Un dernier Conseil des ministres avant la nomination du successeur de Barnier

Un dernier Conseil des ministres puis un nouveau chef du gouvernement: Emmanuel Macron a promis de nommer d'ici jeudi, et potentiellement dès mercredi, le successeur de Michel Barnier à Matignon, qui sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure. (AFP)
Un dernier Conseil des ministres puis un nouveau chef du gouvernement: Emmanuel Macron a promis de nommer d'ici jeudi, et potentiellement dès mercredi, le successeur de Michel Barnier à Matignon, qui sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure. (AFP)
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Publié le Mercredi 11 décembre 2024

Un dernier Conseil des ministres avant la nomination du successeur de Barnier

  • Au menu de ce Conseil des ministres: un projet de "loi spéciale" pour assurer la continuité de l'Etat à compter de janvier
  • La censure de Michel Barnier la semaine dernière, trois mois à peine après sa nomination, a en effet laissé en suspens le budget 2025

PARIS: Un dernier Conseil des ministres puis un nouveau chef du gouvernement: Emmanuel Macron a promis de nommer d'ici jeudi, et potentiellement dès mercredi, le successeur de Michel Barnier à Matignon, qui sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure.

Au lendemain d'une réunion inédite autour du président des chefs de parti hors LFI et RN, Michel Barnier et son gouvernement se retrouvent mercredi matin une dernière fois à l'Elysée - fait rarissime pour une équipe démissionnaire.

Au menu de ce Conseil des ministres: un projet de "loi spéciale" pour assurer la continuité de l'Etat à compter de janvier. La censure de Michel Barnier la semaine dernière, trois mois à peine après sa nomination, a en effet laissé en suspens le budget 2025.

Cette "loi temporaire", dont l'adoption ne fait guère de doute, sera examinée lundi à l'Assemblée nationale, puis le 18 décembre au Sénat.

Le texte est réduit à sa plus simple expression pour autoriser le gouvernement à lever les impôts et dépenser les crédits sur la base du budget pour l'année en cours.

La gauche entend toutefois l'amender pour s'assurer que le barème de l'impôt sur le revenu soit bien indexé sur l'inflation, afin d'éviter qu'un grand nombre de Français voient leur pression fiscale monter.

Le Conseil d'Etat a estimé mardi que cette disposition n'avait pas sa place dans une loi spéciale. Les socialistes plaident pour que les forces politiques adoptent cet amendement et ne saisissent pas ensuite le Conseil constitutionnel sur la loi adoptée, afin d'éviter sa censure.

Après ce Conseil des ministres, la voie sera libre pour désigner un nouveau Premier ministre.

Mardi, devant les chefs des communistes, des socialistes, des écologistes, du camp présidentiel et du parti Les Républicains, Emmanuel Macron a promis de le nommer "dans les 48 heures". Plusieurs proches tablent sur un choix dès mercredi soir.

Bayrou, Vautrin, Le Drian... 

Charge au nouveau locataire de Matignon de négocier avec ces partis une participation au gouvernement, ou leur soutien à certains textes dont le budget, ou encore, a minima, un accord de "non-censure". Ensuite seulement, il composera son équipe.

Durant deux heures et demie mardi, à huis clos, chacun a avancé ses pions, affiné ses lignes rouges et esquissé ses concessions.

Emmanuel Macron a souligné "sa volonté de ne pas dissoudre" l'Assemblée à nouveau d'ici 2027, selon son entourage. Il a aussi relevé "une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national".

La patronne des Ecologistes Marine Tondelier a affirmé que si un Premier ministre de gauche était nommé, il pourrait s'engager à ne pas utiliser le 49.3, cet outil constitutionnel qui permet d'adopter des lois sans vote en engageant la responsabilité du gouvernement.

Son homologue communiste Fabien Roussel a complété en disant qu'en échange, les opposants pourraient s'engager à ne pas recourir à une nouvelle motion de censure.

Un "échange de bons procédés" qui a fait son chemin, selon le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.

Mais tous ces responsables suspendent leur décision au nom du nouveau Premier ministre.

Le plus optimiste mardi soir était François Bayrou, qui a salué une réunion "positive de manière inespérée" pouvant aboutir à un "accord de coopération démocratique".

