Comment des décennies d'ingérence du régime al-Assad ont affecté la vie politique du Liban

Des partisans des Phalanges chrétiennes (ou Parti Kataeb) et du Parti des Forces libanaises (FL) se rassemblent pour célébrer dans le quartier d'Achrafieh à Beyrouth, le 8 décembre 2024, après que les forces d'opposition syriennes ont déclaré avoir pris le contrôle de Damas (AFP).
Des partisans des Phalanges chrétiennes (ou Parti Kataeb) et du Parti des Forces libanaises (FL) se rassemblent pour célébrer dans le quartier d'Achrafieh à Beyrouth, le 8 décembre 2024, après que les forces d'opposition syriennes ont déclaré avoir pris le contrôle de Damas (AFP).
 Des soldats syriens patrouillent dans le Mont-Liban à bord d'un char d'assaut russe en 1990. (AFP).
Des soldats syriens patrouillent dans le Mont-Liban à bord d'un char d'assaut russe en 1990. (AFP).
Cette photo prise le 4 août 1989 montre des résidents libanais entrant dans une zone de sécurité contrôlée par Israël dans le sud du Liban, fuyant Beyrouth lors de violents combats entre les forces chrétiennes fidèles au général Michel Aoun et les forces syriennes soutenues par des miliciens druzes (AFP).
Cette photo prise le 4 août 1989 montre des résidents libanais entrant dans une zone de sécurité contrôlée par Israël dans le sud du Liban, fuyant Beyrouth lors de violents combats entre les forces chrétiennes fidèles au général Michel Aoun et les forces syriennes soutenues par des miliciens druzes (AFP).
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Publié le Lundi 06 janvier 2025

Comment des décennies d'ingérence du régime al-Assad ont affecté la vie politique du Liban

  •  Alors que la chute de Bachar al-Assad clôt un chapitre sombre pour la Syrie, l'héritage de sa famille continue de peser sur la politique libanaise.
  • Maintenir le contrôle sur le Liban était essentiel pour le régime, même si cela s'est fait au détriment des Palestiniens, explique un historien.

LONDRES : Après près d'un demi-siècle de règne de la famille al-Assad en Syrie, il y a une lueur d'espoir pour le Liban voisin, qui a enduré pendant des décennies une occupation militaire, une ingérence persistante dans ses affaires politiques et tout un héritage d'assassinats liés au régime.

Bachar al-Assad, qui a succédé à son père Hafez en 2000, a été renversé le 8 décembre, marquant la fin d'une guerre civile dévastatrice de 13 ans. Son éviction devrait avoir des conséquences majeures pour les pays voisins, et peut-être davantage pour le Liban.

L'intérêt du régime al-Assad pour le Liban remonte à la période qui a suivi la guerre israélo-arabe de 1973, lorsqu'il est devenu un élément de la stratégie syrienne pour éviter d'être flanqué par Israël à travers la vallée de la Bekaa, selon un article publié en 2005 par Bassel Salloukh de l'Université américaine de Beyrouth.

Mais Israël n'était pas la seule menace existentielle perçue. Feu Hafez al-Assad, qui a pris le pouvoir en 1970, "a vécu dans la crainte constante d'un coup d'État et d'une conspiration", a déclaré l'historien syrien Sami Moubayed à Arab News. « Le Liban était le théâtre de la plupart de ses pires menaces ».

Parmi ces menaces figurent l'Organisation de libération de la Palestine de Yasser Arafat, le mouvement palestinien Fatah, le Conseil de commandement révolutionnaire du Fatah soutenu par l'Irak et le camarade devenu rival d'al-Assad, Muhammad Umran, qui aurait été tué par les services de renseignement syriens en 1972.

En outre, le dictateur irakien Saddam Hussein "a investi massivement au Liban et a soutenu la guerre de libération de Michel Aoun contre la Syrie au cours de la dernière phase de la guerre civile", a déclaré M. Moubayed.

C'est pourquoi, selon M. Moubayed, Hafez "ne pouvait tout simplement pas se permettre de perdre le Liban".

