S&P Global: L'économie saoudienne devrait connaître une croissance de 5,3% en 2025

L'agence de notation de crédit basée aux États-Unis a noté que les réductions de taux anticipées par la Réserve fédérale américaine seront probablement bénéfiques pour les marchés émergents tels que l'Arabie saoudite, dont les fondamentaux de croissance sont solides et qui bénéficie d'un afflux de capitaux accru.
L'agence de notation de crédit basée aux États-Unis a noté que les réductions de taux anticipées par la Réserve fédérale américaine seront probablement bénéfiques pour les marchés émergents tels que l'Arabie saoudite, dont les fondamentaux de croissance sont solides et qui bénéficie d'un afflux de capitaux accru.
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Publié le Jeudi 26 septembre 2024

S&P Global: L'économie saoudienne devrait connaître une croissance de 5,3% en 2025

  • S&P Global a souligné que la croissance économique de l'Arabie saoudite sera soutenue par sa stratégie de diversification visant à renforcer le secteur privé non pétrolier
  • «Le pays traverse une période sans précédent de réformes sociales, économiques et politiques, destinées à diversifier son économie en dehors des hydrocarbures», indique le rapport

RIYAD: Le produit intérieur brut de l'Arabie saoudite devrait croître de 1,4% en 2024, avec une accélération à 5,3% en 2025, selon la dernière analyse des marchés émergents de S&P Global.

L'agence de notation de crédit basée aux États-Unis a noté que les réductions de taux anticipées par la Réserve fédérale américaine seront probablement bénéfiques pour les marchés émergents tels que l'Arabie saoudite, dont les fondamentaux de croissance sont solides et qui bénéficie d'un afflux de capitaux accru.

Au début du mois, S&P Global a souligné que la croissance économique de l'Arabie saoudite sera soutenue par sa stratégie de diversification visant à renforcer le secteur privé non pétrolier et à réduire la dépendance à l'égard des revenus du pétrole brut.

«La transformation économique de l'Arabie saoudite est en cours. Le pays traverse une période sans précédent de réformes sociales, économiques et politiques, destinées à diversifier son économie en dehors des hydrocarbures», indique le rapport. Il ajoute: «Au cours des deux prochaines années, ces réformes continueront à faire augmenter les indicateurs de la demande intérieure, en particulier ceux liés aux dépenses des ménages, au tourisme et à la construction.»

L'agence prévoit une croissance économique de 4% en 2026, suivie d'une légère baisse à 3,6% en 2027. En outre, S&P Global prévoit un taux d'inflation moyen de 1,8% en 2024 et de 1,6% en 2025. Le taux de chômage devrait atteindre 4,7% cette année et 4,4% l'année prochaine.

Perspectives des marchés émergents

S&P Global prévoit également une forte croissance pour l'Inde, avec une augmentation du PIB de 6,8% en 2024 et de 6,9% en 2025. L'agence note que la baisse des prix du pétrole profitera à la plupart des marchés émergents dans le monde en améliorant les comptes extérieurs et en réduisant l'inflation.

«Si les recettes pétrolières procurent des avantages fiscaux à certains pays émergents par le biais de compagnies pétrolières publiques, la plupart des grands pays émergents sont des importateurs nets d'énergie. Une baisse durable des prix du pétrole pourrait accélérer la normalisation de la politique monétaire dans les pays émergents. Toutefois, l'escalade potentielle du conflit au Moyen-Orient pourrait faire remonter les prix du pétrole dans les mois à venir», a averti S&P Global.

Parmi les marchés émergents, les économies d'Asie du Sud-Est sont bien placées pour attirer les flux de capitaux, la Malaisie et le Vietnam bénéficiant d'exportations de produits électroniques et d'investissements directs étrangers. Le rapport indique que la production industrielle dans cette région surpasse celle des autres régions du monde.

«Au Vietnam, la production manufacturière a augmenté d'environ 10% d'une année sur l'autre au cours du premier semestre 2024. Le secteur peut être cyclique, cependant, et la dynamique peut changer si la demande mondiale s'affaiblit», indique le rapport.

En Turquie, l'économie devrait croître de 3,1% en 2024 et de 2,3% en 2025, freinée par des taux d'intérêt élevés qui limitent les investissements fixes.

S&P Global a noté que les prévisions de croissance du PIB réel pour les marchés émergents, à l'exclusion de la Chine, restent à 3,9% en 2024 et à 4,3% en 2025.

Risques potentiels pour la croissance des marchés émergents

Le rapport met en lumière plusieurs risques auxquels sont confrontés les marchés émergents, notamment l'incertitude entourant les prochaines élections américaines et leurs effets potentiels sur le commerce et la politique budgétaire.

«Des politiques commerciales plus protectionnistes pourraient réduire les volumes d'échanges, augmenter l'inflation et, par conséquent, exercer une pression à la hausse sur les taux d'intérêt, décourageant ainsi les flux de capitaux vers les marchés émergents», a averti S&P Global. L'agence a également noté qu'une politique budgétaire américaine expansive pourrait accroître l'inflation et les rendements des bons du Trésor à long terme, resserrant ainsi les conditions financières pour les marchés émergents.

Le rapport s'inquiète du degré élevé d'incertitude concernant l'économie chinoise, qui fait peser des risques à la baisse sur la croissance en Asie. L'escalade du conflit au Moyen-Orient pourrait entraîner une augmentation des coûts de l'énergie et des transports maritimes, ce qui aurait un impact négatif sur l'activité dans cette région.

Projections de croissance économique de l'OCDE pour l'Arabie saoudite

Dans un rapport distinct, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit que la croissance économique de l'Arabie saoudite sera de 1% en 2024 et de 3,7% en 2025. L'OCDE prévoit que l'économie mondiale augmentera de 3,2% au cours de ces deux années, soit une légère augmentation par rapport aux 3,1% de 2023.

«L'économie mondiale commence à se redresser, avec une inflation en baisse et une croissance robuste des échanges. À 3,2%, nous nous attendons à ce que la croissance mondiale reste solide tant en 2024 qu'en 2025», a déclaré le secrétaire général de l'OCDE, Mathias Cormann.

Le rapport prévoit également que l'inflation globale dans les économies du G20 diminuera pour atteindre 5,4% en 2024 et 3,3% en 2025, contre 6,1% en 2023. L'inflation de base dans les économies avancées du G20 devrait diminuer pour atteindre 2,7% en 2024 et 2,1% en 2025.

«La baisse de l'inflation permet d'assouplir les taux d'intérêt, même si la politique monétaire doit rester prudente jusqu'à ce que l'inflation revienne aux objectifs de la banque centrale», a conseillé M. Cormann. Il a souligné la nécessité de prendre des mesures politiques décisives pour améliorer l'efficacité des dépenses et optimiser les recettes fiscales.

L'OCDE a indiqué que les tensions géopolitiques actuelles pourraient freiner la croissance économique en réduisant les investissements et en augmentant les prix des importations. Elle a appelé à des actions budgétaires décisives pour assurer la viabilité de la dette et créer des ressources pour les pressions futures en matière de dépenses.

«Des efforts accrus pour contenir les dépenses et augmenter les recettes, dans le cadre de trajectoires d'ajustement à moyen terme crédibles, sont essentiels pour assurer la stabilisation du fardeau de la dette. Il est essentiel de relancer les réformes des marchés de produits qui favorisent l'ouverture des marchés avec une dynamique concurrentielle saine pour favoriser une croissance économique plus forte et soutenue et atténuer les pressions budgétaires à long terme», a conclu l'OCDE.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.