La visite d'État d'Emmanuel Macron à AlUla renforce les liens entre la France et la Commission Royale pour AlUla 

Parmi les sujets abordés figurait la relation solide et grandissante entre la RCU et ses partenaires français. Les deux pays partagent en effet un engagement commun en faveur du développement durable d’AlUla, dans des domaines clés tels que l'environnement, le patrimoine, la culture et le développement économique et social. (AFP)
Parmi les sujets abordés figurait la relation solide et grandissante entre la RCU et ses partenaires français. Les deux pays partagent en effet un engagement commun en faveur du développement durable d’AlUla, dans des domaines clés tels que l'environnement, le patrimoine, la culture et le développement économique et social. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 décembre 2024

La visite d'État d'Emmanuel Macron à AlUla renforce les liens entre la France et la Commission Royale pour AlUla 

  • Dans le cadre de cette visite officielle, la délégation française a effectué une visite d’AlUla, incluant le premier site saoudien inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, Hégra, ainsi que d’autres sites culturels emblématiques
  • Parmi les sujets abordés figurait la relation solide et grandissante entre la RCU et ses partenaires français

ALULA: Le Prince Badr bin Abdullah bin Farhan Al Saud, ministre de la Culture et gouverneur de la  RCU, a accueilli, le 4 décembre 2024, le Président français Emmanuel Macron pour une visite d’État à  AlUla. Cette visite a été l’occasion de mettre en lumière les liens profonds entre AlUla et ses partenaires français.

Dans le cadre de cette visite officielle, la délégation française a effectué une visite d’AlUla, incluant le premier site saoudien inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, Hégra, ainsi que d’autres sites culturels emblématiques.

Parmi les sujets abordés figurait la relation solide et grandissante entre la RCU et ses partenaires français. Les deux pays partagent en effet un engagement commun en faveur du développement durable d’AlUla, dans des domaines clés tels que l'environnement, le patrimoine, la culture et le développement économique et social.

La visite a marqué l’établissement officiel de la Villa Hégra, une fondation à but non lucratif, à AlUla.  Première institution culturelle franco-saoudienne dans le Royaume, elle aura pour mission de promouvoir la diplomatie culturelle à l’échelle mondiale à travers la cocréation et l’enrichissement mutuel, en renforçant les communautés et en stimulant le dialogue.

Créée pour encourager les liens artistiques et culturels entre AlUla et la France, la Villa Hégra accueillera des talents français, saoudiens et internationaux. 

En prévision de l’ouverture du site, un programme de préfiguration a été lancé en 2023 et 2024. Ciblant la jeunesse et les familles d’AlUla, la phase initiale du programme a bénéficié de la participation de partenaires français de renom tels que Le Forum des Images (ciné-concerts et ateliers numériques) et l’Opéra national de Paris. Cette première phase a également initié des programmes d’échange étudiant et de recherche.

Le Président Macron a pu constater, à travers une exposition organisée au Maraya, les grandes réalisations et les étapes importantes depuis l'accord intergouvernemental de 2018.

Le partenariat avec l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, les découvertes archéologiques, ainsi que la construction en cours des Sharaan Resort & International Summit Centre, conçus par le célèbre architecte français Jean Nouvel, ont notamment été évoqués.

Les personnalités saoudiennes et françaises présentes lors de la tournée

Etaient aussi présents: Le Prince Salman bin Sultan, gouverneur de la région de Médine ; Le Prince Faisal bin Farhan Al Saud, ministre des Affaires étrangères ; Son Excellence le Dr Majid bin  Abdullah Al Qasabi, ministre du Commerce ; et Abeer AlAkel, PDG par intérim de la RCU.

La délégation française comprenait entre autres : Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, Rachida Dati, ministre de la Culture, et Jean Yves Le Drian, Président de l’Agence française pour le développement d’AlUla.

Jean Yves Le Drian, Président d’AFALULA

« La visite officielle du Président Emmanuel Macron à AlUla marque une étape importante dans le  renforcement des relations d’amitié et de coopération entre la France et le Royaume d’Arabie saoudite.  Parallèlement à la signature, à Riyadh, d’autres accords franco-saoudiens dans le domaine culturel,  elle est l’occasion à la fois d’un bilan et du lancement de la deuxième phase du partenariat bilatéral privilégié sur AlUla, et donc de l’action de l’Agence française créée à cette fin en 2018. L’instauration  de la Fondation Villa Hégra, première institution culturelle franco-saoudienne sur le sol saoudien, en  est une illustration majeure. Cette initiative s’inscrit dans un ensemble de projets ambitieux soutenus  par l’expertise française dans les domaines stratégiques de la recherche, de l’art, du tourisme, de  l’innovation, de la formation, de l’ingénierie de pointe et du développement durable. La seconde phase  de notre action sera marquée par un accroissement et une diversification importante de notre offre  artistique et culturelle à AlUla, une priorité renforcée à un tourisme et développement durables et  responsables, des réalisations d’envergure dans tous les domaines au service de ce projet pilote de  Vision 2030. À travers cette coopération avec la Commission Royale, la France est fière de contribuer  à la construction de l’avenir d’AlUla, pour qu’elle devienne une destination de référence dans le monde,  et un modèle de territoire durable au service de ses habitants et des visiteurs internationaux. »