Son engouement est-il un hasard? Le président du MoDem, allié de longue date du chef de l'Etat, semblait conserver sa place parmi les favoris pour Matignon. Après un déjeuner avec Emmanuel Macron la semaine dernière, le dirigeant centriste a encore été reçu mardi matin à l'Elysée.

Dans le camp macroniste, les noms des ministres démissionnaires Catherine Vautrin et Sébastien Lecornu circulent aussi. L'ex-ministre venu du PS Jean-Yves Le Drian a décliné, mais certains espéraient encore le convaincre, selon des sources macronistes.

A droite, le maire de Troyes François Baroin est cité.

Le PS, le PCF et les Ecologistes peuvent-ils accepter de soutenir, même du bout des lèvres, un Premier ministre qui ne serait pas clairement de gauche?

"Pas d'accord de coalition! Pas de +non censure+. Revenez à la raison et à la maison!", a tancé mardi soir le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon, mettant en garde contre une trahison de ses alliés au sein du Nouveau Front populaire.

Fumée blanche mercredi soir? Jeudi, Emmanuel Macron se rend en Pologne, ce qui limite la fenêtre de tir pour désigner un successeur à Michel Barnier, Premier ministre le plus éphémère de la Ve République.


Municipales: à Paris, Renaissance tourne le dos à Dati et soutient Bournazel

Le secrétaire général du parti Horizons et conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel prononce un discours lors du lancement de sa campagne électorale pour la mairie de Paris, lors d'un rassemblement à la salle de concert du Trianon à Paris, le 3 juin 2025. (AFP)
Le secrétaire général du parti Horizons et conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel prononce un discours lors du lancement de sa campagne électorale pour la mairie de Paris, lors d'un rassemblement à la salle de concert du Trianon à Paris, le 3 juin 2025. (AFP)
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  • Renaissance soutient Pierre-Yves Bournazel (Horizons) pour les municipales à Paris, un choix validé à une large majorité mais qui divise le camp macroniste, dont certains préféraient Rachida Dati
  • Cette décision révèle des tensions entre Renaissance, Horizons et les partisans de Dati, sur fond de calculs nationaux et d’équilibres internes, alors que la succession d’Anne Hidalgo reste ouverte

PARIS: Renaissance a entériné mardi son soutien à Pierre-Yves Bournazel, du parti Horizons d’Édouard Philippe, pour les élections municipales à Paris, un choix qui divise au sein du parti macroniste dont une partie œuvrait pour un soutien à Rachida Dati.

La commission d'investiture du parti dirigé depuis un an par Gabriel Attal a "validé à l'unanimité moins deux voix le soutien à Pierre-Yves Bournazel", a indiqué le parti.

Lors de cette réunion, la direction de Renaissance a plaidé pour ce "candidat de rassemblement", "plus clair sur la gouvernance, le projet et la répartition" sur les futures listes électorales à composer, "contrairement à Dati, plutôt muette sur nos attentes", selon un des participants.

Mais cette décision ne fait pas l'unanimité: le député Sylvain Maillard, artisan d'un soutien à Mme Dati, a annoncé mardi qu'il se mettait "en retrait" de la présidence de la fédération Renaissance de la capitale, ajoutant au Parisien qu'il entendait "jouer un rôle, être au cœur de la campagne" de la ministre de la Culture.

Quarante-et-un cadres et élus parisiens de Renaissance, dont David Amiel, Olivia Grégoire et Astrid Panosyan-Bouvet, justifient au contraire, dans une tribune à L'Opinion, leur soutien à M. Bournazel, dénonçant notamment la "foire d'empoigne" des Conseils de Paris, où Rachida Dati mène l'opposition à Anne Hidalgo.

M. Maillard, qui fut le premier député du parti macroniste élu en 2017, reste néanmoins membre de Renaissance, a-t-il précisé à l'AFP.

- Le cas Édouard Philippe -

Ancien du parti de droite Les Républicains, soutien d’Édouard Philippe depuis 2017, secrétaire général d'Horizons, Pierre-Yves Bournazel, 48 ans, fait un pas vers l'Hôtel de ville, son ambition de longue date, après une candidature à la primaire des LR en 2014 et un ralliement à Renaissance en 2020.

