Cinéma: Kate Winslet en femme libre et pionnière du photojournalisme dans "Lee"

Kate Winslet assiste à la projection new-yorkaise de "Lee" au Museum of Modern Art le 25 septembre 2024 à New York. (AFP)
Kate Winslet assiste à la projection new-yorkaise de "Lee" au Museum of Modern Art le 25 septembre 2024 à New York. (AFP)
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Publié le Vendredi 04 octobre 2024

Cinéma: Kate Winslet en femme libre et pionnière du photojournalisme dans "Lee"

  • Une pionnière qui préférait "prendre des clichés plutôt que d'en être un": dans le film "Lee", Kate Winslet prête ses traits à l'Américaine Lee Miller, qui brisa les conventions pour s'imposer comme une grande photojournaliste du XXe siècle
  • En salles mercredi en France, le long-métrage explore une période charnière de la vie de cette femme puissante

PARIS: Une pionnière qui préférait "prendre des clichés plutôt que d'en être un": dans le film "Lee", Kate Winslet prête ses traits à l'Américaine Lee Miller, qui brisa les conventions pour s'imposer comme une grande photojournaliste du XXe siècle, témoin majeure des atrocités nazies.

En salles mercredi en France, le long-métrage explore une période charnière de la vie de cette femme puissante (1907-1977), ex-mannequin qui photographia les camps de concentration et dont le cliché la montrant, nue, dans la baignoire d'Hitler à Berlin est entré dans la légende.

"Lee a vécu plusieurs vies et notre plus gros défi était de savoir quelle période décisive de son parcours mettre en avant", explique, dans le dossier de presse, Kate Winslet, soucieuse d'"éviter le piège du biopic" pour une figure aussi complexe.

Premier long-métrage de l'expérimentée cheffe-opératrice Ellen Kuras ("Eternal Sunshine of A Spotless Mind"), "Lee" se déploie d'abord dans l'insouciance bourgeoise et bohème de la Riviera française en 1938.

Autour de Lee Miller, ancienne compagne de Man Ray devenue photographe de mode, l'amour est libre, l'alcool abondant et personne ne daigne voir que l'Europe est au bord du précipice. Sa petite troupe compte le poète Paul Éluard, son épouse Nusch (Noémie Merlant) et la rédactrice de mode Solange d'Aye (Marion Cotillard).

Lee Miller rencontre alors le collectionneur d'art Roland Penrose (Alexander Skarsgår), s'installe à Londres avec lui et se démène pour partir en France en 1944 et rendre compte  -- appareil Rolleiflex en bandoulière -- de l'horreur de la guerre.

Les obstacles pour une femme sont légion et Lee Miller, qui travaille pour l'édition britannique de Vogue, doit braver les interdits. "Elle était en colère parce que les femmes n'étaient pas officiellement autorisées dans les zones de combat", se rappelait fin mai pour l'AFP, son fils unique, Antony Penrose.

- "Croyez-le" -

Avec son confère et ami du magazine Life David Scherman (campé à contre-emploi par l'humoriste américain David Samberg), Lee Miller frôle la mort, photographie les mutilés de guerre, les premières épurations en France et parvient jusqu'au front Est, dans une Allemagne tout juste vaincue.

La reporter y photographie des familles de nazis suicidés et, surtout, pénètre dans les camps de concentration de Dachau et Buchenwald, où elle découvre des convois remplis de cadavres et les survivants décharnés.

"Au lieu de prendre des photos de loin, Lee n'a pas hésité à grimper à bord du train rempli de cadavres", souligne Kate Winslet.

La caméra d'Ellen Kuras ne s'arrête pas à la porte des camps. Le film montre des déportés en uniforme rayé et reconstitue l'intérieur des camps nazis, un choix frontal et risqué qui tranche par exemple avec l'approche plus oblique du récent "Zone d'intérêt", Grand Prix du jury à Cannes en 2023.

À son retour à Londres, Lee Miller, marquée dans sa chair, veut montrer ces atrocités au monde mais se heurte au refus du Vogue britannique. C'est l'édition américaine du magazine qui publiera son photoreportage sous le titre "Believe it" ("Croyez-le").

"Les gens n'y croyaient pas. C'est fou comme on a dissimulé pendant très longtemps des pans entiers de la Shoah. Il y avait une véritable volonté de maquiller les faits mais Lee s'y est refusée catégoriquement. Cela l'a ruinée totalement", souligne Kate Winslet.

Pour camper cette femme libre, torturée et opiniâtre, l'actrice britannique de 48 ans ne recule devant rien: elle se dénude sans dissimuler ses rondeurs et assume cernes et rides pour rendre compte de l'épuisement physique et psychique de son double de cinéma.

La star de "Titanic", du "Liseur" ou de "Noces rebelles" va même jusqu'à se grimer pour interpréter une Lee Miller vieillissante, accro à la boisson et aux médicaments, qui déroule, de mauvaise grâce, le fil de son existence devant un intrigant journaliste.

"Elle était guidée par la compassion et je pense que ça l'a consumée", dit son fils. "Il n'y avait plus rien pour la faire avancer et elle n'arrivait pas à sortir de sa tête toutes les choses qu'elle avait vues".


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com