Grèves et mobilisations dans la fonction publique après la chute du gouvernement

Les autorités attendent entre 4.000 et 8.000 participants à la manifestation parisienne. Elle sera sous vigilance renforcée au vu du contexte politico-social. Parmi les figures politiques, le secrétaire général du Parti socialiste Olivier Faure a notamment annoncé sa participation. (AFP)
Les autorités attendent entre 4.000 et 8.000 participants à la manifestation parisienne. Elle sera sous vigilance renforcée au vu du contexte politico-social. Parmi les figures politiques, le secrétaire général du Parti socialiste Olivier Faure a notamment annoncé sa participation. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 décembre 2024

Grèves et mobilisations dans la fonction publique après la chute du gouvernement

  • Après les cheminots et les agriculteurs, l'exécutif fait face à un nouvel avis de tempête sociale
  • En face, les syndicats doivent relever le défi de la mobilisation et réunir leurs troupes opposées aux projets d'un gouvernement désormais démissionnaire

PARIS: Les agents publics sont en grève et manifestent jeudi pour alerter sur la "dégradation" de leurs "conditions de travail et de rémunération", une mobilisation très suivie dans l'éducation qui intervient en pleine crise politique, au lendemain de la chute du gouvernement.

Après les cheminots et les agriculteurs, l'exécutif fait face à un nouvel avis de tempête sociale. En face, les syndicats doivent relever le défi de la mobilisation et réunir leurs troupes opposées aux projets d'un gouvernement désormais démissionnaire.

Le mouvement est très suivi dans l'éducation ou près d'un enseignant sur trois est en grève, selon le ministère, avec 40,07% dans le premier degré (écoles maternelles et élémentaires) et 23,47% dans le second degré (collèges et lycées).

De son côté, le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, annonce 54% de professeurs grévistes dans les collèges et lycées à 10h15.

Cette journée doit permettre de lancer une "alerte sur la dégradation des conditions de travail et de rémunération en direction du futur gouvernement et des parlementaires qui auront à construire les prochaines lois de finances pour 2025", a déclaré à l'AFP Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonction publique.

Des dizaines de rassemblements ont lieu en France, notamment à Paris, près du ministère de l'Economie et des Finances. Un point presse de l'intersyndicale (CGT, CFDT, UNSA, FSU, CFE-CGC, Solidaires et FA-FP) est prévu sur place à 13H00, en présence notamment des secrétaires générales de la CGT, Sophie Binet, et de la CFDT, Marylise Léon. Un cortège doit ensuite s'élancer vers la place d'Italie.

Les autorités attendent entre 4.000 et 8.000 participants à la manifestation parisienne. Elle sera sous vigilance renforcée au vu du contexte politico-social. Parmi les figures politiques, le secrétaire général du Parti socialiste Olivier Faure a notamment annoncé sa participation.

A Paris, cinq établissements scolaires se sont mobilisés avec des blocages partiel ou total de lycées parisiens, a indiqué le rectorat avec plusieurs centaines de lycéens mobilisés.

Une petite centaine de personnes ont bloqué dans la matinée l'accès au lycée Buffon, à Paris. "On veut être solidaires de nos profs en grève et montrer un minimum de soutien sachant qu'ils sont déjà très peu payés", a lancé Léa, étudiante en terminale.

A Dijon, un incident a été relevé, où un jeune homme a été interpellé après le jet d'un projectile enflammé qui a légèrement blessé le proviseur d'un lycée en marge d'un rassemblement.

"Casse du service public" 

A Marseille et Lyon, des centaines de personnes étaient rassemblées, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"On est là parce qu'on a des gouvernements qui se succèdent et qui cassent le service public par des réformes qui visent à détruire nos métiers, notre statut et les services publics", a lancé Fabien Rengade, agent territorial et membre d'une coordination syndicale dans les Bouches-du-Rhône.

"Le fait que le gouvernement soit tombé, ça ne change pas, car il y a clairement une majorité de droite qui cherche à faire une politique assez dure contre le service public", a déploré Olivier Rubat fonctionnaire de 54 ans dans le cortège lyonnais.

La FSU-Snuipp, syndicat majoritaire dans le primaire, avait annoncé "65% de grévistes" dans les écoles et jusqu'à "78% de grévistes et plus de 300 écoles fermées en Seine-Saint-Denis".

Côté ciel, l'aviation civile a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs programmes de vols pour la journée, mais les perturbations semblaient modérées dans la matinée, la direction générale de l'aviation civile ne faisant pas état de retards notables au décollage où à l'arrivée des principaux aéroports français.

L'annonce fin octobre par le gouvernement démissionnaire d'un plan de lutte contre l'"absentéisme" des fonctionnaires pour dégager 1,2 milliard d'euros d'économies a progressivement tendu les relations entre les syndicats d'agents et le ministre désormais démissionnaire de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, avant d'aboutir à une rupture du dialogue social.