M. Bournazel et Gabriel Attal devraient s'afficher prochainement lors d'un déplacement commun dans la capitale.

"Renaissance aura 55% de place dans ma liste, ainsi que dix têtes de liste pour les mairies d'arrondissement", a précisé M. Bournazel dans un entretien au Parisien.

Les partisans d'un soutien à Mme Dati ont notamment dénoncé les déclarations d’Édouard Philippe suggérant à Emmanuel Macron une démission pour une élection présidentielle anticipée.

Favorable au soutien à M. Bournazel, le ministre David Amiel l'a lui aussi invité à ne "participer à strictement aucune des attaques insupportables d'Horizons contre le président de la République".

Favorable à un appui à Mme Dati, la ministre Aurore Bergé a par ailleurs demandé un "engagement public" de M. Bournazel qu'il ne rallierait pas le candidat socialiste Emmanuel Grégoire s'il n'était pas en tête au premier tour.

- "Tractations nationales" -

Rachida Dati, soutenue par Emmanuel Macron selon plusieurs sources, faisait figure de candidate évidente pour une partie des macronistes depuis son entrée au gouvernement en 2024.

Mais ce scénario avait également ses détracteurs qui pointaient par ailleurs les ennuis judiciaires de Mme Dati, qui sera jugée après l'élection, en septembre 2026, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire Renault-Ghosn. Des faits qu'elle conteste.

La maire du 7e arrondissement a entre-temps reçu l'investiture des LR. Mais les relations restent compliquées avec le parti de droite, dirigé par Bruno Retailleau, qui a suspendu les ministres de son parti membres du gouvernement Lecornu 2.

La porte-parole de LR et présidente de la fédération parisienne Agnès Evren a dit à l'AFP "regretter cette candidature concurrente qui n'a pas de sens" alors que "contrairement à la gauche, nous sommes d'accord sur l'essentiel".

Proche de la ministre de la Culture, la conseillère de Paris Nelly Garnier a pointé une décision de Renaissance "faite selon des tractations nationales" avec Horizons. "Nous, notre objectif est d'accueillir tous les gens de Renaissance qui veulent s'inscrire dans une dynamique gagnante."

S'il n'y a "pas d'accord national" entre les deux partis, Horizons va soutenir les têtes de liste Renaissance à Annecy, Bordeaux, Dijon, Lille et Nîmes, a précisé Renaissance.

L'élection à Paris (15 et 22 mars) est incertaine, Anne Hidalgo ne se représentant pas après 24 ans de gestion PS depuis l'élection de Bertrand Delanoë.

A gauche, le candidat socialiste Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint de Mme Hidalgo, et l'écologiste David Belliard sont engagés dans de difficiles discussions sur une union dès le premier tour, chacun revendiquant la tête de liste.


Budgets: PS et gouvernement progressent dans leurs accords, la discussion sur les retraites démarre

Vue générale de l'hémicycle lors de l'examen d'un projet de loi de finances dans le cadre du débat et de l'examen du budget de l'État 2026 à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 27 octobre 2025. (AFP)
Vue générale de l'hémicycle lors de l'examen d'un projet de loi de finances dans le cadre du débat et de l'examen du budget de l'État 2026 à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le PS et le gouvernement ont trouvé un accord provisoire à l’Assemblée sur la surtaxe des bénéfices des grandes entreprises, dans le cadre de l’examen du budget, mais des divergences persistent
  • Les députés ont voté la baisse de la CVAE et d’autres mesures de soutien aux entreprises, tandis que la suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2028 reste au cœur des débats et suscite des tensions avec le Sénat

PARIS: Le PS et le gouvernement ont trouvé lundi à l'Assemblée un terrain d'entente sur la surtaxe sur les bénéfices des entreprises, semblant progresser dans la quête d'un accord budgétaire global, même si des haies restent à franchir sur la taxation des patrimoines ou la suspension de la réforme des retraites.

Saisis du projet de budget de l'Etat, les députés ont longuement débattu dans l'hémicycle de la surtaxe sur les bénéfices des entreprises.