"En raison de sa proximité avec la Syrie et du laxisme de ses frontières, tout pouvait être passé en contrebande vers et depuis le Liban : armes, espions, saboteurs, assassins et idées révolutionnaires", a-t-il ajouté. "Si le Liban tombe aux mains de l'un des ennemis d'al-Assad mentionnés ci-dessus, son régime à Damas serait menacé.

Enracinée dans la paranoïa d'al-Assad, l'implication du régime s'est intensifiée et est devenue plus prononcée avec l'intervention de l'armée syrienne dans la guerre civile libanaise, conduisant finalement à une occupation syrienne du Liban qui a duré 29 ans.

À la fin du printemps 1976, un an après le début de la guerre civile libanaise qui durait depuis 15 ans, al-Assad a déployé des troupes pour sauver les milices chrétiennes maronites attaquées par l'OLP et le Mouvement national libanais.

La coalition du Mouvement national, formée en 1969 et dissoute en 1982, comprenait des groupes de gauche, panarabistes et pro-syriens. Elle était dirigée par le leader druze Kamal Jumblatt, dont l'assassinat, le 16 mars 1977, est largement attribué au frère d'al-Assad, Rifaat.

L'alliance d'al-Assad avec les milices maronites contre le Mouvement national et l'OLP peut laisser perplexe compte tenu de la position anti-israélienne du régime à l'époque. En effet, les actions de la Syrie semblent s'aligner sur les principaux objectifs d'Israël lors de son invasion du Liban en 1982 : détruire l'OLP et installer un gouvernement dirigé par les Maronites.


Mais les inquiétudes et l'inimitié d'al-Assad à l'égard du Mouvement national ont des racines profondes et complexes, qui ont finalement conduit à sa brève alliance avec les Maronites.

"L'Alliance nationale date en fait d'avant la guerre civile libanaise, tout comme l'agacement de Hafez al-Assad à son égard", explique M. Moubayed. "Pourtant, sur le papier, ils auraient dû être des alliés inséparables, compte tenu de leur soutien mutuel aux Palestiniens".

"De nombreux éléments de l'Alliance nationale n'ont jamais été appréciés par al-Assad, comme les baathistes libanais soutenus par l'Irak et le parti socialiste progressiste de Kamal Jumblatt.

"La guerre civile libanaise s'est déroulée à un moment où al-Assad était au cœur d'un important bras de fer avec le Baath irakien, qui s'est répercuté au Liban", a expliqué M. Moubayed. 

"Au milieu de l'année 1975, alors que la guerre a commencé à éclater au Liban, l'Irak avait mobilisé son armée et menacé d'envahir la Syrie (au sujet des droits sur l'eau). Al-Assad soupçonnait le vice-président de l'époque, Saddam Hussein, d'utiliser l'Alliance nationale pour créer des problèmes à la Syrie".

En outre, selon M. Moubayed, les relations de l'Alliance nationale avec Yasser Arafat ont été  "troublantes" pour al-Assad, qui craignait qu'un "mini-État palestinien au Liban" ne provoque une intervention israélienne et ne permette à Saddam Hussein "de l'acculer à la fois en Irak et au Liban".

"Lorsque des dirigeants chrétiens sont venus lui demander son aide pour couper les ailes d'Arafat au Liban, al-Assad y a vu l'occasion de détruire Abou Ammar (Arafat).

Cela peut expliquer pourquoi al-Assad s'est rapidement retourné contre deux factions chrétiennes qui ont défié Damas en exigeant son retrait et en collaborant avec Israël contre un ennemi palestinien et musulman commun.

Au cours de l'été 1978, la Syrie a lancé des roquettes et des pièces d'artillerie sur les bastions de Beyrouth-Est de deux factions chrétiennes, les Phalangistes et les partisans de l'ancien président Camille Chamoun, a rapporté le New York Times.

Une troisième faction, dirigée par l'ancien président libanais Suleiman K. Frangieh, a rompu avec les autres factions en raison de leur alliance avec Israël.

Israël vient au secours de ses alliés maronites, puis se retire rapidement, laissant derrière lui une zone tampon contrôlée par l'armée du Sud-Liban.

