L'Unicef réclame 9,9 milliards de dollars pour les besoins humanitaires "historiques" des enfants

Des ouvriers déchargent des colis d'aide humanitaire fournis par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) aux habitants du village majoritairement chrétien de Qlayaa, dans le sud du Liban, le 15 octobre 2024. (AFP)
Des ouvriers déchargent des colis d'aide humanitaire fournis par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) aux habitants du village majoritairement chrétien de Qlayaa, dans le sud du Liban, le 15 octobre 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 décembre 2024

L'Unicef réclame 9,9 milliards de dollars pour les besoins humanitaires "historiques" des enfants

  • L'Unicef a lancé mercredi un appel aux dons de 9,9 milliards de dollars pour aider en 2025 des millions d'enfants victimes de conflits et de crises à travers le monde
  • L'aide est principalement destinée à l'accès aux soins de santé primaire, à l'eau potable et à l'éducation, à la détection de la malnutrition, ou encore au soutien psychologique

Nations unies, États-Unis: L'Unicef a lancé mercredi un appel aux dons de 9,9 milliards de dollars pour aider en 2025 des millions d'enfants victimes de conflits et de crises à travers le monde, dont les besoins humanitaires sont à un niveau "historique".

"L'ampleur des besoins humanitaires des enfants est à un niveau historique, avec plus d'enfants touchés chaque jour", a alerté la patronne de l'agence onusienne Catherine Russell dans un communiqué.

"Nous estimons que 213 millions d'enfants dans 146 pays et territoires auront besoin d'aide humanitaire au cours de l'année (2025, ndlr), un nombre faramineux", a-t-elle ajouté.

Mais alors que les opérations humanitaires font face à une crise de financement chronique, l'appel aux dons de 9,9 milliards de dollars lancé mercredi par l'Unicef ne couvre qu'une partie seulement de ces besoins, et aiderait 109 millions d'enfants.

L'aide est principalement destinée à l'accès aux soins de santé primaire, à l'eau potable et à l'éducation, à la détection de la malnutrition, ou encore au soutien psychologique et à la prévention des violences basées sur le genre.

Avec plus de 1 milliard de dollars, l'appel au don le plus élevé concerne des fonds à destination de l'Afghanistan, devant le Soudan, la République démocratique du Congo, les territoires palestiniens et le Liban.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.


Accords commerciaux et méga-projets d'infrastructures entre l'Irak et le Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique Keir Starmer (G) serre la main du Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 14 janvier 2025, avant leur rencontre. (AFP)
Le Premier ministre britannique Keir Starmer (G) serre la main du Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 14 janvier 2025, avant leur rencontre. (AFP)
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  • Méga-projets de 12,3 milliards de livres sterling, partenariat de défense "stratégique": la visite au Royaume-Uni du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a été marquée mardi par une série d'accords
  • Un consortium emmené par le Royaume-Uni sera chargé d'un projet d'une valeur de 5,3 milliards de livres pour fournir une eau propre et améliorer l'irrigation dans le sud et l'ouest

LONDRES: Méga-projets de 12,3 milliards de livres sterling, partenariat de défense "stratégique": la visite au Royaume-Uni du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a été marquée mardi par une série d'accords illustrant la volonté des deux pays de consolider leurs relations.

Le chef du gouvernement irakien, porté au pouvoir par une coalition de partis pro-Iran, a rencontré mardi matin le roi Charles III avant de s'entretenir avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Les deux dirigeants ont "approuvé un ensemble d'accords commerciaux à hauteur de 12,3 milliards de livres sterling" (plus de 14 milliards d'euros), d'après un communiqué commun. De quoi multiplier par dix les échanges par rapport à l'an dernier, selon Downing Street.

Ils portent notamment sur plusieurs méga-projets d'infrastructures dans les domaines de l'énergie, des télécoms, de la défense mais aussi de la fourniture d'eau potable et du traitement des eaux usées.

Un projet vise la réhabilitation de la base aérienne d'Al-Qayyarah, afin d'"apporter à l'Irak une capacité de défense aérienne pour le nord et l'ouest" du pays.

Un consortium emmené par le Royaume-Uni sera chargé d'un projet d'une valeur de 5,3 milliards de livres pour fournir une eau propre et améliorer l'irrigation dans le sud et l'ouest, "améliorant les conditions de vie de millions d'Irakiens".

- "Nouvelle ère de coopération sécuritaire" -

La visite de trois jours de M. Soudani intervient dans un contexte régional fragile au Moyen-Orient, alimenté par la guerre à Gaza, une trêve fragile au Liban, mais aussi le retour prochain à la Maison Blanche de Donald Trump, artisan d'une politique de "pression maximale" envers l'Iran durant son premier mandat.

Allié de Téhéran et partenaire incontournable de Washington, l'Irak pratique depuis des années un exercice d'équilibriste pour préserver ses rapports avec les deux camps, tout en tentant de diversifier ses relations avec ses voisins arabes du golfe mais aussi les Occidentaux.

Les deux Premiers ministres ont signé mardi une "déclaration commune" jetant les jalons "d'une nouvelle ère de coopération sécuritaire" entre leurs deux pays.

Dans le domaine de la défense, l'Irak initie des partenariats bilatéraux avec plusieurs pays pour pouvoir amorcer dès septembre 2025 le retrait progressif des forces de la coalition internationale antijihadistes.

