Notre-Dame de Paris: l'artiste Claire Tabouret réalisera les controversés nouveaux vitraux

L'artiste française Claire Tabouret pose après une conférence de presse après avoir remporté avec l'Atelier Simon-Marq, la sélection pour créer de nouveaux vitraux dans six chapelles du bas-côté sud de la cathédrale Notre-Dame de Paris, à Paris, le 18 décembre 2024. (AFP)
L'artiste française Claire Tabouret pose après une conférence de presse après avoir remporté avec l'Atelier Simon-Marq, la sélection pour créer de nouveaux vitraux dans six chapelles du bas-côté sud de la cathédrale Notre-Dame de Paris, à Paris, le 18 décembre 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 19 décembre 2024

Notre-Dame de Paris: l'artiste Claire Tabouret réalisera les controversés nouveaux vitraux

  • Avec ses propositions turquoise, jaune, rose ou rouge et son message d'"unité", l'artiste peintre française Claire Tabouret a été choisie pour réaliser les controversés vitraux contemporains de la cathédrale Notre-Dame de Paris
  • Ces nouveaux vitraux doivent remplacer fin 2026 six des sept baies du bas-côté sud (côté Seine) de l'architecte du XIXe siècle Eugène Viollet-le-Duc

PARIS: Avec ses propositions turquoise, jaune, rose ou rouge et son message d'"unité", l'artiste peintre française Claire Tabouret, associée à l'atelier verrier rémois Simon-Marq, a été choisie pour réaliser les controversés vitraux contemporains de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Souhaités par le président de la République Emmanuel Macron et l'archevêque de Paris Mgr Laurent Ulrich, qui veulent laisser une trace contemporaine dans l'édifice dévasté par un incendie en 2019 et entièrement restauré, ces nouveaux vitraux doivent remplacer fin 2026 six des sept baies du bas-côté sud (côté Seine) de l'architecte du XIXe siècle Eugène Viollet-le-Duc.

Lors d'une conférence de presse mercredi, Claire Tabouret, qui vit et travaille entre la France et Los Angeles, a souhaité que ces oeuvres "puissent être comprises par tous" et "au service de l'unité". "Il fallait de l'audace pour oser apporter ce mouvement (contemporain) essentiel à notre pays, à notre religion, à notre culture", a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué, l'Elysée et le diocèse de Paris soulignent, eux, la "très grande qualité artistique" de sa proposition, son "adéquation" avec le vitrail représentant l'arbre de Jessé (1864), qui restera en place, ainsi que "le respect du programme figuratif choisi (...) relatif à la Pentecôte".

A compter de la passation du marché par l'établissement public chargé de rebâtir Notre-Dame, six mois d'étude sont prévus et environ un an et demi de réalisation, selon l'Elysée et le diocèse. Pour un budget de 4 millions d'euros alloués par le ministère de la Culture, a indiqué Philippe Jost, patron du chantier de restauration.

- Pétition -

Nombre de défenseurs du patrimoine à l'origine d'une pétition (près de 245.000 signatures), lancée par le patron du site La Tribune de l'Art Didier Rykner, s'opposent au projet, les anciens vitraux (appelés grisailles) n'ayant pas été endommagés par l'incendie.

Colorés et, pour la plupart, composés de motifs floraux et géométriques, ils pourraient trouver place dans un musée ou un autre édifice religieux. La question sera examinée dans les prochains mois.

Les anti-vitraux contemporains mettent notamment en avant la charte internationale de Venise, interdisant en principe le remplacement d'oeuvres existantes par de nouvelles mais qui n'est pas contraignante.

L'association de défense du patrimoine Sites & Monuments entend saisir la justice, ce qui ne pourra intervenir qu'une fois déposée l'autorisation de travaux, équivalent d'un permis de construire.

"Ces vitraux sont importants pour l'architecture et vont disparaître alors que, dans les beffrois nord et sud, existent des verrières blanches (non décoratives et récentes) qui pourraient accueillir des vitraux contemporains", fait valoir Julien Lacaze, président de cette association, auprès de l'AFP.

- Avis défavorable -

Huit artistes associés à un atelier verrier étaient finalistes pour la réalisation des nouveaux vitraux à la suite d'un appel à candidatures en avril, auquel 110 équipes ont postulé.

Parmi eux, Jean-Michel Alberola, Daniel Buren, Yan Pei-Ming, Gérard Traquandi, Christine Safa, Flavie Serrière Vincent-Petit et Philippe Parreno, qui s'est finalement retiré en raison de sa charge de travail.

Après la dépose d'un panneau d'essai, les candidats ont passé un grand oral.

Un comité artistique composé de 20 membres (conservateurs du patrimoine, artistes, membres du diocèse de Paris, de l'établissement public chargé du chantier de reconstruction et du ministère de la Culture) a été chargé par la ministre de la Culture Rachida Dati de choisir. Ce choix s'est fait "à l'unisson", selon son président Bernard Blistène.

Notre-Dame de Paris a rouvert le 7 décembre, après un chantier colossal de cinq années.

Le projet de vitraux contemporains a reçu un avis défavorable de la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture, qui reste consultatif. Par le passé, cette commission s'était opposée à la pyramide du Louvre ou aux colonnes de Buren au Palais-Royal.

En 1965, des vitraux abstraits de Jacques Le Chevallier (1896-1987) avaient intégré la cathédrale avec le soutien d'André Malraux, alors ministre de la Culture.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.