Le gouvernement justifiait ces dispositions par la nécessité de faire des "économies" pour relever des finances publiques en berne et ramener le déficit de 6,1% attendu en 2024 à 5% du PIB en 2025.

Les syndicats exigeaient notamment qu'il renonce à trois mesures qui ont cristallisé la colère des agents: le passage d'un à trois jours de carence pour les fonctionnaires malades, la réduction de 100% à 90% de la rémunération en cas d'arrêt maladie, et la non-reconduction du versement d'une prime en soutien au pouvoir d'achat.


Limoges : retour au calme après les violences urbaines de samedi

Un policier français de la brigade spécialisée de terrain (« Brigade spécialisée de terrain ») marche lors d'une opération conjointe menée par la compagnie CRS 8 et la direction départementale de la sécurité publique de Côte-d'Or (DDSP21), dans le quartier Fontaine d'Ouche de Dijon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023. (Photo par ARNAUD FINISTRE / AFP)
Un policier français de la brigade spécialisée de terrain (« Brigade spécialisée de terrain ») marche lors d'une opération conjointe menée par la compagnie CRS 8 et la direction départementale de la sécurité publique de Côte-d'Or (DDSP21), dans le quartier Fontaine d'Ouche de Dijon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023. (Photo par ARNAUD FINISTRE / AFP)
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  • Le calme est revenu dans la nuit de samedi à dimanche dans le quartier du Val de l'Aurence, à Limoges, où une compagnie de CRS a été déployée.
  • La police a recensé quelques tirs de mortier d'artifice lancés à 22 h 30 ainsi que des jets de projectiles, mais il n'y a eu aucun blessé.

LIMOGES, FRANCE : Le calme est revenu dans la nuit de samedi à dimanche dans le quartier du Val de l'Aurence, à Limoges, où une compagnie de CRS a été déployée, 24 heures après des violences urbaines impliquant une centaine d'individus cagoulés, a-t-on appris de sources policières.

« Rien d'important » ne s'est produit dans la nuit et « aucun renfort n'a été dépêché sur place », a déclaré une source policière à un correspondant de l'AFP.

La police a recensé quelques tirs de mortier d'artifice lancés à 22 h 30 ainsi que des jets de projectiles, mais il n'y a eu aucun blessé.

La nuit a été « très calme » dans le quartier, a confirmé à l'AFP Laurent Nadeau, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance.

Deux interpellations ont eu lieu, mais « pour des affaires courantes de la vie nocturne limougeaude », a-t-il précisé, confirmant ainsi des informations de la radio Ici Limousin.

Dans la nuit de vendredi à samedi, des affrontements avaient éclaté pendant trois heures entre les forces de l'ordre et une centaine d'individus masqués, armés de mortiers, de cocktails Molotov et de battes de baseball, qui s'en étaient également pris à des véhicules en circulation, certains avec des enfants à bord.

Aucun automobiliste n'a été blessé, mais plusieurs d'entre eux, « particulièrement choqués », ont déposé plainte, selon le parquet. 

Une enquête a été ouverte pour participation avec arme à un attroupement, violences sur fonctionnaires de police, extorsion aggravée et dégradations en bande organisée du bien d'autrui, à la suite de ces heurts qui ont fait neuf blessés parmi les policiers.

En réaction, le ministère de l'Intérieur a annoncé le déploiement à Limoges de la compagnie de CRS 82, basée à Saint-Herblain, en Loire-Atlantique, et spécialisée dans le maintien de l'ordre.

Cette nuit d'échauffourées faisait suite à d'autres heurts survenus dans le même quartier le soir du 14 juillet.

Émile Roger Lombertie, le maire LR de Limoges, a dénoncé auprès de l'AFP une « guérilla urbaine » dans ce quartier « de grande pauvreté » du Val de l'Aurence, qu'il a décrit comme une « zone de non-droit » depuis « quatre ou cinq ans ».


Orages : six départements du nord-est sont en vigilance orange dimanche après-midi

Cette photographie montre un éclair frappant près de la basilique du Sacré-Cœur à Montmartre pendant un orage, à Paris, le 25 juin 2025. (Photo par Olivier MORIN / AFP)
Cette photographie montre un éclair frappant près de la basilique du Sacré-Cœur à Montmartre pendant un orage, à Paris, le 25 juin 2025. (Photo par Olivier MORIN / AFP)
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  • Selon le bulletin de l'organisme publié à 6 h, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, les Vosges, la Haute-Marne et la Côte-d'Or vont connaître un « épisode orageux notable nécessitant une vigilance particulière ».
  • La vigilance pourrait être étendue aux départements limitrophes des six premiers, dans le nord-est, en raison d'un risque de « rafales violentes » et de « grêle, surtout présent sur Saône-et-Loire et en Franche-Comté ».

LYON, FRANCE : Six départements du nord-est seront concernés par la vigilance orange pour orages dimanche après-midi, Météo-France prévoyant un « épisode orageux notable » avec une « forte probabilité de phénomènes violents ».