Craignant une alliance similaire entre les Forces libanaises (FL) à Zahlé, dans l'est du Liban, et des alliés locaux qui pourraient menacer la présence de l'armée syrienne dans la vallée de la Bekaa toute proche, al-Assad a pris des mesures sévères à l'encontre des FL. Cela a conduit à la bataille de Zahlé, qui a duré de décembre 1980 à juin 1981.

Israël envahit à nouveau le Liban en 1982, s'empare de Beyrouth et force les troupes syriennes à se replier dans la vallée de la Bekaa. La majorité des membres de l'OLP, y compris son chef Arafat, ont été expulsés le 30 août de la même année dans le cadre d'un accord international visant à mettre fin à la violence.

Entre-temps, al-Assad, qui a utilisé la rhétorique de la résistance contre Israël pour renforcer son pouvoir, a saisi l'occasion pour prendre le contrôle de la question palestinienne au Liban.

Pour al-Assad, a déclaré Moubayed, le contrôle du Liban était "presque aussi important que le contrôle de la Syrie elle-même, et si cela devait se faire aux dépens des Palestiniens, c'était un prix qu'il était prêt à payer".

Fin 1982, la position d'Arafat est devenue plus modérée à l'égard d'Israël, et les dissidents de l'OLP dans la ville de Tripoli, au nord du Liban, ont commencé à s'organiser avec le soutien d'al-Assad.

Un an plus tard, après le retour d'Arafat au Liban, la bataille de Tripoli a éclaté entre les factions militantes palestiniennes pro-syriennes et l'OLP. Arafat a accusé al-Assad d'avoir orchestré la rébellion contre lui au sein des forces de l'OLP au Liban.

Le conflit a mis fin à l'implication de l'OLP dans la guerre civile libanaise.

"Pour al-Assad, il s'agit autant de contrôler la question palestinienne que le Liban", a déclaré Nadim Shehadi, économiste et conseiller politique libanais, à Arab News. "Le contrôle du Liban a permis à al-Assad de peser sur la résolution du conflit israélo-palestinien. Il avait les cartes en main et contrôlait les camps.

"Après le retrait d'Israël en 1983 et le départ de l'OLP, la Syrie a systématiquement pris le contrôle des biens et des organisations de l'OLP. Tous les partis (au Liban) s'en sont rendu compte, même le parti Kataeb (phalangiste).

"Dans chaque institution, les membres pro-Fatah/OLP ont été remplacés par des membres pro-syriens", a-t-il ajouté, soulignant que cette situation a abouti à la guerre des camps, à la guerre des frères et à la prise de contrôle de Ras Beirut par le mouvement Amal et les factions pro-syriennes.

Avoir une influence sur la résolution du conflit israélo-palestinien signifie que "al-Assad détiendrait les variables clés et qu'aucun processus de paix n'aboutirait sans ses conditions, son approbation ou le juste prix à payer", a déclaré M. Shehadi.

"Cela lui donne du pouvoir sur la région. En témoignent les privilèges qu'il a obtenus au Liban grâce à l'accord de Taëf et les concessions faites pour la participation de la Syrie à la coalition de la guerre du Golfe visant à expulser Saddam du Koweït.

"En un mot, elle lui donne un droit de veto et un pouvoir de blocage".

L'accord de Taëf, négocié en Arabie saoudite en septembre 1989 et approuvé par le Parlement libanais en novembre 1989, a mis fin à la guerre civile en 1990. Alors qu'il stipule le retrait de toutes les troupes étrangères, il a permis à al-Assad d'imposer un protectorat de facto sur le Liban et sa vie politique.

Entre 1991 et 2005, le régime al-Assad a exercé un contrôle total sur la politique intérieure et extérieure du Liban. Il a profité de la marge de manœuvre qui lui était accordée pour équilibrer habilement les relations entre les nombreuses sectes et factions libanaises et a joué un rôle clé dans l'alimentation de nombreuses tensions qui persistent aujourd'hui.

