Une Allemagne touchée par la crise commémore la chute du Mur, un « jour heureux »

Le mur fut construit en 1961 par le gouvernement fantoche mis en place par l’URSS dans l’Allemagne de l’Est occupée, après la Seconde Guerre mondiale (Photo, Getty Images).
Le mur fut construit en 1961 par le gouvernement fantoche mis en place par l’URSS dans l’Allemagne de l’Est occupée, après la Seconde Guerre mondiale (Photo, Getty Images).
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Publié le Samedi 09 novembre 2024

Une Allemagne touchée par la crise commémore la chute du Mur, un « jour heureux »

  • Les festivités, qui se tiendront jusqu'à dimanche, ne perdent toutefois pas de vue la symbolique de cet événement historique, survenu le 9 novembre 1989.
  • Elles interviennent également alors que la coalition d'Olaf Scholz a volé en éclats, après le limogeage, mercredi soir, du ministre des Finances libéral, plongeant ainsi la première économie européenne dans une période d'incertitude.

BERLIN : L'Allemagne célèbre samedi la chute du Mur de Berlin, tombé il y a 35 ans, lors d'un « jour heureux » qui contraste avec l'ambiance sombre du moment, liée à la crise gouvernementale dans le pays et au recul des démocraties dans le monde.

Les festivités, qui se tiendront jusqu'à dimanche, ne perdent toutefois pas de vue la symbolique de cet événement historique, survenu le 9 novembre 1989.

Ce fut « un jour heureux » qui nous rappelle aussi que « la liberté et la démocratie n'ont jamais été des choses acquises », a déclaré le maire de Berlin, Kai Wegner, lors d'une cérémonie à laquelle assistait le chef de l'État Frank-Walter Steinmeier.

Le mot d'ordre des festivités, « Préserver la liberté », trouve une résonance particulière à une époque où la démocratie est en repli dans le monde et où les guerres continuent de faire rage, en Ukraine et à Gaza.

Elles interviennent également alors que la coalition d'Olaf Scholz a volé en éclats, après le limogeage, mercredi soir, du ministre des Finances libéral, plongeant ainsi la première économie européenne dans une période d'incertitude.

Jutta Krüger, une Berlinoise de l'ouest âgée de 75 ans, trouve certes « dommage » que la crise gouvernementale intervienne maintenant, mais « on doit quand même célébrer la chute du Mur ».

- Idéaux de 1989.

Olaf Scholz avait souligné vendredi que les valeurs de 1989 ne pouvaient pas « être considérées comme acquises ».

Pour incarner ces idéaux, une installation en plein air de 4 km de long le long de l'ancien tracé du Mur présente des répliques de pancartes des manifestations de 1989 et des milliers d'autres créées par des citoyens.

La fin du « Mur de la honte », symbole de la Guerre froide et de la division entre les blocs occidental et soviétique, a ouvert la voie à l'effondrement du communisme en Europe de l'Est et à la réunification de l'Allemagne un an plus tard.

Il fut érigé en août 1961 sur 155 km autour de Berlin-Ouest afin de mettre un terme à l'exode des habitants de la République démocratique allemande (RDA).

Au moins 140 personnes ont trouvé la mort en essayant de le franchir.

Des militants du monde entier ont été invités ce week-end à Berlin, notamment la cheffe de file de l'opposition bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa et la dissidente iranienne Masih Alinejad.

Le groupe punk contestataire russe Pussy Riot se produira devant l'ancien siège de la Stasi, la redoutée police secrète d'Allemagne de l'Est.

« Nous sommes aux côtés de ceux qui luttent aujourd'hui pour leur liberté et contre l'asservissement ! », avait déclaré Frank-Walter Steinmeier.

- « Montée du populisme »

L'accent mis sur la liberté est particulièrement important « à un moment où nous sommes confrontés à la montée du populisme, de la désinformation et de la division sociale », avait jugé Joe Chialo, responsable de la Culture au gouvernement régional de Berlin.

Les élections organisées en septembre dans trois régions de l'ex-RDA, où le parti d'extrême droite a réalisé des scores historiquement élevés, ont mis en évidence les divisions politiques persistantes entre l'est et l'ouest du pays.

Ce week-end marque aussi l'anniversaire de la « Nuit de cristal », un pogrom perpétré par les nazis les 9 et 10 novembre 1938. Au moins 90 Juifs avaient été assassinés et 1 400 synagogues incendiées en Allemagne et en Autriche.

La commémoration intervient sur fond de résurgence des actes antisémites en Allemagne depuis les événements du 7 octobre 2023 — l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël —, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

« Le fait que les Juifs doivent aujourd'hui encore avoir peur de vivre ouvertement leur religion est une honte », a déclaré Olaf Scholz samedi sur son compte X.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.