Le conseiller diplomatique de Macron dément tout « différend avec le président »

Le diplomate français Emmanuel Bonne participe à une table ronde lors de la 60e Conférence sur la sécurité de Munich (MSC) qui se tiendra à Munich, dans le sud de l’Allemagne, le 18 février 2024. (Photo AFP)
Le diplomate français Emmanuel Bonne participe à une table ronde lors de la 60e Conférence sur la sécurité de Munich (MSC) qui se tiendra à Munich, dans le sud de l’Allemagne, le 18 février 2024. (Photo AFP)
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Publié le Mercredi 15 janvier 2025

Le conseiller diplomatique de Macron dément tout « différend avec le président »

  • le « sherpa » du chef de l'État, qui dirige la cellule diplomatique de l'Élysée depuis 2019, avait présenté sa démission en fin de semaine dernière.
  • « Par principe, ce qui se passe à l'Élysée reste à l'Élysée et n'est pas nécessairement du domaine public », a déclaré à la presse Emmanuel Bonne, sans démentir avoir voulu quitter ses fonctions.

PARIS : Emmanuel Bonne, le conseiller diplomatique d'Emmanuel Macron qui avait mis sa démission dans la balance la semaine dernière, a démenti mercredi tout « différend avec le président », affirmant qu'il était « en pleine capacité de continuer à le servir ».

Selon plusieurs sources diplomatiques, le « sherpa » du chef de l'État, qui dirige la cellule diplomatique de l'Élysée depuis 2019, avait présenté sa démission en fin de semaine dernière. Parmi les causes évoquées, ces sources ont cité un différend avec le chef d'état-major particulier du président, le général Fabien Mandon.

La Lettre, qui avait révélé en premier ce « coup de chaud », avait évoqué un désaccord sur des options diplomatiques et rapporté plusieurs sujets de tensions entre le président et son conseiller ces dernières années.

« Par principe, ce qui se passe à l'Élysée reste à l'Élysée et n'est pas nécessairement du domaine public », a déclaré à la presse Emmanuel Bonne, sans démentir avoir voulu quitter ses fonctions.

L'Élysée n'avait pas non plus démenti ces informations, se bornant à indiquer samedi qu'Emmanuel Bonne avait « la confiance du président de la République ».

« C'est pour moi un honneur, depuis 2017, de le servir du mieux que je peux, et je ne cesserai pas de le faire », a expliqué mercredi le diplomate. « Je considère qu'ayant la confiance du Président de la République, je suis en pleine capacité de continuer à le servir et je n'ai aucune autre ambition que celle-là », a-t-il ajouté.

Il s'est décrit comme un « macroniste +die hard+ », pur et dur. « Pour moi, cela signifie qu'il n'y a aucun sujet sur lequel j'aurais un différend avec le président. J'assume tout, je fais tout et je suis entièrement à son service », a-t-il insisté, balayant les « spéculations sur des réserves » qu'il aurait eues.

« Je n'en ai absolument aucune, et sur le Liban moins que sur tout autre sujet », a assuré cet ancien ambassadeur de France à Beyrouth (2015-2017), où Emmanuel Macron doit se rendre vendredi.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.