Macron fixe le cap de la politique étrangère de la France pour 2025

Le président français Emmanuel Macron préside le premier ministre français François Bayrou lors de leur premier conseil des ministres depuis leur nomination le 24 décembre 2024, au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 3 janvier 2025.
Le président français Emmanuel Macron préside le premier ministre français François Bayrou lors de leur premier conseil des ministres depuis leur nomination le 24 décembre 2024, au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 3 janvier 2025.
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Publié le Lundi 06 janvier 2025

Macron fixe le cap de la politique étrangère de la France pour 2025

  • "Les guerres en Ukraine et au Proche-Orient (...) nous concernent directement et menacent notre sécurité, notre unité, notre économie"
  • "L'Europe ne peut plus déléguer à d'autres puissances sa sécurité et sa défense"

PARIS: Le président Emmanuel Macron expose lundi à Paris aux ambassadeurs français ses priorités de politique étrangère en 2025, sur fond de multiples crises dans le monde, de l'Ukraine au Moyen-Orient en passant par Taïwan.

"Les guerres en Ukraine et au Proche-Orient (...) nous concernent directement et menacent notre sécurité, notre unité, notre économie", a affirmé le président lors de ses vœux du Nouvel An aux Français.

"L'Europe ne peut plus déléguer à d'autres puissances sa sécurité et sa défense", a-t-il ajouté, insistant sur l'importance pour la France de "continuer d'investir pour son réarmement militaire, pour garantir notre souveraineté, la protection de nos intérêts et la sécurité de nos compatriotes".

Alors que les forces ukrainiennes sont en grande difficulté depuis des mois face à l'armée russe, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski est l'invité d'honneur de cette 30e édition de la conférence des ambassadeurs, qui se tient lundi et mardi.

La Pologne, qui soutient fermement l'Ukraine voisine depuis l'invasion russe en février 2022 et sert d'axe logistique pour l'aide militaire occidentale, a pris la présidence tournante de l'Union européenne le 1er janvier.

Avant l'investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis le 20 janvier, les Européens plaident pour la poursuite de l'aide à Kiev, craignant que le retour au pouvoir de l'Américain remette en cause la contribution du principal soutien à l'Ukraine.

Dans son discours aux diplomates à l'Elysée, le président français devrait aussi revenir sur la situation au Proche et Moyen-Orient.

Depuis l'attaque sans précédent du Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023, Israël poursuit son offensive militaire dans la bande de Gaza, ravagée par une très grave crise humanitaire et la mort de dizaines de milliers de civils. Le conflit s'est étendu au Liban contre le Hezbollah, allié du Hamas, même si un fragile accord de cessez-le-feu a été conclu fin novembre.

Enfin, le chef de l'Etat évoquera la Syrie, où s'est rendu le 3 janvier le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot pour rencontrer Ahmad al-Chareh, qui a pris les rênes du pays le 8 décembre après la fuite de l'ex-président syrien Bachar al-Assad.

M. Barrot et son homologue allemande ont plaidé pour une transition "pacifique" et "inclusive", et proposé l'expertise de leurs pays et de l'UE pour aider les Syriens à rédiger une nouvelle Constitution.

Malaise du corps diplomatique 

Paris a d'ailleurs proposé l'organisation d'une conférence internationale fin janvier, "associant la Syrie et ses partenaires" pour accompagner la transition politique "dans la bonne direction", selon M. Barrot.

Le ministre des Affaires étrangères tiendra de son côté une conférence de presse lundi avec son homologue polonais, qui présentera les priorités de la présidence de l'UE pour les six prochains mois.

M. Barrot s'adressera ensuite mardi au corps diplomatique pour lui exposer "sa feuille de route" 2025, selon son ministère.

Ce rendez-vous incontournable de la diplomatie française, qui se tient chaque année fin août-début septembre, n'avait pu se tenir en 2024 en raison des Jeux olympiques en France, suscitant des interrogations et ajoutant au malaise qui touche le ministère.

En 2022, une réforme prévoyant la suppression des deux corps historiques de la diplomatie française et la création d'un nouveau corps de l'Etat - les hauts fonctionnaires ne seront plus rattachés à une administration spécifique et pourront en changer en cours de carrière - avait suscité un tollé en interne.

Une grève rarissime avait même secoué le Quai d'Orsay, les diplomates redoutant une perte de compétences et de prestige du troisième réseau mondial, derrière ceux des Etats-Unis et de la Chine.

Malgré les promesses d'Emmanuel Macron de "réarmer" la diplomatie en augmentant moyens et effectifs en contrepartie de cette réforme, le projet de budget 2025, qui n'a toujours pas été adopté en raison de la crise politique en France, prévoit une baisse de 4,3% pour l'action extérieure de l'Etat, pour atteindre 3,3 milliards d'euro.

La part de l'aide au développement, également gérée par le Quai d'Orsay, chute quant à elle de 23%, à 2,4 milliards.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.