Selon le bulletin de l'organisme publié à 6 h, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, les Vosges, la Haute-Marne et la Côte-d'Or vont connaître un « épisode orageux notable nécessitant une vigilance particulière ».

« En début d'après-midi, une vague orageuse assez marquée va concerner les départements de la Côte-d'Or et de la Haute-Marne, puis s'étendre rapidement à la Lorraine dans l'après-midi », précise Météo-France, qui ajoute que « des rafales de vent souvent comprises entre 70 et 90 km/h et pouvant atteindre très ponctuellement les 100 à 120 km/h » sont à prévoir.

La vigilance pourrait être étendue aux départements limitrophes des six premiers, dans le nord-est, en raison d'un risque de « rafales violentes » et de « grêle, surtout présent sur Saône-et-Loire et en Franche-Comté ».

Les orages devraient s'évacuer « vers le Benelux et l'Allemagne en fin d'après-midi au plus tard, mais pourraient être suivis par des averses et d'autres orages ».

Le risque d'orages n'est pas exclu sur la partie centre-est du pays. 

Des orages se développent « sur le Massif central et se décalent rapidement vers le nord de la région Rhône-Alpes » et, en soirée et dans la nuit de dimanche à lundi, « des cumuls de pluie importants sont possibles en peu de temps, de l'Ardèche aux Savoies », indique Météo-France.

Le service météorologique invite à rester « informé(e) » des évolutions de la situation, qui « peut conduire à une extension de la vigilance orange ».


Barnier assure n'avoir "aucune ambition municipale" à Paris en 2026

Cette combinaison de photos d'archives créée le 18 juillet 2025 montre la membre du parti de droite Les Républicains (LR), maire du septième arrondissement de Paris et candidate à l'élection présidentielle de 2020, Rachida Dati (G) posant lors d'une séance photo à Paris le 25 novembre 2019 et (D) l'ancien Premier ministre français Michel Barnier posant lors d'une séance photo à Paris le 11 mai 2021. (AFP)
Cette combinaison de photos d'archives créée le 18 juillet 2025 montre la membre du parti de droite Les Républicains (LR), maire du septième arrondissement de Paris et candidate à l'élection présidentielle de 2020, Rachida Dati (G) posant lors d'une séance photo à Paris le 25 novembre 2019 et (D) l'ancien Premier ministre français Michel Barnier posant lors d'une séance photo à Paris le 11 mai 2021. (AFP)
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  • Michel Barnier, candidat à la législative partielle dans la seconde circonscription de Paris, assure n'avoir "aucune ambition municipale" dans la capitale en 2026
  • L'annonce, mardi, de la candidature de l'ex-Premier ministre dans la huppée deuxième circonscription de la capitale a déclenché la colère de Rachida Dati

PARIS: Michel Barnier, candidat à la législative partielle dans la seconde circonscription de Paris, assure n'avoir "aucune ambition municipale" dans la capitale en 2026, dans un courrier adressé aux militants parisiens et publié sur X.

"Je n’ai aucune ambition municipale. Mon engagement est exclusif et loyal : représenter notre circonscription à l’Assemblée nationale, avec sérieux, dignité et constance", écrit-il. "Je souhaite exprimer une voix respectueuse et posée dans un hémicycle trop souvent divisé."

L'annonce, mardi, de la candidature de l'ex-Premier ministre dans la huppée deuxième circonscription de la capitale a déclenché la colère de Rachida Dati. La maire du 7e arrondissement, qui vise ouvertement l’Hôtel de ville, a fait savoir qu'elle envisageait aussi de se présenter à cette législative partielle.

Et certains dans l'entourage de la ministre de la Culture ont dit suspecter Michel Barnier de vouloir se présenter à sa place à Paris en 2026, au cas où elle serait "empêchée" après sa mise en examen dans une affaire de corruption avec l'ex-patron de Renault Carlos Ghosn.

Cette bataille d'ambitions entre deux poids lourds des Républicains fait désordre dans un parti où les rivalités sont exacerbées entre le patron de LR Bruno Retailleau et celui du groupe à l’Assemblée, Laurent Wauquiez.

Bruno Retailleau soutient clairement la candidature de Michel Barnier dans la deuxième circonscription de la capitale.

Laurent Wauquiez a lui voté la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon, Marseille (PLM) qui prévoit un suffrage plus direct pour l’élection du maire et pourrait avantager Rachida Dati dans sa course à la mairie de Paris. Les sénateurs du groupe LR, dont Bruno Retailleau a été le président, ont en revanche voté contre la PLM.

La commission nationale d'investiture des Républicains doit se prononcer le 28 juillet sur son candidat dans la deuxième circonscription.

Cette législative partielle doit se tenir à la rentrée, au plus tard mi-octobre.

Elle fait suite à l'invalidation par le Conseil constitutionnel, pour irrégularités dans ses comptes de campagne, de l’élection du député macroniste Jean Laussucq.