Annoncé officiellement à l’occasion du comité interministériel franco-saoudien à Paris, l'accord avec l’Université Panthéon Sorbonne Paris 1 portera sur des partenariats stratégiques dans les domaines de l'éducation et de la recherche entre AlUla et l'un des établissements les plus prestigieux de France et d'Europe. Ce partenariat offrira aux jeunes d'AlUla l’opportunité d'étudier des disciplines clés, telles que le tourisme, la gestion du patrimoine culturel, l’archéologie, l’histoire de l’art, la gestion des collections, les acquisitions, la conservation et les musées.

La récente découverte d’une ville de l’âge du bronze dans l’oasis de Khaybar a également été mise en avant auprès de la délégation comme un exemple remarquable des liens culturels, académiques et scientifiques florissants entre AlUla et la France. La découverte majeure de la ville d’al-Natah remet en  question l’idée largement répandue selon laquelle la vie dans le nord-ouest de l’Arabie était  principalement nomade aux débuts et au milieu de l’âge du bronze. Les résultats des recherches  suggèrent que des oasis comme Khaybar étaient des établissements permanents prospères, disposant  de ressources suffisantes pour accueillir d’importantes populations, confirmant ainsi le développement  d’un urbanisme rural.

« La visite d'État du président Macron démontre une nouvelle fois la vision commune de nos deux  nations autour du développement durable et responsable d’AlUla, un trésor du patrimoine saoudien et  mondial. C'est un honneur de recevoir le président français en Arabie saoudite, alors que nous renforçons nos relations dans divers secteurs et que nous établissons des partenariats d’envergure  mondiale, pour transformer le territoire d’AlUla. », a ainsi affirmé le prince Badr bin Abdullah bin  Farhan Al Saud, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de la RCU

Le Président Macron et la délégation ont effectué un survol en hélicoptère du site destiné au Sharaan  Resort & International Summit Centre, conçu par Jean Nouvel. Accompagnés de l’architecte français  de renom, ils ont discuté de l’avancement des travaux et des méthodes de construction innovantes  utilisées pour ce complexe de 38 suites, qui intègre des pratiques de construction à la pointe de la  technologie, dirigées conjointement par des experts français et saoudiens.

« La relation entre la Commission Royale pour AlUla (RCU), AFALULA et nos partenaires français  constitue une pierre angulaire de la transformation de cette région du nord-ouest de l'Arabie saoudite pour en faire le plus grand musée vivant du monde. Nous avons eu le privilège d'accueillir le président  Macron et la délégation française, afin qu’ils puissent voir de près les nombreux projets et programmes  qui apportent des changements profonds, concrets et durables au territoire d'AlUla. Cette visite illustre  la vision partagée par nos deux nations : un avenir construit sur la coopération, l’échange et des  ambitions communes. », a indiqué de son cote Abeer AlAkel, Directrice Générale par intérim de la RCU.


La bibliothèque Jadal est une oasis culturelle dans la province orientale de l'Arabie saoudite

Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
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  • Ali Al-Herz a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres, offrant aux visiteurs un espace où la mémoire, la philosophie et la culture prennent vie.
  • adal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

DHAHRAN : Dans le village tranquille d'Umm Al-Hamam, situé dans la province orientale de l'Arabie saoudite, une passion de longue date pour les livres s'est transformée en un havre culturel.

Ali Al-Herz, bibliophile et archiviste littéraire, a transformé sa maison en une bibliothèque d'exception nommée Jadal, un véritable trésor contenant plus de 37 000 livres, plus de 100 000 journaux et magazines, ainsi que des antiquités, dont certaines datent de plus d'un siècle.

Mais Jadal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

Al-Herz a déclaré à Arab News : « Depuis ma naissance, j'ai été entouré des livres de ma mère. J'ai grandi immergé dans cette passion, à tel point qu'elle m'a complètement envahi ; je suis devenu un rat de bibliothèque. »

L'étincelle qui a tout déclenché a été la rencontre d'Al-Herz avec l'épopée Sirat Antar à l'âge de 13 ans. « À partir de cette épopée, et à travers elle, j'ai commencé à explorer d'autres mondes », a-t-il déclaré. 