L'implication de la famille al-Assad au Liban a été marquée par une série d'attentats qui ont tué ou blessé de nombreux journalistes et hommes politiques anti-syriens. En 2005, sous le règne de Bachar al-Assad, la vague d'assassinats s'est intensifiée. Sous la pression internationale, les derniers soldats syriens se sont retirés du Liban le 26 avril de cette année-là.

Pour la seule année 2005, au moins six personnalités libanaises anti-syriennes ont été assassinées, dont l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, tué dans un attentat à la voiture piégée. Sa mort, ainsi que celle de 21 autres personnes, a fait l'objet d'une enquête par un tribunal soutenu par les Nations unies, qui n'a trouvé aucune preuve liant la direction du Hezbollah ou la Syrie à l'attentat.

Toutefois, l'assassinat s'est produit alors que M. Hariri et ses alliés politiques débattaient de l'opportunité de demander le retrait des forces syriennes du Liban, a rapporté l'agence de presse AP.

Les attaques de 2005 contre d'éminentes personnalités anti-syriennes ont également visé des journalistes qui critiquent ouvertement la politique d'al-Assad au Liban, notamment le professeur d'histoire Samir Kassir, l'ancien député Gebran Tueni, le rédacteur en chef et l'éditeur du journal Annahar, et la présentatrice de télévision May Chidiac, qui a survécu à une tentative d'assassinat mais a perdu un bras et une jambe.

Tout au long de leur règne, Hafez et Bashar al-Assad étaient connus pour exercer un contrôle strict sur les médias, une pratique qui est devenue particulièrement évidente pendant la guerre civile en Syrie, qui a débuté en 2011. Bien que moins prononcée, cette stratégie s'est également étendue au Liban sous leur règne.

Le retrait des troupes syriennes du Liban n'a toutefois pas mis fin à l'influence d'al-Assad sur la vie politique du pays.

Dans un discours annonçant ce retrait, Bachar al-Assad a déclaré : "Le retrait de la Syrie du Liban ne signifie pas l'absence d'un rôle syrien. Ce rôle est régi par de nombreux facteurs géographiques, politiques et autres. Au contraire, nous serons plus libres et plus ouverts dans nos relations avec le Liban".

Grâce à des alliances politiques et militaires stratégiques, notamment avec le Hezbollah soutenu par l'Iran et le Mouvement Amal, et sous couvert de résistance à Israël, le régime al-Assad a conservé une influence significative sur les politiques intérieures et étrangères du Liban.

En 2011, le Liban s'est retrouvé avec un gouvernement principalement pro-syrien. La formation de ce gouvernement est intervenue quelques mois après l'éclatement des manifestations anti-régime en Syrie, ce qui a rendu crucial pour al-Assad de s'assurer un cabinet amical à Beyrouth.

Bien que la disparition d'al-Assad marque un tournant potentiel pour le Liban à l'approche d'une élection présidentielle attendue de longue date - en cours depuis 2022 et qui pourrait se terminer le 9 janvier - des décennies d'ingérence d'al-Assad continuent de peser sur la politique libanaise.

Le régime syrien "s'est cloné au Liban" en pénétrant "chaque institution et chaque parti politique, y compris les ministères, l'armée, les services de sécurité et même les organisations religieuses", a écrit M. Shehadi dans un récent article d'opinion pour Arab News.

"La Syrie a également facilité la création du Hezbollah, soutenu par son allié iranien, tout en cherchant à maintenir un équilibre avec le Premier ministre Rafic Hariri".

Bien que le Hezbollah soit affaibli par sa récente guerre avec Israël et que l'influence régionale de l'Iran ait diminué depuis la chute d'al-Assad, M. Shehadi prédit "une crise au sujet de la formation du cabinet et de la déclaration ministérielle après l'élection d'un président".

"La principale variable ici est de savoir si le mouvement Amal peut agir indépendamment du Hezbollah. Personnellement, je doute qu'il puisse le faire, ou que Nabih Berri (président du Parlement) prenne le risque", a-t-il déclaré à Arab News.

"La déclaration ministérielle sur la formation du nouveau gouvernement devra traiter des armes du Hezbollah et des prérogatives de l'armée pour prendre le contrôle et empêcher le réarmement au Sud-Liban.