Au fil des discussions, le gouvernement a dégainé un amendement augmentant le rendement de la taxe de 4 à 6 milliards d'euros, en faisant peser le poids de la hausse sur les plus grandes entreprises.

Au grand dam de députés du groupe ciottiste UDR, et même de certains élus LR et macronistes de Renaissance qui demandaient la suppression pure et simple de la mesure.

Manuel Bompard (LFI) a dénoncé un marché passé "dans des salles parallèles" entre le gouvernement et le PS, son groupe votant toutefois la mesure.

"On s'est engagé à ce que le gouvernement écoute les débats au sein de l'Assemblée", a rétorqué le ministre de l'Economie et des Finances Roland Lescure.

Devant la presse, le patron des députés socialistes Boris Vallaud s'est lui montré circonspect face à la désunion du camp gouvernemental. "Il n'y a pas de bloc central ni de socle commun. Ce n'est pas rassurant pour la suite", a-t-il pointé.

La "suite" passera notamment cette semaine par l'examen de la taxe Zucman pour une imposition minimum du patrimoine, ou d'une version allégée de celle-ci mise sur la table par les socialistes, qui attendent du camp gouvernemental qu'il concoure à la faire adopter.

Olivier Faure, patron du PS, a agité dimanche le spectre d'une nouvelle dissolution si le gouvernement ne cède pas dans les prochains jours en faveur d'une taxe sur les hauts patrimoines.

En attendant, les députés ont voté lundi en fin d'après-midi la baisse et la suppression accélérée de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), un impôt de production décrié par le camp gouvernemental comme par l'extrême droite. Le coût est de 1,3 milliard.

- A l'horizon, les retraites -

En fin de matinée, le député PS Jérôme Guedj avait salué prudemment des "signaux faibles" en vue d'un accord global, après l'adoption en commission des Affaires sociales de son amendement rehaussant la CSG sur les revenus du patrimoine et des capitaux, au premier jour de l'examen du budget de la Sécurité sociale.

Une adoption avec l'abstention de macronistes, qui attendent toutefois des garde-fous pour soutenir la mesure dans l'hémicycle à partir du 4 novembre, où les parlementaires repartiront de la copie initiale du gouvernement.

La commission a aussi voté contre le gel, proposé par le gouvernement, du barème utilisé pour calculer des taux de CSG, insistant pour l'indexer sur l'inflation.

Autre mesure du gouvernement rejetée par la commission: la création d'une cotisation patronale sur les tickets-restaurants et les chèques-vacances.

La mesure-phare du budget de la Sécu restera la suspension de la réforme des retraites, condition de la non-censure du PS.

Elle ne sera formellement examinée qu'en fin de débats, mais les députés ont pris de l'avance rejetant largement en commission la piste d'une surtaxe sur les mutuelles pour la financer.

Les groupes de gauche, le Rassemblement national et même Les Républicains, membres de la coalition gouvernementale, ont supprimé l'article, arguant tous que les malades paieraient au bout du compte la facture.

Le projet de loi suspend jusqu'à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres pour partir à taux plein.

La droite s'y oppose, et proposera d'effacer cette suspension. Si l'Assemblée la suspend, le Sénat (contrôlé par la droite et les centristes) rétablira la réforme, a prévenu son président Gérard Larcher.

Sébastien Lecornu a reçu lundi les chefs des groupes de droite et du centre du Sénat, irrités par les concessions faites aux socialistes. "Je n'ai pas de deal avec les socialistes", leur a-t-il assuré selon plusieurs participants, leur indiquant qu'il "comprenait" que le Sénat ait lui aussi "ses propres lignes" sur le budget.

Le coût de la suspension de la réforme des retraites est estimé à 100 millions d'euros en 2026 et 1,4 milliard d'euros en 2027. Les pistes pour la financer font controverse, alors que le projet de budget de la Sécu est d'une exceptionnelle rigueur financière, avec des économies massives pour réduire le déficit à 17,5 milliards en 2026 (23 milliards en 2025).


