Le gaz européen à 50 euros le MWh, porté par l'hiver et l'Ukraine

Cette photo prise le 21 mai 2014 montre une vue d'un gazoduc du site de stockage souterrain de Bilche-Volytsko-Uherske, le plus grand d'Europe, non loin du village de Bilche, dans la région de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. Le gaz russe ne devrait pas transiter par l'Ukraine vers l'Europe le 1er janvier, selon les données de l'opérateur du gazoduc ukrainien, le 31 décembre 2024, alors qu'un accord de transit clé entre Moscou et Kiev touche à sa fin. (Photo AFP)
Cette photo prise le 21 mai 2014 montre une vue d'un gazoduc du site de stockage souterrain de Bilche-Volytsko-Uherske, le plus grand d'Europe, non loin du village de Bilche, dans la région de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. Le gaz russe ne devrait pas transiter par l'Ukraine vers l'Europe le 1er janvier, selon les données de l'opérateur du gazoduc ukrainien, le 31 décembre 2024, alors qu'un accord de transit clé entre Moscou et Kiev touche à sa fin. (Photo AFP)
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Publié le Mardi 31 décembre 2024

Le gaz européen à 50 euros le MWh, porté par l'hiver et l'Ukraine

  • Le cours du gaz européen a d'abord atteint, puis dépassé la barre des 50 euros le mégawattheure, une première depuis plus d'un an.
  • Cette hausse est liée à l'arrêt attendu des flux russes via l'Ukraine, qui n'autorisera plus à partir du 1^(er) janvier le transit de gaz russe en direction des pays européens, comme l'a confirmé mardi l'opérateur ukrainien.

LONDRES : Mardi, le cours du gaz européen a d'abord atteint, puis dépassé la barre des 50 euros le mégawattheure, une première depuis plus d'un an. Cette hausse est notamment portée par l'expiration d'un accord de transit entre l'Ukraine et la Russie ainsi que par la venue d'un hiver froid.

Après avoir initialement atteint ce seuil symbolique avant de refluer, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, a finalement franchi cette barre un peu plus tard dans la séance.

Vers 15 h 35 GMT (16 h 35 à Paris), il gagnait près de 5 %, s'échangeant à 50,430 euros le mégawattheure, son plus haut niveau depuis octobre 2023.

Cette hausse est liée à l'arrêt attendu des flux russes via l'Ukraine, qui n'autorisera plus à partir du 1^(er) janvier le transit de gaz russe en direction des pays européens, comme l'a confirmé mardi l'opérateur ukrainien.

En Europe, certains pays d'Europe centrale et de l'Est, comme l'Autriche, la Hongrie et la Slovaquie, restent très dépendants du gaz russe.

Selon l'Oxford Institute for Energy Studies, cette situation aura pour conséquence une accélération de la chute des réserves européennes et des pressions à la hausse sur les prix du gaz.

Les températures froides enregistrées depuis la fin du mois d'octobre ont déjà favorisé l'utilisation du chauffage, tandis que le manque d'ensoleillement et de vent ont conduit à produire une part plus importante de l'électricité à partir de gaz naturel.

- Réserves plus basses -

Les réserves de gaz sont en moyenne d'environ 73 % dans les pays de l'Union européenne (UE), selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI), un taux largement inférieur aux 86 % constatés à la même période en 2023.

Pour y faire face, la Commission européenne a annoncé vendredi 29 novembre que le seuil requis des réserves de gaz de l'Union européenne au 1^(er) février prochain avait été rehaussé de 45 % à 50 %.

Le géant russe Gazprom a également annoncé samedi qu'il cesserait de livrer du gaz à la Moldavie à partir du 1^(er) janvier, à la suite d'un différend financier avec cette ex-république soviétique qui a récemment réélu une présidente pro-européenne.

Les différends commerciaux avec Gazprom sont antérieurs à l’invasion russe de l’Ukraine et concernent la filiale Moldovagaz, détenue à 50 % par le groupe russe.

Par ailleurs, la part croissante du GNL américain, destiné à remplacer le gaz russe acheminé par gazoduc en Europe, a augmenté les coûts du mégawattheure de manière structurelle depuis le début de la guerre en Ukraine.

Depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022, l'UE a réduit son exposition au gaz russe, mais selon Christoph Halser, analyste chez Rystad Energy, cette ressource représentera encore 14 % de sa consommation totale en 2024, soit plus que les 12 % de l’an passé.

- « Plus froid que prévu » -

Dans ce contexte, « un hiver plus froid que prévu ou de nouveaux retards dans les projets de GNL » pourraient, à court terme, mener à des prix autour des 60 euros par mégawattheure, avance Daniela Sabin Hathorn, analyste chez Capital.com.

Le cours subit aussi la pression d'une prime de risque liée à l'escalade de la guerre entre l'Ukraine et la Russie, notamment depuis que Joe Biden a autorisé Kiev à utiliser des missiles américains ATACMS, d'une portée de 300 km, sur le sol russe.

À plus long terme, la présidence de Donald Trump aux États-Unis devrait « accélérer l'expansion des infrastructures américaines de GNL » et « renforcer l'offre mondiale », expliquent les analystes de Rystad Energy.

L'Europe devrait être le principal bénéficiaire de l'arrivée au pouvoir du républicain en ce qui concerne le gaz : la guerre commerciale qui se dessine entre les États-Unis et la Chine pourrait en effet « perturber les flux de GNL entre les deux pays, comme cela a été le cas en 2019 », expliquent les analystes.

Une telle situation impliquerait une concurrence moins importante sur la demande de gaz américain et l'UE pourrait utiliser ses achats de GNL dans le cadre de négociations commerciales avec les États-Unis afin d’éviter des tarifs douaniers punitifs.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.