Elle devra également "faire référence à la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies", qui appelle à la dissolution et au désarmement de toutes les milices au Liban. "Le Hezbollah essaiera de bloquer ce processus et il faudra beaucoup de temps pour trouver un langage approprié qui satisfasse toutes les parties.

Bien que la famille al-Assad ait quitté le pouvoir, son héritage pourrait perdurer. “Pendant plus de 50 ans, le régime al-Assad a prospéré en exacerbant les problèmes de ses voisins”, a déclaré M. Shehadi. “Il ne nous manquera pas”. 
 


Le Hadj a permis aux femmes de gagner en autonomie grâce aux services mis à leur disposition

(Photo AN/Adnan Salem Mahdaly)
(Photo AN/Adnan Salem Mahdaly)
(Photo AN/Adnan Salem Mahdaly)
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  • Si les femmes ont toujours joué un rôle traditionnel dans ce pèlerinage, leur implication prend aujourd'hui une nouvelle ampleur dans le cadre de la Vision 2030.
  • « L'éducation est essentielle », affirme une professeure qui œuvre à accroître la participation des femmes aux services du Hadj.

RIYAD : Le rôle joué par les femmes pendant le Hadj a considérablement évolué ces dernières années, mettant en évidence leur contribution à l'un des plus grands rassemblements humains au monde.

Alyaa Malibari, professeure à l'université Umm Al-Qura de La Mecque, est l'une de ces femmes inspirantes.

Elle a consacré sa carrière à améliorer l'expérience des pèlerins et à autonomiser d'autres femmes. Elle collabore avec plusieurs opérateurs pour organiser des cours destinés aux personnes intéressées par le bénévolat pendant le Hadj. 

(Photo AN/Adnan Salem Mahdaly)
(Photo AN/Adnan Salem Mahdaly)

Elle a conçu le programme Qaidat, une initiative de leadership destinée aux femmes, qui leur présente divers rôles et responsabilités. Un autre projet, Hunna, est mené par des femmes et s'aligne sur la Vision 2030 en mettant l'accent sur la mise en œuvre de pratiques innovantes pendant le Hadj. Parallèlement, le programme Aguadyat vise à autonomiser les femmes dans le domaine de la sécurité alimentaire, afin d'améliorer la qualité des repas servis aux pèlerins.

Les femmes sont présentes depuis la création du pèlerinage, offrant leur hospitalité, préparant les repas et partageant leurs connaissances religieuses. Aujourd'hui, leurs rôles se sont élargis pour refléter leurs progrès en matière d'éducation et de carrière.

Malibari a joué un rôle central. Forte d'une formation en leadership et en communication, elle a entamé son parcours dès son plus jeune âge, inspirée par l'engagement de sa famille au service des pèlerins.

« Mes premiers souvenirs du pèlerinage sont remplis d'admiration pour mon père et le travail qu'il accomplissait. J'ai toujours su que je voulais contribuer d'une manière ou d'une autre », a-t-elle déclaré, ajoutant que l'autonomisation des femmes était un engagement à vie : « Je veux m'assurer que les femmes disposent des outils et des connaissances nécessaires pour s'épanouir pendant le Hajj. »

Les premiers souvenirs de Malibari du Hajj remontent à l'âge de cinq ans, lorsqu'elle accompagnait son père. Son implication officielle a commencé en 2005, lorsqu'elle a rejoint l'Assemblée des femmes à Umm Al-Qura pour aider les pèlerines. 

(Photo AN/Adnan Salem Mahdaly)
(Photo AN/Adnan Salem Mahdaly)

Elle a ensuite étudié à l'étranger, ce qui lui a permis de mettre en lumière les efforts déployés par l'Arabie saoudite pour servir les pèlerins.

« Il était important pour moi de partager notre histoire avec le monde entier et de mettre en avant le dévouement de ceux qui servent », a-t-elle déclaré.

En 2019, Malibari a dirigé un projet de traduction pour le ministère des Médias, produisant ainsi du contenu multilingue destiné à améliorer la communication.

