«L'engagement» de Montebourg vers 2022, épine dans le pied de Mélenchon

Arnaud Montebourg, qui lance son parti en vue de 2022, pourrait concurrencer le d'ores et déjà candidat Jean-Luc Mélenchon sur les terrains anti-système et étatiste à gauche. (AFP)
Arnaud Montebourg, qui lance son parti en vue de 2022, pourrait concurrencer le d'ores et déjà candidat Jean-Luc Mélenchon sur les terrains anti-système et étatiste à gauche. (AFP)
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Publié le Lundi 11 janvier 2021

«L'engagement» de Montebourg vers 2022, épine dans le pied de Mélenchon

  • Les cadres de LFI avaient déjà surveillé le retour médiatique en 2020 de l'ancien ministre du Redressement productif. Ils vont désormais devoir composer avec l'annonce, dimanche, du parti «L'engagement» préparant sa candidature à la présidentielle
  • «VIe république, critique de l'Europe, intervention de l'Etat: ils sont sur un même espace», analyse Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l'université de Lille-II

PARIS : Arnaud Montebourg, qui lance son parti en vue de 2022, pourrait concurrencer le d'ores et déjà candidat Jean-Luc Mélenchon sur les terrains anti-système et étatiste à gauche. Mais La France insoumise compte faire parler sa force militante pour garder l'avantage.

Les cadres de LFI avaient déjà surveillé le retour médiatique en 2020 de l'ancien ministre du Redressement productif. Ils vont désormais devoir composer avec l'annonce, dimanche, du parti «L'engagement» préparant sa candidature à la présidentielle.

«VIe république, critique de l'Europe, intervention de l'Etat: ils sont sur un même espace», analyse Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l'université de Lille-II.

Preuve en est, en 2017, un Arnaud Montebourg défait à la primaire socialiste avait hésité à soutenir l'Insoumis, engagé dans sa deuxième campagne présidentielle, plutôt que le candidat PS Benoît Hamon. Il semble désormais parier sur l'inversement du rapport de force, aidé sans doute en cela par les résultats médiocres de LFI aux élections intermédiaires et la baisse de popularité de son fondateur.

Arnaud Montebourg souhaite s'adresser à tous les Français «au-delà de la gauche», a expliqué dimanche à l'AFP le président de «L'engagement» Valentin Przyluski. Une ambition qui n'est pas sans rappeler celle de Jean-Luc Mélenchon déjà en 2017.

D'ailleurs, plusieurs ex-militants de LFI, majoritairement les souverainistes de gauche déçus par ce qu'ils estiment être des errements stratégiques de l'Insoumis, lorgnent désormais le tenant de la «démondialisation». «Il a été l'un des premiers à prôner la VIe République et à se dresser contre l'Europe», témoigne l'un d'entre eux, Sacha Mokritzky, qui a quitté LFI en 2020.

«Pas faits du même bois»

Peut-être signe d'une bataille à venir, «il y a de gros débats entre certains militants sur ce concept de VIe République: Mélenchon l'aurait prononcée en premier mais Montebourg l'aurait popularisée en public...»

Un doute subsiste, admet Sacha Mokritzky: «Il faut qu'il muscle son discours, il va devoir apprendre à cliver». Arnaud Montebourg semble avoir intégré la nécessité de séduire la gauche radicale en accordant récemment des interviews aux web TV Le Média et Quartier Général.

Le député Alexis Corbière, fidèle de Jean-Luc Mélenchon, reconnaît les convergences thématiques: «Arnaud peut être utile pour nous rejoindre dans le combat que nous menons depuis 2017». Est-il une menace? «Non... pour mener campagne, il faut des militants, des moyens, un programme, des stratégies d'alliance ou non, etc».

Arnaud Montebourg ne peut pour l'heure s'appuyer que sur «une cinquantaine» de personnes pour la mise en place de son parti, selon le chiffre cité par des proches. Plus encore, ceux-ci «ont conscience que le financement va être un problème, il faut au moins 10 millions d'euros», rapporte un de leurs interlocuteurs éclairés.

«L'avantage ira à Mélenchon s'il devait y avoir confrontation: il a déjà un programme, une structure, des militants nombreux répartis dans toute la France et une certaine capacité de rassemblement», résume un cadre d'Europe Ecologie Les Verts.

Sur ce dernier point, Rémi Lefebvre diverge, voyant justement dans la potentielle candidature d'Arnaud Montebourg une capacité à viser plus large: «Il jouera la carte de l'ancien frondeur certes», donc distinct du bilan de François Hollande, «mais sans cliver autant que Mélenchon. Il pourrait rassurer plus, ayant été récemment ministre, en faveur d'une France rurale et de la réindustrialisation».

D'ailleurs, selon lui, les deux hommes «ne sont pas faits du même bois»: l'actuel entrepreneur dans l'agroalimentaire bio «est plus industrialiste, productiviste, très pro-entreprise, il peut séduire les petits entrepreneurs, va tenter de convaincre certains souverainistes de droite, tandis que Mélenchon est beaucoup plus écolo».

Jean-Luc Mélenchon ne formule en tout cas pas d'attaques frontales pour préserver la possibilité d'une alliance future. Interrogé par le HuffPost en novembre 2020, il déclarait: «Je crois à la sincérité de son repentir. Évidemment, je lui tends la main.»

 

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Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.