C'est cette curiosité et cette fascination qui ont finalement conduit Al-Herz à créer l'une des initiatives les plus originales du royaume d'Arabie saoudite.

Le nom « Jadal » signifie « débat » ou « discussion » en arabe, reflétant l'esprit curieux de la bibliothèque. Pour Al-Herz, l'objectif n'est pas seulement de préserver les textes, mais aussi l'idée de questionner et d'explorer les idées.

Al-Herz a déclaré : « J'ai choisi ce nom pour la bibliothèque, car il est profondément ancré dans l'histoire philosophique de la Grèce antique, ainsi que dans notre propre tradition culturelle arabo-islamique, en particulier dans notre héritage religieux. »

L'atmosphère philosophique imprègne les trois salles principales, nommées d'après Socrate, Platon et Aristote, qui accueillent les visiteurs dans un univers dédié à la lecture et à la réflexion. 

Des manuscrits rares, des textes anciens, des journaux et des antiquités ont été soigneusement archivés. Chaque pièce est un murmure du passé qui s'adresse à l'avenir. 

Al-Herz explique : « Même mon intérêt récent pour l'achat de livres s'est principalement orienté vers les éditions rares et les imprimés anciens, afin de créer une harmonie entre patrimoine et modernité. »

Mais Jadal ne se laisse pas envahir par la nostalgie, car Al-Herz organise toutes les deux semaines une réunion littéraire. Cet événement fait revivre une tradition qui était autrefois importante dans la vie intellectuelle des Arabes.

C'est un environnement où écrivains, universitaires et penseurs se réunissent autour d'un café arabe pour échanger des idées dans une atmosphère animée. 

À une époque où les gens recherchent des informations instantanées en ligne, Al-Herz continue d'utiliser des méthodes traditionnelles. « Il y a une lutte permanente entre deux générations », observe-t-il. « La victoire reviendra finalement à cette dernière génération, une fois que ma génération aura disparu. Les bibliothèques papier seront alors transformées en musées. »

Il a peut-être raison, mais pour l'instant, au cœur de la campagne de Qatif, la bibliothèque Jadal continue d'exister, et c'est un lieu où l'encre, la mémoire, le débat et le patrimoine continuent de façonner l'âme culturelle du Royaume. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Amin Maalouf apporte un soutien inattendu aux langues régionales

Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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  • Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs,
  • Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale.

PARIS : Une initiative d'un collectif visant à enseigner le patrimoine littéraire dans les langues régionales de France a reçu lundi  un soutien inattendu : celui du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf.

M. Maalouf, écrivain franco-libanais, a été élu en 2023 à la tête d'une institution dont la mission est de veiller au rayonnement et à l'intégrité de la langue française.

Toutefois, il soutient la démarche du Collectif pour les littératures en langues régionales, qui suggère un enseignement de ce type au collège ou au lycée, a indiqué ce collectif à l'AFP.

Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs, afin de sensibiliser à la « richesse de la production littéraire » dans d'autres langues que le français. 

« M. Maalouf, comme nous, est convaincu qu'il est nécessaire que les élèves français découvrent ces trésors culturels », écrit ce collectif à M. Bayrou, qui parle lui-même le béarnais.

Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale (de l'alsacien au tahitien, en passant par le basque ou le corse), traduits en français.

On y trouve entre autres un poème en provençal de Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature en 1904) intitulé Mirèio, une chronique en breton de Pierre-Jakez Hélias intitulée Bugale ar Republik, un court récit en créole martiniquais de Raphaël Confiant intitulé Bitako-a, ainsi qu'une chanson en picard d'Alexandre Desrousseaux intitulée Canchon dormoire (plus connue sous le nom de P'tit Quinquin).

« Il ne s'agit pas de donner des cours de langues régionales, mais de présenter des œuvres issues des littératures en langues régionales, que ce soit en français ou en version bilingue », précise le collectif.

Idéalement, selon lui, les élèves aborderaient des langues issues d'autres régions que la leur. « Pourquoi seuls les élèves antillais apprendraient-ils qu'il existe une littérature en créole ? », demande ce collectif, qui présente son initiative à la presse lors d'une visioconférence lundi après-midi. 


L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle

L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
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  • Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif.
  • « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018.

RIYAD : Ce mois-ci, l'artiste saoudienne Ahaad Alamoudi fait monter la température au Basel Social Club qui se tient jusqu'au 21 juin dans la ville suisse avec sa dernière installation, « The Social Health Club ». 

Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif. Elle marque également une première pour l'artiste avec un élément de performance en direct.