Au-delà de ses contributions pendant le Hadj, Malibari est une médecin et une universitaire dévouée. Elle tient à souligner l'importance de l'éducation et aspire à inspirer la prochaine génération de leaders.

« L'éducation est la clé pour libérer le potentiel. Je veux que mes étudiants comprennent qu'ils peuvent changer les choses », a-t-elle déclaré. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Israël soutient un clan armé opposé au Hamas à Gaza, confirme Netanyahu

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a reconnu que les autorités soutenaient un clan palestinien à Gaza qui s'oppose au mouvement islamiste Hamas, après des déclarations d'un ex-ministre selon lesquelles Israël avait transféré des armes à ce groupe. (AFP)
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a reconnu que les autorités soutenaient un clan palestinien à Gaza qui s'oppose au mouvement islamiste Hamas, après des déclarations d'un ex-ministre selon lesquelles Israël avait transféré des armes à ce groupe. (AFP)
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  • Selon des médias israéliens et palestiniens, ce groupe rassemble des membres d'une tribu bédouine dirigée par Yasser Abou Chabab
  • Le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) décrit M. Abou Chabab comme le chef d'un "gang criminel opérant dans la région de Rafah"

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a reconnu que les autorités soutenaient un clan palestinien à Gaza qui s'oppose au mouvement islamiste Hamas, après des déclarations d'un ex-ministre selon lesquelles Israël avait transféré des armes à ce groupe.

Selon des médias israéliens et palestiniens, ce groupe rassemble des membres d'une tribu bédouine dirigée par Yasser Abou Chabab. Le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) décrit M. Abou Chabab comme le chef d'un "gang criminel opérant dans la région de Rafah (ville à cheval entre la bande de Gaza et l'Egypte, NDLR) et accusé de piller les camions d'aide" humanitaire à Gaza.

Avigdor Lieberman, député et ancien ministre de la Défense, avait déclaré dans une interview accordée à la chaîne publique israélienne Kan que le gouvernement de M. Netanyahu "donnait des armes à un groupe de criminels et de malfaiteurs".

"Qu'est-ce que Lieberman a divulgué? Que des sources de sécurité ont activé un clan de Gaza qui s'oppose au Hamas? Qu'y a-t-il de mal à cela?", a lancé M. Netanyahu dans une vidéo publiée sur son compte X jeudi.

"Il n'y a que du bon, a-t-il ajouté, cela sauve des vies de soldats israéliens" dans la bande de Gaza, où Israël combat le Hamas depuis son attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.

Michael Milshtein, expert en affaires palestiniennes au Centre Moshe Dayan de Tel-Aviv, a déclaré à l'AFP que le clan Abou Chabab faisait partie d'une tribu bédouine qui vivait dans la péninsule égyptienne du Sinaï.

Selon lui, certains membres de la tribu sont impliqués dans "toutes sortes d'activités criminelles, le trafic de drogue et d'autres choses de ce genre".

M. Abou Chabab a passé du temps en prison à Gaza et les chefs du clan l'ont récemment dénoncé comme un "collaborateur et un gangster" israélien, dit-il.

"Fantasme" 

"Il semble que le Shabak (acronyme en hébreu de l'Agence de la sécurité intérieure, également connue comme le Shin Bet) ou l'armée ont pensé que c'était une excellente idée de transformer cette milice, ce gang en fait, en un mandataire, de lui donner des armes et de l'argent et de le mettre à l'abri des opérations de l'armée", a ajouté M. Milshtein.

Il a ajouté que le Hamas avait tué quatre membres du gang il y a quelques jours seulement.

Selon l'ECFR, M. Abou Chabab "aurait été précédemment emprisonné par le Hamas pour trafic de drogue. Son frère aurait été tué par le Hamas lors d'une opération de répression contre les attaques du groupe contre les convois d'aide de l'ONU".

Avant d'imposer début mars un blocus total de deux mois et demi à la bande de Gaza, très partiellement allégé dans la deuxième moitié de mai, Israël a régulièrement accusé le Hamas de piller ou détourner l'aide humanitaire qui entrait dans le petit territoire dévasté par la guerre.

