Macron plaide pour un espace francophone uni face aux crises

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours avant un dîner avec plusieurs chefs d'État et de gouvernement et des dirigeants d'organisations internationales au palais de l'Élysée, dans le cadre du 19e Sommet de la Francophonie, à Paris, le 4 octobre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours avant un dîner avec plusieurs chefs d'État et de gouvernement et des dirigeants d'organisations internationales au palais de l'Élysée, dans le cadre du 19e Sommet de la Francophonie, à Paris, le 4 octobre 2024. (AFP)
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Publié le Samedi 05 octobre 2024

Macron plaide pour un espace francophone uni face aux crises

  • Le président français Emmanuel Macron a plaidé vendredi pour un espace francophone uni avec une diplomatie qui défende partout la "souveraineté et l'intégrité territoriale", de l'Ukraine au Liban
  • L'Organisation internationale de la francophonie (OIF) compte 88 États et gouvernements membres. Elle se réunit pour la première fois depuis 33 ans en sommet en France, siège de l'organisation

PARIS: Conflits, internet, intelligence artificielle : le président français Emmanuel Macron a plaidé vendredi pour un espace francophone uni avec une diplomatie qui défende partout la "souveraineté et l'intégrité territoriale", de l'Ukraine au Liban.

"La Francophonie est un espace d'influence diplomatique qui nous permet d'embrasser les enjeux du siècle", a-t-il déclaré à l'ouverture du 19e Sommet de la Francophonie à la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, à 60 kilomètres au nord de Paris.

"Elle est un lieu où nous pouvons ensemble porter une diplomatie qui défend la souveraineté et l'intégrité territoriale partout à travers la planète", a-t-il ajouté devant des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, de l'Afrique à la région Indo-Pacifique.

"Qui porte le même discours aux côtés de l'Ukraine agressée aujourd'hui, menacée dans ses frontières et dans son intégrité territoriale par la guerre d'agression russe", a-t-il insisté, alors que nombre de pays du Sud ont refusé de condamner l'offensive russe contre son voisin.

"Mais qui défend une vision où il n'y a pas de place pour les doubles standards, où toutes les vies se valent pour tous les conflits à travers le monde", a-t-il poursuivi.

"Il ne pourra y avoir de paix au Proche-Orient sans solution à deux États", a réitéré le président, évoquant aussi le Liban "aujourd'hui bousculé dans sa souveraineté et sa paix".

- "Pas d'immixtion" -

Faisant allusion, sans les citer, à la Chine et la Corée du Nord, Emmanuel Macron a aussi plaidé pour une région Indo-Pacifique "apaisée", "où nulle puissance ne saurait remettre en cause la paix par des provocations territoriales ou quelque reprise d'essais que ce soit".

L'Organisation internationale de la francophonie (OIF) compte 88 États et gouvernements membres. Elle se réunit pour la première fois depuis 33 ans en sommet en France, siège de l'organisation.

"Sur cette langue, jamais le soleil ne se couche", a lancé le président français en évoquant au passage l'université Senghor, qui forme des cadres en français à Alexandrie en Égypte.

Le Premier ministre tunisien Kamel Madouri, dont le pays avait organisé le précédent sommet de l'OIF en 2022, a convenu que la communauté francophone devait "jouer son rôle dans la recherche de solutions aux crises".

"Cependant, nous rejetons toute immixtion dans les affaires internes des pays, le principe de respect mutuel et de la souveraineté des États est sacro-saint à nos yeux", a-t-il lancé.

Dénonçant un "génocide" à Gaza, avec l'offensive israélienne en cours en réaction aux massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre en Israël, et les actions militaires d'Israël au Liban, il a insisté pour que l'OIF s'exprime en faveur d'un "cessez-le-feu immédiat" au Proche-Orient.

La secrétaire générale de l'OIF Louise Mushikiwabo a appelé pour sa part au retour dans "la famille francophone" du Mali, du Niger et du Burkina Faso, suspendus depuis l'arrivée de juntes au pouvoir dans ces trois pays.

- "Pas la Françafrique" -

L'OIF s'est progressivement muée en un "bloc" politique à l'influence encore "modeste" mais croissante, a-t-elle également souligné dans un entretien avec l'AFP.

Elle a en revanche réfuté toute domination de l'organisation par la France. "La Francophonie n'est pas la Françafrique et la Francophonie n'est pas la France", a-t-elle asséné.

Les pays membres de l'OIF ont lancé "l'Appel de Villers-Cotterêts", invitant les grands acteurs du numérique à "bâtir un espace plus sûr et plus divers" sur internet et à "lutter contre tous les discours de haine". La Francophonie doit aussi être au rendez-vous de l'intelligence artificielle, a dit Emmanuel Macron.

Le président français a aussi annoncé le lancement d'une "collection d'œuvres littéraires de référence de la Francophonie qui seront rendus disponibles en plusieurs langues", en arabe pour commencer, et "distribués sous format papier à deux dollars".

Il a invité les jeunes entrepreneurs à compter sur le français comme vecteur dans les relations commerciales alors que le nombre de francophones - plus de 300 millions de personnes actuellement - devrait doubler dans les prochaines décennies, et évoqué le prochain lancement d'une Alliance francophone de la propriété intellectuelle.

En 2025, la Cité de Villers-Cotterêts deviendra "un laboratoire d'excellence pour former des enseignants du et en français, de futurs cadres francophones de l'éducation, des traducteurs, des interprètes tout en accueillant en résidence chercheurs et experts en didactique", a-t-il ajouté.


Le budget de la Sécurité sociale et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les "recettes"

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
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  • Les députés doivent voter sur la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale, dont le rejet bloquerait l’examen de la suspension de la réforme des retraites prévue dans la partie « dépenses »
  • Malgré les divisions, le gouvernement appelle à la responsabilité pour éviter un blocage, tandis que les oppositions cherchent à peser sur le déficit et la répartition des recettes

PARIS: Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie "recettes" largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.

Signe de l'importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat "se poursuive" sur les dépenses, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d'envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de "stabilité" pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun" dans l'examen de ce budget.

La partie "dépenses" contient des "sujets de santé, de prévention, d'hôpital" et "la suspension de la réforme des retraites", rappelle le ministère.

Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche.

"On est loyal à un gouvernement qui fait n'importe quoi", s'est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.

L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche: "on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué à l'AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont "intérêt à ce qu'on aborde les dépenses" car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.

Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.

- Quel déficit? -

Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis.

Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n'a pas approuvé le dispositif mais veut qu'il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.

"C'est la seule chose, pour l'instant, qu'ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (...) ce sera un vote contre", estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.

"J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales. "Il faut qu'on voit à la fin ce qu'il y a."

Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).

Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.

"Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d'euros", a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.

Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d'économies.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.