Une artiste saoudienne sublime l'univers féminin arabe dans ses œuvres

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Publié le Vendredi 08 novembre 2024

Une artiste saoudienne sublime l'univers féminin arabe dans ses œuvres

  • Fatimah Al-Nemer, artiste saoudienne, dévoile sa passion pour la narration des histoires féminines à travers un art multiforme, mêlant habilement collage, photographie et art textile
  • L'artiste réside actuellement sur l'île de Tarout, dont l'étymologie rappelle Ishtar, déesse mésopotamienne incarnant l'amour et la guerre

DUBAI: Fatimah Al-Nemer, artiste saoudienne, dévoile sa passion pour la narration des histoires féminines à travers un art multiforme, mêlant habilement collage, photographie et art textile. Son inspiration puise dans son enfance, profondément marquée par les présences féminines, tant familiales que mythologiques.

Née à Al-Qatif, une des plus anciennes villes de la Province Orientale du Royaume, l'artiste réside actuellement sur l'île de Tarout, dont l'étymologie rappelle Ishtar, déesse mésopotamienne incarnant l'amour et la guerre. "Cette terre respire l'histoire", partage-t-elle, "elle existait déjà six siècles avant notre ère."

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"Color of Life." (Photo fournie)

Al-Qatif, sa ville natale, vibre d'une intense vie artistique. "Notre héritage culturel nous a façonnés", raconte-t-elle. "C'était un carrefour enchanteur où convergaient les marchands de Perse et d'Anatolie. Ces récits ont bercé notre jeunesse."

Sa première muse fut sa mère, dont la sensibilité artistique s'est manifestée par un soutien indéfectible, lui procurant matériel créatif et encouragements, même lorsqu'elle s'aventurait à peindre sur les murs familiaux.  "Elle allait jusqu'à financer mes cours d'art", confie Al-Nemer. "Elle me désignait toujours comme l'artiste de la famille. Sans elle, je n'aurais jamais pu embrasser cette carrière artistique", reconnaît-elle.

Pendant son enfance, l'art représentait son unique exutoire. "J'étais une enfant timide, en proie à l'anxiété sociale. L'art est devenu ma voix", confie-t-elle. "Il m'a donné confiance en moi. Je dessinais partout, sur les murs comme sur le papier. Que je sois triste ou heureuse, je traduisais mes émotions par le dessin. L'art m’a profondément marquée jusqu'à devenir mon véritable langage."

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Al-Nemer aux côtés de "Malak" (ange), l'une de ses œuvres. (Photo: fournie)

À peine majeure, elle endosse déjà le rôle de professeure d'art tout en exerçant comme créatrice de bijoux. L'année 2009 marque un tournant : elle s'envole pour la Jordanie où elle entreprend des études de design d'intérieur à l'Université de Philadelphie d'Amman.

"La Jordanie était imprégnée de culture. L'environnement artistique y était foisonnant, peuplé d'artistes et de poètes. On ne se limitait pas à étudier l'art, on vivait la culture au quotidien, notamment au théâtre où j'ai même eu l'occasion de me produire", confie-t-elle.

À ses débuts, l'artiste saoudienne explorait différentes techniques, de la peinture à l'huile au fusain, créant des œuvres oscillant entre classicisme, surréalisme et symbolisme. Elle s'est ensuite tournée vers l'autoportrait exclusif, une période qui, selon ses dires, a provoqué certaines tensions familiales et sociales, particulièrement lors de la diffusion de ses œuvres dans la presse.

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"Gold." (Photo: fournie)

"Je pense que je cherchais à affirmer : 'Je suis Fatimah. Acceptez-moi comme je suis. Je suis artiste, j'incarne cette identité et ma culture, et j'en suis fière'", révèle-t-elle.

Au fil du temps, son regard s'est porté au-delà d'elle-même, s'ouvrant à d'autres figures féminines. Les histoires intimes de ses compatriotes saoudiennes sont devenues une source d'inspiration majeure. "J'écoutais leurs récits et les vivais intensément, comme si j'étais l'héroïne de leurs histoires", témoigne-t-elle.

Son art a évolué des autoportraits controversés vers des œuvres célébrant les femmes saoudiennes et arabes. Ses créations, semblables à des tapis richement ornementés, rendent hommage aux femmes parées de leurs tenues traditionnelles, tenant des objets emblématiques de leur patrimoine - ici un instrument de musique, là un brûle-encens. À travers cette imagerie riche et complexe, elle affirme son attachement viscéral à ses origines.

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"Princess of the North 1." (Photo: fournie)

"Mon art tente de saisir l'essence de la femme arabe dans toute sa noblesse", explique Al-Nemer. "Elle incarne à la fois le papillon, la mère, la sœur, le médecin. Elle transcende la simple représentation physique; c'est tout un univers qui vit en elle. Mes œuvres sont une forme d'hommage à tout ce qu'elle symbolise et à sa contribution inestimable à notre société."

Ces créations, entamées il y a près de dix ans, constituent un précieux travail d'archiviste, documentant minutieusement les costumes traditionnels saoudiens et leur symbolique culturelle. L'artiste y explore les spécificités de différentes régions du Royaume, en commençant, naturellement, par sa terre natale.

Dans ses portraits, les femmes apparaissent souvent les yeux ou la bouche voilés. Un choix artistique qui, tout en invitant le spectateur à s'attarder sur les détails environnant ces silhouettes féminines, témoigne aussi des restrictions créatives de sa jeunesse, époque où l'art figuratif était peu apprécié dans le Royaume. Aujourd'hui, portée par l'ouverture culturelle de l'Arabie Saoudite, l'artiste jouit d'une liberté d'expression nouvelle.

"Pour nous, artistes, c'est une véritable révolution", confie-t-elle en évoquant l'effervescence culturelle qui anime aujourd'hui l'Arabie Saoudite. "L'art a transcendé sa dimension professionnelle."

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
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  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com