Réagissant aux révélations israéliennes sur le clan Abou Chabab, le Hamas a déclaré que ce groupe avait "choisi la voie de trahison et du vol" et appelé les civils à s'opposer à lui.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, affirme disposer de preuves d'une "coordination claire entre ces bandes de pillards, les collaborateurs de l'occupation (Israël, NDLR) et l'armée ennemie elle-même dans le pillage de l'aide et la fabrication de crises humanitaires qui aggravent les souffrances" des Palestiniens.

Pour M. Milshtein, la décision d'armer un groupe comme Abou Chabab relève plus du "fantasme" que d'une "stratégie". "J'espère vraiment que cela ne se terminera pas par une catastrophe", dit-il.

 


Comment l'innovation technologique en matière d'IA a amélioré l'expérience du pèlerinage Hajj 2025

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  • Les outils d'IA transforment l'expérience du Hajj, en améliorant la sécurité, en facilitant la logistique et en enrichissant la spiritualité de millions de pèlerins.
  • Du contrôle des foules aux outils de la foi, Hajj 2025 présente une fusion audacieuse de rituels anciens et d'innovations numériques de pointe.

RIYAD : Alors que le pèlerinage annuel du Hajj attire des millions de musulmans à La Mecque en 2025, l'Arabie saoudite utilise une puissante série d'outils d'intelligence artificielle pour faire en sorte que ce voyage sacré soit plus sûr, plus fluide et plus enrichissant sur le plan spirituel qu'il ne l'a jamais été.

Dans un mélange remarquable de rituel ancien et d'innovation moderne, le Royaume exploite l'IA, les technologies biométriques et les services numériques pour surmonter les défis logistiques liés à l'organisation de l'un des plus grands rassemblements religieux au monde - du contrôle des foules à la gestion de la chaleur - tout en préservant le caractère sacré de l'expérience.

Des outils alimentés par l'IA ont été mis au point pour donner aux pèlerins plus de temps pour se concentrer sur leurs obligations liées au Hadj. (Photo SPA)
Des outils alimentés par l'IA ont été mis au point pour donner aux pèlerins plus de temps pour se concentrer sur leurs obligations liées au Hadj. (Photo SPA)

"L'Arabie saoudite assume une immense responsabilité en accueillant des millions de pèlerins", a déclaré à Arab News Hatem Mandeel, directeur général et cofondateur du cabinet de conseil en transformation numérique Tyde AI. "Elle continue de faire preuve d'un engagement fort dans ce rôle grâce à des approches innovantes en matière de gestion des événements et de sécurité."

Au cœur de cette transformation se trouve Vision 2030, la feuille de route nationale du Royaume pour la diversification économique et la croissance numérique. Le Hajj de cette année reflète ces ambitions en action, les technologies étant utilisées pour tout rationaliser, de l'accompagnement spirituel aux mouvements de foule.

Deux nouveaux outils, l'assistant d'enrichissement intelligent et le mutawwif numérique, figurent parmi les plus remarquables.

Développé par l'Agence des affaires religieuses de la mosquée du prophète, l'assistant d'enrichissement intelligent fournit des mises à jour en temps réel sur les heures de prière, les horaires des imams et les lieux où se déroulent les activités religieuses. Proposé dans de nombreuses langues, il réduit le stress logistique tout en approfondissant l'engagement spirituel des pèlerins.

Des outils alimentés par l'IA ont été développés pour donner aux pèlerins plus de temps pour se concentrer sur leurs obligations du Hajj. (Photo SPA)
Des outils alimentés par l'IA ont été développés pour donner aux pèlerins plus de temps pour se concentrer sur leurs obligations du Hajj. (Photo SPA)

Le Mutawwif numérique, quant à lui, a été créé par l'Autorité générale pour l'entretien de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète pour servir de compagnon numérique aux pèlerins de la Omra. Il comprend des outils de navigation pour le tawaf et le sa'i, une bibliothèque de supplications audiovisuelles et des compteurs de rituels intégrés pour aider les pèlerins à rester concentrés et sur la bonne voie.

