Nouveaux raids meurtriers israéliens contre des fiefs du Hezbollah au Liban

Au moins deux bâtiments de la municipalité ont été touchés, ainsi qu'un centre médical adjacent, ont précisé à l'AFP Mme Turk et un responsable des secouristes du Hezbollah. (AFP)
Au moins deux bâtiments de la municipalité ont été touchés, ainsi qu'un centre médical adjacent, ont précisé à l'AFP Mme Turk et un responsable des secouristes du Hezbollah. (AFP)
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Publié le Mercredi 16 octobre 2024

Nouveaux raids meurtriers israéliens contre des fiefs du Hezbollah au Liban

  • Le maire Ahmad Kahil, qui se trouvait dans la municipalité avec plusieurs autres responsables pour une réunion du comité de crise local, figure parmi les morts
  • Le matin, l'aviation israélienne, en guerre ouverte avec le Hezbollah depuis près d'un mois au Liban, a mené "onze frappes sur Nabatiyeh et ses environs", considérés comme un bastion de la formation

BEYROUTH: L'armée israélienne a mené mercredi des dizaines de frappes meurtrières au Liban, tuant notamment le maire d'une ville du sud et provoquant d'importantes destructions, près d'un mois après le début d'une guerre ouverte contre le Hezbollah libanais.

Parallèlement à sa guerre contre le Hezbollah au Liban et le Hamas palestinien à Gaza, deux mouvements alliés de l'Iran, Israël affirme préparer sa riposte à l'attaque aux missiles iranienne lancée le 1er octobre contre son territoire.

Au Liban, l'armée israélienne a visé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah où elle a dit avoir visé un entrepôt d'"armes stratégiques" du mouvement libanais pro-iranien.

Après le début de ses frappes massives contre le Hezbollah il y a près d'un mois, elle avait concentré ses raids sur la banlieue sud avant de cibler d'autres fiefs du mouvement, dans l'est et le sud du pays et au-delà.

Dans le sud du Liban, des frappes israéliennes ont visé le gouvernorat de Nabatiyeh, un fief du Hezbollah et de son allié chiite Amal, a indiqué la gouverneure Howaida Turk.

Le maire de la ville éponyme, Ahmad Kahil, a été tué dans l'une des frappes qui a visé deux bâtiments de la municipalité et un centre médical adjacent, a-t-elle indiqué, évoquant "un massacre". Au total, 16 personnes ont péri à Nabatiyeh, selon le ministère de la Santé.

L'armée israélienne a indiqué y avoir visé "des dizaines de cibles du Hezbollah" en coordination avec ses forces navales.

"Plus de 15 bâtiments ont été entièrement détruits à Cana, un véritable désastre", a déclaré un secouriste, Mohammed Ibrahim, après une frappe israélienne sur ce village du sud du Liban.

"Catastrophe pour tous les enfants" 

Le Hezbollah a fait état de "violents combats rapprochés" avec les soldats israéliens près d'une zone frontalière dans le sud du Liban, où Israël mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre. Il a dit avoir  lancé dans la nuit des "salves de missiles" sur Israël.

Depuis près d'un mois, au moins 1.373 personnes ont été tuées au Liban, d'après un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés.

L'Organisation mondiale de la santé a appelé à "cesser les attaques" contre les établissements de santé au Liban.

L'UNICEF a qualifié de "catastrophe pour tous les enfants du Liban" la destruction d'au moins "28 installations d'approvisionnement en eau" affectant "plus de 360.000 personnes", principalement dans le sud, exposant les enfants à des maladies comme le choléra ou l'hépatite.

Après près d'un an d'échanges de tirs frontaliers avec le Hezbollah et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a déplacé le front de la guerre au Liban.

Israël affirme vouloir éloigner le Hezbollah de sa frontière et mettre un terme à ses tirs de roquettes, afin de permettre le retour dans le nord d'Israël de quelque 60.000 habitants déplacés par les tirs du mouvement libanais.

Escalade entre l'Iran et Israël 

Le Hezbollah, affirmant agir en soutien au Hamas, avait ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023, au lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël ayant déclenché la guerre à Gaza.

Malgré les coups durs infligés au Hezbollah, le mouvement libanais poursuit le combat contre Israël, en affirmant qu'il ne serait "pas défait" par l'armée israélienne.

Le numéro deux du mouvement, Naïm Qassem a prévenu que son mouvement frapperait "partout en Israël", affirmant que "la solution" pour mettre fin à la guerre est "un cessez-le-feu", auquel le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est opposé.

Ennemi d'Israël, l'Iran "n'hésitera pas à soutenir" le Hamas et le Hezbollah, ont assuré les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

Et le chef de la diplomatie Abbas Araghchi, en tournée dans la région, a martelé que l'Iran "répondra résolument" à une éventuelle attaque israélienne.

Mercredi, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a jugé "très improbable" une attaque israélienne contre ses installations nucléaires.

M. Araghchi s'est rendu en Jordanie, voisin d'Israël, où son homologue Ayman Safadi a prévenu que le royaume "ne sera pas un champ de bataille pour qui que ce soit".

"Un vrai risque" de famine à Gaza 

Après plus d'un an de guerre dans la bande de Gaza assiégée, dévastée et en proie à un désastre humanitaire, les forces israéliennes mènent depuis le 6 octobre une offensive dans le nord du territoire palestinien en affirmant que le Hamas y reconstitue ses forces.

A l'approche de l'hiver, le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a mis en garde contre "un vrai risque" de famine dans le territoire palestinien, où la majorité des 2,4 millions d'habitants sont déplacés.

L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Au moins 42.409 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive israélienne menée en représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 

Le Premier ministre libanais dénonce une frappe israélienne « délibérée » sur le Conseil municipal de Nabatiyeh

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé mercredi une frappe israélienne "délibérée" sur "le Conseil municipal réuni" à Nabatiyeh, importante ville du sud du Liban, où les autorités recensent cinq morts, dont le maire.

M. Mikati a condamné "la nouvelle agression israélienne contre des civils à Nabatiyeh qui a délibérément visé une réunion du Conseil municipal qui étudiait la situation humanitaire et des services dans la ville".

 

Des images de l'AFPTV montrent des colonnes de fumée s'élevant de la ville, où samedi l'aviation israélienne avait détruit le centre commercial, poumon économique de la région dans le sud du Liban, où le Hezbollah se dit engagé dans des combats rapprochés avec des soldats israéliens le long de la frontière entre leurs deux pays.

Depuis que le Hezbollah et Israël sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre, au moins 1.356 personnes ont été tuées au Liban dans les bombardements aériens israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels.

En outre, plus d'un million de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons, selon les autorités.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".