Nucléaire : pourparlers entre l'Iran et des pays européens avant le retour de Trump

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian (à droite), participe à une conférence de presse avec Josep Borrell, le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (à gauche), au siège du ministère des Affaires étrangères à Téhéran, capitale de l'Iran, le 25 juin 2022. (Photo AFP)
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian (à droite), participe à une conférence de presse avec Josep Borrell, le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (à gauche), au siège du ministère des Affaires étrangères à Téhéran, capitale de l'Iran, le 25 juin 2022. (Photo AFP)
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Publié le Lundi 13 janvier 2025

Nucléaire : pourparlers entre l'Iran et des pays européens avant le retour de Trump

  • Des pourparlers sur le programme nucléaire iranien doivent se tenir lundi en Suisse, entre Téhéran, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni.
  • Ces discussions ont lieu moins de deux mois après des négociations discrètes entre l'Iran et des représentants des trois pays européens à Genève, alors que les Occidentaux s'inquiètent de l'état d'avancement du programme nucléaire iranien.

GENEVE : Des pourparlers sur le programme nucléaire iranien doivent se tenir lundi en Suisse, entre Téhéran, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, à une semaine de la prise de fonction du nouveau président américain, Donald Trump.

Ces discussions ont lieu moins de deux mois après des négociations discrètes entre l'Iran et des représentants des trois pays européens à Genève, alors que les Occidentaux s'inquiètent de l'état d'avancement du programme nucléaire iranien.

« Ce ne sont pas des négociations », a déclaré à l'AFP le ministère allemand des Affaires étrangères. Il s'agit seulement de « consultations », a renchéri l'Iran.

Selon le ministère français des Affaires étrangères, cette réunion est le signe que les pays de l'E3, un format qui rassemble la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, « continuent d'œuvrer en faveur d'une solution diplomatique au programme nucléaire iranien, dont l'état d'avancement est extrêmement problématique ».

Début décembre, Téhéran a annoncé commencer à alimenter de nouvelles centrifugeuses sur le site de Fordo, l'un des plus importants du pays, situé dans le centre de l'Iran, « avec notamment pour effet, à terme, d'accroître significativement le taux de fabrication d'uranium enrichi à 60 % », selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Dans une lettre datée du 6 décembre et adressée au Conseil de sécurité de l'ONU, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont exprimé leur vive « préoccupation » et exhorté la République islamique « à mettre immédiatement fin à son escalade nucléaire ».

Les trois pays européens ont évoqué la possibilité de recourir au mécanisme de réimposition des sanctions contre l'Iran « pour l'empêcher d'acquérir l'arme nucléaire ».

La résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui approuvait l'accord de 2015 conclu entre l'Iran et les pays de l'E3 (Allemagne, Chine, États-Unis et Royaume-Uni), ainsi que la Russie, expire en octobre 2025, dix ans après l'entrée en vigueur de l'accord.

- « Principal défi stratégique » -

De son côté, le président français Emmanuel Macron a qualifié l'Iran de « principal défi stratégique et sécuritaire » au Moyen-Orient, tout en mettant en garde contre « l'accélération » de son programme nucléaire.

Abbas Araghchi, le chef de la diplomatie iranienne, a récemment indiqué que son pays créerait « davantage de confiance quant au caractère pacifique » de son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions.

Selon l'AIEA, l'Iran est le seul État non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium à 60 %, soit un niveau proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une arme atomique.

Les Iraniens défendent leur droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour la production d'énergie, et nient vouloir se doter de l'arme atomique, ce que les pays occidentaux doutent fortement.

Les discussions doivent débuter à un moment où les groupes alliés de l'Iran au Moyen-Orient sont grandement affaiblis après des mois de guerre avec Israël.

À cette situation difficile s'ajoute le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, après un premier mandat (2017-2021) marqué par une politique de « pression maximale » envers l'Iran.

Les tensions autour du programme nucléaire iranien sont montées en flèche sous la présidence de Donald Trump, quand les États-Unis se sont retirés de l'accord de 2015 qui offrait à Téhéran un allègement des sanctions en échange d'une limitation de ses ambitions nucléaires.

L'Iran a adhéré au pacte jusqu'au retrait unilatéral des États-Unis en 2018, puis a commencé à revenir sur ses engagements. Toutes les tentatives pour le raviver ont échoué ces dernières années.

Depuis l'arrivée au pouvoir en août du nouveau président iranien modéré, Massoud Pezeshkian, Téhéran a exprimé son souhait de relancer des négociations pour sauver l'accord.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.