Guerre à Gaza: nouvelle plainte en France pour torture et génocide visant un soldat franco-israélien

Au coeur de la plainte, une vidéo publiée notamment le 19 mars sur X par Younis Tiwari, un militant de la cause palestinienne qui se présente comme journaliste palestinien, et montrant selon lui une scène qui se serait déroulée dans la bande de Gaza. (AFP)
Au coeur de la plainte, une vidéo publiée notamment le 19 mars sur X par Younis Tiwari, un militant de la cause palestinienne qui se présente comme journaliste palestinien, et montrant selon lui une scène qui se serait déroulée dans la bande de Gaza. (AFP)
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Publié le Mardi 17 décembre 2024

Guerre à Gaza: nouvelle plainte en France pour torture et génocide visant un soldat franco-israélien

  • Une première plainte simple avait été classée début septembre par le parquet national antiterroriste (Pnat), compétent en matière de crimes de guerres et crimes contre l'humanité
  • D'après une source judiciaire, le Pnat avait considéré que les faits apparaissaient "insuffisamment caractérisés". "Les éléments versés à l'appui de la plainte n'étant pas suffisants pour établir l'existence d'éventuels actes matériels de complicité"

PARIS: Une nouvelle plainte pour torture, crimes de guerre, génocide et complicité à l'encontre d'un soldat franco-israélien qui serait l'auteur d'une vidéo montrant dans des conditions dégradantes des hommes présentés comme des prisonniers palestiniens a été déposée à Paris, ont annoncé mardi des organisations de défense des droits humains.

Une première plainte simple avait été classée début septembre par le parquet national antiterroriste (Pnat), compétent en matière de crimes de guerres et crimes contre l'humanité.

D'après une source judiciaire, le Pnat avait considéré que les faits apparaissaient "insuffisamment caractérisés". "Les éléments versés à l'appui de la plainte n'étant pas suffisants pour établir l'existence d'éventuels actes matériels de complicité", avait ajouté cette source.

"Nos organisations se constituent partie civile pour combattre l'inertie du parquet", affirment dans leur communiqué la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres palestiniennes et françaises Al-Haq, Al Mezan, Palestinian Centre for Human Rights (PCHR) et la Ligue des droits de l'homme (LDH).

Au coeur de la plainte, une vidéo publiée notamment le 19 mars sur X par Younis Tiwari, un militant de la cause palestinienne qui se présente comme journaliste palestinien, et montrant selon lui une scène qui se serait déroulée dans la bande de Gaza.

Un homme apparaît entravé, les yeux bandés, semblant porter une corde autour du cou et vêtu d'une combinaison blanche ouverte laissant apparaître le haut de son corps. Il est descendu d'un véhicule par des soldats en tenue militaire kaki.

On y entend une voix parlant français dire "t'as vu ces enculés, mon neveu ? (...) il s'est pissé dessus. Je vais te montrer son dos, tu vas rigoler, ils l'ont torturé pour le faire parler", au milieu d'un flot d'insultes.

Dans la vidéo de moins d'une minute, sont aussi filmés plusieurs hommes, yeux bandés et couverts de la même combinaison. Ils sont entassés dans ce qui semble être un fourgon et doivent, selon les associations, être considérés comme "des prisonniers de guerre".

"Vous étiez contents le 7 octobre, bande de fils de putes", lance encore la voix, en référence à l'attaque inédite du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.208 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

L'offensive israélienne a fait au moins 45.028 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données lundi du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

"Urgent que la France enquête" 

D'après les éléments recueillis par les plaignants, le soldat visé par la plainte aurait reconnu être l'auteur de la vidéo.

En assistant aux faits et en les filmant, ce soldat franco-israélien s'est rendu coupable, a minima, de complicité de torture, de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide, accusent les plaignants.

"Il est urgent que la France enquête, poursuive et punisse ses ressortissants impliqués dans des crimes internationaux, y compris dans le génocide à Gaza", a déclaré Shawan Jabarin, directeur général de l'association Al-Haq, cité dans le communiqué.

Au travers de témoignages qu'ils ont recueillis, les plaignants relatent dans leur plainte consultée par l'AFP un contexte généralisé d'atteintes à l'intégrité physique et de traitements humiliants et dégradants à l'égard des prisonniers palestiniens.

Les associations s'appuient sur des rapports d'organes de l'ONU documentant les mauvais traitements, assimilés à de la torture: violences physiques (coups, noyades simulées, chocs électriques, brûlures de cigarettes...) ainsi que des violences sexuelles et psychologiques.

"Face à l'ampleur des crimes commis, l'enquête menée par la CPI ne suffit pas. Chaque Etat qui peut exercer sa compétence doit ouvrir des enquêtes judiciaires", défendent dans le communiqué Mes Clémence Bectarte et Alexis Deswaef, avocats d'une partie des plaignants.

La Cour pénale internationale (CPI) a émis le 21 novembre des mandats d'arrêt à l'encontre de Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la défense Yoav Gallant - limogé quelques jours plus tôt - et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Israël a fait appel.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.