Basée à Djeddah, Alamoudi est connue pour créer des installations multimédias immersives s'inspirant de la dynamique complexe de son pays natal en pleine évolution. « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018, notamment divers équipements de sport, dont un rameur.

« Ce sont des pièces que j'ai chinées dans des brocantes. J'aime le fait qu'aucune instruction n'accompagne ces machines : je ne connais ni leur nom, ni leur provenance, ni leur fabricant. Mais elles font désormais partie du paysage urbain dans lequel j'évolue. J'ai essayé de créer un espace ludique », a-t-elle déclaré à Arab News. 

Dans « The Social Health Club », les équipements, peints principalement dans un jaune vif et saturé, restent intacts, symbolisant une culture obsédée par l'auto-optimisation. Au cœur de l'installation se trouve un caméo représentant un fer à repasser peint en jaune, déjà présent dans son œuvre vidéo de 2020 intitulée « Makwah Man » (Makwah signifie « fer à repasser » en arabe).

« Beaucoup de mes œuvres sont issues d'un récit que je crée dans une vidéo. Dans « Makwah Man », cet homme vêtu d'une thobe jaune repasse un long morceau de tissu jaune au milieu du désert. Et pendant qu'il repasse, il nous dit comment vivre notre vie. Mais en nous disant comment vivre notre vie, il commence aussi à remettre en question la sienne, à comprendre le rôle du pouvoir, à prendre conscience de la pression du changement et de l'adaptation », explique Alamoudi. 

« Le jaune est présent dans la vidéo, mais l'artiste porte également une thobe jaune. Il y a aussi, dans cette version présentée à Art Basel, un portant de thobes jaunes qui tournent dans l'exposition. Pour moi, la thobe jaune est un symbole unificateur. J'essaie de dire que nous vivons tous cela différemment. Ainsi, dans la performance (pour « The Social Health Club »), un culturiste local vêtu d'une thobe jaune fera des exercices sur ces machines. Il n'a pas de règles à suivre. Il ne connaît rien, ne sait pas comment utiliser « correctement » l'équipement. Il entrera dans l'espace et utilisera les machines comme il le pourra.

« La performance sera enregistrée. Mais je pense que c'est plutôt une activation », a-t-elle poursuivi. « Ce n'est pas l'œuvre elle-même. L'œuvre existe sous la forme des machines. 

« Le Social Health Club » a été créé en étroite collaboration avec la conservatrice Amal Khalaf. Ensemble, ils se sont rendus à Djeddah où Alamoudi a pu découvrir avec elle des « machines un peu inhabituelles, différentes des machines classiques que l'on trouve dans les salles de sport et dont tout le monde connaît immédiatement l'utilité », explique Alamoudi.

« Elle est vraiment incroyable », a-t-elle poursuivi. « Nous avons vraiment construit cet espace ensemble. En gros, j'ai principalement créé la vidéo ; tout le reste a été construit à partir de là. Elle m'a beaucoup aidée. Elle s'est vraiment intéressée aux changements sociaux et à la manière dont nous les abordons. Notre collaboration a été parfaite. »

Le jaune domine chaque centimètre carré de l'œuvre, de manière délibérée et intense. 

« Je suis obsédé par les symboles dans certaines de mes œuvres. Et cela s'accompagne également d'une couleur », explique Alamoudi. « Je voulais mettre en valeur quelque chose de luxueux, de coloré, presque comme de l'or, mais qui n'est pas de l'or. Son apparence est assez austère. » 

Le jaune est à la fois une invitation et un avertissement. « Je pense que le jaune est également assez trompeur. J'aime cette couleur qui incite les gens à s'approcher pour voir ce qui se passe, mais qui les amène en même temps à se demander ce que c'est  elle est si agressive qu'elle en devient un peu inconfortable. »

L'interaction du spectateur est essentielle à la signification de l'œuvre. 

« Je pense que les machines représentent quelque chose et qu'elles véhiculent quelque chose, mais elles sont en réalité activées par les gens, par ce que les gens font avec elles », explique Alamoudi. « C'est pourquoi j'encourage beaucoup de spectateurs à interagir avec les œuvres, à les utiliser ou à essayer de les utiliser sans aucune instruction. Beaucoup de personnes qui entrent dans l'espace peuvent avoir peur de les toucher ou d'interagir avec elles. La présence de l'artiste qui active les structures ajoute une autre dimension à l'œuvre elle-même. »

Elle espère que les visiteurs se sentiront libres d'explorer les œuvres, sans être encombrés par des attentes.

« Les gens sont censés les utiliser à leur guise. Ils peuvent s'asseoir dessus, se tenir debout dessus, les toucher — ils peuvent aussi les laisser tranquilles », conclut-elle en riant. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com