Notre-Dame de Paris rouvre, pour une lumineuse renaissance

Des piétons regardent la cathédrale Notre-Dame de Paris derrière les barrières de sécurité et les clôtures placées à la veille de sa réouverture officielle après plus de cinq ans de travaux de reconstruction suite à l'incendie du 15 avril 2019, à Paris, le 6 décembre 2024. (AFP)
Des piétons regardent la cathédrale Notre-Dame de Paris derrière les barrières de sécurité et les clôtures placées à la veille de sa réouverture officielle après plus de cinq ans de travaux de reconstruction suite à l'incendie du 15 avril 2019, à Paris, le 6 décembre 2024. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 07 décembre 2024

Notre-Dame de Paris rouvre, pour une lumineuse renaissance

  • Dévastée par un incendie en 2019, Notre-Dame de Paris, chef d'œuvre de l'art gothique, rouvre ses portes samedi
  • Un événement planétaire très attendu après plus de cinq années d'un chantier de restauration colossal, financé par un afflux de dons sans précédent

PARIS: Dévastée par un incendie en 2019, Notre-Dame de Paris, chef d'œuvre de l'art gothique, rouvre ses portes samedi. Un événement planétaire très attendu après plus de cinq années d'un chantier de restauration colossal, financé par un afflux de dons sans précédent.

Le président élu des Etats-Unis Donald Trump, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le prince William "au nom du Royaume-Uni"... Une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que plusieurs têtes couronnées, sont attendus aux festivités samedi et dimanche.

Le président français, Emmanuel Macron, en difficulté après la censure de son gouvernement, mise beaucoup sur ce rendez-vous érigé au rang des "fiertés françaises", comme les JO de Paris cet été.

Les cérémonies commenceront à 19H00, avec l'ouverture des portes de la cathédrale par l'archevêque de Paris, Laurent Ulrich, après avoir frappé trois coups avec une crosse.

Elles se poursuivront à l'intérieur, et non au dehors, comme prévu initialement, en raison de la météo venteuse.

Sont prévus notamment une allocution de M. Macron, qui avait fixé le "défi insensé" d'une restauration en cinq ans au lendemain de l'incendie, un office religieux en présence de 1.500 invités et la lecture d'un message du pape, absent, "à destination des Français".

Dans la nuit du 15 avril 2019, les images de la toiture de Notre-Dame dévorée par les flammes et de l'effondrement de sa flèche avaient sidéré le monde entier.

Reconstruite à l'identique de celle conçue par l'architecte du XIXe siècle Eugène Viollet-Le-Duc, la célèbre pointe dentelée s'élance à nouveau dans le ciel, et la cathédrale rayonne intérieurement d'une luminosité inconnue de mémoire de vivant.

- "Beaucoup plus belle" -

"Beaucoup de gens me disaient: +rendez-nous la cathédrale comme elle était+. Mais elle sera beaucoup plus belle", a promis Mgr Laurent Ulrich à l'AFP.

La blondeur de ses pierres nettoyées, les couleurs éclatantes des vitraux partiellement restaurés et celles des décors peints des chapelles sont sublimées par un nouvel éclairage tamisé et modulable.

Tableaux de maîtres du XVIIe siècle, sculptures séculaires magistrales et objets d'art ont été réinstallés au long d'un parcours de déambulation plus aéré.

L'axe central épuré, où trône un nouveau mobilier liturgique minimaliste en bronze brun massif, donne toute la mesure de l'édifice, construit aux XIIe et XIIIe siècles, d'une longueur de près de 150 mètres, d'une largeur de quelque 50 mètres, dont la nef s'élance à plus de 40 mètres de hauteur sous toit.

Mille cinq cents nouvelles chaises en chêne clair sont aussi destinées à accueillir les "14 à 15 millions" de visiteurs attendus chaque année.

Figurent également au programme des célébrations de réouverture la diffusion d'un film retraçant la reconstruction de la cathédrale de plus de 860 ans, la parade de 160 pompiers et artisans bâtisseurs. Les frères Renaud et Gautier Capuçon, violoniste et violoncelliste français, interpréteront eux "La passacaille" de Haendel, arrangée par Johan Halvorsen.

Au terme des cérémonies républicaine et liturgique, vers 20H40, un dîner sera offert à l'Elysée par Emmanuel et Brigitte Macron aux chefs d'Etat, de gouvernement et d'organisations internationales.

- Deux messes -

La météo capricieuse a également chamboulé le programme musical de la soirée et le concert prévu ensuite sera diffusé en différé.

Il mettra à l'honneur la musique classique avec la Maîtrise Notre-Dame de Paris et l'Orchestre philharmonique de la radio publique française Radio France, dirigé par le maestro vénézuélien Gustavo Dudamel. Le pianiste virtuose chinois Lang Lang, la soprano sud-africaine Pretty Yende et le ténor franco-suisse Benjamin Bernheim en seront également.

Aux côtés, pour une touche pop, des Français Clara Luciani et Vianney, du Canadien Garou ou encore de la Franco-Béninoise Angélique Kidjo.

Les noms de Paul McCartney et Pharrell Williams ont également été évoqués mais pas confirmés.

Dimanche, deux messes sont prévues, à 10H30 et 18H30. La première, en présence d'Emmanuel Macron, de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que de personnalités religieuses, consacrera l'autel. La seconde est ouverte au public, sur inscription.

Un dispositif de sécurité exceptionnel, inspiré de celui des JO, est prévu dans un contexte de "très haut niveau de menace terroriste", selon la préfecture de police, avec 6.000 policiers et gendarmes mobilisés.

Horaires d'ouverture allongés, offices spécifiques et pour le grand public se succèderont jusqu'à la Pentecôte, avec un nouveau système de réservation gratuite en ligne pour faciliter le flux des visiteurs.

Le chantier de reconstruction et de restauration aura mobilisé 250 entreprises ainsi que 2.000 artisans des métiers d'art. Et coûté près de 700 millions d'euros, financés par 846 millions de dons du monde entier.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

Short Url
  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Short Url
  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.