques: Berlin exhorte l'UE et Pékin à s'entendre

  • Le vice-chancelier allemand Robert Habeck a appelé mardi l'Union européenne et Pékin à "trouver une solution négociée" dans le bras de fer sur la taxation des voitures électriques chinoises pour "éviter une guerre commerciale"
  • La Commission européenne avait annoncé le 20 août sa décision de surtaxer pendant cinq ans les voitures électriques provenant de Chine

Francfort: Le vice-chancelier allemand Robert Habeck a appelé mardi l'Union européenne et Pékin à "trouver une solution négociée" dans le bras de fer sur la taxation des voitures électriques chinoises pour "éviter une guerre commerciale".

"Nous voulons éviter une guerre commerciale avec une spirale de droits de douane, ce qui, en fin de compte, nuit aux deux parties", a déclaré le vice-chancelier et ministre de l'Economie dans un communiqué, après sa rencontre à Berlin avec le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao.

Ce dernier doit se rendre jeudi à Bruxelles pour tenter de convaincre le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis de renoncer à la mise en place de droits de douane par l'UE.

L'Allemagne fait à son tour monter la pression sur les négociateurs, après que l'Espagne a demandé la semaine dernière à l'UE de revoir sa position.

Berlin, de longue date sceptique sur la question des surtaxes proposées par l'UE, avait vu avec satisfaction Madrid se rallier à ses vues.

"Nous n'avons pas besoin d'une autre guerre, une guerre commerciale dans ce cas", avait déclaré à Shanghai le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.

"Nous partageons la même orientation", avait salué la chancellerie allemande après les déclarations du dirigeant espagnol.

La Commission européenne avait annoncé le 20 août sa décision de surtaxer pendant cinq ans les voitures électriques provenant de Chine, y compris celles du constructeur américain Tesla, qui possède une usine à Shanghai.

Elle accuse Pékin d'avoir faussé la concurrence en subventionnant massivement les constructeurs sur son territoire, leur permettant d'offrir des prix inférieurs aux clients. L'UE espère ainsi protéger sa filière automobile qui emploie 14,6 millions de salariés.

Pékin a lancé en représailles une enquête antidumping sur les importations de porc et de produits à base de porc, dont l'Espagne est le plus grand exportateur européen vers la Chine.

Avant de devenir définitifs, les droits de douane doivent être confirmés par un vote des 27 États membres de l'UE, avant la fin du mois d'octobre.

- "Conditions équitables" -

Mais les Etats membres sont divisés sur le sujet. La France a poussé pour des mesures ciblant les véhicules chinois. L'Allemagne, la Suède et la Hongrie appellent à la retenue du fait de leurs liens avec le secteur automobile chinois.

La mise en place de taxes est largement soutenue au sein du Conseil européen. Pour contrer la Commission, les opposants doivent réunir 15 Etats sur 27 représentant 65% de la population de l'UE.

Le gouvernement allemand lui-même ne parle pas d'une seule voix, les divisions entre Verts, libéraux et sociaux-démocrates, membres de la coalition, se manifestant une nouvelle fois sur ce dossier.

L'industrie automobile allemande, pilier de la première économie européenne, redoute les répercussions d'un conflit commercial dans un environnement économique déjà peu porteur, surtout pour les ventes électriques.

"La Chine est d'une grande importance pour l'économie allemande et européenne – à l'inverse, la Chine a également un grand intérêt à commercer avec nous", a argué M. Habeck mardi.

"L'Allemagne n'a pas peur de la concurrence avec la Chine" qui doit se dérouler "dans des conditions équitables", a soutenu le ministre écologiste.

Il avait déjà rencontré M. Wang cet été à Pékin pour tenter de jouer les médiateurs.

La Chine est restée en 2023 le premier partenaire commercial de l'Allemagne pour la huitième année consécutive, reculant cependant derrière les Etats-Unis depuis le début de l'année.

Le géant asiatique est le principal marché des constructeurs automobiles allemands, dont Volkswagen, plus gros employeur industriel d'Allemagne, qui a annoncé début septembre envisager des fermetures d'usines et des licenciements pour réduire ses coûts.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com