Cette coalition, lancée en 2014 sous la houlette de Washington pour lutter en Irak et en Syrie contre le groupe Etat islamique (EI), englobe notamment le Royaume-Uni et la France.

Cette "fin de mission" a été négociée par M. Soudani avec Washington.

Les conseillers militaires de la coalition devront commencer dès septembre 2025 à se retirer des bases de l'Irak fédéral. Une deuxième phase de retrait, qui doit débuter en septembre 2026, se fera depuis le Kurdistan autonome (nord).

- Expulsions de migrants -

Les deux dirigeants ont aussi évoqué la lutte contre l'immigration illégale, une des priorités de M. Starmer.

Les deux pays avaient dévoilé en novembre un "nouvel accord sur des retours de migrants". Une fois entériné, il doit permettre de renvoyer "rapidement" dans leur pays des migrants irakiens n'ayant pas droit de rester au Royaume-Uni, a indiqué Downing Street lundi.

Londres va aussi exporter vers Bagdad des équipements d'une valeur de 66,5 millions de livres (plus de 79 millions d'euros) pour "renforcer les frontières de l'Irak et démanteler les gangs" de passeurs.

Londres tente d'endiguer les arrivées de migrants par la Manche sur de petits bateaux. Elles sont reparties à la hausse l'an dernier, avec 36.816 personnes parvenues à rejoindre le Royaume-Uni.

Trois hommes impliqués dans un réseau de passeurs ont été interpellés au Kurdistan d'Irak, ont annoncé mardi les services de sécurité britanniques, évoquant une opération conjointe avec les forces de la région autonome.

Un des interpellés est accusé d'avoir coordonné les traversées en mer "de plus d'une dizaine d'embarcations" transportant des migrants vers la Grèce ou l'Italie, avec à bord de chaque bateau entre 60 et 70 personnes.


Au Nicaragua, 46 journalistes ont été forcés à l'exil en 2024, selon une ONG

Le président du Nicaragua Daniel Ortega (R) prononce un discours à côté du président du Venezuela Nicolas Maduro devant le palais présidentiel de Miraflores à Caracas, le 10 janvier 2025. Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013, a prêté serment pour un troisième mandat malgré un tollé mondial qui a fait sortir des milliers de personnes pour protester la veille de la cérémonie (Photo AFP).
Le président du Nicaragua Daniel Ortega (R) prononce un discours à côté du président du Venezuela Nicolas Maduro devant le palais présidentiel de Miraflores à Caracas, le 10 janvier 2025. Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013, a prêté serment pour un troisième mandat malgré un tollé mondial qui a fait sortir des milliers de personnes pour protester la veille de la cérémonie (Photo AFP).
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  • Quarante-six journalistes nicaraguayens ont été contraints à l'exil en 2024 et quatre d'entre eux ont été arrêtés, selon un rapport publié lundi par l'ONG Fondation pour la liberté d'expression et la démocratie (FLED).
  • « Au cours des derniers mois de 2024, le gouvernement a intensifié sa répression à l'encontre des médias et des journalistes indépendants par des disparitions forcées, des exils et des détentions arbitraires », a commenté l'ONG .

SAN JOSE, COSTA RICA : Quarante-six journalistes nicaraguayens ont été contraints à l'exil en 2024 et quatre d'entre eux ont été arrêtés, selon un rapport publié lundi par l'ONG Fondation pour la liberté d'expression et la démocratie (FLED).

Le Nicaragua est dirigé par Daniel Ortega depuis 2007. Ancien guérillero, il a déjà gouverné le pays dans les années 80.

Il est accusé par les États-Unis, l'Union européenne et plusieurs pays d'Amérique latine d'avoir instauré une autocratie au Nicaragua, où des centaines d'opposants ont été arrêtés, contraints à l'exil et déchus de leur nationalité.

« Au cours des derniers mois de 2024, le gouvernement a intensifié sa répression à l'encontre des médias et des journalistes indépendants par des disparitions forcées, des exils et des détentions arbitraires », a commenté l'ONG qui opère depuis le Costa Rica.

Depuis les manifestations antigouvernementales de 2018 qui ont fait plus de 300 morts selon l'ONU, 283 professionnels des médias ont été forcés à s'exiler « pour protéger leurs vies et celles de leurs familles », souligne la FLED dans son rapport « Presse indépendante au Nicaragua : 2024, résilience et courage face à la répression de l'État ».

Une cinquantaine de médias indépendants ou critiques du gouvernement ont depuis fermé au Nicaragua et leurs biens ont été confisqués, selon Reporters sans Frontières (RSF) et d'autres organisations internationales de presse.

Fin 2024, Daniel Ortega, âgé de 79 ans, a promulgué une révision constitutionnelle autorisant l'État à « superviser » la presse et l'Église afin qu'ils ne répondent pas à des « intérêts étrangers ».

Il a également réformé la loi sur les cyberdélits, augmentant les peines encourues et autorisant la condamnation pour des publications sur les réseaux sociaux.

Parmi les quatre journalistes arrêtés en 2024, Fabiola Tercero est détenue dans un lieu inconnu, selon le FLED. La Cour interaméricaine des droits de l'homme a demandé la libération « immédiate » de Leo Carcamo, arrêté en novembre, au même moment qu'Elsbeth D'Anda, poursuivi pour avoir dénoncé sur une chaîne de télévision locale la hausse des prix des denrées alimentaires.