Climat: pour l'Opep, la sortie des énergies fossiles est un "fantasme"

Le logo de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) est visible à son siège à Vienne le 3 juin 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 24 septembre 2024

Climat: pour l'Opep, la sortie des énergies fossiles est un "fantasme"

  • La sortie des énergies fossiles est un "fantasme" pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui prévoit que la demande en or noir continuera de progresser au moins jusqu'en 2050
  • L'Opep voit la demande progresser de 17% entre 2023 et 2050, de 102,2 millions de barils par jour (mb/j) à 120,1 mb/j à la fin de la période

PARIS: La sortie des énergies fossiles est un "fantasme" pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui prévoit que la demande en or noir continuera de progresser au moins jusqu'en 2050, un cap symbolique de la lutte contre le changement climatique, dans un rapport publié mardi.

L'Opep voit la demande progresser de 17% entre 2023 et 2050, de 102,2 millions de barils par jour (mb/j) à 120,1 mb/j à la fin de la période.

Elle revoit au passage significativement à la hausse sa projection pour 2045 à 118,9 mb/j contre 116 mb/j dans l'édition précédente de son rapport sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale, dont la dernière mouture a été dévoilée mardi.

"Ces prévisions soulignent que le fantasme de la sortie progressive du pétrole et du gaz n'est pas conforme à la réalité", souligne l'organisation emmenée par l'Arabie saoudite, très critique sur le rythme de la transition énergétique.

Ces prévisions vont à rebours des efforts requis pour limiter le réchauffement planétaire.

Elles sont également en fort décalage avec les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui  anticipe un pic de la demande pour toutes les énergies fossiles - pétrole, gaz et charbon - "dans les prochaines années" de la décennie en cours, grâce au bond des énergies plus propres et de la voiture électrique.

Le président de l'AIE, Fatih Birol, a souligné lors d'un entretien récent à l'AFP que la croissance de la demande mondiale "ralentit à moins d'un million de barils par jour cette année", une tendance qui devrait se poursuivre en 2025. Il a invoqué le ralentissement de l'économie chinoise et l'électrification des transports.

A la COP28 à Dubaï en 2023, le monde s'est accordé pour abandonner progressivement les énergies fossiles et, d'ici 2030, tripler la capacité des renouvelables, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050, conformément aux recommandations des experts du climat.

L'Opep, pour sa part, ne voit pas de recul autre que celui de la demande de charbon, tablant, outre le pétrole, sur une forte progression de l'appétit mondial pour le gaz, derrière toutefois l'éolien et le solaire réunis, qu'elle voit quintupler sur la période 2023-2050.

L'évolution de la demande pétrolière est toutefois très hétérogène, sa croissance étant portée par les pays hors OCDE, au premier rang desquels l'Inde, alors qu'elle baissera à compter de 2030 chez les pays de l'OCDE (principalement des pays développés). A elle seule, l'Inde verrait sa demande croître de 8 mb/j sur 2023-2050.

Parmi les principaux facteurs de soutien de cette demande de pétrole et de l'énergie en général, l'accroissement de la population mondiale, qui passerait de quelque 8 milliards d'habitants aujourd'hui à 9,7 milliards d'ici 2050, une croissance là encore tirée par les pays hors de l'OCDE, notamment en Afrique et en Asie.

- Domination des véhicules thermiques -

Du point de vue des secteurs, "la plus forte demande supplémentaire au cours de la période de prévision est prévue pour les secteurs de la pétrochimie, du transport routier et de l'aviation", indique le rapport.

Malgré une montée en puissance des voitures électriques, l'Opep estime que les véhicules thermiques "devraient continuer à dominer le transport routier".

Le cartel met en avant plusieurs "obstacles" à l'essor des véhicules électriques: les réseaux électriques, la capacité de fabrication de batteries et l'accès aux minéraux essentiels.

D'une manière générale, l'Opep salue le "jalon important" qu'a constitué la COP 28, organisée chez un de ses membres à Dubaï, qui avait acté "le début de la fin" des énergies fossiles.

Elle s'attend néanmoins à une "pression", tant des décideurs politiques que des populations sur des ambitions "trop élevées" en matière de déploiement des énergies renouvelables ou des véhicules électriques.

Cette prise de position intervient au lendemain de l'annonce de 1.600 suppressions de postes au sein du géant suédois de la batterie Northvolt, notamment en raison du ralentissement de la demande.

Afin de satisfaire cette demande grandissante de brut, l'Opep estime à plus de 17.000 milliards de dollars (environ 15,2 milliards d'euros) le montant des investissements cumulés nécessaires pour le secteur, soit quelque 640 milliards de dollars par an en moyenne d'ici 2050, majoritairement dans l'exploration et la production d'or noir.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com