Ces outils sont complétés par la Makkah Route Initiative, un service d'immigration accéléré grâce à la technologie biométrique et à l'intelligence artificielle.

Désormais opérationnelle dans 11 aéroports internationaux de sept pays, cette initiative permet aux pèlerins d'effectuer les formalités de visa, de douane et de santé avant d'embarquer sur leur vol, réduisant ainsi les embouteillages à l'arrivée.

La Saudi Data and AI Authority (SDAIA) a développé le Smart Makkah Operations Center (Smart Moc) pour assurer la sécurité et le confort des pèlerins du Hajj et faciliter leurs déplacements et les services qui leur sont fournis. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle (SDAIA) a mis en place le Centre opérationnel intelligent de La Mecque (Smart Moc) afin d'assurer la sécurité et le confort des pèlerins du Hadj, de faciliter leurs déplacements et d'améliorer les services qui leur sont fournis. (SPA)

Il est soutenu par des systèmes de surveillance 24 heures sur 24 gérés par l'Autorité saoudienne des données et de l'IA, qui assurent la conformité sanitaire et la résolution rapide des problèmes grâce à des analyses pilotées par l'IA.

En coulisses, des plateformes d'IA plus sophistiquées répondent aux énormes exigences logistiques du Hajj. L'une des plus importantes est Baseer, une plateforme développée par le ministère de l'Intérieur en partenariat avec l'Autorité saoudienne des données et de l'IA.

Grâce à la vision artificielle et à l'apprentissage automatique, Baseer suit et analyse les mouvements de plus d'un million de fidèles par jour à l'intérieur de la Grande Mosquée. Ces informations aident les autorités à prévoir les mouvements de foule et à prévenir les goulets d'étranglement dangereux. **

Le saviez-vous?

L'assistant d'enrichissement intelligent aide les pèlerins à suivre les rituels grâce à des mises à jour en temps réel et à des conseils spirituels multilingues.

Le Mutawwif numérique guide les pèlerins pas à pas dans le tawaf et le sa'i, avec des aides visuelles, des supplications et des compteurs de rituels.

L'initiative Makkah Route Initiative accélère l'immigration grâce à la biométrie et à l'IA, ce qui permet de désengorger les lieux avant même l'arrivée des pèlerins.

Baseer suit plus d'un million de fidèles par jour pour gérer les flux de foule et éviter les goulets d'étranglement à la Grande Mosquée.

L'utilisation de l'IA à cette échelle est une étape majeure dans la gestion des événements, en particulier dans des contextes sensibles et sacrés.

"Construire cette technologie est une chose, mais maintenir la fiabilité du système en cas de forte demande, garantir la confidentialité des données et intégrer correctement le personnel est une opération à part entière", a déclaré M. Mandeel.

Pour ajouter une touche plus personnelle et interactive, le Royaume a également introduit Manarah 2, un robot multilingue équipé d'un écran tactile intelligent. Il fournit des informations et des conseils en temps réel aux pèlerins dans plusieurs langues, ainsi qu'une application dédiée pour aider les non-arabophones à réciter correctement la sourate Al-Fatiha.

"Cela montre comment l'Arabie saoudite prend l'initiative de gérer - mais aussi d'élever - le voyage sacré de millions de pèlerins", a déclaré M. Mandeel. "C'est un exemple puissant de la manière dont l'IA peut améliorer de manière réfléchie des expériences sacrées et profondément humaines, ce dont un plus grand nombre de personnes dans le monde devraient être conscientes et s'inspirer."

Avec une chaleur extrême, des foules massives et des rituels à respecter impérativement, le pèlerinage pose d'énormes problèmes logistiques. Mais l'investissement stratégique de l'Arabie saoudite dans l'IA établit une norme mondiale sur la façon dont la transformation numérique peut servir les traditions humaines.

"Cette utilisation proactive de la technologie ne soutient pas seulement les objectifs de Vision 2030", a déclaré M. Mandeel. "Mais elle offre également un modèle pour d'autres nations qui gèrent des rassemblements à grande échelle dans des contextes sensibles." 

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com