Cyberharcèlement de Brigitte Macron: dix personnes jugées à Paris

Le président français Emmanuel Macron (G) et son épouse Brigitte Macron posent avant une réunion avec le prince héritier de Jordanie au palais de l'Élysée à Paris, le 8 octobre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) et son épouse Brigitte Macron posent avant une réunion avec le prince héritier de Jordanie au palais de l'Élysée à Paris, le 8 octobre 2025. (AFP)
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  • Dix personnes, dont l’influenceur “Zoé Sagan” et la médium Amandine Roy, sont jugées à Paris pour cyberharcèlement contre Brigitte Macron
  • Cette audience intervient alors que le couple présidentiel a aussi déposé plainte aux États-Unis contre la diffusion internationale de cette infox, notamment relayée par la militante d’extrême droite américaine Candace Owens

PARIS: Dix personnes sont jugées à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Paris pour cyberharcèlement à l'encontre de Brigitte Macron, cible d'une infox virale selon laquelle elle serait une femme transgenre.

Élu, galeriste, enseignant, médium, ou encore informaticien: huit hommes et deux femmes doivent comparaître à partir de 13H30. Leur procès doit se poursuivre mardi après-midi.

Cette audience intervient après que le couple présidentiel a engagé, fin juillet, des poursuites aux États-Unis pour diffamation, en lien avec cette infox ayant dépassé les frontières françaises sur la transidentité imputée à l'épouse du chef de l'État.

Âgés de 41 à 60 ans, les prévenus sont soupçonnés d'avoir tenu à l'égard de Brigitte Macron de nombreux propos malveillants sur son "genre", sa "sexualité", assimilant sa différence d'âge avec son mari à de la "pédophilie", selon le parquet de Paris.

L'enquête pour cyberharcèlement a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) après une plainte déposée par Brigitte Macron le 27 août 2024, conduisant à plusieurs vagues d'interpellations, notamment en décembre 2024 et en février 2025.

Sollicité par l'AFP, l'avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi, n'a pas donné suite, ni voulu dire si la première dame serait présente ou non à l'audience.

Parmi les prévenus, le publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, 41 ans, connu et suivi sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de "Zoé Sagan". Son compte X, suspendu depuis, a fait l'objet de plusieurs plaintes et est souvent présenté comme lié aux sphères complotistes.

Outre ses propos visant Brigitte Macron, "Zoé Sagan" est connu pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux les vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, macroniste qui avait renoncé en février 2020 à briguer la mairie de Paris pour le parti présidentiel à la suite du scandale.

- "Rebondir sur l'actualité" -

La "médium", "journaliste" et "lanceuse d'alerte" de 51 ans, Delphine J., connue sous le pseudo d'Amandine Roy, sera également jugée. Elle a largement contribué à relayer la rumeur selon laquelle Brigitte Macron, née Trogneux, n'aurait jamais existé et que son frère Jean-Michel aurait pris cette identité après avoir transitionné.

Delphine J. n'a fait que "rebondir sur l'actualité", selon son avocate, Maud Marian, ajoutant "qu'aucun message n'a directement été adressé à Mme Macron."

Condamnée pour diffamation en première instance en septembre 2024 par la justice française, aux côtés de Natacha Rey, à payer plusieurs milliers d'euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron et 5.000 à son frère Jean-Michel Trogneux, elle a été relaxée en appel le 10 juillet dernier.

Brigitte Macron et son frère se sont pourvus en cassation contre cette décision.

L'écart d'âge de 24 ans entre les époux Macron explique en partie la propagation de cette rumeur qui s'est exportée bien au-delà du pays.

Née dès l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, l'infox transphobe est devenue virale aux États-Unis où le couple présidentiel a engagé cet été des poursuites contre la podcasteuse d'extrême droite Candace Owens, auteure d'une série de vidéos intitulée "Becoming Brigitte" ("Devenir Brigitte").

Plusieurs des personnes qui seront jugées à Paris pour cyberharcèlement ont relayé des publications de l'influenceuse MAGA. Sur une Une détournée du magazine Time, où Brigitte Macron apparaît en "homme de l'année", on peut lire le mot "Excellent".

Dans une autre publication, un prévenu relaie la présence de "2.000 personnes" prêtes à aller faire du "porte-à-porte à Amiens pour y voir clair dans l'affaire Brigitte", promettant l'implication de blogueurs américains.

Les prévenus encourent deux ans d'emprisonnement.